l'École d'Agriculture, à Maison-Carrée
l'École d'Agriculture ou Institut Agricole de Maison-Carrée
Afrique du nord illustrée du 23-9-1922 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site mai 2021

L'INSTITUT AGRICOLE D'ALGÉRIE

[...]
Les élèves qui ont satisfait à toutes les épreuves imposées par le règlement reçoivent :
1" Ceux qui, au classement de sortie, obtiennent une moyenne au moins égale à 13, le Diplôme de l'Institut agricole d'Algérie ;
2" Ceux qui obtiennent une moyenne au moins égale à 15, sans aucune note inférieure à 13 pour les épreuves de fin d'études, le Diplôme d'ingénieur de ce même Institut.

Les six premiers élèves de chaque promotion peuvent être admis à effectuer une troisième année d'études dans les laboratoires de l'établissement ou à l'École coloniale des Arts-et-Métiers à Dellys pour s'y initier à l'application des arts industriels à l'agriculture. Ce stage gratuit peut être aussi accompli, au gré des bénéficiaires, sur les stations expérimentales de la Colonie.

Grâce à la forte préparation professionnelle de ces jeunes gens, l'Afrique du Nord française, dont on a dit : " qu'elle est, pour notre race, ce qu'est le Far-West pour l'Amérique, c'est-à-dire le champ par excellence de l'énergie, du rajeunissement et de la fécondité ", leur œuvre a des débouchés presque illimités.

C'est ainsi qu'en Algérie et dans le protectorat voisin du Maroc, en particulier, les anciens élèves de l'Institut sont tous qualifiés pour créer et diriger des exploitations, occuper des emplois de gérants et chefs de culture ainsi que des situations diverses dans les industries agricoles (œnologie, distillation, extraction d'huiles et d'essences à parfums, conservation des denrées alimentaires, production et transformation du lait, etc..) et dans les nombreuses branches commerciales susceptibles d'utiliser les connaissances acquises à l'établissement.

Les diplômes de l'Institut constituent, par ailleurs, pour l'attribution des concessions gratuites de terres de colonisation, un titre supplémentaire dont l'Administration algérienne tient le plus grand compte.

Bien que l'Institut s'attache à orienter ses élèves vers les entreprises dues à l'initiative privée, un certain nombre d'entre eux peuvent également être admis dans différents services publics de l'Algérie et du Maroc.

Enfin, l'admission des anciens élèves de l'Institut agricole d'Algérie à l'Institut national d'Agronomie coloniale de Nogent-sur-Marne (Seine) facilite, à ceux d'entre eux qui le désirent, leur installation dans nos possessions lointaines.

** La qualité médiocre des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1922. Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
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l'École d'Agriculture ou Institut Agricole de Maison-Carrée
l'École d'Agriculture ou Institut Agricole de Maison-Carrée

INSTITUT AGRICOLE DE MA1SON-CARRÉE

II semble qu'un revirement se produise en faveur de la terre. Si peu encore de citadins y retournent, le nombre de ceux qui la quittent, après avoir été stationnaire, tend à diminuer. C'est qu'on s'est aperçu quie seule elle donnait à l'homme une juste et abondante rémunération de son travail en lui assurant des conditions d'existence qui, pour ne pas être aussi agréables et riches en plaisirs que celles de la ville, ne manquent pas cependant de charme.
En Algérie, les fils de colons entendent rester colons. Ils ne veulent pas que les efforts de ceux qui les ont précédés et ont usé leurs forces à mettre en valeur un sol souvent ingrat, soient perdus pour leur famille et profitent à d'autres...

Toutefois, la culture n'est plus ce qu'elle était autrefois II faut suivre la marche du progrès, " spécialiser " les terres en vue de la production qu'on entend leur assigner, profiter des découvertes des ingénieurs et des chimistes, connaître les débouchés des fruits récoltés, faire en un mot, de l'agriculture, une science et un art.

Dans un pays comme l'Algérie, la création d'un organisme destiné à préparer les futurs colons à leur rôle s'imposait. Il convenait d'adapter à la nature particulière de nos terres et de notre climat les méthodes, les engrais, les appareils reconnus les meilleurs dans les autres parties du monde.
Il faut admettre que le Gouvernement général de l'Algérie a atteint ce but désirable en élevant l'ancienne École d'Agriculture de Maison-Carrée au rang d'Institut.

L'Institut agricole d'Algérie donne à ses élèves les connaissances théoriques et pratiques nécessaires pour l'exploitation et la direction raisonnées d'un domaine rural ou d'une industrie agricole dans l'Afrique du Nord, ainsi que dans les autres pays du bassin méditerranéen ; il les prépare également à s'installer dans nos possessions éloignées.

Il s'adresse tout spécialement aux jeunes gens de l'Algérie et de la Métropole qui, soit pour leur compte, soit pour celui d'autrui, désirent se consacrer à l'agriculture en Algérie ou dans les protectorats voisins.

Il est également tout indiqué ceux qui auront à pratiquer la culture dans les régions de climat analogue à celui de l'Afrique du Nord.

Son enseignement très étendu en fait, en outre, une véritable école de colonisation générale. Installé sur le plateau qui domine la ville de Maison-Carrée (12.000 habitants), à 11 kilomètres d'Alger et à 2 kilomètres de la mer, l'Institut est situé dans des conditions hygiéniques exceptionnelles au débouché de la riche plaine de la Mitidja et à proximité d'importants domaines et d'usines ayant pour la plupart d'étroits rapports avec l'agriculture. Les élèves ont, d'autre part, à leur disposition, les immenses ressources réunies dans la capitale intellectuelle de l'Afrique du Nord ; avantage précieux, notamment pour ceux d'entre eux qui, parallèlement à leurs études professionnelles, désirent poursuivre des études supérieures (licence es sciences, etc.).

