jardin Marengo - Alger
Mais qui fut aussi le Jardin des Condamnés puis la Promenade d'Orléans.
extraits du numéro 42, de "Mémoire vive", magazine du Centre de Documentation Historique de l'Algérie, avec l'autorisation de son président.
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Théo Bruand d’Uzelle

Extrait du Mémoire Vive n°42, 2009.

sur site : oct. 2014

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Mais qui fut aussi le Jardin des Condamnés puis la Promenade d'Orléans.

C’est une remarque d’un algérois de vieille souche à propos de l’appellation « Jardin Marengo », qui m’a incité à entreprendre des recherches.

La référence est entièrement « Henri Klein » et les « Feuillets d’El Djezaïr » et tout ce qui a été publié par la suite n’est que compilation. Ami lecteur si vous connaissez quelque article nouveau à ce propos c’est à dire publié après 1920, n’hésitez pas, je suis preneur. Merci.

« La colonne du Jardin Marengo. » (5 novembre 1911).
« La colonne du Jardin Marengo. » (5 novembre 1911).

Voilà ce qu’écrivait le grand Henri Klein :
« La colonne du Jardin Marengo. » (5 novembre 1911).
Consolidation de la colonne élevée à la mémoire de la Grande Armée.

A la suite d’un affaissement partiel de la masse schisteuse qui supporte le monument, les pierres du piédestal s’étaient disjointes, la base de la colonne s’était fendue et le fût monolithe menaçait de s’abattre.

Le monument dut être complètement démoli. Les fouilles, exécutées à cet endroit, ont fait découvrir, près du mur de soutènement de la plate-forme où s’érige la colonne, des tombes arabes dont la maçonnerie avait empêché l’écoulement des eaux, qui par une stagnation prolongée, avaient amolli et fait jouer le sous-sol.

Bien d’autres tombes avaient été antérieurement retrouvées en ces lieux.. Le kiosque d’émail construit plus haut jadis, pour abriter un buste de la reine Amélie, n’est autre chose que la reproduction du tombeau d’un médecin attaché à la personne du dey, qui fut inhumé près de Sidi Abd er Rhaman.

On découvrit encore, dans la maçonnerie du piédestal, une plaque de marbre assez curieuse. Une inscription s’y trouvait, œuvre sans doute de l’un des « chamborans » du colonel Marengo, à en juger par sa facture naïve. C’était d’abord :
Au dessus d’un «N » de haute dimension, traversé par le légendaire petit chapeau, une banderole avec ces mots : « Empereur des Français et Roi d’Italie.»
Au dessous, ce distique :

AUTREFOIS LE PETIT CHAPEAU
POUR LE SOLDAT ETAIT UN DRAPEAU
Puis, plus bas, ce texte :
MONUMENT ELEVE A LA MEMOIRE
DU GRAND CAPITAINE
SOUS LE PATRONAGE
D’UN VIEUX GROGNARD
MARENGO, COLONEL
COMMANDANT LA PLACE D’ALGER

Les dix-huit dernières lettres que l’on n’eut pas le temps de ciseler sur le marbre, étaient simplement indiquées au crayon.

Quant à la date, pour laquelle la place manqua, elle fut inscrite sur une petite stèle arabe en ardoise, qu’on déposa près de ce marbre. Sur cette stèle apparaît, au milieu d’une floraison de tulipes, le millésime 1846.

Mise en place de la colonne : 14 juillet 1847.

Réfection terminée : 30 octobre 1911. ( in Feuillets d’El Djezaïr.n° IV. (1912) Henri Klein . pp. 97/98.)

Rappelons que cette colonne taillée en un superbe bloc de Carrare et très finement ciselée, fut élevée sur l’initiative du Colonel Marengo. L’artillerie procéda à son érection, le 14 juin 1847.

Un parchemin datant des derniers jours de 1852 et provenant d’une boîte en plomb fut retiré de l’intérieur du monument décorant autrefois le Jardin Marengo.

