C 'EST un fait - encourageant entre tous:
ces deux dernières années ont vu, dans toute l'Algérie
et pour toutes les branches de l'enseignement, un fort accroissement des
effectifs scolaires. L'exposé ci-après, d'après le
Rectorat, est, dans sa sécheresse voulue, de la plus haute éloquence.
La planche 1 permet de comparer les différentes régions
de l'Académie d'Alger au point de vue des effectifs d'élèves
fréquentant :
- d'une part, les écoles primaires élémentaires publiques
(il n'est pas tenu compte dans ces tableaux, concernant uniciuement les
écoles régulières de type métropolitain, des
enfants d'âge scolaire préscolarisés dans les Centres
Sociaux ou dans les classes militaires de pacification ( 57
Centres Sociaux sont en service à la fin de 1959. En principe,
chaque Centre Social doit recruter chaque année 215 enfants d'âge
scolaire au minimum. Cela fait une clientèle moyenne de l'ordre
de 10.000 enfants entrant annuellement dans les Centres Sociaux existants.
Les renseignements fournis nar l'Autorité militaire indiquent au
1"r octobre 1959, 70.864 élèves et 1.283 maîtres
militaires dans les écoles de pacification de l'Armée.).
- et, d'autre part, l'ensemble des établissements publics d'enseignements
du niveau du second degré (lycées, collèges, cours
complémentaires d'enseignement technique ou professionnel).
|
Enseignement primaire
élémentaire public.
Les effectifs d'élèves admis à la rentrée
de 1959, dans les écoles primaires élémentaires publiques,
se classent par région, dans l'ordre décroissant suivant
:
1° Alger, 2° Oran, 3°Constantine, 4°
Sahara.
Toutefois, si on considère le nombre d'enfants scolarisés
dans les classes primaires pour 1.000 habitants, le classement par ordre
décroissant est un peu différent :
1° Oran (96), 2° Alger (74), 3° Constantine
(58), 4° Sahara (environ 50).
Ainsi, malgré les accroissements relatifs considérables
des effectifs de l'enseignement primaire dans chacune des régions,
l'équilibre des taux de scolarisation est encore loin d'être
établi entre elles.
Toutefois, c'est vers l'établissement progressif de cet équilibre
entre les régions d'Algérie que tend l'effort général
de scolarisation. Le classement des régions d'Algérie par
les accroissements relatifs d'effectifs au cours des deux dernières
années est, en effet, inverse de celui qui résulte des taux
de scolarisation : 1° Constantine (75,2 %) ; 2° Alger (60,3 %)
; 3° Oran (48,2 %). Le Sahara (31,5 %) pose des problèmes particuliers
et les développemcnts de son enseignement primaire public sont
traités indépendamment de ceux des trois régions
d'Algérie.
Enseignement du niveau du second degré.
Les effectifs, totalisés à la rentrée de 1959, d'élèves
fréquentant l'ensemble des établissements d'enseignement
public du niveau du second degré, classent les régions d'Algérie
et le Sahara, dans le même ordre que les effectifs de l'enseignement
primaire élémentaire.
Les accroissements relatifs au cours des deux dernières années
des effectifs d'élèves dans les enseignements du niveau
du second degré, d'autant plus grands que les régions étaient
moins avancées, ont tendu vers un meilleur équilibre : 1°
Sahara (77,6 %); 2° Constantine (32,4 %) ; 3° Alger (30,1 %);
4° Oran (27,1 %).
Mais l'expansion des enseignements moyens étant liée aux
possibilités de recrutement d'élèves formés
par l'enseignement primaire élémentaire se trouve forcément
dominée par l'inégale répartition des entrées
dans l'enseignement primaire il y a six à huit ans.
Ce lien qui existe entre les possibilités d'expansion des enseignements
moyens et l'évolution préalable de l'enseignement primaire
élémentaire, explique le développement relatif encore
inégal des effectifs des enseignements moyens par rapport aux effectifs
de l'enseignement primaire élémentaire dans les différentes
régions :
Elèves de l'enseignement primaire élémentaire : Région
d'Oran 100, Région d'Alger 100, Région de Constantine 100,
Sahara 100.
Elèves dans les enseignements du second degré : Région
d'Oran 13,5, Région d'Alger 13, Région de Constantine 10,5,
Sahara 4,8.
Répartition des enseignements du second
degré.
La planche II fournit, par région, les détails de répartitions
des effectifs d'élèves dans les divers enseignements du
niveau du second degré:
- lycées et collèges (enseignements classique, moderne et
franco-musulman), écoles normales d'instituteurs, cours complémentaires
d'enseignement général, établissements d'enseigne-ment
technique ou professionnel.
Les régions d'Alger et d'Oran, les deux plus avancées au
point de vue de l'enseignement primaire élémentaire, ont
atteint des effectifs comparables au point de vue des enseignements généraux
du niveau du 2e degré (lycées, collèges et C.G.E.G.).
