Alger,
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Sur le fond bleu d'un ciel de printemps
français, sur les larges boulevards qui dominent le port
d'où s'élèvent les mille bruits d'acier d'une
incessante activité, dans la fine lumière de notre
doux soleil d'Afrique, elles ont toutes défilé nos
belles provinces fran,çaises, aux rythmes entraînants
des musiques militaires, ou simplement au son grèle des fifres,
des clarinettes, des violons, des binious ou des accordéons. Elles ont défilé entre deux haies d'une foule algéroise, grouillante et enthousiaste, de cette foule qui n'est très certainement composée que d'éléments venant de ces provinces dont les envoyés se présentaient dans leurs originaux et délicieux costumes locaux. Et les applaudissements montaient nourris et chaleureux, hommage des Français d'Algérie à leurs frères de la métropole. Le Comité des fêtes et des sports de la ville d'Alger avait accordé à l'organisation de cette manifestation tous ses soins. L'éclatant succès de ce premier défilé des provinces françaises à travers la ville est la juste récompense des efforts de tous ceux qui, dans le comité, n'ont ménagé ni leur talent ni leur temps. ................ Alger a retrouvé toute sa gaieté. Tard dans la nuit de samedi à dimanche, des groupes nombreux circulaient dans toute la ville. Et la joie était entretenue par les bals populaires. La bruyante animation provoquée par les fêtes de l'après-midi, était à peine calmée, qu'en trois points de la ville des orchestres faisaient entendre les rythmes les plus nouveaux et appelaient à la danse ses habituels fervents. Aussi peu après 21 heures, une foule compacte se pressait square Nelson, place de Chartres et place Jeanne d'Arc à Belcourt. Au square Nelson, dans un décor vraiment très agréable et autour du kiosque où jouait le jazz Merry boys, les couples tourbillonnaient sous les arbres. Aux alentours, maints curieux s'amusaient de leurs évolutions. Place de Chartres, sous le marché couvert, une foule pittoresque s'était assemblée .Et ce vieux quartier qui n'en avait jamais tant vu, résonnait des ritournelles qu'exécutaient les accordéons de l'orchestre Sananès. A Belcourt, même fête populaire, même entrain, même foule de danseurs et. de curieux. Et partout, malgré la fraîcheur de la nuit, on dansa très tard jusqu'à ce que la fatigue contraignit les plus résistants à un repos bien gagné. ............................................... |
1700
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