EL-GOLEA, pays des Chaamba Mouadhi
entre le grand erg oriental et le grand erg occidental.

LES LIONS EN ALGÉRIE
Le dernier fauve fut abattu en 1893, près de Batna...
...ET SON SQUELETTE A ÉTÉ CONSERVÉ PRÉCIEUSEMENT

Echo du 7-4-1953 - Transmis par Francis Rambert

LES LIONS EN ALGÉRIE
Le dernier fauve fut abattu en 1893, près de Batna...
...ET SON SQUELETTE A ÉTÉ CONSERVÉ PRÉCIEUSEMENT

Le colonel en retraite Augiéras, ancien inspecteur général des chasses en Afrique, qui réside à quatre kilomètres d’El-Goléa dans son musée de « Buffalo-Bordj » nous a adressé une note documentaire sur les « lions en Algérie ». L'intérêt pittoresque qu'elle présente nous incite a la publier.

Les chasseurs algériens, qui veulent autre chose que du menu gibier, ne sont plus très favorisés. Ils doivent se contenter de sangliers, accidentellement d’une hyène. Dans le Sud, il y a encore des mouflons dans les montagnes, des gazelles dans les plaines ou les dunes ; mais les antilopes de grandes espèces (bubales,oryx et addax) ont disparu, de même que les autruches.

Les fauves ? Voilà la grande affaire. Il y a bien encore en Afrique du Nord quelques panthères, d’ailleurs beaucoup plus grandes que celles du Soudan, mais si rares. Le temps du chasseur Bonbonnel n’est plus...

Et les lions ? Le lion de l’Atlas... et le lion du désert, qui n’a jamais existé que dans l’imagination des fantaisistes ?

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MUSÉE AUGERIAS - pavillon d'ethnographie
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LES LIONS EN ALGÉRIE
Le dernier fauve fut abattu en 1893, près de Batna...
...ET SON SQUELETTE A ÉTÉ CONSERVÉ PRÉCIEUSEMENT

Le colonel en retraite Augiéras, ancien inspecteur général des chasses en Afrique, qui réside à quatre kilomètres d’El-Goléa dans son musée de « Buffalo-Bordj » nous a adressé une note documentaire sur les « lionsons en Algérie ». L'intérêt pittoresque qu'elle présente nous incite a la publier.
Les chasseurs algériens, qui veulent autre chose que du menu gibier, ne sont plus très favorisés. Ils
doivent se contenter de sangliers, accidentellement d’une hyène. Dans le Sud, il y a encore des mouflons dans les montagnes, des gazelles dans les plaines ou les dunes ; mais les antilopes de grandes espèces (bubales,oryx et addax) ont disparu, de même que les autruches.
Les fauves ? Voilà la grande affaire. Il y a bien encore en Afrique du Nord quelques panthères, d’ailleurs beaucoup plus grandes que celles du Soudan, mais si rares. Le temps du chasseur Bonbonnel n’est plus...
Et les lions ? Le lion de l’Atlas... et le lion du désert, qui n’a jamais existé que dans l’imagination des fantaisistes ?
Voici quelques renseignements qui intéresseront certainement les chasseurs et qui sont sans doute bien ignorés maintenant.
Dans les années qui suivirent l’arrivée des Français en Algérie et sur tout leur entrée dans la région de Constantine, on en parla beaucoup.
Le lion d’Algérie était un animal de forêt et non de brousse comme celui du Soudan. Il était très redouté des Indigènes, alors que les noirs de l’Afrique tropicale craignent assez peu les lions, peut-être parce que la faune sauvage de l’Algérie était pauvre, les grands fauves s'attaquaient aux troupeaux domestiques, pénétrant hardiment, la nuit, dans les douars arabes, peut-être aussi, parce qu’ils étaient réellement plus redoutables. Le spahi Jules Gérard chasseur de fauves
Quoi qu’il en soit, le spahi français Jules Gérard se lança courageusement à leur poursuite et, le
8 juillet 1844, tua son premier lion, la nuit, dans la région de Guelma, et le second, à la Mahouna, peu après. En 1860, devenu officier, il avait déjà tué une trentaine de lions, tous dans la province de
Constantine. A ce moment, comme les lions se raréfiaient (les indigènes en avaient tué un certain nombre, généralement en battues et au prix de quelques vies humaines), Jules Gérard partit pour le pays même des lions, Sierra-Leone, en Afrique occidentale. Mais, en 1864, il disparut. noyé dans une rivière, ou, plus vraisemblablement, assassiné par un ancien spahi algérien à son service (d’apres les Anglais). Ce fut un grand chasseur, mais un narrateur fantaisiste qui dramatisait un peu
trop. Quand on a chassé soi-même les récits de Jules Gérard font parfois sourire, quoique la chasse au lion soit réellement très dangereuse.
Je n’en veux comme preuve que le nombre des victimes, dont j’ai connu plusieurs ; la dernière est
Vincent, chasseur expérimenté, tué par un lion au Tchad en 1950.
On ne connaît pas le chiffre exact des lions qui furent tués en Algérie, soit par des Européens, soit par des indigènes, au fusil, au piège ou au poison, mais on sait qu’on s’attacha à la destruction du grand fauve et qu’on réussit. Voici cependant quelques précisions :
D’après une statistique on en supprima 174 en sept ans, de 1873 à 1879 (une moyenne de vingt-cinq par année), puis cela diminua rapidement : seize en 1880, six en1881, quatre en 1882, deux en 1883, aucun pendant six ans, de 1884 à 1889. On crut les lions exterminés, mais, en 1890, une lionne fut tuée près de Bône et, l’année suivante (1891), ce fut un lion à Babouck, dans la Kroumirie de Tunisie tout près de la frontière. Était-ce la fin ?
Pas encore, car deux ans plus tard (1893), une lionne fut encore abattue au nord de l’Aurès, pas loin de Batna (sauf erreur, son squelette est conservé au laboratoire de géologie de la Faculté des sciences d’Alger).
Depuis lors, plus rien. Le lion d’Algérie n’existe plus. Les sportifs le regretteront. Et le lion n'était
pas sans utilité : c’était le meilleur des gardes forestiers. Lui disparu, on dévasta les forêts...
Voilà, ce que je sais du lion d’Algérie et, plus généralement, de l’Afrique du Nord. Il était cantonné
dans les régions forestières de l’Est, descendant dans les plaines la nuit pour attaquer les douars. En existait-il au Maroc ? Je l’ignore, quoiqu’on me l’ait affirmé assez récemment.