ESSOR DE L'ALGÉRIE - 1947


22.-Les charbons


ici, mars 2016

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Kenadsa et Colomb-Béchar

Le terrain houiller productif est actuellement reconnu en Algérie par les travaux :des géologues depuis la frontière algéro-marocaine jusqu'au Fezzan, mais seul le bassin de Kenadsa-Colomb-Béchar, dans le sud oranais, possède des couches de houille assez épaisses pour permettre une exploitation. Dès la fin de 1939, devant la pénurie de combustibles et l'irrégularité des importations, les chemins de fer entreprirent une prospection systématique du bassin carbonifère de Kenadsa, dont la production annuelle moyenne était alors de 30.000 tonnes environ.

Ces recherches provoquèrent la découverte de plusieurs couches affleurant sous une faible épaisseur de terrains récents et un premier sièged'extraction fut foncé en 1941 tandis que se poursuivait parallèlement l'électrification de l'exploitation par la mise en chantier de la Centrale Pruvost-Gazagne.

En 1942, l'exploitation des veines affleurant à Béchar-Djedid fut entreprise et assurée en régie pour le compte de l'Algérie par la société " La régie des charbonnages de Colomb-Béchar ".

En 1943, enfin, Kenadsa passe sous le contrôle de la même société et depuis cette date, l'ensemble Kenadsa -Béchar -Djedid, jouit d'une unité de direction et d'administration indispensable à la bonne marche de l'exploitation.

Le tonnage brut exploitable dans l'état actuel des travaux est de 2.500.000 tonnes dans la région de Kenadsa, et de 2.000.000 dans celle de Béchar-Djedid, et les réserves totales du bassin sont estimées à 100 millions de tonnes.

L'essor de l'exploitation depuis les hostilités ne fait que s'accentuer et la production moyenne mensuelle atteint actuellement 20.000 tonnes (soit 10 fois la production de 1939).

Les besoins de l'économie algérienne étant de l'ordre de 800.000 tonnes par an environ, le bassin de Kenadsa - Béchar - Djedid fournit donc le tiers environ de la consommation totale de l'Algérie.

Productions annuelles Kenadsa - Béchar-Djedid
Productions annuelles Kenadsa - Béchar-Djedid

VUES D'AVENIR

En dehors des perspectives d'exploitation du bassin de Sfaïa (reconnu au sud de Kenadsa) qui ne pourra être réalisée que dans un avenir assez lointain, la production de Kenadsa pourra être intensifiée par la création de nouveaux sièges dont quatre sont actuellement en préparation.
L'application des techniques modernes de gazéification, qui pourra être envisagée dans les prochaines années, en réduisant de 6o à 8o% les frais d'exploitation, résoudrait le problème posé par les difficultés actuelles.

Provoquer la combustion des couches de houille sur place, transformer l'exploitation en un immense gazogène, recueillir et transformer en énergie électrique les gaz dégagés, tel est le principe de la gazéification, particulièrement avantageuse pour l'exploitation des couches de charbon de faible épaisseur, du type de celles de Kenadsa.

Projets à longue échéance certes, mais hardis et susceptibles de doter l'Algérie, ou tout au moins le département d'Oran, d'une quantité d'énergie suffisante pour entretenir les industries en voie de création dans la région.

Minime et négligeable, si on la compare à celle de la France, la petite production actuelle de Kenadsa représente cependant une réalisation dont l'Algérie peut s'enorgueillir.

Situé dans une région au climat extrêmement pénible ou le problème de l'eau se pose d'une façon impérieuse, ne possédant que des couches de faibles épaisseurs. qui rendent le travail onéreux et difficile, équipé en majeure partie depuis le début des hostilités dans des conditions précaires, le bassin houiller de Kénadsa stigmatise par son essor, la volonté de l'Algérie de devenir un pays moderne et industrialisé.