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site le 15/04/2002
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-------Le
professeur Dominique Schnapper, qui est aussi la fille de Raymond Aron,
écrit fort pertinemment dans sa préface à l'ouvrage
de Mohand Hamoumou "Et ils sont devenus Harkis". -------"L'épisode des Harkis constitue une des pages honteuses de l'histoire de France, comme l'ont été l'instauration du statut des juifs le 3 octobre 1940 ou celle du Vel d'Hiv le 16 juillet 1942... ce que les juifs ont demandé les enfants de harkis pourraient aussi le demander au nom de leurs pères silencieux...". -------En fait, c'est bien tout le martyre des Français d'Algérie qui est occulté. -------Je suis allé à Alger à la manifestation du 26 mars 1962 qui a abouti à l'horrible tuerie de la rue d'Isly : musulmans, israélites et européens tous unis à quelques semaines de l'indépendance de l'Algérie sous les plis du drapeau tricolore. On relèvera parmi les morts ayant pu être identifiés, Abdallah Ladjadji et Tayeb Chouider qui s'en souvient ? -------Le 5 juillet 1962 à Oran on embarquait les Pieds-Noirs et les musulmans francophiles dans des camions vers les "petits lacs" et là, on les fusillait comme faisaient les S.S. Le Général Katz avait donné l'ordre de ne pas intervenir. -------Les Français musulmans furent les victimes, si l'on peut dire, privilégiées de l'hécatombe car ils tombèrent en 1962-63 par dizaines de milliers mais c'est par milliers que disparurent alors des Européens et Israélites, hommes, femmes et enfants, ouvriers et agriculteurs. -------C'est, entre autre, ce qu'occulte un exécrable opuscule intitulé "D'une rive à l'autre" co-production de deux individus l'un Français Gilles Manceron - bien introduit à l'Elysée- et l'autre Algérien Hassan Remaoun qui se targuent d'être historiens. -------La mode est désormais à la co-production franco-algérienne on a vu récemment à la télévision le très caricatural film produit par Azzedine et Carrière "C'était la guerre". -------Pour "D'une rive à l'autre" produit par Syros le résultat est à la hauteur des pleurnicheries tiers-mondistes et la propagande crypto-communiste et prétendument progressiste. On ne s'étonnera guère de relever que la préface soit signée par l'inénarrable Edgar Pisani, chantre en 1985 dans l'Océan Pacifique de " l'indépendance association " après avoir été avec Qui-Vius-Savez acteur en 1962 de l'indépendance - association (de malfaiteurs) qui aboutit trente ans plus tard à la faillite totale de l'Algérie sur tous les plans (économique, culturel, social et humain). -------Est-il seulement nécessaire de souligner combien ce livre d'un total parti pris qui prétend faire entrer véritablement la guerre d'Algérie dans le domaine de l'Histoire est bourré de mensonges par omission, gorgé de haine et de ressentiment anti-français (page 187, à titre d'exemple il convient de relever les morceaux de "bravoure" qui suivent : "l'armée française a ... accordé nettement moins de prix à la vie des civils que l'armée d'occupation nazie en France en 1940 et 1945" ... " la cause défendue par l'armée française (apparaît), avec le recul de l'histoire, totalement illégitime,..."). -------De telles outrances ou contre-vérités sont bien loin de faire reculer les antagonismes ou de faire progresser la connaissance (objectifs assignés par les auteurs). Elles sont légion mais nous nous contenterons de relever plus particulièrement deux ou trois points nous tenant à coeur. ==Trois pages (fin de la page 204, pages 205 et 206 et une partie de la page 207) constituent le chapitre "le scandale des harkis", trois pages tout à fait inadmissibles, scandaleuses ! Il est question de " 300 000 Algériens engagés aux côtés de l'armée coloniale". -------Chiffre tout à fait écrasant, bien plus important que celui de tous ceux qui s'engagèrent dans la "Révolution algérienne" et impliquant un engagement massif dans le camp de la France et non pas "colonial". Mais ce fait n'est en rien expliqué et tombe comme un cheveu sur la soupe. -------Quelles conclusions tirent les auteurs du chapitre "le scandale des harkis". -------"Dans les faits, si les Algériens qui ont combattu avec les Français relèvent pour une part de l'histoire française, ils relèvent fondamentalement de celle de la société algérienne". -------Si l'on a bien compris - pour autant qu'un tel charabia soit compréhensible pour bien connaître l'histoire des harkis il faut d'abord que les historiens algériens l'étudient. Autant attendre des lustres, à moins que M. Gilles Manceron ayant rencontré M. Hassan Remaoun... -------Avec "D'une rive à l'autre" l'écriture de l'histoire des harkis est bien mal partie ne serait-ce que pour l'ampleur des massacres après le 19 mars 1962. -------Pour les doctes Manceron et Remaoun 150 000 harkis exécutés c'est "largement exagéré". -------Sur quelles sources se fondent-ils ? On vous le donne en mille : celles de l'ambassade de France en Algérie qui donnait, pour sa part, en décembre 1962, le chiffre de 7 000 harkis retenus prisonniers et de 10 000 autres massacrés". |
---Il y avait donc
un service de comptabilité des morts harkis à l'Ambassade
de France. Voilà à quoi servaient, les agents de la politique
gaullienne lorsqu'on sait que les autorités françaises d'alors
n'ont pas levé le plus petit doigt pour les Français Pieds-Noirs
quotidiennement enlevés, humiliés, bafoués, expropriés
et massacrés, on mesurera la fiabilité d'une telle source
et le sérieux des auteurs qui sans rire osent la citer. Ahmed Kaberseli |