Maison-Carrée - Alger,
Un Institut industriel à Maison-Carrée

Afrique illustrée du 9-10-1926 - Transmis par Francis Rambert

Préparer des chefs d'atelier, des techniciens habiles et finis, tel est le programme de cette nouvelle école professionnelle.

Le Gouvernement général de qui dépend cette institution donne, du reste, dans une brève notice les raisons qui ont motivé cette création :

Cet établissement, dont l'Administration a voulu faire une École modèle, est édifié à Maison-Carrée, sur le plateau de Belfort exposé aux brises salubres de la mer, dans des conditions d'hygiène et de climat très favorables.

Il convient de signaler tout de suite que l'Institut Industriel d'Algérie est une création originale, d'abord parce qu'elle est adaptée aux besoins spéciaux de la Colonie, et aussi parce qu'on n'en trouve pas l'équivalent exact dans la Métropole.

*** La qualité médiocre des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1926. Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
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sur site le 27-11-2006

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Un Institut industriel à Maison-Carrée

UN INSTITUT INDUSTRIEL A MAISON-CARRÉE

L'Institut Industriel d'Algérie vient d'ouvrir ses portes.

Nous avons pu voir hier, alors que notre photographe prenait les clichés qui accompagnent cet article l'arrivée des premiers élèves.

Préparer des chefs d'atelier, des techniciens habiles et finis, tel est le programme de cette nouvelle école professionnelle.

Le Gouvernement général de qui dépend cette institution donne, du reste, dans une brève notice les raisons qui ont motivé cette création :

Cet établissement, dont l'Administration a voulu faire une École modèle, est édifié à Maison-Carrée, sur le plateau de Belfort exposé aux brises salubres de la mer, dans des conditions d'hygiène et de climat très favorables.

Il convient de signaler tout de suite que l'Institut Industriel d'Algérie est une création originale, d'abord parce qu'elle est adaptée aux besoins spéciaux de la Colonie, et aussi parce qu'on n'en trouve pas l'équivalent exact dans la Métropole.

La formation d'ingénieurs, futurs chefs de bureaux d'études, n'est pas le but essentiel recherché par l'I. I. A., la Colonie trouvant en France, à cet égard, un recrutement abondant et facile (École Centrale, Écoles d'Arts-et Métiers, Instituts spéciaux). Les chefs de fabrication, les chefs de travaux scientifiquement et techniquement formés font au contraire défaut en Algérie. C'est cette lacune que l'Administration se propose de combler par la préparation en trois ans de techniciens habiles et instruits, capables de devenir des agents de maîtrise dans les spécialités ci-, après :
1° Électricité,
2° Mécanique générale,
3° Métallurgie, forge, chaudronnerie, charpente en fer,
4° Travaux publics : bâtiments, ponts et chaussées, chemins de fer,
5° Modèlerie, moulage, fonderie,
6° Menuiserie de bâtiment, ébénisterie, charpente,
7° Moteurs thermiques, machines à vapeur et moteur à explosion,
8? Dessin industriel, dessinateurs-projeteurs.

L'enseignement général et technique des deux premières années comprendra les matières suivantes :
1° Mathématiques générales et appliquées. Mécanique rationnelle. Physique et chimie générales. Enseignement économique.
2° Mécanique appliquée. Résistance des matériaux et élasticité. Graphostatique. Dessin industriel, notions d'usinage et de fonderie. Métallurgie et procédés thermiques. Thermodynamique et physico-chimie. Physique industrielle. Technique générale des machines usuelles, mécaniques et électriques, des engins de manutention et moyens de transport. Électrotechnique générale et appliquée. Constructions industrielles.

Cet enseignement sera commun à tous les élèves, quelle que soit leur destination définitive. C'est seulement après l'acquisition de ces connaissances communes que les jeunes gens se consacreront finalement à une spécialité choisie.

La répartition se fera dans la limite des places disponibles de chaque atelier, d'après le rang de classement au concours d'entrée et le désir exprimé par les familles.

C'est donc seulement après un stage préalable, par roulement, que la plupart des élèves se fixeront dans l'atelier afférent à leur spécialité. Ils devront y apprendre, d'abord, la conduite des machines-outils. Ils étudieront minutieusement, ensuite, tout ce qui concerne les phases d'usinage, le fonctionnement des machines, leur rendement optimum, les meilleures conditions de travail des outils, le temps nécessaire aux préparations et montages, les méthodes modernes enfin, pour l'établissement des prix de revient des objets manufacturés, et des travaux divers.

L'atelier deviendra ainsi, en dehors de sa destination habituelle d'apprentissage, un véritable laboratoire de la technique et de la fabrication.

Par cet enseignement les élèves de l'Institut industriel acquerront le bagage nécessaire à un véritable conducteur de travaux pratiques et plus tard à un chef d'industrie.