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La délégation du Conseil économique
a visité les zones de forage de la C.R.E.P.S. à In-Salah

La délégation du Conseil économique
a visité les zones de forage de la C.R.E.P.S. à In-Salah

Il est de notre devoir de faire fructifier ces régions pacifiées par les pionniers d’hier a déclaré M. DEVRIES Nul ne peut encore affirmer qu’il y ait du pétrole au Sahara.

Mais les promesses du sous-sol sont grandes et encouragent les hardis prospecteurs, conquérants modernes du Désert. Déjà In-Salah, à douze cents kilomètres au sud d’Alger, préfigure ce que seront demain les oasis, si l’or noir jaillit.

In-Salah, quartier général de la C.R.E.P.S.

Une vie nouvelle, en effet, est née dans la capitale du Tademaït. Une fois par semaine les multimoteurs d’Air France bourdonnent dans son ciel inexorablement limpide, des camions sillonnent ses abords désolés.

Et, topographes, géologues, sondeurs, viennent grossir, de temps en temps, sa minuscule population européenne.

In-Salah est devenue le quartier général de la CREPS (Compagnie de recherches et d’exploitation du pé trole au Sahara). Cette évolution s’opère, sous les yeux du chef d’annexe, le capitaine Thomas. Un officier digne des meilleures traditions du Sud et qui a mis toute son expérience et sa connaissance du bled au service des techniciens. Avec d’autant plus de plaisir qu’il a retrouvé parmi l’état-major local de la CREPS, un autre vieux saharien : le colonel Estève. Sondages à Berga et Djoua
Les murs roses et crénelés du bordj ont reçu mercredi la visite des envoyés du gouvernement : la délégation du Conseil national économique conduite par M. Urbani, représentant M. Roger Léonard, accompagné de M. Figière, directeur du Service de presse du Gouvernement général.
La CREPS a iplanté deux forages autour d’In-Salah, Berga et Djoua.


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mise sur site:mars 2025

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La délégation du Conseil économique
La délégation du Conseil économique
La délégation du Conseil économique
a visité les zones de forage de la C.R.E.P.S. à In-Salah

Il est de notre devoir de faire fructifier ces régions pacifiées
par les pionniers d’hier a déclaré M. DEVRIES Nul ne peut encore affirmer qu’il y ait du pétrole au Sahara.
Mais les promesses du sous-sol sont grandes et encouragent les hardis prospecteurs, conquérants modernes du Désert. Déjà In-Salah, à douze cents kilomètres au sud d’Alger, préfigure ce que seront demain les oasis, si l’or noir jaillit.
In-Salah, quartier général de la C.R.E.P.S.
Une vie nouvelle, en effet, est née dans la capitale du Tademaït. Une fois par semaine les multimoteurs d’Air France bourdonnent dans son ciel inexorablement limpide, des camions sillonnent ses abords désolés.
Et, topographes, géologues, sondeurs, viennent grossir, de temps en temps, sa minuscule population européenne.
In-Salah est devenue le quartier général de la CREPS (Compagnie de recherches et d’exploitation du pé trole au Sahara). Cette évolution s’opère, sous les yeux du chef d’annexe, le capitaine Thomas. Un officier digne des meilleures traditions du Sud et qui a mis toute son expérience et sa connaissance du bled au service des techniciens. Avec d’autant plus de plaisir qu’il a retrouvé parmi l’état-major local de la CREPS, un autre vieux saharien : le colonel Estève. Sondages à Berga et Djoua
Les murs roses et crénelés du bordj ont reçu mercredi la visite des envoyés du gouvernement : la délégation du Conseil national économique conduite par M. Urbani, représentant M. Roger Léonard, accompagné de M. Figière, directeur du Service de presse du Gouvernement général.
La CREPS a iplanté deux forages autour d’In-Salah, Berga et Djoua.
Tous deux ont été vus par les voyageurs. Le temps manquait pour se rendre au premier (situé à cent
trente kilomètres au Sud), mais M. Goudant, directeur d’Air France, qui était du voyage, tourna la difficulté : quelques minutes après s’être posé sur l’aérodrome d’In-Salah, le DC 4 décollait à nouveau et survolait le chantier de Berga, à très basse altitude