L'internat, pouvant recevoir 100 élèves, est doté des aménagements et locaux en harmonie avec les dernières exigences de l'hygiène moderne. L'Institut dispose, en outre, pour l'enseignement qui est donné, réparti en 29 chaires, des installations les plus complètes.

En dehors des salles d'éludés et de trois amphithéâtres (dont l'un pouvant recevoir 300 auditeurs, est pourvu d'un cinéma destiné à rendre l'enseignement plus vivant), il possède, en effet, d'importantes bibliothèques, des laboratoires de chimie et d'œnologie, de physique et technologie, de géologie, de minéralogie et de chimie agricole, de botanique cl de pathologie végétale, d'agriculture, d'essais et de contrôle de .semences, de viticulture, de zoologie agricole, de zootechnie.

Tous ces laboratoires sont pourvus de collections variées, du matériel nécessaire aux travaux d'analyse et de micrographie, ainsi que des cabinets de photographie.

La station de météorologie de l'établissement va servir de base àl'organisation d'un service d'avertissement agricole.

Une importance spéciale, due à l'extension toujours plus grande que prend la culture mécanique, y est attribué à l'enseignement du génie rural qui comporte quatre chaires : Mécanique générale, arpentage, nivellement, dessin ; électrotechnique ; moteurs et machines agricoles ; hydraulique agricole et constructions rurales. A ces chaires est annexée une très importante station de génie rural réalisée par l'adjonction aux laboratoires se rapportant à cette spécialité, d'un vaste hall d'exposition permanente d'outillage agricole, recevant en dépôt des instruments que les constructeurs veulent bien confier à la station, et d'importants ateliers pour le travail du bois et du fer où les élèves sont exercés aux réparations courantes du matériel agricole par un chef de travaux et des mécaniciens-instructeurs.

Enfin, les élèves de l'Institut sont familiarisés avec tous les travaux agricoles, auxquels ils prennent part effectivement, sur les trois domaines d'une superficie totale de 600 hectares que possède l'établissement : 80 hectares à Maison-Carrée (vignes, fourrages, culture maraîchère, station botanique) ; 10 hectares à Rouïba (vignoble expérimental, orangerie) ; enfin 125 hectares à Berteaux, sur les hauts plateaux du département de Constantine (grande culture céréalière et fourragère, dry-farming, élevage, motoculture).

En rapportant leur somme de travail à la culture de l'annexe de Berteaux lors des grand travaux, les élèves y vivent la vie du colon et y reçoivent la plus profitable des leçons de choses. Ils apprennent, par l'usage, sur de grandes surfaces, le maniement des instruments et machines, des appareils de motoculture notamment, la conduite des attelages et les soins à donner aux différentes espèces d'animaux ; ils s'initient à la tenue de la comptabilité d'un domaine rural, au prix de revient des produits et des travaux, à la gestion d'une exploitation ; en un mot, ils se rendent compte, par eux-mêmes, des difficultés que l'agriculture rencontre dans la pratique.

Des examens périodiques, particuliers et généraux, oraux et écrits, permettent de suivre de très près le travail et les progrès des élèves.

A sa rentrée en deuxième, chacun d'eux est tenu de remettre un travail original sur un sujet agricole soumis à l'approbation préalable du Directeur.

Les élèves qui ont satisfait à toutes les épreuves imposées par le règlement reçoivent :
1" Ceux qui, au classement de sortie, obtiennent une moyenne au moins égale à 13, le Diplôme de l'Institut agricole d'Algérie ;
2" Ceux qui obtiennent une moyenne au moins égale à 15, sans aucune note inférieure à 13 pour les épreuves de fin d'études, le Diplôme d'ingénieur de ce même Institut.

Les six premiers élèves de chaque promotion peuvent être admis à effectuer une troisième année d'études dans les laboratoires de l'établissement ou à l'École coloniale des Arts-et-Métiers à Dellys pour s'y initier à l'application des arts industriels à l'agriculture. Ce stage gratuit peut être aussi accompli, au gré des bénéficiaires, sur les stations expérimentales de la Colonie.

Grâce à la forte préparation professionnelle de ces jeunes gens, l'Afrique du Nord française, dont on a dit : " qu'elle est, pour notre race, ce qu'est le Far-West pour l'Amérique, c'est-à-dire le champ par excellence de l'énergie, du rajeunissement et de la fécondité ", leur œuvre a des débouchés presque illimités.
C'est ainsi qu'en Algérie et dans le protectorat voisin du Maroc, en particulier, les anciens élèves de l'Institut sont tous qualifiés pour créer et diriger des exploitations, occuper des emplois de gérants et chefs de culture ainsi que des situations diverses dans les industries agricoles (œnologie, distillation, extraction d'huiles et d'essences à parfums, conservation des denrées alimentaires, production et transformation du lait, etc..) et dans les nombreuses branches commerciales susceptibles d'utiliser les connaissances acquises à l'établissement.

Les diplômes de l'Institut constituent, par ailleurs, pour l'attribution des concessions gratuites de terres de colonisation, un titre supplémentaire dont l'Administration algérienne tient le plus grand compte.

Bien que l'Institut s'attache à orienter ses élèves vers les entreprises dues à l'initiative privée, un certain nombre d'entre eux peuvent également être admis dans différents services publics de l'Algérie et du Maroc.

Enfin, l'admission des anciens élèves de l'Institut agricole d'Algérie à l'Institut national d'Agronomie coloniale de Nogent-sur-Marne (Seine) facilite, à ceux d'entre eux qui le désirent, leur installation dans nos possessions lointaines.