El-Biar, 7è arrondissement d'Alger
LA VILLA DES OLIVIERS
1°/ Carte postale
écrite en 1929
2°/ Extrait de " Esquisses anecdotiques et historiques de Vieil Alger, F.Arnaudies, Édit. Barthélemy, Avignon

Extrait de " Georges Antoine Rochegrosse un maître à Alger (1859-1938) : « Les parents de Marie avaient acquis vers 1890 un beau terrain sur le chemin Beaurepaire, menant d'El-Biar à la Colonne Voirol, et entrepris la construction d'une grande villa de style mauresque ( Barthélemy-Sébastien Vidal, entrepreneur à El-Biar, construisit cette villa, ainsi que celle de Sidi-Ferruch, et plus tard, le monument funéraire de Marie Rochegrosse, érigé dans le jardin de Djenan Meryem sur les plans de l'architecte Gabriel Darbéda.). Le couple Rochegrosse qui avait tout d'abord résidé dans la célèbre villa des Oliviers ( Située à la sortie d'El-Biar vers les Tagarins, actuelle résidence des ambassadeurs de France en Algérie. Durant la Seconde Guerre mondiale, la villa accueillit une succession de hautes personnalités militaires.),...»

1. Le premier propriétaire de ce domaine fut la Dame Mouri bent Mohamed ben Adjadji, en 1804.

3.- Incendie à la LA VILLA DES OLIVIERS

El-Biar, 12 juin (de notre correspondant particulier). — Un formidable incendie s'est subitement déclaré, vers 15 heures, dans la vaste étendue de broussailles de la forêt de pins environnant la "villa des Oliviers », ancienne résidence du Gouverneur général.

Dès que l'alarme fut donnée, la section des pompiers, avec le lieutenant Troussoi se transportait sur les lieux avec l'auto-pompe et s'employait aussitôt à limiter l'étendue du sinistre et à protéger en particulier la magnifique villa et ses dépendances. Cependant, le feu prenait rapidement de l'extension en raison des broussailles et des arbres
d'essences diverses qui fournissaient un aliment facile.

La section active d'Alger alertée, arrivait bientôt sous les oulres de l'adjudant Davério, tandis qu'un détachement de Sénégalais, en garnison au Fort l'Empereur, organisait le service d'ordre et secondait les pompiers.

A 16 heures, la villa était hors de ...(suite dans l'article)...


Echo d'Alger du 13-6-1931 - Transmis par Francis Rambert

mise sur site :janvier 2014...+ avril 2018

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LA VILLA DES OLIVIERS ET L'ARTILLERIE DE SIÈGE

La position privilégiée de la villa des Oliviers 1 fut remarquée en 1830, puisque les assiégeants y installèrent une batterie d'artillerie lors de l'investissement de Fort-l'Empereur. La destruction de ce fort, qui détermina la chute d'Alger, revient à l'artillerie de siège. Cette arme, placée sous le commandement du général vicomte Ducos de Lahitte, était parfaitement organisée. Lors de l'attaque, le général lui-même vint reconnaître les emplacements des batteries de siège. Il y en avait six. La batterie du roi se trouvait à 650 mètres au sud-ouest du fort, c'est-à-dire à proximité immédiate de la villa des Oliviers actuelle. Elle était commandée par le capitaine Rouvroy qui disposait de trois officiers et de cent hommes de troupe. C'était la plus forte batterie du siège ; elle comportait six pièces de 24 dont les projectiles étaient des boulets de fonte de 24 livres, spécialement utilisés pour ouvrir des brèches dans les fortifications.

De la position de la batterie, un repli de terrain masquait le pied des murailles ; mais la partie supérieure en était bien visible car elles étaient hautes de plus de 10 mètres. L'assise de pierre avait été très difficile à établir : sous une faible couche de terre arable se trouve du gneiss, roche très dure, qui ne permettait pas d'établir la plate-forme des canons, aussi les épaulements furent faits avec des sacs de terre.

Le 3 juillet au soir, les travaux étaient terminés et il était convenu que l'ouverture du feu serait annoncée par un signal de l'état-major, c'est-à-dire de l'ancienne résidence du consul d'Espagne, à l'entrée d'El-Biar, à l'est, que le général de Bourmont devait utiliser comme observatoire. En effet, rappelle M. Philibert, le 4, aux premières lueurs du jour, une fusée éclata et les vingt-six pièces du siège tirèrent à la fois. Le feu, d'abord imprécis à cause du peu de clarté et des fumées qui masquaient le fort, devint très efficace dès six heures du matin. Les officiers donnaient l'exemple aux canonniers, ainsi le colonel comte d'Esclaibes, chef d'état- major de l'artillerie, vint lui-même à la batterie du Roi pour tirer, il donna des leçons d'adresse aux pointeurs et fit l'admiration de tous, par son sang-froid et sa précision.

