sur site le 7/122002
-le monument du quai Branly vu par la presse algérienne
Harkis, les héros de Chirac
Sorce :Rachid Mokhtari http://www.lematin-dz.net/07122002/jour/le_quotidien.htm

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Bonjour,
Article extrait du matin, (Algérie).
Luc.--------------------------------------------------------------------------------


Harkis, les héros de Chirac
Les harkis de la guerre de Libération nationale sont à l'honneur de la politique officielle française. Le Président Jacques Chirac a inauguré, ce jeudi, quai Branly à Paris (VIIe) le Mémorial national érigé à la mémoire des combattants de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie 1952-1962 ; un mémorial de trois colonnes carrées, hautes de six mètres, moulées dans du béton. Sur la première sont inscrits les noms des « soldats et supplétifs morts pour la France » en Afrique du Nord qui défileront sur un écran électronique en permanence. De cette liste, précise le journal Libération dans son édition de jeudi, « pourraient surgir, sans compter les réclamations de familles notamment de "supplétifs" harkis s'estimant oubliées ». Prudent, le secrétariat d'Etat aux Anciens combattants précise que « le monument s'avère, dans sa conception, propice aux modifications qui seraient apportées via le dispositif informatique ». Pour l'heure, 22 959 noms (ndlr :commentaire du Parisien :les noms silencieusement défilent...parmi 22959 patronymes 3010 sont arabes ) défileront sur le mémorial. Un autre monument parisien a été déjà dédié à la mémoire des victimes civiles et militaires tombées en Afrique du Nord de 1952 à 1962. Installé dans le square de la Butte du Chapeau-Rouge (XIXe), il a été inauguré le 11 novembre 1996 par Chirac. L'idée de ce nouveau mémorial remonte à 1998 et a été lancée par le gouvernement Jospin en novembre 2001. Cette « mémoire » qui agace la mémoire algérienne provoquera sans doute un malaise, voire une tension, dans les relations algéro-françaises à un moment où des deux côtés, l'on affirme que le moral de la coopération est au beau fixe. L'on se rappelle, en effet, qu'en juin 2001, lors de sa visite officielle en France en juin, Bouteflika avait associé les harkis aux collaborateurs français, les « vichistes ». Lors de son passage dans l'émission de France 2, la journaliste qui l'interviewait lui avait demandé si l'amnistie prononcée en faveur des terroristes était extensible aux harkis. Ce à quoi l'hôte algérien de l'Elysée avait répondu par la négative. « Les harkis de l'armée française ont tué leurs frères de sang et de religion » parce que ce sont des collaborateurs des nazis et que, à ce titre, la France ne pouvait les amnistier. Le Président Chirac, on s'en souvient, avait répondu officiellement à ce qu'il considérait comme « une assimilation inacceptable entre la France et le nazisme ». De retour, l'affaire prit des proportions diplomatiques graves au point où Bouteflika, sans se renier, avait rectifié ses déclarations faites sur la chaîne française France 2. Dans un entretien paru la même année, en 2001, dans le quotidien français Le Parisien, Bouteflika a réagi aux propos du Président Chirac sur les harkis prononcés à l'occasion du 14 Juillet. « Il comprend parfaitement mon droit de n'avoir aucune sympathie pour ceux qui ont "donné" Jean Moulin et Larbi Ben M'hidi. » C'est en ces termes que le Président de la République a répondu au Président français qui s'est dit « choqué » par la phrase de Bouteflika qui avait assimilé les harkis aux « collabos ». Comment réagissez-vous au « choc » ressenti par le Président Chirac par rapport à vos déclarations sur les harkis ? « Je comprends la réaction du Président Chirac. C'est son droit et aussi son devoir de faire écho à un courant d'opinion qu'exprime une catégorie de la population française, en l'occurrence celle des harkis. Sur cette question en tout cas, mon ami le Président Chirac et moi-même ne pouvons forcément que nous exprimer par référence à des approches et des contextes différents tant sur le plan de l'appréhension de l'histoire que des données psychologiques et politiques actuelles de nos pays. Cela dit, je suis convaincu que le temps finira par faire son uvre en guérissant définitivement les blessures. » L'inauguration jeudi dernier de ce mémorial de « la honte » de la mémoire algérienne intervient, en Algérie, avec les négociations de Bouteflika en vue de tirer tous les avantages islamistes en prévision de sa réélection en 2004 : libération de Ali Benhadj avant terme et dialogue avec Hassan Hattab, l'« émir » du GSPC. D'un côté comme de l'autre, en effet, les harkis de Chirac et les terroristes de Bouteflika sécrètent le même venin.

Rachid Mokhtari http://www.lematin-dz.net/07122002/jour/le_quotidien.htm