Grande Poste - Alger
Ils ont profité de leur congé... pour faire une tournée supplémentaire
De Belcourt à Bab-el-Oued la marche des facteurs a remporté un triomphal succès

Echo d'Alger du 19-4-1953 - Transmis par Francis Rambert
avril 2024

Ils ont profité de leur congé... pour faire une tournée supplémentaire
De Belcourt à Bab-el-Oued la marche des facteurs a remporté un triomphal succès

Mais nos porteurs de nouvelles seront bien fatigués aujourd'huiIls étalent là. Par petits groupes. Sur les escaliers de la Grande Poste. Tous ceux qui trimballent des
mots dans leurs sacoches...
Au milieu des chaises, parmi les officiels. Ils étalent là.
Tous ceux qui distribuent la bonne nouvelle et la mauvaise. En pochettes-surprises.
Tous ceux qui portent en bandoulière l’espoir des uns et la détresse des autres. Dans le brouhaha d’une foule enthousiaste, ils étalent là, les facteurs.
En casquette et uniforme. Comme si dimanche était lundi. Et ils partaient en tournée !
Maryse Dubourg, du moins, l’affirmait... Bizarre, ces numéros dans le dos. Chaque facteur avait un numérateur. Leurs sacoches vides étalent le dénominateur. Pas de courrier. Quelques enveloppes seulement. Pour le contrôle.
La carte postale du petit frère ? Le mandat providentiel ? L’acte de décès ? La feuille d’impôts ? La lettre anonyme ? Les nouvelles de l’oncle ou quelques mots d'amour ? Réservés au lendemain.
Mais cette tournée alors ?
Pas comme les autres. Spéciale, cette tournée !......

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Ils ont profité de leur congé... pour faire une tournée supplémentaire
De Belcourt à Bab-el-Oued la marche des facteurs a remporté un triomphal succès

Mais nos porteurs de nouvelles seront bien fatigués aujourd'huiIls étalent là. Par petits groupes. Sur les escaliers de la Grande Poste. Tous ceux qui trimballent des
mots dans leurs sacoches...
Au milieu des chaises, parmi les officiels. Ils étalent là.
Tous ceux qui distribuent la bonne nouvelle et la mauvaise. En pochettes-surprises.
Tous ceux qui portent en bandoulière l’espoir des uns et la détresse des autres. Dans le brouhaha d’une foule enthousiaste, ils étalent là, les facteurs.
En casquette et uniforme. Comme si dimanche était lundi. Et ils partaient en tournée !
Maryse Dubourg, du moins, l’affirmait... Bizarre, ces numéros dans le dos. Chaque facteur avait un numérateur. Leurs sacoches vides étalent le dénominateur. Pas de courrier. Quelques enveloppes seulement. Pour le contrôle.
La carte postale du petit frère ? Le mandat providentiel ? L’acte de décès ? La feuille d’impôts ? La lettre anonyme ? Les nouvelles de l’oncle ou quelques mots d'amour ? Réservés au lendemain.
Mais cette tournée alors ?
Pas comme les autres. Spéciale, cette tournée ! Un monsieur galonné, avec des allures de chef de gare, a donné le signal. Et le train des facteurs s’est ébranlé. Suivi de commentaires. Et de slogans publicitaires
Un bon départ. Rapide, Avec redressement de torses et balancements de bras.
La foulée élégante, la tête haute. Ils marchaient. Au coude à coude pendant 100 mètres. Et puis le peloton s’est étiré...
Chaque concurrent avait son lot de supporters. Sa ration d’encouragements. Certains même entraînaient dans leur sillage des groupes hurlants de « yaouleds ».
Applaudissements. Quelques lazzi.
A Bab-el-Oued, les derniers étalent en tête. L’ordre des facteurs ? In versé ! C’était dur. Mais ils marchaient quand même. Respectant l’itinéraire. A la lettre...
Et le premier, soudain, est arrivé.
Le visage crispé. La « Pataugas » traînante. C’était lui le vainqueur. Lui et aussi le succès de l’épreuve. Chapeau ! ! !
Après « Paris-Strasbourg », la marche nuptiale, la marche et les démarches, la marche des zouaves et la « Marche ou crève », la marche des facteurs !
Ce n’est plus du sport. C’est une déformation professionnelle.
Marcher toute une vie et marcher encore le dimanche...
Oui, Mais cette fois. Mesdames, Messieurs, cette fois, c’est pour la gloire ! Voici les résultats de la course des facteurs, disputée hier à travers les artères de la ville.
Première catégorie, jeunes de 20 à 35 ans. - 1. Brahiml ( Alger-R.P.), 1 h. 5'53” ; 2. Baidi (Blida). 1 h. 5’ 56” ; 3. Mabrouk (Lodi), 1 h. 6’ 50”.
Deuxième catégorie, seniors, de 35 à 45 ans. _ 1. Cohen-Solal Maurice (R.P. Alger), 1 h. 8’ 15” ; 2. Guettaf (Berrouaghia), 1 h. 9’ 7” ; 3. Tiar (Alger-R.P.), 1 h. 13’.
Troisième catégorie, vétérans, 45 à 60 ans. - 1. Chabaraka (la Redoute), 1 h. 12’ ; 2. Herzog (Alger-
R.P.), 1 h. 13’ 24” ; 3. Salor Charles (Alger-R.P.), 1 h. 14’ 16”.