Laghouat,
Selon les Guides Bleus, 1955
sur site le 18-9-2005...+ janv. 2017

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plan de laghouat en 1955
Plan de Laghouat

----------LAGHOUAT (Hôtel: Transatlantique, dans l'oasis; saharien, av.Cassaigne; du square; syndicat d'initiative, pl.du barail), petite ville de 6.878 hab.dont 597 européens seulement (non compris la garnison), ch.-lieu du territoire militaire dit de Ghardaïa, et d'une commune indigène de 21,962 hab., est situé sur l'oued Mzi, cours supérieur de l'oued Djedi, à 751 m. d'alt.
----------Laghouat se développe du N.-E. au S.-O. sur deux mamelons rocheux appartenant à la petite crête du djebel Tizigarine (780 m. env. d'alt.); le versant N.-O. est couvert de maisons étagées sur les flancs des mamelons qui se font face; celui du S.-E., plus escarpé, en compte beaucoup moins. C'est le versant N.-O. qu'habitent les Européens; des rues à arcades y ont été tracées et des constructions européennes ont remplacé en grande partie les maisons indigènes. Des bâtiments militaires couronnent les mamelons.
----------Histoire. - La fondation de Laghouat est sans doute postérieure à l'invasion hilalienne (xi' s.). On n'a guère de précisions sur Laghouat (El Aghouat signifie ' les jardins ") qu'à partir du début du XVII s., époque à laquelle Si El Hadj Aïssa serait devenu le saint patron de la ville. A cause de son éloignement, l'oasis paya fort irrégulièrement tribut aux Turcs d'Alger. Elle se soumit sans coup férir au général Marey-Monge en 1844, mais fit défection quelques années plus tard donnant asile au chérif Mohammed Ben Abdallah, ennemi de la France et agitateur redoutable. Pour la soumettre, il fallut une expédition organisée en déc. 1852 sous les ordres du général Pélissier.
----------Jusqu'à l'occupation française Laghouat formait en réalité deux villes distinctes, habitées par deux populations, les Ouled Serghine au S., et les Hallaf au N., presque toujours en lutte.
----------Le chef le plus influent de la région est Si Djelloul Ben Lakhdar qui appartient à une très ancienne famille des Maamra, l'une des quatre tribus qui ont formé la confédération des Larba dont il est le chef (khalife). Fils du bachagha El Hadj Lakhar décédé en 1914, dont la bravoure est restée légendaire, il est lui-même un brillant cavalier et un administrateur plein de sagesse et d'autorité.

