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sur site le 28-12-2003
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--------DOMINANT
la très bleue Méditerranée, déployé en
un vaste amphithéâtre couronné de verdure, Alger offre
ses jardins sur tous ses coteaux. --------À l'une des extrémités de la ville, au pied d'une haute colline, près de la mer, de séculaires jardins entouraient déjà la résidence du dey, résidence qui, plus tard, devint un grand hôpital. À l'autre extrémité, juchée sur une colline en falaise, une autre villa offre un parfait témoignage d'architecture ottomane et, rare vestige, un très vieil aqueduc que décorent des bougainvillées éclatantes.
--------Il y a un
demi-siècle, on se préoccupa d'aménager la ville
en transformant les anciennes fortifications. À l'ouest, on ouvrit
le
boulevard Guillemin. Des jardins plantés de palmiers
et d'altiers strelitzias y montent en gradins jusqu'à un ultime
palier qui sert d'arène aux jeux d'enfants drus et volontaires.
A l'est, ce fut la percée du boulevard
Laferrière, continué par le boulevard Maréchal-Foch.
Ils descendent majestueusement vers la mer et leurs verdoyantes terrasses
étagées sont blasonnées d'histoire par deux monuments
élevés l'un à Jeanne d'Arc, l'autre aux morts des
deux guerres. Des allées fleuries conduisent au monument : un groupe
imposant de cavaliers africains porte à bout de bras le corps d'un
soldat. Les bleus jacarandas --------C'est encore
au milieu de jardins à la végétation exotique que
se dressent l'imposant bâtiment central et les laboratoires de l'université
d'Alger, centrale africaine de l'esprit français. Une statue de la France --------Le musée
préhistorique du Bardo a pour cadre un ravissant palais de l'époque
turque. Au milieu d'une cour, mollement agités par le vent, de
grands massifs de strelitzias, vrais oiseaux de paradis, se reflètent
dans un bassin. Autour, des portes en cèdre ouvragé, entourées
de faïences aux arabesques délicatement colorées. C'est
par ces fenêtres à barreaux que les femmes cloîtrées
pouvaient regarder dans la cour sans être elles-mêmes vues. |
--------Aux portes
d'Alger, riche en végétation tropicale, le Jardin d'essai
est dominé par la
puissante statue de la France, par Bourdelle. Tournée
vers le large, qu'elle regarde intensément, elle s'élève
devant la partie centrale, dessinée à la française.
Une large allée, ornée de pièces d'eau, est bordée
de chaque côté par de très hauts palmiers exotiques,
qui semblent de gigantesques sauvages chevelus vêtus de curieux
pagnes. Non loin, les strelitzias érigent leurs somptueuses crêtes
orange et pourpres. De curieux arbres aux branches massives portent des
feuilles qui sont autant de coutelas. Les bananiers déploient leurs
feuilles vernies aussi largement que sous l'équateur. Dans les
allées de ficus géants le soleil pénètre à
peine le dense réseau des feuilles épaisses. Au milieu de
massifs de figuiers de Barbarie, dont les palettes
hérissées de piquants sont coiffées de fruits, les
statues d'hiératiques danseuses musulmanes.
Pour la joie des yeux et des oreilles... --------Quelle diversité
dans les jardins d'Alger! Ficus aux feuilles caoutchoutées, palmiers
élancés à la taille si souple, araucarias aux branches
rigidement étalées, cactées érigeant leurs
inquiétantes silhouettes, orangers, mandariniers, citronniers des
quatre-saisons toujours porteurs de fruits, mimosas dont le jaune duvet
mousseux est d'une émouvante délicatesse. Les hibiscus présentent
leurs fleurs, qui s'évasent en coupes couleur de sang, et les arbres
de Judée des profusions de grappes d'un violet mauve. Les bougainvillées,
avec leurs clochettes mauves, magenta, pourpres ou rouges, éclaboussent
de leurs couleurs les murs si blancs. De sa base à sa pointe, chaque
cyprès est une grande flamme noire dont la gravité est atténuée
par la pourpre des plumbagos qui ceinturent son pied. Les arbres sont
venus de tous les coins du globe : des îles Fidji, ces
palmiers curieux; du Cap, ces strelitzias; de l'Afrique du Sud, ces aloès,
verts candélabres qui se terminent en rouges flammes; du Japon,
ces palmiers nains aux tendres cceurs. Ici sont rassemblées pour
les Algérois les beautés que révélerait un
tour du monde botanique.
--------Ajoutant
au décor des jardins, des faïences d'inspiration hispano-mauresque
ou persane. Elles bordent des murs ou garnissent des bancs, et la géométrie
de leurs lignes anguleuses ou courbes, indéfiniment répétées
en bleu, vert ou turquoise, est un ravissement pour les yeux. Jean BÉLANGER |