Derricks dans le ciel saharien
Chacun des passagers put à loisir observer le derrick qui dresse là ses cinquante mètres de charpente
métallique. Autour du pylône, quelques baraquements qui abritent une poignée d’hommes. M. Devries, directeur de la Régie autonome des pétroles et de la C.R.E.P.S., ainsi que son adjoint, M. Cazenave. donnèrent quelques précisions sur le chantier :
« Les forages atteignent 1.300 mètres ; des traces de gaz sont maintenant décelables. Vous voyez là l’un des chantiers les plus durs du monde. La température atteint 50 degrés en été et il faut arrêter les travaux, ou tout au moins les mettre au ralenti dès le mois de mal. »
Berga est l’enfant chéri de la C.R.E.P.S. Sa réalisation lui a demandé des efforts inouïs. Il a fallu, en effet, construire une piste d’une centaine de kilomètres et acheminer quinze cents tonnes de matériel dans les conditions que l’on devine.
Djona est plus facilement accessible, vingt-cinq kilomètres environ d’In-Salah. Les forages atteignent là trois cents mètres de profondeur. Et les « cuttings et carottes » extraites constituent des indices encourageants. Dignes des pionniers d'hier
Un déjeuner succulent fut servi au bordj réunissant autour des officiels et des dirigeants de la C.R.
E.P.S. les Sahariens, l’équipage du DC-4 et les journalistes.
Des allocutions furent prononcées, témoignant du labeur des techniciens et de l’intérêt des personnalités.
M. Devries fit l’historique des recherches et précisa qu’il avait été accordé à la C.R.E.P.S. la prospection de 145.000 km2 (le territoire d’In-Salah), vaste zone au nord du Hoggar de conditions géographiques très difficiles. Il rendit hommage à tous les prospecteurs et techniciens, à Air-France, à la bienveillance des officiers des Territoires du Sud. Il demanda à M. Urbanl d’intervenir pour que le Gouvernement aide les travaux. « S’il y a du pétrole au Sahara, nous démontrerons qu’il est
exploitable et nous construirons des pipe-lines de 1.500 kilomètres. Il est de notre devoir de faire fructifier ces réglons pacifiées par les pionniers d’hier. Le Sahara au secours de l'économie algérienne...
M. Urbani, dans sa réponse, dit combien il avait été touché par "l'accueil fait aux voyageurs. L’hospitalité offerte constituait déjà un tour de force. Se tournant vers les conseillers économiques, l’orateur pour suivit :
« Ce raid vous aura permis de voir quel immense pays est l’Algérie, et combien limitées sont les
zones agricoles. Car sitôt franchis les derniers contreforts de l’Atlas, c’est le désert. Or, l’Algérie a une démographie qui nous fait honneur, mais qui pose bien des problèmes (220.000 naissances chaque année).
Il faut donc une économie qui ne soit pas uniquement basée sur l’agriculture. Les richesses minières du Sahara, son pétrole, promettent un essor industriel considérable. Il est bon que vous ayez été les témoins de ce potentiel ».
C’est M. Dary qui, en sa qualité de vice-président du Conseil économique, répondit au nom de ses collègues : « En effet, l’économie d’un pays ne peut être équilibrée qui si elle repose sur une agriculture et une industrie harmonieusement développées ».
M. Dary, en terminant, assura la C.R.E.P.S. qu’il serait leur avocat auprès du gouvernement... Un symbole d'avenir
L’appareil d’Alr-France quittait In-Salah à 17 heures. Bientôt sa palmeraie et ses constructions, à
l’architecture vaguement soudanaise, disparurent, noyées dans les immensités ocreuses du Tademaït... De ces immensités d’où surgira, peut-être demain une source de mieux-être pour tous, symbolisée par la silhouette d’un derrick dressé sous un ciel implacable. -