l'école Dordor d'Alger, sa fondation :
Rectificatif historique par Jean Boisard. Un humour décapant nous livre cette mise au point iconoclaste...
Moi, en lisant ce texte, je me suis évanoui de saisissement. Vraiment. Et savez-vous ce que j'ai vu en sortant de mes vapeurs ?
(Avant de lire la suite et le texte de Jean, prendre connaissance de l'avertissement, là, sur le côté gauche de l'écran). Cliquez ici, vous le saurez...
Oh, le joli coeur!sur site le 3/11/2002

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Mesdames, Mesdemoiselles (j'en doute…) et Messieurs,

------Comme chacun d'entre-vous, j'ai pris connaissance de l'émouvante biographie de François-Xavier DORDOR rédigée par Jacques-Yves DESROUSSEAUX (et qui n'est pas l'auteur des "Emile" comme tout un chacun pourrait le croire).

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Jean-Jacques possède une excellente mémoire puisqu'il se souvient avoir été l'arrière petit-fils deF-X D (je fais bref).

------Je possède, quant à moi, une version différente. Triviale diront certains …

------En 1948, à l'age de six ans, ma mère me confia la mission de pister son flic de mari. Je venais d'entrer au CP de l'Ecole DORDOR qui se trouvait au beau milieu du trajet conduisant du Commissariat Central jusqu'au 98 de la rue Rovigo.

------Malheureusement pour mon père, je le surpris un jour en pleine … débandade, et en compagnie de quelqu'un qu'il me présenta comme un ami. Après avoir prêté serment que maman ne saurait rien, voilà ce qu'il me raconta.

------Notre école primaire fut effectivement fondée par François-Xavier DORDOR, un corse insulaire bien qu'éminent pédagogue, dont le territoire de chasse à la gueuse s'étendait du Cadix jusqu'en haut des Tournants Rovigo.

------Deux ans avant sa mort, il crut avoir une crise de foi en sortant de la célèbre Brasserie Montpensier où se tenaient ses habitudes. On doit à la vérité de dire qu'il avait éclusé, auparavant, bon nombre d'anisettes chez MANOUSSE avec mon père. Ni l'un, ni l'autre n'avaient eu l'idée d'aller se taper un beignet arabe chez le boudjadi, juste en face, pour minimiser les effets de la "blanche".

------Revenons à la crise de foi. Chacun se souvient que ce sacré coco de F-X D se proclamait athée. L'Eglise Saint-Augustin était bâtie. Notre-Dame d'Afrique itou. Alors, en désespoir de cause, il pencha (beaucoup) vers la construction d'une école. Oui, mais accablant, car, déjà, les bistrots étaient bannis à l'intérieur d"un périmètre de 75 m de rayon (circonférence = 2pR, pour ceux qui l'auraient oublié, couillons !).

------Piètre musicien, il maniait cependant avec virtuosité son violon d'Ingres, puisque franc-maçon à ses rares heures non-occupées. Notre école fut construite de ses propres mains avec, comme seule aide, son unique truelle, une équerre, trois points, une fauçille et un marteau.

------Epuisé par une vie remplie d'efforts et de débauches, il ne put achever la pose des trois moellons du pignon sud-est de la classe du deuxième à l'extrème-droite en regardant, droit dans les yeux, le bureau de Monsieur CECCALDI, un breton expatrié du Trégor.

------D'où l'idée de notre bon maître, Monsieur CHABANIS, d'installer dans cette pièce, un tuyau de poêle en trompe-l'oeil pour cacher la misère. Et on peut le dire, maintenant qu'il y a prescription, pouvoir cloper en douce pendant ses cours.

------Que notre Ecole porte le patronyme de son géniteur (qui est peut-être aussi le vôtre, bande de bâtards !) n'est que justice.

------Bien évidemment, chacun peut contester la vérité des faits relatés. Et m'attaquer en justice : mon conseil est Maître VERGÈS, l'avocat des crapules.


Jean BOISARD
ancien de Dordor