--ésumer ainsi :
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La Station thermale de
Bou Hanifia
C'est un fait que personne
ne met plus en doute aujourd'hui : les stations thermales de l'Afrique
du Nord peuvent lutter avantageusement avec celles de la Métropole
en ce qui concerne la qualité de leurs eaux.
Malheureusement l'installation des stations algériennes laisse
grandement à désirer sur plus d'un point et nous ne sommes
pas prêts de leur voir atteindre le confort de Vichy, d'Evian
et de La Bourboule. Sans doute de semblables améliorations nécessitent
d'énormes capitaux et, par ailleurs, les services intéressés
n'ont peut-être pas encouragé, comme il le convenait les
initiatives privées. Et puis il est certains intérêts
et certaines habitudes difficiles à vaincre. Parmi les estiveurs
de Vichy, il en est un bon nombre certainement que le seul souci de
leur santé n'aurait peut-être pas attiré dans cette
charmante ville... si elle n'était pas charmante ! Avant tout
: joignons l'utile à l'agréable. Un beau paysage, des
spectacles de choix, etc.. constituent le cadre indispensable d'une
cure.
Bou-Hanifia, ce n'est pas, bien entendu, le désert, mais, même
sans se montrer d'une délicatesse excessive, on ne peut dire
que tout y est pour le mieux !
Exploitée tour à tour par l'Antiquité (" Aqua
Sirenses "), puis par les Arabes qui y implorent encore la protection
du marabout très vénéré Sidi Bou-Hanifia,
cette station thermale jouit, à juste titre, d'une excellente
réputation d'efficacité en Afrique du Nord. Situé
dans la vallée de l'oued El-Hammam, d'un aspect fort pittoresque,
ce village est d'accès aisé puisqu'à trois heures
de chemin de fer d'Oran et à une demi-journée d'Alger
d'où les baigneurs affluent chaque saison. Une demi-douzaine
d'hôtels (soit un millier de chambres) fort accueillants ne suffisent
pas, à certaines époques de l'année, à loger
tout le monde. En ce qui concerne les bains, on peut les prendre soit
à l'Hôtel des Bains, qui comprend une piscine et deux baignoires,
soit à l'Établissement Thermal, possédant deux
grandes piscines communes et huit individuelles.
Six sources sont actuellement utilisées à proximité
des établissements. Ce sont : deux sources alimentant les bains
réservés aux indigènes ; 3° la source du "
Palmier ", branchée sur les piscines de l'établissement
Thermal ; 4° Un groupe de sources n° 3, dont le puissant débit
est dirigé vers le " Hameau industriel ", les "
Bassins de refroidissement " et les baignoires et piscines de petites
dimensions de l'Établissement Thermal, et de l'Hôtel des
Bains ; 5° et G° La source du " Pont " et la source
de " l'Abattoir ", utilisées pour l'eau de boisson.
Au point de vue chimique, les analyses permettent de classer les eaux
de Bou-Hanifia parmi les eaux oligométalliques, bicarbonatées
mixtes, légèrement chlorurées, sulfatées
sodiques, calciques et magnésiennes. Mais ce qui caractérise
surtout ces eaux, c'est leur très forte radioactivité
qui les range parmi les sources les plus efficaces de France. La source
du " Pont " se classe troisième, de suite après
Saïl (source des Romains) et Bagnères-de-Luchon (source
Lepape).
En ce qui concerne le climat, il convient de noter que Bou-Hanifia est
située à une altitude de 230 mètres. Les brouillards,
les longues pluies, les chutes de neige, les fortes gelées et
les grands vents y sont assez rares. Le printemps et l'automne y sont
délicieusement doux. La station peut être fréquentée
en tout temps sauf évidemment en juillet et août.
Nous aurons tout dit sur cette station, dont le succès croit
d'année en année, en ajoutant que l'action physiologique
déterminée par la radioactivité des eaux peut se
résumer ainsi : 1° Retour au fonctionnement normal des organes
et des glandes en hyper ou hypo-fonctionnement et, par conséquent,
régularisation de la nutrition intime des tissus ;
2° Excitation de la fonction cellulaire qui est tonifiée
et harmonisée par cette médication vraiment énergique
;
3" Sédation des systèmes nerveux et musculaires.
On le voit. Un station thermale de Bou-Hanilia est l'une de celles,
nombreuses en Afrique du Nord, qui sont susceptibles de retenir les
estiveurs chez nous, à la condition d'abord de la faire connaître
et de l'aménager à la satisfaction de tous.