----------Traversant l'oasis N., la route d'Alger prend le nom d'avenue Cassaigne, passe entre l'école de garçons indigènes et l'hôtel saharien et aboutit à la porte d'Alger, massive et basse, qui laissant à g. le jardin public, se prolonge, au delà de la place du Barail, par une voie au bord de laquelle se trouve (à 150 m. plus loin) la grande mosquée, à la limite des quartiers des Ouled Hallaf à l'E., des Ouled Serghine à l'O. et du Chetett au S.-O.
----------C'est de là qu'on visitera, à l'O., en bordure du quartier des Ouled Serghine : 1/ l'hôpital ou fort Bouscaren qui abrite les tombeaux du général Bouscaren et du commandant Morand tués à la prise de Laghouat. (vue très étendue de la tour); 2/ la mosquée El Atik, la plus ancienne de Laghouat, que fréquentèrent le patron de la ville, Si El Hadj Aïssa, et le fondateur de l'ordre des Tidjania, Si Ahmed Tidjani d'Aïn Madhi; 3/ le tombeau de Si El Hadj Aïssa, patron de la ville, et de ses deux fils, qui domine l'ancien cimetière des Ouled Serghine.
----------La porte de Sidi 'Ussel, voisine, mène au Chetett, quartier indigène à l'O. duquel s'élève la mosquée du Chetett Gharbi (1910), voisine du marabout d'El Hadj Abderrahmane El Figuigui. C'est du côté opposé, à 1'E., que se trouvent le couvent et l'ouvroir des soeurs missionnaires de N.-D. d'Afrique (Soeurs blanches), où des fillettes indigènes confectionnent de très intéressants tissus et tapis d'un style local traditionnel.
----------Par la porte Nebka, voisine, on pénètre dans le quartier des Ouled Hallaf, avec l'école de filles, la mosquée de Sidi Moussa sans minaret (1864). de la confrérie des Chadoulia, le marabout de Sidi Abdelkader Ben Mohammed des Ouled Sidi Cheikh (reconstruction de 1898), le fort Morand, construction massive dominant l'oued Mzi, le quartier des Ouled Naïl (rue Pélissier) qui mérite une visite le soir aux lumières, le marabout de Sidi Abdelkader El Djilali, la place Pélissier où se trouve le prétoire du cadi.
----------On rejoint dès lors le quartier européen où se trouvent : la résidence du Commandant du territoire, la municipalité, le Cercle des officiers, la poste et le trésor, les bureaux du génie, de l'intendance, de la PIace et du commissariat de police, l'hôtel Transatlantique, l'église catholique aux coupoles basses et aux clochers inspirés des minarets, le jardin public déjà traversé et au delà duquel s'étendent la mosquée Taouti, la station de T. S. F., la caserne Bessières, la manutention, le campement, la caserne Margueritte, et l'infirmerie indigène.

-----------L'oasis de Laghouat est fort agréable à parcourir. D'une superficie de 250 hect., elle encercle le N.-O. et le S.-E. de la ville qui la sépare en deux parties, celle du N.-O. étant la plus vaste; au delà des palmeraies, des cultures de céréales en forment la zone extérieure. Deux barrages arabes et un troisième barrage construit par nous y dérivent les eaux de l'oued Mzi (le canal d'amenée s'appelle l'oued Lekhier) qui en assurent l'irrigation, On y compte 40,000 palmiers env., d'une belle venue. Sous leur ombre, la vigne, le figuier, le grenadier, l'oranger poussent à l'envi. Chaque jardin, généralement de faible étendue, est clos de murs de terre. En dépit de cette flore saharienne, le climat de Laghouat est froid en hiver,

--------Dans l'oasis S., que l'on gagne par la porte de Nebka, se trouvent 3 mausolées de grandeur décroissante : 1° de Si Aouis El Kararni Et Tabet; 2° de Lalla Zohra, ancètre des Ouled Sidi Cheikh; 3° de Si Ahmed Ben Mohammed Bousebsi, originaire de Tadjerouna. A côté : tombes de notables de Laghouat.

--------Laghouat sert de liaison entre le Sud-Oranais et le Sud de Constantine. Elle est aussi la première grande étape sur la route du Hoggar et du Soudan. C'est le point de concentration des routes qui viennent de l'O., du S. (Ouled Sidi Cheikh, Mzab et Ouargla), de l'E.,. (Zibane et Biskra). Le marché, quotidien, est plus important le vendredi.

----------Au printemps, sont généralement organisées des fêtes à caractère très local : danses soudanaises, fantasias, mbîta des Ouled Naïl, concours de tir et de bassours ou palanquins, courses de chevaux et de méhara (s'informer à Alger). --

----------Industrie : tissage des tentures dites jerbis, à rayures et dessins de couleurs, des tapis à haute laine et à points noués, et des flijs

----------Environs- Les touristes désireux de ressentir les impressions du Sud trouveront autour de Laghouat matière à des excursions intéressantes (s'informer à la municipalité). - Citons notamment l'étrange cuvette elliptique du djebel Milok, dont l'extrémité S. n'est qu'à 16 k. N.-O. de Laghouat : suivre d'abord la route d'Alger, puis prendre à g. par la piste d'Aïn Madhi, après avoir traversé l'oued Mzi..
----------Ceux qui désireraient emporter un aperçu de la vie pastorale feront bien de joindre les tribus de grands nomades qui, tels les Ouled Naïl, les Larbaa (agha Djelloul Ben Lakhdar) évoluent au N.-E, et au S. de Laghouat et dont les goums sont réputés pour leur hardiesse et leur bravoure.

