LA FERME-ÉCOLE DE GUELMA
En 1922, il a été
créé, à Guelma, la première ferme-école
indigène à laquelle a été annexée
une station expérimentale agricole.
La ferme-école est encore trop près de sa naissance pour
que l'on puisse tirer des conclusions définitives de sa création.
Il faudra quelques années encore pour le faire, mais avec ses
trente-quatre élèves, les résultats acquis donnent
et justifient toutes les espérances.
Son but est simple : donner à ses élèves une solide
instruction professionnelle agricole, adaptée plus particulièrement
aux besoins de la culture et de l'élevage dans la région
considérée, en vue de les mettre à même soit
d'en faire l'application sur les propriétés de leur famille,
soit d'occuper des emplois de contre-maître ou moniteurs pour
le compte de particuliers, de communes, etc..
L'enseignement y est essentiellement pratique et utilitaire, il est
complété par les notions théoriques indispensables
pour permettre de raisonner les méthodes culturales et de les
appliquer judicieusement. Il comprend l'étude de l'agriculture,
de l'élevage du bétail, des sciences appliquées
à l'agriculture, des notions de dessin, d'arpentage et de nivellement
; l'apprentissage du travail du fer, du bois et du cuir : des leçons
de français et d'arithmétique appliquée aux besoins
de la vie courante du cultivateur.
La durée de la scolarité est fixée à deux
années, d'octobre au 1er août, avec vacances annuelles
en août et septembre.
Les élèves, tous indigènes, ont un régime
d'internat qui respecte les principes de leur religion.
A la sortie de l'école, les élèves méritants
reçoivent un diplôme. Ceux auxquels leur situation de fortune
le permet rentrent dans la propriété familiale, les autres
peuvent être mis dans les exploitations indigènes et même
françaises comme chefs de chantiers, contre-maîtres, etc..
En outre, à cette ferme-école, est annexée une
station expérimentale où sont poursuivies, sur un plan
d'ensemble et en collaboration avec les Services techniques du Gouvernement
général, des expériences sur les engrais, les fourrages,
la sélection des blés, etc., l'olivier, le tabac, l'arboriculture.
Les agriculteurs de la région s'intéressent d'autant mieux
et plus à ces expériences que l'établissement est
à leur disposition et qu'ils le peuvent visiter sans formalité
aucune, ce dont ils usent avec satisfaction.
Il y a, dans celte région de Guelma, qui est une sorte de Kabylie
fertile, la possibilité de faire presque toutes les cultures.
L'élevage en est une des plus immédiates ressources et
la station poursuit l'élude de l'amélioration de la race
indigène de Guelma par les deux procédés de la
sélection et du croisement. L'olivier est appelé à
en devenir la richesse principale. Certaines cultures industrielles,
notamment le tabac, sont en plein développement et les céréales
forment un appoint très heureusement complété par
l'extension des cultures maraîchères et arbustives.
On voit combien le milieu dans lequel a été placé
la ferme-école-station-expérimenlale était propice
au choix de cette création.