La région d'Oran avait quelque retard au point de vue des C.C.E.G.
par rapport à la région d'Alger, ce retard a été
comblé au cours des deux dernières années.
La région de Constantine et le Sahara, beaucoup moins avancés
que les deux régions précédentes au point de vue
de la scolarisation élémentaire voient l'ensemble des enseignements
de ni-veau moyen se développer, surtout grâce aux C.G.E.G.
et aux établissements professionnels.
Le Sahara n'a pas encore de lycée ou collège. Il ne pourrait:
faute d'un nombre suffisant d'élèves issus du Premier Cycle,
et aussi par suite des distances, alimenter un établissement de
Second degré complet et moins encore plu-sieurs établissements
de ce type. Par contre. les cours complémentaires d'enseignement
général et les établissements d'enseignement professionnel
sont en essor marqué.
Voici, ci-dessous, la répartition des enseignements du second degré
par villes:
Lycées et Collèges
Effectifs en 1959
|
Ecoles Normales d'instituteurs
Effectifs en 1959
|
1. Alger
2. Oran
3. Constantine
4. Mostaganem
5. Bône
6. Tlemcen
7. Sétif
8. Orléansville
9. Tiaret
10. Tizi-Ouzou
11. Médéa
12. Batna
|
16.252
11.722
5.178
2.691
2.320
2.236
1.514
923
673
409
400
378
|
1. Alger
2. Oran
3. Constantine
4. Bône
5. Tlemcen
6. Mostaganem
7. Orléansville
8. Sétif
|
550
395
158
84
54
53
45
27
|
Cours complémentaires d'enseignement
général
Effectifs en 1959
|
Cours complémentaires d'enseignement
technique et professionnel
Effectifs en 1959
|
1. Alger
2. Oran
3. Constantine
4. Bône
5. Mostaganem
6. Tlemcen
7. Sétif
8. Tiaret
S. Orléansville
10. Batna
11. Médéa
12. Tizi-Ouzou
|
7.290
5.617
2.331
2.078
1.087
995
972
905
673
663
387
316
|
1. Alger
2. Oran
3. Constantine
4. Bône
5. Sétif
6. Mostaganem
1. Tizi-Ouzou
8. Orléansville
9. Tlemcen
10 Tiaret
11. Médéa
12. Batna
|
5.139
3.769
2.628
2.171
1.599
1.104
837
710
698
658
589
428
|
Les départements à très
gros centre urbain : Alger, Constantine, se classent en tête et
dans le même ordre pour toutes les catégories d'enseignements
. Dans chacun de ces départements, les effectifs des cours complémentaires
d'enseignement général sont approximativement moitié
de ceux des lycées et collèges.
Viennent ensuite les départements de Bône
et de Mostaganem, le premier ayant relativement plus d'élèves
dans ses C.C.E.G. et dans ses établissements techniques et professionnels,
que le second, mieux équipé en lycées et col-èges
;
puis les départements de Tlemcen et de Sétif, le premier
s'appuyant davantage sur ses lycées et collèges et le second
sur ses C.C.E.G. et ses établissements d'enseignement professionnel
; enfin les départements, essentiellement ruraux, d'Orléansville,
Tiaret, Tizi-Ouzou, Médéa et Batna. On doit noter que le
classement du département de Tizi-Ouzou se trouve considérablement
amélioré au point de vue de l'enseignement technique par
la présence à Dellys de la seule Ecole Nationale Professionnelle
d'Algérie qui draine par son internat, des élèves
venant, pour le plus grand nombre, d'autres départements (à
la rentrée de 1959, l'Ecole Nationale Professionnelle de Dellys
comptait 285 élèves ; elle en avait 190 'a la rentrée
de 1957).
Classement des effectifs par département.
Enseignement primaire élémentaire
|
Effectifs 1957
|
1959
|
1. _ Alger
2. Oran
3. Constantine ..
4. Bône
5. Sétif
6. Mostaganem
7. Orléansville
8. Tlemcen
9. Tizi-Ouzou
10. Tiaret ...:
11. Batna
12. Médéa
|
122.958
96.571
47.656
35.777
27.104
29.410
19.835
21.438
14.006
15.070
11.916
9.935
|
176.708
138.322
79.081
59.857
51.252
44.690
38.281
31.160
30.407
26.586
24.379
21.299
|
Enseignements du niveau du second degr - :Effectifs
1959
|
1. Alger
2. Oran
3. Constantine
4. Bône
5. Mostaganem
6. Sétif
7. Tlemcen
8. Orléansville
9. Tiaret
10. Tizi-Ouzou
11. Batna
12. Médéa
|
29.224
21.503
10.295
6.653
4.935
4.112
3.983
2.371
2.236
1.562
1.469
1.376
|
Les deux classements sont très voisins,
ce qui est normal puisque les développements des enseignements
du niveau du second degré sont commandés par le nombre d'élèves
issus de la scolarité primaire élémentaire complète.
