Le terrain houiller productif est
actuellement reconnu en Algérie par les travaux :des géologues
depuis la frontière algéro-marocaine jusqu'au Fezzan,
mais seul le bassin de Kenadsa-Colomb-Béchar, dans le sud oranais,
possède des couches de houille assez épaisses pour permettre
une exploitation. Dès la fin de 1939, devant la pénurie
de combustibles et l'irrégularité des importations, les
chemins de fer entreprirent une prospection systématique du bassin
carbonifère de Kenadsa, dont la production annuelle moyenne était
alors de 30.000 tonnes environ.
Ces recherches provoquèrent la découverte de plusieurs couches
affleurant sous une faible épaisseur de terrains récents
et un premier sièged'extraction fut foncé en 1941 tandis
que se poursuivait parallèlement l'électrification de l'exploitation
par la mise en chantier de la Centrale Pruvost-Gazagne.
En 1942, l'exploitation des veines affleurant à Béchar-Djedid
fut entreprise et assurée en régie pour le compte de l'Algérie
par la société " La régie des charbonnages de
Colomb-Béchar ".
En 1943, enfin, Kenadsa passe sous le contrôle de la même
société et depuis cette date, l'ensemble Kenadsa -Béchar
-Djedid, jouit d'une unité de direction et d'administration indispensable
à la bonne marche de l'exploitation.
Le tonnage brut exploitable dans l'état actuel des travaux est
de 2.500.000 tonnes dans la région de Kenadsa, et de 2.000.000
dans celle de Béchar-Djedid, et les réserves totales du
bassin sont estimées à 100 millions de tonnes.
L'essor de l'exploitation depuis les hostilités ne fait que s'accentuer
et la production moyenne mensuelle atteint actuellement 20.000 tonnes
(soit 10 fois la production de 1939).
Les besoins de l'économie algérienne étant
de l'ordre de 800.000 tonnes par an environ, le bassin de Kenadsa - Béchar
- Djedid fournit donc le tiers environ de la consommation totale de l'Algérie.
Productions annuelles
Kenadsa - Béchar-Djedid
|
VUES D'AVENIR
En dehors des perspectives d'exploitation du bassin de
Sfaïa (reconnu au sud de Kenadsa) qui ne pourra être réalisée
que dans un avenir assez lointain, la production de Kenadsa pourra être
intensifiée par la création de nouveaux sièges dont
quatre sont actuellement en préparation.
L'application des techniques modernes de gazéification, qui pourra
être envisagée dans les prochaines années, en réduisant
de 6o à 8o% les frais d'exploitation, résoudrait le problème
posé par les difficultés actuelles.
Provoquer la combustion des couches de houille sur place, transformer
l'exploitation en un immense gazogène, recueillir et transformer
en énergie électrique les gaz dégagés, tel
est le principe de la gazéification, particulièrement avantageuse
pour l'exploitation des couches de charbon de faible épaisseur,
du type de celles de Kenadsa.
Projets à longue échéance certes, mais hardis et
susceptibles de doter l'Algérie, ou tout au moins le département
d'Oran, d'une quantité d'énergie suffisante pour entretenir
les industries en voie de création dans la région.
Minime et négligeable, si on la compare à celle de la France,
la petite production actuelle de Kenadsa représente cependant une
réalisation dont l'Algérie peut s'enorgueillir.
Situé dans une région au climat extrêmement pénible
ou le problème de l'eau se pose d'une façon impérieuse,
ne possédant que des couches de faibles épaisseurs. qui
rendent le travail onéreux et difficile, équipé en
majeure partie depuis le début des hostilités dans des conditions
précaires, le bassin houiller de Kénadsa stigmatise par
son essor, la volonté de l'Algérie de devenir un pays moderne
et industrialisé.
|