Francis Garnier
BEAUTE DES PAYSAGES DE LA COTE"

par Huguette et Louis COHET, Juliette BAILLY (Lapierre) et Geneviève Bortolotti - Troncy
mise sur site le 22-4-2011

231 Ko
retour
 

Les paysages de Francis Garnier ont inspiré les peintres

Port Breira par A.Saize
Port Breira par A.Salze
Baie de Boucheral par M.Canot
Baie de Boucheral par M.Caniot

D'après Cap Ténès par D.Bidon
D'après Cap Ténès par D.Bidon


D'après le pain de sucre par D.Bidon


D'après la baie des Souhalias par D. Bidon

Daniel BIDON : il étudie aux Beaux-Arts de Bordeaux. puis, actif à Alger autour des années 1930.

En 1937, il présente des expositions, l'une à Oran, l'autre à Alger, avec des paysages des Aurès, du Sud, de Tlemcen, de Bel-Abbès et d'Oran. (Cité par l'AFN ILLUSTREE).

On trouve en collections particulières ses tableaux représentant des villas dans les jardins fleuris, des paysages marins, évoquant des sites impressionnants, des cimetières musulmans ou la Casbah d'Alger.

Il choisit volontiers la formule du triptyque pour ses baies d'Alger panoramiques.

Il aurait été représentant en verrerie, pratiquant la peinture comme violon d'Ingres, et passant ses vacances près de Ténès, ce qui explique ses nombreuses marines de cette région." (Sources Marion VIDAL-BUE dans son livre "Alger et ses Peintres).



Maison mauresque des Bailly, près du petit bois de pins
Maison mauresque des Bailly, près du petit bois de pins

ARCHIVES : Autre Epoque, autre Style
Les ANNALES AFRICAINES.
Trouvé dans LE PROGRES, Journal de l'Arrondissement d'Orléansville du 22 juillet 1909

DUPLEIX

" Les Annales Africaines ont eu l'excellente idée de mettre au concours la description des plus jolis sites de l'Algérie.

Par l'affluence des réponses reçues, on peut juger du grand succès obtenu par notre confrère, auquel nous empruntons la description suivante :
Entre Cherchell et Dupleix vous rencontrez cinq petits villages que vous ne voyez presque pas : ils sont enfouis dans une verdure haute, épaisse, presque triste que le soleil dédaigne de percer... arrivés à Dupleix, vous voyez Dupleix avec ses maisons toutes blanches, aux volets verts, aux toits rouge sang, brisés par la touffe vert-foncé de jeunes arbres qui émergent paresseusement, formant un contraste délicieux avec l'azur éthéré.qui inonde et éblouit.

Il est assis sur une falaise, ce village, et la grande Méditerranée, qui a plus d'azur que le ciel, s'étend la bas au nord-est et au nord-ouest, l'encerclant à demi.

A l'ouest c'est l'oued Damous dont le lit a plus d'un kilomètre, il ravage les propriétés qui le bordent, car Damous change de lit souvent, trop souvent même, ne ménageant. ni les blanches marguerites, ni les adorables corbeilles de pâquerettes, ni les rouges coquelicots qui, avec les glaïeuls, percent les tendres blés emportés aussi avec les vignes par les eaux impétueuses de crues fréquentes. Partout ailleurs, des coteaux, au delà des monts abrupts aux rares clairières où poussent de maigres épis, du reste.

C'est à 500 mètres de l'Oued Damous qu'est jeté un pont métallique de 195, mètres assis sur deux culées et 5 piles hautes de 14 m. 70.

Le coup d'oeil est féerique quand du milieu de ce pont vous voyez en aval la grande plage frangée d'argent et dans le fond bleu un sillonnement presque continu de navires ; en amont, s'étend la belle et fertile,vallée de Damous, verte et bien cultivée. Des vignes et des vergers, il y en a partout à Dupleix mais c'est bien ici que l'on admire la main du colon.

Ils ne sont pas tous riches ces Colons . mais tous sont aisés. Ils travaillent.

Traversons ce pont et parcourons les 30 kilomètres de route que les Ponts-et-Chaussées viennent d'achever dernièrement, reliant ainsi Dupleix à Ténès; 350 ouvrages d'art divers ; 8 ponts en béton armé coquets et légers de 40 a 50 mètres et 3 de 100 mètres sont jetés droits ou cintrés sur ces gouffres dont le fond est à 15 et 20 mètres du palier, deux tranchées dans du roc graniteux, une grotte naturelle à mi- hauteur de l'une d'elle soit à 10 mètres de la chaussée et d'où part un faible filon de lignite, précèdent deux tunnels creusés hardiment sous ces sauvages monts où les mauresques font paître leurs chèvres agiles autant qu'elles. Les singes aussi pourraient se tirer d'affaires, là. Et depuis notre départ la route serpente péniblement dans ces massifs broussailleux, parfois chauves... là où la torche, de l'arabe a fait son oeuvre, est-il besoin de le dire ?... réduisant en cendres les grands pins, les chênes, les thuyas, etc., qui ombrageaient les flancs de ces ravins profonds. Un mince filet d'eau, dans quelques-uns de ces ravins, une cascade à l'Oued-Haddous et puis le terrain s'abaisse et la route franchit sur 5 kilomètres les jolies plaines des Oueds Outar et Menterache dont les terrains sont acquis pour la prochaine construction du village de Béni Haoua. tout au bord de la mer où un débarcadère a été construit contre l'Ilot de Sidi Djilani.

Du pont de l'Oued Menterache nous reprenons ces lacets sinueux et montants, jusqu'au col de Tizi-Yoolas pour redescendre sur des pentes plus stériles ici, jusqu'à la plaine de l'Oued -Goussine, assez bien cultivée par les indigènes.

Voila les 30 kilomètres de la nouvelle route que devraient connaître les touristes qui d'Alger voudraient visiter Ténès et regagner la capitale par Orléansville. Ils ne seraient pas fâchés de voir ces gouffres béants, ces précipices vertigineux, ces taillis verts sous lesquels les merles siffleurs et les rossignols joyeux émergent des myrtes aux grains d'ébène ou des arbousiers aux fruits carminés, vole sur les bords de la route pour les acclamer... ou pour s'en moquer ! que sais je. "

JIDEA
Source : B.N.F.