Les assiégés, dont l'artillerie de place avait riposté dès l'ouverture du feu, continuaient à tirer malgré une situation intenable. Mais la forteresse était perdue et, après l'avoir évacuée, les derniers défenseurs se replièrent sur la Casbah, laissant un homme chargé de mettre le feu aux magasins à poudre, pour rendre le fort inutilisable et, peut-être, y ensevelir les nouveaux occupants. L'immense explosion, prématurée pour atteindre son but, fut impressionnante, la colonne de fumée fut immense et des débris de toutes sortes furent projetés à près de 500 mètres.

Lorsque les attaquants eurent compris la cause de l'explosion, les ruines du fort furent occupées, remises en état à l'aide de gabions et réarmées en vue de tirer sur la Casbah et le fort Bab-Azoun.

Il n'y avait plus aucun espoir de sauver la ville, aussi le dey Hussein envoya en parlementaire son khasnadji, le brave et malheureux défenseur du fort, puis ce fut le tour de Bouderba. Bref, l'heure de la capitulation avait sonné et les troupes françaises allaient occuper la ville.

Les artilleurs, après avoir été à la peine, furent à l'honneur.

Comme il était d'usage lorsqu'une armée entrait dans une place dont elle avait fait le siège, la batterie qui avait ouvert la brèche ou tiré les premiers coups de canon passait en tête du défilé.

Le lieutenant d'artillerie Eblé, fils du général qui s'était illustré lors de la retraite de Russie, et le sous-lieutenant Daru, qui avait été légèrement blessé dans la nuit du 3 au 4 juillet lors d'une attaque de la batterie du Dauphin, entrèrent ainsi les premiers dans Alger.
M. Philibert, pour nous donner ces précisions, s'est référé à un ouvrage très documenté dû au chef de bataillon Fernel, attaché à l'état-major du général de l'Armée d' expédition .

Le commandant Fernel, dont le nom restera lié au succès de la prise du fort de Moulay Hassan, a brossé un tableau extrêmement précis, non seulement de l'organisation de l'Armée, mais de l'implantation des batteries.

A propos de Eblé et de Daru, officiers d'artillerie qui entrèrent les premiers dans la ville assiégée, il est intéressant de rapporter le témoignage de Victor Hugo qui dans Choses vues nous rappelle le fait :
----------------Les deux premiers Français qui mirent le pied dans Alger en 1830, ont été Eblé, autrefois mon camarade ei Louis le Grand en mathématiques générales et Daru, aujourd'hui mon collègue ei la Chambre des Pairs.

Eblé, fils du général, était premier lieutenant et Daru second lieutenant de la batterie qui ouvrit le feu contre la place. Il est d'usage que, lorsqu'une armée entre dans une ville prise d'assaut, la batterie qui a ouvert la brèche et tiré le premier coup de canon, passe en tête et marche avant tout le monde. C'est ainsi qu'Eblé et Daru entrèrent les premiers dans Alger.

Il y avait encore, sur la porte où ils passèrent des têtes de Français fraîchement coupées et reconnaissables à leurs favoris blonds ou roux et à leurs cheveux. Les Turcs et les Arabes sont tondus. Le sang de ces têtes ruisselait le long du mur. Les assiégés n'avaient pas pris la peine de les enlever. Dernière bravade peut-être.

Les troupes allèrent se ranger sur la place devant la Casbah. Eblé et Daru y arrivèrent les premiers. Comme ils trouvaient le temps long, ils obtinrent de leur capitaine, vieux troupier et bonhomme, la permission d'entrer dans la Casbah en attendant.

La Casbah était déserte. Il n'y avait pas deux heures que les dernières femmes du dey l'avaient quittée. C'était un déménagement qui ressemblait à un pillage. Les meubles, les divans, les boîtes, les écrins ouverts et vides étaient jetés pêle- mêle au milieu des chambres.

Le palais entier était une collection de niches et de petits compartiments. Il n'y avait pas trois salles grandes comme une de nos salles à manger ordinaires.

Une chose frappa Daru et Eblé, c'est la quantité d'étoffe de Lyon, en pièces, empilées dans les appartements du dey. E y en avait tant que, le soir, les officiers logés à la Casbah, les arrangèrent de façon à s'en faire des matelas et des oreillers...


Pour mémoire, rappelons que la villa des Oliviers s'élevait dans le quartier Saint-Raphaël, proche des "Deux Entêtés".

villa des Oliviers
Situer la villa des Oliviers

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