Alger,
cimetière musulman El-Kettar
|
Toutes d'égale grandeur, comme le sacrifice
de ceux dont elles perpétuent le souvenir, les petites stèles
blanches se serrent en longues files sur la terre d'ocre où
pas une herbe ne pousse, à flanc de coteau, parmi les eucalyptus
légers et les figuiers sombres où chantent les oiseaux." Dominant toutes ces humbles stèles, une stèle de marbre se dresse, svelte et imposante. C'est le monument élevé par le « Souvenir français » aux soldats et marins musulmans morts pour la France et que le gouverneur général va, tout à l'heure, inaugurer. Sous les arbres, la foule s'est massée, une foule où Européens et indigènes se mêlent fraternellement et où les voiles blancs des femmes indigènes mettent des taches lumineuses. Tout au long des rampes qui conduisent vers la stèle, les turcos bleus, les spahis rouges, les zouaves garance forment une double haie d'honneur. (lire une suite sous l'article.) |
252
K o
|
A 9 heures, M. Jules Carde, accompagné
de M. Annet, gouverneur des colonies, et du colonel Normand, directeur
du cabinet militaire, arrive devant la porte du cimetière. |