Algérie, Alger : l'enseignement
L'O.R.T, rue Léon-Roches, forme une main d'œuvre qualifiée.

Une des classes d'électricité générale : certainement une des plus belles réalisations en ce domaine.. voici le banc d'essai et de contrôle, utilisant une grande diversité d'appareils.

Depuis sa création, en 1880, et devant l'évolution du XXe siècle vers la technique et l'automation, l'ORT a élargi considérablement son recrutement, sans distinction de race ni de religion, dans le but louable de donner à l'industrie la main-d'oeuvre spécialisée dont elle a si grand besoin, de l'aveu même des chefs d'entreprise.

La vocation internationale de l'ORT a fait naître plus de six cents établissements d'enseignement technique, éparpillés à travers le monde comme autant de graines de civilisation et de progrès. Alger fait partie du nombre depuis 1947, ainsi, du reste, qu'Oran et Constantine.

Sous l'impulsion de son dynamique directeur, M. Emsellem, l'établissement de la rue Léon Roches a pris une importance notable dans la formation professionnelle en Algérie. En ce sens il s'associe efficacement à l'Enseignement Technique d'Etat, qui doit aujourd'hui faire face aux problèmes posés par l'industrialisation de l'Algérie.

Les Etudes.

Garçons et filles, aspirants-ajusteurs ou futures secrétaires sont partagés en plusieurs classes correspondant à leur spécialité, auxquelles il faut ajouter la section préparatoire.

Celle-ci n'est pas obligatoire, puisque l'entrée dans les différentes sections est subordonnée à un examen, ainsi qu'à certaines conditions d'âge et de niveau d'études (cf. tableau). Son caractère d'initiation présente néanmoins un avantage certain pour les jeunes, frais émoulus de l'école primaire, et peu familiarisés avec les questions techniques.

A l'issue des deux ans de préparation, ils se retrouveront, avec d'autres candidats issus cette fois des lycées et collèges, devant le vrai choix de leur carrière, et, bien entendu, un nouvel examen d'entrée.

Salle de dactylographie, équipée de table individuelles avec machines modernes: cours de vitesse de frappe.

Pour les filles, quatre options : Secrétariat de direction, Secrétariat sténo-dactylographie, Sténodactylographie, Dactylographie.

Ces différentes spécialisations, d'une durée d'un an, sont sanctionnées par un certificat officiel de fin de stage.

Pour les garçons, trois orientations techniques possibles:

— Dessin industriel de mécanique (deux ans d'études, certificat de fin de stage).

— Ajustage, mécanique de précision.

— Electricité.

Pour ces deux dernières spécialités (trois ans d'études) l'Ecole délivre le certificat d'Aptitude Professionnelle.

Quelles qu'elles soient, les études sont régies par des principes communs, elles se décomposent en :

1) une formation pratique de base:

2) Une formation technique (pour les garçons : dessin industriel, technologie, électronique, sciences appliquées, et pour les jeunes filles : correspondance commerciale, comptabilité, secrétariat, organisation, droit, économie appliquée, législation du travail, géographie économique, langues vivantes).

3) Un complément de culture générale à base de Français et de Mathémati­ques, et où il ne faut pas négliger le rôle attractif des conférences et de la bibliothèque, assidûment fréquentée.

Le remarquable atelier des soudures. Ici, chaque élève dispose d'un poste pourvu de tous les dispositifs de sécurité et de protection.

La vie et l'ambiance.

Le régime de l'Ecole d'Alger est l'externat et le demi-pensionnat, les études étant gratuites — en dépit du caractère privé de l'Organisation.

Locaux spacieux, équipement de tout premier ordre confèrent à l'Ecole un aspect moderne et contribuent à créer une ambiance jeune et dynamique.

Tout est mis en oeuvre pour rendre les études attrayantes, d'où la routine est bannie ; l'enseignement repose sur des principes audacieux, sinon révolution­naires, et l'on ne craint pas de susci­ter l'autocritique et même, dans une certaine mesure, la discussion.

Caractérisée par une grande facilité d'adaptation, un souci constant "d'être à la page", l'Ecole de la rue Léon‑Roches sait faire peau neuve dès que c'est nécessaire, n'hésitant pas à supprimer purement et simplement, comme cela s'est déjà produit, une section peu sûre quant aux débouchés qu'elle offre aux élèves. D'où cette jeunesse de forme et d'esprit qui, dans la course effrénée du progrès, la maintient à la hauteur, et, si l'on peut dire, dans la couleur . des besoins croissants et sans cesse renouvelés de l'industrie.

Les débouchés, l'avenir.

Pour les jeunes gens qui quittent l'Ecole de l'ORT avec leur diplôme en poche, tout commence :

Les meilleurs d'entre eux, en effet, s'ils ne sont pas trop pressés de gagner leur vie, pourront être accueillis à l'Ecole Supérieure Technique de Genève, dont le diplôme, délivré après une scolarité de 4 ans, a l'équivalence approximative de l'Ecole des Art et Métiers.

Pour ne pas être promis aussi vite à des carrières aussi enviables, les autres n'en débuteront pas moins avec les plus sérieux espoirs.

Placés par l'Ecole dès leur sortie dans les entreprises, sûrs de leur formation, ils pourront espérer gagner bien vite du galon dans leur spécialité.

L'avenir leur appartient, pourvu qu'ils se montrent à la hauteur des efforts qui ont été déployés à leur intention, et, à travers eux, pour le développement de l'industrie dans notre pays.

Vue partielle du grand atelier de tournage et de mécanique de précision. Au fond la section tournage.