----------1° El Assafia et Ksar El Hirane (13 et 29 k. E.; piste carrossable; serv. automobile). - On suit par la rive g, la dépression de l'oued Mzi. --- 13 k. El Assafia, ksar dont certaines femmes excellent dans le tissage de grandes couvertures ornées, dites jerbis. - 20 k. Traversée du lit de l'oued Mzi. - 29 ko Ksar El Hirane, agglomération peuplée de 1,385 habitants indigènes; marché le dimanche.

----------2e Ain Madhi. - A. PAR TADJEMOUT (63 k. O.; piste carrossable). - 10 k. de Laghouat à l'embranchement de la piste de Tadjemout, sur la route d'Alger, au delà de l'oued Mzi. - La piste se dirige vers l'O., cheminant au pied du djebel Milok et sur le versant g. de la vallée de l'oued Mzi dont la dépression forme une étrange cuvette elliptique. - 20 k. On laisse à dr. Ain Milok, résidence du bachagha de la confédération des Larbaa.
35 k. Tadjemout, ksar pittoresque de 768 hab., à 895 m. d'alti, sur la rive g. de l'oued Mzi.
----------De Tadjemout, piste directe sur (65 k. N.-O.) Aflou par (15 k.) Namous (ruines), entre le djebel Metioua au N. et le djebel Djerida au S. ayant la forme de ces gadas dont le type est si fréquent dans le Sud et qui ne cessent de recouper perpendiculairement la piste (gorges pittoresques à éviter par temps de pluie à cause des crues subites), (40 k.) Mkam Ghezala, (48 k.) Aïn El Djeneb sur un plateau dont l'altitude dépasse 1,200 m. et atteint même 1,300 m. aux abords de (55 k.) la Chebka El Hamra.

----------La piste franchit l'oued Mzi et part en direction S.-O. - 56 k. Dar Si Ahmed Tidjani, ou Kourdane, du nom de la source auprès de laquelle Aurélie Tidjani (d'origine française), épouse d'un chef de la confrérie des Tidjania, construisit une habitation et créa des jardins (fin du siècle dernier).
----------63 k. Ain Madhi, ksar pittoresque de 1,223 hab. dont 4 Français, siège de de la zaouia-mère de la confrérie des Tidjania, qui garde les tombeaux des chefs de la célèbre famille et est l'objet d'un important pèlerinage.
----------Le fondateur de la confrérie des Tidjania, Abou Al Abbas Tidjani (1737-1815) naquit à Aïn Madhi et mourut à Fès où il avait établi son quartier général. Son ordre réussit à s'étendre, en particulier au Sahara et au Soudan. En 1836, l'émir Abd El Kader essaya de le mettre à son service; n'y réussissant pas, car la doctrine de l'ordre imposait la soumission au pouvoir établi, il voulut l'y forcer; un siège de huit mois devant les murs d'Ain Madhi ne put l'y contraindre (1838). Son chef, cependant, s'enfuit à Laghouat et offrit son aide au maréchal Valée contre Abd El Kader. Depuis, les chefs Tidjania sont restés très loyaux vis-à-vis de la France.

B. PAR EL HAOUITA (72 k. O.; piste carrossable ; servi autom. quotidien). - On prend la direction S.-O. en remontant la vallée de l'oued Messaad, affluent de l'oued Mzi. 10 k. El Kheneg. La piste laisse à dr. le djebel Oum Deloua puis rejoint l'oued El Haouïta, affluent de l'oued Messaad. - 52 k. El Haouita, ksar. - 72 k. Ain Madhi (ci-dessus).