ESSOR DE L'ALGÉRIE - 1947

Mines.
20.-Mines.


ici, mars 2016

240 Ko

retour
 

En cliquant sur les mots ou groupes de mots en rouge, soulignés en rouge, vous accédez à la page correspondante.
De plus, vous pouvez visiter
les documents algériens, pages économiques


PARALYSÉE par des circonstances économiques défavorables nées de la guerre, l'industrie extractive algérienne, source de revenus notables pour l'Algérie, avant 1939, progresse nettement depuis la fin des hostilités.

Le sous-sol algérien, tout en gardant un caractère nord-africain marqué par l'importance des phosphates, s'apparente assez à celui de l'Espagne par la diversité et l'inégalité de répartition et d'importance de ses gîtes. Par sa diversité, puisqu'on y trouve des minerais de fer, de zinc, de
plomb, de mercure, de cuivre, d'antimoine, d'arsenic, des pyrites de fer, des phosphates de chaux, du sulfate de baryum, du sel gemme, de l'amiante, du kieselguhr.

Par l'inégalité d'importance de ses gîtes, car si les minerais de fer et les phosphates ont pu fournir en période normale des extractions annuelles atteignant respectivement
3.000.000 et 920.000 tonnes de produits à haute teneur, les minerais de plomb et de zinc par contre, étant donné la dissémination et la faible importance moyenne de leur gîte, n'ont donné lieu qu'à des exploitations de petite envergure.

Quant aux gisements de cuivre connus, leur étendue de minéralisation et la teneur du tout-venant extrait actuellement laissent supposer que les minerais les plus riches ont été abattus et que l'Algérie sera de moins en moins productrice de cuivre.

Il en est de même pour l'arsenic, l'antimoine et le mercure qui n'ont jamais joué dans l'économie minière moderne de l'Algérie qu'un rôle très accessoire.

L'avenir de l'industrie extractive algérienne dépendra donc de l'allure du marché mondial, des minerais de fer, du phosphate de chaux, des minerais de zinc et de plomb, et de l'industrialisation de l'Algérie.

De nombreux gîtes de minerais de fer, dont les plus importants sont ceux de l'Ouenza-Boukadra dans le département de Constantine, du Zaccar dans le département d'Alger et de Béni-Saf dans le département d'Oran, sont actuellement en exploitation. Exportés en totalité, ces minerais, qui constituent pour l'Algérie l'un des principaux moyens de paiement pour l'étranger, étaient vendus aux Alliés avant l'alignement monétaire de décembre 1945 à des prix qui ne couvraient pas les prix de revient; la différence était comblée par l'Office Algérien du Commerce Extérieur. Le Gouve/'- nement qui a remboursé ces déficits à l'Algérie, alloue actuellement aux producteurs des avances sous forme d'indemnités compensatrices à la tonne.

Les conditions d'exploitation s'améliorent nettement depuis 1945 et il convient de signaler le cas de l'Ouenza, principal centre d'extraction du minerai de fer, dont les installations mécaniques de chargement du port de Bône ont été détruites par les bombardements consécutifs au débarquement allié en Afrique du Nord. La société de l'Ouenza a réussi à reconstituer au début de 1945 un appareil de chargement avec les débris restant et à parfaire son installation depuis cette date.


Mines du Kouif
Mines du Kouif
collection Bernard Venis
voir
Le Kouif


La prospérité des minerais de fer algériens, dont la production annuelle normale peut être de 3 à 4 millions de tonnes, est étroitement liée au volume des exportations de minerais suédois plus riche (teneur supérieure à 6o %) mais aussi plus siliceux, de minerais espagnols, et aux modifications toujours possible de la technique. métallurgique des pays importateurs.

La création de hauts fourneaux, d'aciéries et de laminoirs envisagée par l'Algérie en lui permettant de transformer sur place une fraction importante de ses mineras de fer, la dégageait en partie des sujétions d'origine étrangère et marquera une étape définitive de son industrialisation.

Devant l'incertitude des approvisionnements en charbon, l'Algérie attend de connaître le résultat des études métropolitaines de réduction directe par grillage du minerai utilisant d'autres combustibles que le charbon cokéfiable (lignites en particulier), avant d'établir un plan définitif.

L'équipement des gîtes algériens de phosphates (Kouif-M'Zaïta) leur permettra, dès l'amélioration des conditions économiques actuelles, d'exporter normalement un million de tonnes. Si l'on tient compte de ce que la production mondiale est de dix millions de tonnes on reconnaîtra que le rôle de l'Algérie dans le marché des phosphates n'est pas négligeable. La mise en exploitation du Djebel Onk, qui exigera un important capital étant donné sa situation, permet de prévoir une production annuelle supplémentaire de 1.5 oo.000 tonnes. Elle ne saurait cependant être réalisée avant quelques années.

Graphique
Graphique

Étant donné la dissémination des gîtes algériens, en ce qui concerne les minerais autres que ceux de fer et de phosphates, les frais généraux d'exploitation se trouvent sensiblement majorés et la reconnaissance rapide des gisements qui peuvent encore exister ne peut être laissée à l'initiative individuelle. C'est pourquoi, afin d'augmenter le plus possible les ressources minières de l'Algérie, le gouvernement se préoccupe de la mise au point de plans de recherches et de développement de la production des substances minérales.

Des textes en préparation prévoient la création d'un bureau national et d'un bureau algérien de recherches minières autres que le pétrole. Ces organismes dotés de la personnalité civile et de l'autonomie financière pourront notamment prendre des participations dans les groupements publics, privés ou mixtes.

Ainsi l'unité d'action indispensable à la bonne marche des exploitations minières algériennes sera obtenue sur le plan juridique et financier.
L'Algérie ayant sous son contrôle direct l'industrie extractive pourra poursuivre parallèlement l'expansion industrielle dans le domaine de l'activité minière et ainsi sera réalisée, dans le cadre du plan d'industrialisation de l'Algérie, la mise en valeur du sous-sol algérien.

sans nom d'auteur