Sahara
GHARDAIA
Un Puits, Vidange de l'eau dans le bassin
Le puits
mozabite. - La zone considérée comme désertique
est celle qui reçoit moins de 200 mm. d eau par an. Or l'aride
chebka, compte tenu des orages foudroyants espacés par des
périodes pouvant atteindre une dizaine d'années, ne
reçoit en moyenne que 61 mm.d'eau par an, et, pendant les
périodes sèches, ce total peut tomber à 5 mm.
pour deux ans. Dans un tel pays, la terre est sans valeur et l'eau
représente la grande richesse et la condition même
de la vie.
Les puits artésiens modernes de Guerrara et de Zelfana s'enfoncent
à plus de 1.000 m. dans les terrains secondaires où
se sont accumulés depuis des millénaires plus de 60.000
milliards de m' d'eau. Mais les puits traditionnels du M'Zab, creusés
dans la dalle calcaire de la chebka à une profondeur variant
de 8 à 55 m., atteignent les sables où s'infiltrent
les crues de l'oued. Ils sont le plus souvent des ouvrages collectifs,
ou l' oeuvre pie d'un personnage riche de la cité. On rencontre
dans le Tafilalt au Maroc, dans l'île de Djerba en Tunisie,
et en Tripolitaine, des puits semblables à ceux-ci.
Extérieurement, deux montants de maçonnerie supportent
les poulies. Le " delou ", outre d'une cinquantaine de
litres, en peau de bouc, est attaché à une corde que
tire un dromadaire, un bourricot, voire une
femme arabe, mais jamais une mozabite, parcourant sans arrêt
un chemin tracé en pente pour faciliter l'effort. Lorsque
le delou atteint la margelle du puits, la corde principale continue
à l'élever, tandis qu'une cordelette, elle aussi tirée
par le dromadaire, tend au dessus d'un petit bassin une manche de
cuir qu'elle tenait relevée au cours de la montée
et par laquelle le delou se déverse. L'eau s'en va alors,
à travers les seguias, vers les jardins qu'elle doit irriguer.
Le gémissement perpétuel des poulies des puits est
l'un des bruits les plus caractéristiques de la vie des oasis
du M'Zab.
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sur
site : avril 2012
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