EVOCATION DU VILLAGE
Pour tous les Anciens de Francis Garnier
A l'occasion de leur rencontre, à Coudoux le 9 octobre 1999
C'est en 1912, ... J'i crois i sont tordus !...
Qui z'arrivent quate roumis dans ce pays perdu.
Y avait M'sieur MONNIER, y avait l'père DUROY,
BORTOLOTTI bien sûr, l'ôtre, hé j'sais pas pourquoi,
I restait pas longtemps, presc personne i s'rappelle,
Mais mon père i m'a dit que c'était M'sieur MEGRELLE.
I s'mettaient au travail, i semaient l'orge, le blé,
I plantaient de la vigne, et plus tard les figuiers.
Alors tous i z'arrivent, le village il est né.
Fini Beni Haoua, et vive Francis Garnier.
La forge, c'est LEDESMA. MOUNIOS à l'épicerie,
COMARTIN c'est l'champêtre, le café Louis HENRI.
Tout l'monde i travaille, tout l'monde i sont contents,
Et tout ça, Akarbi, ça dure presc 50 ans.
Voilà qu'i vient de Gaulle, Allah y mahalou,
I faire l'indépendance, i s'a foutu de nous.
Tu t'en vas ou tu meurs, mieux tu foutras l'camp.
Et tous i sont partis, et même Madame CAN.
Où qui vont ? I savent pas. Et c'est dans la souffrance
Qui z'ont fait la valise et qui z'arrivent en France.
Plus personne y travaille, la vigne elle a crévi.
Les figuiers y'en a plus : les chèvres elles ont bouffé.
Les amis séparés, i peuvent plus se voir,
Et tout l'monde i pensait : c'est fini cette z'histoire.
Maiis c'est trop pas possible, il a dit M'sieur SOCIAS.
I chercher les adresses, i faire convocations
Pour qu'à Coudoux, ici, on fait la réunion.
Et tous vous êtes venus, contents d'vous retrouver,
De dire comment ça va, et parler du passé.
De s'taper l'anisette ac besef de kémia,
De faire un bon gueuleton, et boire un bon kaoua,
Et sûr qu'on revient tous et un jour et un ôtre
Pour crier tous ensemble : "Vive Socias, vivent nos'ôtres".
Gilbert BORTOLOTTI
|