Alger,
Les
fêtes du Carnaval
Première et deuxième journée
La Bataille
Voici la bataille engagée. Tout le long du boulevard, des
spectateurs assis dans les tribunes aux acteurs du Corso, c'est
un échange de projectiles parfumés. La folie, cachée
sous le loup de velours, s'attaque avec une grâce provocante
à celle qui, derrière les barrières, brûle
de se défendre avec les mêmes armes. Un brin d'intrigue
émoustille les curiosités, fait pencher les visages
amuses, provoque des lazzi. S'il y avait quelque désir de
contrainte chez ceux qui bataillent à visage découvert,
l'excitation de la lutte l'a dissip:c. Les bouquets montent vers
les tribunes, croisant dans leur vol gentiment coloré, les
bouquets qui descendent vers les chars. C'est une débauche
de couleurs et d'odeurs, telles que la volupté en évoque
le charme dans les fêtes de la joie grecque. De fines ???
s'arment sans cesse de ces fleurs qu'elles caresseraient d'autres
fois ; la grâce des gestes corrige la brusquerie de l'agression. |
Echo
d'Alger du 22 et 23 février 1914 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site : mai 2015
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