Algérie, beau pays de rêves
de lumière et d'enchantement
tu es toute ma sève
et je t'aime
comme on aime une maman.
Je me souviens
des jours heureux de ma jeunesse,
de ces chemins
où je courais, pleine d'allégresse.
Alger, blanche capitale
mon cur s'enflamme,
quand je te vois
Alger, ma ville natale,
toujours en moi tu vivras.
Je me souviens de ton odeur,
du sirocco, du sable chaud,
la Pointe Pescade
mes escapades,
et des myriades d'hirondelles
qui sillonnaient ton ciel.
Le concert des cigales
précurseur des chaleurs,
le cricri de la nuit
et du chant lugubre du matin
appel à la prière des Algériens.
Des jasmins que j'enfilais
pour en faire des colliers parfumés.
Et de toi
Jardin d'Essai
De ta longue et large allée
Tu semblais te fondre
Dans la mer, au loin,
Mer Méditerranée, si chantée,
Comme je t'aimais !
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Algérie, naufragée d'hier,
naufragée d'aujourd'hui,
je m'accroche à toi
pourtant, je t'ai perdue.
Alger, cosmopolite,
où en toi se mêlaient
Arabes et Français,
Espagnols, Israélites,
c'est une image colorée
que ma jeunesse percevait,
un pittoresque tableau
que mes yeux d'enfant trouvaient beau.
Aujourd'hui tu es si loin,
et l'image que j'ai de toi
ne ressemble en rien
à celle que le monde m'envoie.
Chacun a ses racines,
les miennes sont en toi,
c'est comme une présence divine
qui vit, ancrée en moi
Francine Merdjan - Bruxelles
Editée dans Femme d'Aujourd'hui mars 1993
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