ESSOR DE L'ALGÉRIE - 1947
Population et progrès social.
9. Population et progrès social.


ici, mars 2016

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Population et progrès social.


Une race est en voie de développement quand elle présente les caractéristiques suivantes : excédent des naissances sur les décès, faible mortalité de la première enfance, équilibre des naissances et des décès entre les deux sexes, immunité de plus en plus grande contre les maladies les plus répandues. Ces signes caractéristiques d'un peuple sain et fort l'Algérie les possède :
          Populations musulmanes et européennes se développent suivant une courbe triomphalement ascendante suivant l'expression de F. Gauthier.

La population musulmane qui se réduisait à 1.500.000 habitants en 1830 passe de 3.200.000 en 1886 à 6. 500.000 au dernier recensement de 1936.
Les estimations actuelles permettent de la fixer approximativement à 7.500.000 unités avec une progression annuelle de 130.000. Accroissement particulièrement rapide et qui s'explique facilement, par le développement du bien être, l'extension des œuvres d'assistance, hôpitaux, dispensaires, médecins de colonisation, sage-femmes, en un mot par l'action civilisatrice et humanitaire de la France auprès des populations prolifiques de ce pays.

Parallèlement, bien que sur une échelle réduite au dixième environ, croît un peuple algérien européen, synthèse originale, résultat d'un brassage méditerranéen dont on ne trouverait nulle part la pareille, ni pour la rapidité de l'assimilation qui l'a réalisée, ni pour l'homogénéité qu'elle présente.

En 1851, largement ouverte à l'immigration, l'Algérie compte 131.000 Européens, et dès ce moment, le nombre des Français dépasse celui des étrangers.

1886 : 300.000 Européens
1936 : 900.000
1946 : 1 million, telles sont les étapes du peuplement européen de l'Algérie qui compte actuellement 900.000 Français.

900.000 Français qui sont une promesse pour la France, le taux de la natalité française en Algérie étant de z8 pour mille. (En France 18 pour mille).

Entrant dans le cadre des postulats retenus par l'ordonnance du 7 mars 1944, en ce sens qu'elles abolissent toute distinction entre Français
d'origine et Français musulmans, les réformes sociales réalisées depuis 1945, directement inspirées des décisions prises dans la Métropole, ont demandé une mise au point délicate nécessitée par l'adaptation aux conditions spécifiquement algériennes, d'une législation établie pour un pays beaucoup plus évolué socialement et disposant d'un service de santé infiniment plus important.

Tout en poursuivant cette harmonisation des conditions réglementaires de travail en Algérie avec les conditions en vigueur dans la Métropole, l'Administration Algérienne a pris en outre, en vertu des pouvoirs dont elle dispose, les mesures répondant aux besoins locaux dans les trois secteurs : travail, main-d'œuvre et sécurité sociale.

Étant donné les conditions particulières de l'Algérie, l'activité des services de contrôle du travail présente le double aspect d'éducation et de contrôle. Guider les employeurs, les orienter dans l'observation d'une législation complexe, éviter et aplanir les conflits du travail, c'est-à-dire préparer ou affermir la structure sociale d'une Algérie en voie d'évolution, tel est le premier. Le second consiste en un contrôle vigilant de l'application de la législation en vigueur concernant les salaires, l'apprentissage, la durée du travail, le travail de nuit, les congés annuels payés, l'hygiène et la sécurité du travail, l'emploi de la main œuvre étrangère

Particulièrement actif au fur et à mesure que se précisaient les menaces de chômage, ce dernier contrôle a permis en de nombreux cas de sauvegarder les droits des prisonniers de guerre rapatriés et des démobilisés dont la réintégration s'est effectuée d'une manière normale.

Le régime de sécurité sociale organisé dans la Métropole va être rendu applicable à l'Algérie après adaptation aux conditions particulières du pays. Utilisant les caisses d'allocations familiales, du commerce et de l'industrie comme structure, cette institution dont bénéficieront immédiatement les professions libérales, le commerce et l'industrie, s'étendra progressivement à l'agriculture. La séparation en deux organisations, d'une part de la gestion financière des prestations en espèces, d'autre part du contrôle médical et de l'action sociale, permettra de s'attaquer résolument dans le cadre fixé par les services de santé, aux maladies qui pèsent lourdement sur les travailleurs d'Afrique du Nord.

Parallèlement la mise en place d'organismes centraux, tels que la Caisse Centrale de surcompensation des allocations familiales, faciliteront la coordination des efforts des différentes unités, administratives et sanitaires, réparties dans les trois départements.

Traduisant la ferme volonté du Gouvernement de mettre désormais les travailleurs algériens sur un pied d'égalité avec ceux de la métropole, les réformes entreprises en dotant l'Algérie d'un régime social des plus évolués seront la base solide de la transformation économique du pays.