Laghouat, le jardin aux 40 000 palmiers, à 432 km d'Alger
EN MARGE DU CONGRÈS GÉOLOGIQUE
UN CRATÈRE MÉTÉORITIQUE
a été découvert dans la region sud-est de Laghouat

Echos du 11-9-1952 - Transmis par Francis Rambert

EN MARGE DU CONGRÈS GÉOLOGIQUE
UN CRATÈRE MÉTÉORITIQUE
a été découvert dans la region sud-est de Laghouat

Au cours des travaux du XIX° Congrès géologique international, une étude a été présentée par M. Roinan Karpoff, participant français, sur un cratère découvert par lui dans le Sud algérien et dont l'origine - qui remonte peut-être à un million d'années - serait due à la chute d'une gigantesque météorite.

Nous avons pu, au cours d'un aimable entretien avec l'auteur, obtenir quelques renseignements accessibles à notre entendement de non-initié.

Ce cratère ayant la curieuse configuration d'une dépression circulaire bordée de falaises et d'un bourrelet, se trouve à 400 km., à vol d'oiseau, au S.S.E. d'Alger, à 120 km. à l'E.S.E. de Laghouat, à 9 km. au S.E. d'un vieux bordj flanqué d'une citerne : Talemzane, et à 1 km. environ de la piste Laghouat-Delaa-Guerrara.


(suite dans l'article.)


mise en ligne :mars 2024

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EN MARGE DU CONGRÈS GÉOLOGIQUE
UN CRATÈRE MÉTÉORITIQUE
a été découvert dans la region sud-est de Laghouat

Au cours des travaux du XIX° Congrès géologique international, une étude a été présentée par M. Roinan Karpoff, participant français, sur un cratère découvert par lui dans le Sud algérien et dont l'origine - qui remonte peut-être à un million d'années - serait due à la chute d'une gigantesque météorite.
Nous avons pu, au cours d'un aimable entretien avec l'auteur, obtenir quelques renseignements accessibles à notre entendement de non-initié.
Ce cratère ayant la curieuse configuration d'une dépression circulaire bordée de falaises et d'un bourrelet, se trouve à 400 km., à vol d'oiseau, au S.S.E. d'Alger, à 120 km. à l'E.S.E. de Laghouat, à 9 km. au S.E. d'un vieux bordj flanqué d'une citerne : Talemzane, et à 1 km. environ de la piste Laghouat-Delaa-Guerrara.
Découvert par M. Karpoft le 18 décembre 1951, il put, en Janvier 1952, grâce au concours de M. G.
Drouhin, directeur du service de la Colonisation et de l'Hydraulique, être survolé et photographié.
Visité au sol plusieurs fois, M. J. Dubieff, physicien de l'Université d'Alger, en fit les mesures préliminaires an magnétomètre.
Sa forme générale est circulaire. Du sommet de la crête nord au sommet opposé il mesure approximativement 1.750 mètres. Les points les plus hauts des bords du cratère dominent le fond de 67 mètres. Fortement ébréchés par les branches de deux petits oueds aboutissant dans la dépression.
La zone la plus basse est couverte de jujubiers et d'un champ de céréales cultivées par les nomades.
M. Karpoff pense que l'apparition de ce cratère remonterait au début du quaternaire ou, au plus, à la fin du pliocène. On trouve sur les bords de nombreux ateliers néolithiques : silex taillés, ainsi que des tombeaux circulaires préislamiques.

L'ORIGINE DU CRATÈRE
Sur l'origine, le mode de formation de cet " accident " géologique si régulier on peut émettre diverses hypothèses. M. Karpoff n'a pas manque de les passer au crible de la critique pour ne conserver que celle qui parait pour le moment la plus sure : une origine explosive due à la chute d'une météorite géante.
Il resterait, cependant, à trouver des débris de météorite autour du cratère, mais malgré de longues heures de recherche, encore tout dernièrement en compagnie de MM. Th. Monod, L.-F. Brady et Nichols, M. Karpoff n'en a pas trouvé trace.
Toutefois, pour diverses raisons, cette absence ne constitue pas une contre-indication à l'hypothése retenue. Tel est le cas, par exemple, du plus grand cratère météoritique connu : le Chubb Crater du Canada.
Au reste, dans son trajet à travers, l'atmosphère, la météorite est précédée par un coussinet de gaz
portés à une température telle (plusieurs millions de degrés) qu'il en résulte, au moment du contact avec l'écorce terrestre, une vaporisation et une explosion dont les expériences atomiques modernes ne donnent qu'une faible idée.
Le cratère de Talezmane pourrait être l'un des plus vieux parmi ceux connus à ce jour. Par son diamètre, il serait actuellement le second du monde après le Chubb Crater, récemment découvert au Canada, qui a 3.500 mètres de diamètre, et avant le Meteor, dans l'Arizona, qui en compte 1.207.
On connaît actuellement douze cratères importants d'origine probablement météoritique, dont un en
France, à Cabrerolles. En existe-t-il d'autres au Sahara ? M. Karpoff pense que ouï et les recherches permettront certainement des découvertes nouvelles. Il est certain que l'utilisation de la photographie aérienne se montre particulièrement utile pour la localisation de tels " accidents ". géologiques.
Nous voici donc, en Algérie, possesseurs d'une curiosité géologique, en quelque sorte à portée de la main. Ce n'aura pas été un des moindres mérites du Congrès géologique international de l'avoir fait connaître.