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Les TRAVAUX de la NOUVELLE POSTE d'ALGER
L'Installation des Premiers Services
Nous publions,aujourd'hui, quelques vues
intéressantes de l'Hôtel des Postes d'Alger, dont la construction
est en voie d'achèvement. Ce monument important, surmonté
de ses dômes d'une blancheur éclatante, apparaît au
public comme un palais mystérieux, comme un labyrinthe où
se succèdent sans interruption de vastes salles et d'interminables
couloirs. On nous a permis de soulever le voile et de donner un aperçu
des installations intérieures.
Tout est grandiose dans ce nouvel édifice, du sous-sol jusqu'aux
terrasses, du hall bientôt terminé jusqu'au minaret géant
qui doit s'élever et dominer l'ensemble. L'Administration devait,
en effet, se préoccuper de l'avenir et tenir compte de l'essor
considérable qu'ont pris les services au cours de ces dernières
années.
Depuis l'arrivée à Alger de M. Willot, le distingué
inspecteur général des Postes et Télégraphes,
il semble que les lignes téléphoniques soient sorties de
terre. Le nombre de réseaux, qui était de 18 en 1901, s'est
élevé à 170 en 1901. On comptait 700 abonnés
en 1901 ; on en compte 3 400 à l'heure actuelle.
Et cette impulsion qui s'est traduite par d'aussi brillants résultats
a également donné son effet dans l'exploitation de la poste
et du télégraphe. Les recettes globales des services, qui
atteignaient
à peine 5 millions et demi en 1901, ont largement dépassé
7 millions en 1908, et ce résultat est d'autant plus appréciable
que l'abaissement à 0 fr10 du port des lettres a été
réalisé au cours de cette période.
Ce développement rapide des services postaux en Algérie
a sa répercussion immédiate à Alger, centre où
convergent toutes les lignes, où se centralisent les principaux
services, où aboutissent les câbles de la Métropole.
Le nouvel hôtel permettra de faire face aux nécessités
de l'exploitation postale, télégraphique et téléphonique.
Les installations techniques ont été effectuées avec
les derniers perfectionnements scientifiques. On a tenu le plus grand
compte de l'extension probable des services. Les salles réservées
au service postal (rez-de-chaussée) sont vastes, hautes de plafond,
très claires et parfaitement ventilées.
Le hall du public est spacieux. Le nombre de guichets prévus permettra,
pendant de longues années, de satisfaire aux besoins d'une grande
cité riche et commerçante. L'aspect général
de la salle d'attente n'est pas dépourvu d'harmonie.
Au-dessus devait s'élever une coupole majestueuse qui aurait donné
à l'hôtel l'aspect de quelque palais arabe. Mais il a fallu
sacrifier l'esthétique aux commodités du service. Aux lieu
et place de la grande coupole se trouve la salle du télégraphe,
salle de forme polygonale dont nous reproduisons la photographie.
Enfin, le téléphone et l'appareil multiple sont placés
du côté de la rampe Bugeaud. Une moitié
à peine de la salle est occupée. On parait avoir tenu compte
de l'accroissement rapide du nombre des abonnés et l'extension
du multiple pourra se faire avec la plus grande facilité.
Parler des dégagements, des entrepôts, des logements et des
bureaux nous entraînerait à des développements considérables.
Il nous suffira de dire que tout paraît avoir été
conçu dans les meilleures conditions possibles d'aération,
d'hygiène et de confort.
Les travaux de construction du nouvel Hôtel des Postes, menés
avec une activité fébrile depuis bientôt deux ans,
sont aujourd'hui en voie d'achèvement. On compte livrer le bâtiment
au public dans les premiers mois de 1910. Il ne restera, à ce moment,
qu'à parachever quelques détails de décoration intérieure
et extérieure, et à monter le minaret géant, surmonté
d'une horloge monumentale qui doit devenir une des curiosités d'Alger-la-Blanche.
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