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HOMMAGE SUPRÊME A LA MÉMOIRE DES MORTS GLORIEUX
DES POSTES, TÉLÉGRAPHES ET TÉLÉPHONES
Dimanche dernier a eu lien,
dans le grand hall de l'Hôtel des Postes d'Alger, l'inauguration
solennelle de la plaque commémorative, œuvre de MM. Espinosa
et Valériola, gravée à la mémoire des quatre-vingt-quatre
agents des Postes, Télégraphes et Téléphones,
morts au champ d'honneur pendant la dernière guerre.
C'est à un comité spécial, composé de MM.
Sénillon, chevalier de la Légion d'honneur, président
; Alaux, secrétaire ; Amadoré, trésorier ; Acquatella,
Le Sausse, Camo, Ottavi, membres, qu'a été confiée
la réalisation de l'hommage unanime des Postiers à leurs
glorieux camarades. C'est ce comité - sauf M. Sénillon récemment
appelé dans la Métropole - qui reçoit les familles
éprouvées, les hautes personnalités algériennes
qui ont tenu à assister à cette cérémonie
à la fois simple et grandiose, - entouré d'ailleurs du haut
personnel des Postes : MM. Treuillé, Saintourem. Delouley, Monnier,
Jeanne et Foussat. M. Dubief, secrétaire général
du Gouvernement général, préside la cérémonie.
La plaque est encore recouverte d'un voile qui tombera tout à l'heure
: la stèle est entourée de faisceaux de drapeaux tricolores
et de plantes vertes, ornant avec un goût sévère le
vaste local où les discours seront prononcés.
M. Alaux, secrétaire du Comité, prend le premier la parole.
Après avoir adressé de vifs remerciements à tous
ceux qui de près ou de loin, ont collaboré à l'œuvre
patriotique dont cette cérémonie est le couronnement, M.
Alaux continue ainsi :
" Notre pensée émue restera fidèle à
la mémoire de ces héros sublimes, et, lorsque nous pénétrerons
dans cette enceinte, c'est avec un sentiment de profonde reconnaissance
que nos regards.se porteront sur ces inscriptions sacrées au-dessus
desquelles plane une auréole de gloire ! "
La musique les Amis Réunis des P. T. T. sonne aux Champs, précédant
l'appel des morts glorieux fait par M. Amadoré, trésorier
du Comité. En voici la liste :
Aranda (Jean), Argelin (Henri), Billères (Hervé), Borja
Michel), Borras (Antoine), Bousqueti (Henri), Brugnet (Jules), Brugnet
(Pierre), Carrère Albert), Castola (Hyacinthe), Cazelles (Ernest),
Chambeleaux (Henri). Champion (Charles), Champin [Alphonse), Cheltiei
(David). Clavel (Alfred), Corbi [Louis), Demichelis (Charles), Dieudé
(Raoul), Denis (Henri). Dufay (Antoine), Fauque (Maurice), Ferrer (Philippe),
Ferrer (Michel), Font (Jean), Gacem, Gays (Joseph), Génies (Étienne),
Genty (Jean), Berby (Antoine), Granger (Eugène), Hestroffer (Fernand),
Iborra (Vincent), Iborra (Joseph), Isaffo (Jérôme), Jammet
(Maurice), Jehl (Fernand), Joffray (E.), Lagrabe (Edouard), Laran (Joseph),
Lauratti (Nonce), Laurent (Claude), Lejcune (Joseph), Llorca (Joseph),
Maizou (Pierre), Marcelin (Ernest), Mayerhoffer (Fernand), Meunier (Paul),
Moureaux (Jules), Muscat (Salvator), Nicolaï (Antoine), Nomdedeu
(Pierre), Orsini (Antoine), Ottavi (Dominique), Pastorel (Alfred), Péquignot
(Charles), Pierucci {François), Piétri (Pierre), Pirani
(Marcel), Pons-Leychard Auguste), Poupart (Edmond), Ravan (René),
Baynal Charles), Roinat (Albert), Rot h (René), Roth (Laurent),
Roulier (François), Saffroy (Robert), Satouf (Fernand), Scheurer
(Philippe), Smaïl (Mouloud), Storck (.Nicolas), Serida (Maurice),
Soler (Antoine), Susini (Antoine), Tardieu (René), Thébaudin
Louis), Torre (Xavier), Torres (Laurent), Vassal (André), Vinciguerra
(Marc), Wickel (Désiré), Zenouda (Henri), Zimmermann (Étienne).
Cette lecture faite, une minute de recueillement est consacrée
au souvenir des disparus dont on vient d'évoquer les noms, salués
par ces mots que prononce à voix haute un facteur mutilé,
décoré de la Médaille militaire :
Tous morts au champ d'honneur !
M. Alaux reprend son allocution qu'il termine par ces mots :
Le Comité vous prie de vouloir bien prendre possession de cette
œuvre du souvenir. En la plaçant sous votre égide,
il est convaincu qu'elle sera entourée du pieux respect auquel
le suprême sacrifice des héros qu'elle évoque lui
donne droit.
M.Blin, directeur régional, parle ensuite. Il remercie les autorités
présentes. et retrace le rôle joué pendant la guerre
par les agents des P. T. T., tant sur les divers fronts, que dans les
services de l'armée.
Le secrétaire général du Gouvernement général
succède à la tribune au directeur régional des Postes.
A son tour, il glorifie le rôle effacé mais actif que cette
Administration a joué pendant la guerre, énumère
les services immenses qu'elle a rendus en assurant la régularité
et la rapidité des communications et exalte la bravoure et l'esprit
de sacrifice des postiers mobilisés.
M. Dubief déclare que la France ne peut avoir sur la conscience
la responsabilité des morts que nous déplorons, des mutilations
dont sont atteints un trop grand nombre de ses enfants. La France a toujours
montré en effet son désir de la paix, elle a failli même
être victime de sa haute conception de l'humanité et n'a
pris les armes que lorsque son territoire a été envahi.
Mais sous le choc de l'inqualifiable agression de son ennemie séculaire,
de cette nation demeurée barbare, les qualités ancestrales
se sont éveillées et le peuple français a forcé
l'admiration de l'Univers. La victoire que nous avons obtenue par noire
effort tenace et qui assurera l'avenir et la grandeur de notre pays, nous
la devons au sublime sacrifice des morts devant lesquels nous nous inclinons
et dont nous conserverons à jamais le pieux et fidèle souvenir.
La Marseillaise retentit, annonçant la fin de la cérémonie
et tandis que les personnes présentes félicitent MM. Alaux.
Blin et Dubief des paroles qu'ils ont prononcées, l'assistance
se disperse aux sons d'une marche exécutée par les Amis
Réunis des P. T. T.