Les tremblements de terre
ON TROUVE ET ON EXPLOITE DU PÉTROLE A AUMALE
UN GISEMENT D'URANIUM A HAMMAM-BOU-HADJAR
Echo du 18-3-1950 - Transmis par Francis Rambert

Plusieurs fois la presse a annoncé que l'on avait trouvé du pétrole en Algérie. Rarement ces informations ont été confirmées. Les services intéressés observant une stricte consigne du silence.

Et voici que les techniciens et les personnes s'occupant de cette question sortent de leur mutisme. Au cours d'une matinée il nous a été donné de voir et de palper le fameux liquide noir et visqueux...

L'on a trouvé et l'on s'apprête à exploiter du pétrole à Oued-Gueterini, près de Sidi-Aissa, à proximité de la route nationale Aumale-Bou-Saâda. '
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mise sur site : mars 2021

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ON TROUVE ET ON EXPLOITE DU PÉTROLE A AUMALE
ON TROUVE ET ON EXPLOITE DU PÉTROLE A AUMALE
ON TROUVE ET ON EXPLOITE DU PÉTROLE A AUMALE
La raffinerie démarrera en avril

Plusieurs fois la presse a annoncé que l'on avait trouvé du pétrole en Algérie. Rarement ces informations ont été confirmées. Les services intéressés observant une stricte consigne du silence.

Et voici que les techniciens et les personnes s'occupant de cette question sortent de leur mutisme. Au cours d'une matinée il nous a été donné de voir et de palper le fameux liquide noir et visqueux...

L'on a trouvé et l'on s'apprête à exploiter du pétrole à Oued-Gueterini, près de Sidi-Aissa, à proximité de la route nationale Aumale-Bou-Saâda. '

Gueterini

La société nationale " Repal " a entrepris depuis quelques années des recherches géologiques en Algérie : dans le Chéliff, Aumale, à Bel-Abbès. à Bordj-Bou-Arreridj et dans le grand sud.

A Gueterini. les premiers résultats favorables ont été enregistrés en avril 1949. Depuis. les géologues de la S.N. Repal s'attachent à délimiter le champ d'exploitation. Quatorze forages ont été faits, dont dix exploitables - cinq étant éruptifs - à une profondeur moyenne de 300 mètres. L'un approche cinq cents mètres, un autre neuf cents mètres.

Cependant des forages vont commencer au-delà de 930 mètres, et l'on pense trouver encore des couches imprégnée de naphte.

Production


Les essais de production n'ont pas encore débuté, la rffinerie-pilote de Oued-Djenann achevant en
ce moment sa période de mise au point.

Lors du démarrage industriel, les dix puits existants produiront facilement quotidiennement 15 tonnes de pétrole.

Le produit de Gueterini ne contient pas d'impureté.Il peut être comparé au pétrole d'Irak avec un avantage toutefois : l'absence totale de soufre. Voici d'ailleurs sa composition : 30 % d'essence à 43° d'octanes ; 12 % de lampant : 20 % de gaz-oil. le reste pouvant donner d'excellentes huiles lourdes.'

La raffinerie -pilote

Au kilomètre 144 d'Alger, toujours sur la route d'Aumale, est installée la raffinerie de " Rafal ". Créée en octobre 1949, les derniers essais techniques seront achevés fin mars 1950. Vraisemblablement, la production industrielle débutera au milieu d'avril. Pour l'instant le pétrole de Gueterini est transporté par camions citernes à Oued-Djenann, et emmagasiné dans des cuves d'une capacité de 250 tonnes. Bientôt un pipe-line de 8 km. reliera le chantier de forage à la raffinerie et
pompera le liquide dans cinq cuves de 700 m3.

Toute l'installation moderne est terminée et les essais sont en cours : Pompes d'aspiration et de refoulement, alambic tubulaire, conduites aériennes, colonne de fractionnement où est obtenue l'essence, le lampant. le gaz-oil et les résidus, échangeur de température.

Capacité de rendement


Le matériel que possède la raffinerie lui permet de sortir 40 tonnes de produits pétroliers par jour.
D'ailleurs " Rafal " songe déjà à étendre ses moyens. En effet une seconde colonne de fractionnement, d'une capacité de cent tonnes, est en commande.

Les possibilités de production de la raffinerie (40 t.) répondent facilement aux besoins de la région locale : Bouira, Aumale et Bou-Saâda.

Par la mise en route de la seconde colonne, " Rafal " étendra l'écoulement de ses produits pétroliers en empruntant la rocade sud voisine, à Bordj-Bou-Arreridj et Sétif d'une part, et au Sersou d'autre par

UN GISEMENT D'URANIUM A HAMMAM-BOU-HADJAR

Contraint d'arrêter ses recherches minières dans le Sud M. Momméja découvre de l'uranium dans sa propriété.
Pourquoi garderions-nous plus longtemps le secret, puisque les chimistes et les géologues compétents ont affirmé qu'il y avait de l'uranium à Hammam-bou-Hadjar ?

Et depuis que les laboratoires du commissariat à l'Énergie atomique à Paris ont reconnu la présence du précieux élément, M. Robert Momméja, à qui l'on doit la découverte, voudrait mettre au plus tôt cette richesse en valeur pour le plus grand bien de l'Algérie.

Aussi, a-t-il adressé hier soir à l'administration centrale une demande officielle de permis d'exploitation.

D'abord du vin et du sucre

Né à Bordeaux, en 1904, M. Momméja vient à Port-Lyautey en 1930 comme négociant en vins. En 1936, il crée la première usine de concentration sous-vide pour la déshydratation des jus de raisins. Il fabrique ainsi du " British Wine " qui est primé en 1939. au concours international de Rabat par M. Barthe.

Les nécessités de la guerre l'incitent à construire, en 1941, une usine à Hammam-bou-Hadjar (Oran)
pour la fabrication du jus de raisin. M. Momméja trouve un procédé de solidification qui lui permet
de fabriquer le " Supco ". Pendant ce temps, il met au point un procédé d'extraction de sucre de dattes par les résines synthétiques.

Mais l'arrivée du sucre américain sur le marché algérien l'oblige à changer de profession. Il s'équipe alors dans le but d'effectuer des recherches minières.

A quelque chose malheur est bon.

Pendant près de deux ans. M.Momméja prospecte les sols. A Méchéria, par exemple, il découvre de l'amiante. Il pousse ses investigations à Colomb-Béchar. Mais bientôt M. Momméja est contraint de rester chez lui.
" Qu'à cela ne tienne ! Il y a, se dit-il. près de mon usine un terrain où se trouve un ancien cratère. Sa conformation volcanique mérite d'être étudiée. Allons-y ! ".

En juin 1949, une première analyse des éléments extraits du sol permet de déceler la présence d'une petite quantité d'uranium. Les recherches sont poussées activement et les résultats ne font plus de doute. M. Momméja informe alors la direction des Mines qui adresse, le 23 novembre, les prélèvements au commissariat à l'Énergie atomique à Paris.

Une richesse !

Le 31 décembre 1949, le commissariat reconnaît " l'indice de minéralisation uranifère intéressante ". Les travaux de recherches continuent fébrilement. Bientôt l'importance du gisement est reconnue. La teneur uranifère est d'environ 1 %, ce qui indique déjà un enrichissement en profondeur.

Si l'on considère que la superficie du terrain à exploiter est de 400 hectares environ, on peut se faire une idée de sa richesse.