Les différences s'expliquent simplement par l'essor récent
de la scolarisation primaire élémentaire qui a pu inverser,
à ce point de vue, depuis deux ans le classement de quelques départements,
Mostaganem et Sétif, Tlemcen et Orléansville, Tiaret et
Tizi-Ouzou. Ces changements n'ont pas encore d'action sur les possibilités
de recrutement des enseignements moyens et on constate que les départements
se classent identiquement par les effectifs des enseignements moyens en
1959 et par les effectifs des enseignements secondaires en 1957.
On notera que dans les deux listes les départements à gros
centres urbains se placent en tête et dans le même ordre :
10 Alger, 2° Oran, 3° Constantine, 4° Bône.
Taux d'accroissement (très différent)
des enseignements généraux et' des enseignements techniques.
Au point de vue de l'expansion relative des enseignements généraux
d'une part, et des enseignements techniques ou professionnel d'autre part,
au cours des deux dernières années, les départements
se classent de la façon suivante:
Ensemble des enseignements généraux
:
|
Enseignements technique ou prof essionnel :
|
1. Batna
2 Médéa
3. Tizi-Ouzou
4. Tlemcen
5. Tiaret
6. Sétif
7. Orléansville
8. Mostaganem
9. Alger
10. Oran
11. Constantine
12. Bône
|
65,5 %
45,5 %
39,4 %
37,4 %
37,0 %
32,4 %
32,3 %
32,0 %
23,2 %
21,8 %
19,8 %
17,8 %
|
1. Tizi-Ouzou
2. Constantine
3. Orléansville
4. Oran
5. Sétif
6. Batna
7. Alger
8. Bône
9. Mostaganem
10. Médéa
11. Tiaret
12. Tlemcen
|
84,2 %
82,2 %
64,0 %
60,9 %
67,3 %
56,2 %
42,0 %
41,8 %
37,8 . %
37,6 %
37,4 %
20,6 %
|
Accroissement maximum
chez les ruraux.
Au point de vue des accroissements relatifs qui mesurent en quelque sorte
la vitesse de développement des enseignements au cours des deux
dernières années, les classements sont les suivants :
Enseignement primaire élémentaire:
|
Enseignement du niveau du second
degré
|
Médéa
Tizi-Ouzou
Batna
Orléansville
Sétif
Tiaret
Bône
Constantine
Mostaganem
Tlemcen
Alger
Oran
|
120,4 %
117,0 %
104,6 %
92,7 %
89,1 %
76,4 %
67,3 %
65,9 %
51,9 %
45,3%
43,7 %
43,2 %
|
Batna
Tizi-Ouzou
Orléansville
Sétif
Médéa
Tlemcen
Tiaret
Mostaganem
Constantine
Oran
Alger
Bône |
62,7 %
60,2 %
44,6 %
43,5 %
41,7 %
34,1 %
33,4 %
33,3 %
31,3 %
27,2 %
26,1 %
24,7 %
|
On constate ici, que les accroissements relatifs
les plus importants intéressent des départements ruraux
qui étaient jusqu'ici les moins bien partagés. L'expansion
relative est particulièrement forte, pour les enseignements élémentaires
comme pour les enseignements du niveau du second degré, dans les
départements de Médéa, de Tizi-Ouzou, de Batna, d'Orléansville,
de Sétif, de Tiaret.
Le développement relatif est encore considérable dans tous
les autres départements puisqu'il ne descend pas au-dessous de
43,2 % en ce qui concerne les effectifs d'enseignement primaire élémentaire
et 24,7 % en ce qui concerne les enseignements du niveau du second degré.
L'expansion relative des enseignements généraux a été
particulièrement grande dans les départements ruraux, soit
par un développement simultané des établissements
du second degré et des C.G.E.G., comme à Batna, Médéa,
Tlemcen, Tiaret, soit par le développement exceptionnel des établissements
du second degré comme à Tizi-Ouzou, soit essentiellement
par une forte expansion des C.C.E.G. comme à Sétif, Orléansville,
Mostaganem.
L'essor relatif des enseignements techniques ou professionnels se répartit
géographiquement de façon moins simple que celui des enseignements
généraux. Mais on doit noter que les départements
à gros centres urbains (Constantine, Oran, Alger, Bône) où
existent les meilleures possibilités de placement et le département
de Tizi-Ouzou, exportateur de main-d'oeuvre, se classent mieux au point
de vue des progrès de l'enseignement technique et professionnel
qu'au point de vue de l'essor des enseignements généraux.
Les départements ruraux de Tlemcen, Tiaret, Médéa
qui ont le moins progressé relativement quant à l'enseignement
technique et professionnel sont parmi les premiers par les accroissements
relatifs de leurs enseignements généraux.
|