Voici le texte qu’il renferme : « Empire Français.
« L’an mil huit cent cinquante deux, le douze du mois de décembre de l’an 1er du règne de Napoléon « III, Empereur des Français, à deux heures de relevés,
« M. Leroy de Saint Arnaud, maréchal de France, sénateur, étant ministre de la guerre,
« En présence de M. le Général de division, comte Randon, Gouverneur Général de l’Algérie ;
M.Latour Mézeray, préfet du département d’Alger :
« Nous, Lechêne, maire de la dite ville, chevalier de la Légion d’Honneur… avons procédé à « l’inauguration, sur la principale (sic) allée du jardin communal de cette ville, dit Jardin Marengo, du « buste de sa Majesté Impériale et Royale Napoléon 1er, dont la munificence du Gouvernement de « S.M.I.Napoléon III a doté la capitale de l’Algérie … »

Dans l’après-midi du 12.12.1852, tous les assistants se rendirent au Jardin Marengo, sur la terrasse qui domine la colonne actuelle.

Au cours de cette cérémonie, que présidait le Gouverneur, fut chantée une Cantate à l’Empereur dont les paroles étaient de l’Officier Descous, et la musique du baron Bron, chef de cabinet du Préfet … (in les « Feuillets d’El Djezaïr » n°IV. Henri Klein (1912 ) pp 55/56.)

L’Akbar, en date du 15 septembre 1842, quatre jours après l’inauguration du Marabout d’Orléans, écrivit un article qui fut consacré à S.A.R le duc d’Orléans :

« Monument à la mémoire de S.A.R le duc d’Orléans, inauguré le 11 septembre 1842, au jardin « Marengo.
« Un élégant marabout, dont les parois extérieures sont garnies en carreaux de faïence de diverses couleurs, s’élève auprès de la promenade d’Orléans. L’intérieur est décoré de peintures à fresques, relatives à la circonstance douloureuse que le monument rappelle. Au fond s’élève une colonne en marbre blanc, d’ordre dorique, surmontée du buste du duc d’Orléans, de ce même buste que le Prince envoya au colonel Marengo, en août 1841, pour décorer la promenade qui porte son nom …
( in les « Feuillets d’El Djezaïr » n°.V. Henri Klein ( 1913 ) pp.33/34. )

Bien avant que le jardin Marengo ne fut, la dite koubba existait déjà et faisait partie intégrante du cimetière du marabout, où dorment, on le sait, des savants de l’Islam et plusieurs deys. Elle y fut élevée au XVème siècle. Pour abriter la dépouille de Lella Âïcha, petite-fille du célèbre docteur inhumé là, que les musulmans tenaient en profonde vénération.

Vinrent les évènements de 1830, à la suite desquels se produirent tant de bouleversements dans El Djézaïr. Le beau cimetière des pachas fut détruit pour l’établissement de l’esplanade Bab el Oued. Peu après, en 1833, le Colonel Marengo faisait donner les premiers coups de pioche sur le coteau voisin, parsemé de stèles et de mausolées, pour la création du jardin qui porte aujourd’hui son nom.

Le tombeau de Lella Aïcha et le terrain d’alentour furent englobés dans le périmètre consenti à l’œuvre horticole nouvelle. Ce dernier monument fut toutefois respecté.
Le tombeau de Lella Aïcha et le terrain d’alentour furent englobés dans le périmètre consenti à l’œuvre horticole nouvelle. Ce dernier monument fut toutefois respecté.

Le tombeau de Lella Aïcha et le terrain d’alentour furent englobés dans le périmètre consenti à l’œuvre horticole nouvelle. Ce dernier monument fut toutefois respecté.
(in les « Feuillets d’El Djézaïr » n°VII. Henri Klein (1914) pp.20/21.)

Mais je me permets de poser une question aux lecteurs :
« Qui peut me communiquer la date exacte de l’apposition de la plaque commémorative du « Kiosque de la Reine », au jardin Marengo à Alger et sur l’initiative de qui ou de quelle société savante ?
Il y a eu un article à ce sujet dans la revue mensuelle « Algéria et l’Afrique du Nord n° de décembre 1949. Peut-on me communiquer cet article en copie ou pour photocopie. »

Théo Bruand d’Uzelle

Extrait du Mémoire Vive n°42, 2009.