le Hamma,
Alger
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Une telle légende, certains termes employés dans l'article souléveraient de nos jours indignation et réprobation |
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(AÏD-EL-FOULD) Quel spectacle plus étrange, plus bariolé, plus curieux que celui de la fête des fèves? C'était une fête nègre. Elle se célébrait chaque année dans le courant d'avril, époque appelée "Nissam", où effectivement commence la récolte des fèves. Ces festivités mi-païennes, mi-religieuses, se tenaient soit à Bab-el-Oued, sur le bord de la mer, soit entre le champ de manoeuvres et Hussein-Dey, toujours au bord de la mer, mais en un lieu précis. Autrefois, à cette occasion, "l'amin" des nègres d'Alger immolait un taureau au cours d'un cérémonial barbare, après que la malheureuse bête eut fait son ultime promenade, couverte d'étoffes criardes et de fleurs, accompagnée d'une débauche effroyable de musique de castagnettes de cuivre (crotales), de tambourins et de flûtes de roseau. Plus tard, on n'égorgea que des poulets et le sang de ces volatiles n'en servit pas moins à l'aspersion des fidèles. C'était la coutume et les femmes seules, qui présidaient à ces jeux, accomplissaient ce geste rituel. Puis, chacun s'en allait remplir à la fontaine maraboutique de petites fioles d'eau que l'on emportait comme un talisman. Sur la plage se dressaient des tentes multicolores, s'installaient des cuisines volantes, des cafés maures. En effet, après la cérémonie religieuse, on buvait et mangeait ferme et l'on dansait des heures durant( Danses et trémoussements appelés "Djedeb".) Toutes les couleurs de la palette, où le rouge dominait, se mêlaient sous un soleil de plomb qui en exaltait encore l'acuité. |