sur
site le 26/04/2002
|
15
Ko / 10 s
|
------La
diversité des opinions exprimées sur un passé ignoré
ou déformé de la communauté R.O.N.A. (1) depuis 28
ans, conforte l'idée que c'est l'un des épisodes les plus
dérangeants et douloureux de l'histoire nationale. ------L'un des problèmes majeurs de cette population longtemps oubliée par l'histoire, même si une partie de ceux que l'on désigne comme R.O.N.A. a réussi à s'intégrer, et les "laissés pour compte des camps de la honte" qui sont devenus avec le temps, des ghettos générant une population remplie de rancoeur et d'amertume vis à vis de l'état français. ------Par l'intermédiaire de la mission de réflexion et de son rapport final, nous souhaitons que notre exposé figure dans son intégralité, car nous avons le regrettable honneur de cumuler tous les problèmes sociaux au ghetto du Logis d'Anne, à Jouques. ------Le 5 septembre 1989, un nouveau plan gouvernemental était contenu dans quatre circulaires adressées aux préfets et ayant pour but de sortir "les communautés de Harkis" de leur isolement en privilégiant l'emploi, la formation et le logement. De plus, il était installé sous la responsabilité du préfet de la région PACA, un comité de pilotage chargé de la résorption du Logis d'Anne à Jouques. ------Les discussions menées à terme au bout de 12 mois, laissaient entrevoir la bonne volonté de l'administration pour régler définitivement ce problème en prenant les moyens. ------C'était sans compter, sur les mouvements de l'histoire du monde. ------Nous rappelons que le rejet de notre communauté à Jouques est dû au fait de l'importance du "Logis d'Anne" (environ 60 familles : 400 personnes). Nous sommes exclus de toute vie communale et associative par la mise à l'écart et l'isolement de notre lieu de vie. ------L'échec scolaire, la faiblesse de la fonction professionnelle, le chômage, l'ambiguïté de leur identification à la France, le délit de "Facies" constituent autant de défis à leur intégration à part entière, dans la société française. ------L'intégration des jeunes enfants à la maternelle de Jouques date de 1984 seulement. ------L'exclusion de la vie sociale, dont nous sommes victimes, se répercute et se réalise dans des petits faits de la vie courante qui représente au total une montagne d'indifférence. Le dernier en date est l'oubli inconscient de faire émarger notre communauté à une lettre-pétition adressée à l'académie Aix-Marseille, suite à la suppression d'un poste d'enseignant à l'école primaire, alors que notre association avait demandé de pouvoir faire circuler cette pétition à la "Cité du Logis d'Anne". ------Nous rappelions dans un précédent rapport à la préfecture que les jeunes, dans la mesure où ils sont parqués dans un ghetto depuis 28 ans, ont une vue propre à eux sur la façon de comprendre le système et la société française. Ils réagissent en tant que membres d'un groupe frappé d'exclusion et de ce fait tout devient rapport de force. ------Les actions menées révèlent les insuffisances et les erreurs d'une politique d'assistanat, qui ont été à l'encontre de la dignité, et de l'honneur que nos anciens auraient dû recevoir du fait de leur engagement moral et physique auprès de la France. Par leur choix de s'associer à l'idéal de la France quand elle dépassait l'hexagone, ils ont tout perdu ; familles, culture social, terre, maison, bétail. ------Les circulaires de 1989, prévoyaient à court terme l'abandon de toute mesure spécifique en faveur des R.O.N.A. qui ne se verraient plus, appliquer que le droit commun . Ce principe reçoit notre agrément en ce qu'il signifiait au moment de sa concrétisation que l'intégration aurait réussi ; ce à quoi nous tendons tous. ------Mais ce préalable ne sera pas aisé à réaliser, dans la mesure où il implique que soient réussies les actions à conduire en matière d'emploi et de logement. ------En matière de logement, la décision de résorber les "camps historiques", parmi lesquels la "Cité du Logis d'Anne" à Jouques a été classé site prioritaire par le Premier Ministre, a été perçue par la majorité des habitants comme une amélioration certaine par rapport aux politiques antérieures, qui s'étaient traduites par des interventions répétées et coûteuses, sans qu'une amélioration des conditions de vie ne soit ressentie. ------Nos anciens parlaient assez régulièrement de gaspillage. ----- |
--------Les photos
jointes au présent rapport, plus que de longs commentaires, démontreront
si besoin est, l'urgente nécessité de faire enfin disparaître
ce camp de transit qui ne devait être que provisoire. Slimane DJERA (1) Odieux terme qui signifie Rapatrié
d'Origine Nord-Africaine. |