EL AFFROUN
Origine du nom :
arabe. El Affroun est le toponyme de la colline isolée la plus
proche, située à 500m au sud du village actuel. Elle culmine
à 323m, plus de 200m au-dessus de la plaine.
Origine du centre
: française. El Affroun est l'une des 42 " colonies agricoles
" dont l'aménagement en Algérie a été
décidé par l'arrêté du 19 septembre 1848 (dont
13 dans l'Algérois et 3 dans la Mitidja : El Affroun, Bou Roumi
et Marengo). La raison de ces créations décidées
dans l'urgence et l'improvisation, était d'éloigner de Paris
quelques émeutiers des journées de juin 1848, volontaires
pour tenter l'expérience de la colonisation. Les colons d'El Affroun
quittèrent Paris le 22 octobre et arrivèrent à Alger
le 9 novembre par le " corvette à vapeur " Montezuma.
Ils étaient 843 à bord, à répartir entre 5
villages.
Après le coup d'Etat du 2/12/1851 des " transportés
" (non volontaires) y furent assignés à résidence
et vinrent, pour un temps, combler les vides laissés par les départs
de quelques colons de 1848.
Le territoire communal est
étroit dans la plaine et plus large dans la montagne. Il est pour
l'essentiel limité par l'oued Djer du côté d'Ameur
el Aïn, et par l'oued Bou Roumi du côté de Mouzaïaville.
Il n'y avait pas de colons dans la montagne ; et seules 3 fermes sont
mentionnées sur la carte. Leur petit nombre et leur appellation
" clos " (clos Ste Marie, Ste Rose et Ste Lucie) permettent
d'imaginer de grands domaines cultivés par des gérants.
Les terres étaient fertiles mais menacées par les crues
brutales de l'oued Djer qui s'évacuaient lentement à cause
d'un pente trop faible. Dès le XIXè siècle un canal
de dérivation de 2km fut creusé entre les oueds Djer (cote
80) et Bou Roumi (cote 65) pour accélérer l'écoulement
des eaux.
La desserte du territoire
communal est assuré par 3 routes et une voie ferrée.
La RN 42 (de La Chiffa à Marengo et Desaix) longe le pied de l'Atlas,
là où il n'y a pas de risque d'inondation, et traverse le
village d'El Affroun en son milieu. Du village part vers le nord la RD
7 qui dessert les 3 fermes et au-delà rejoint le Sahel et la côte
à Bérard. Les distances sont minimes (21km d'El Affroun
à Bérard) ; ce qui permettait aux possesseurs de voitures
de fréquenter la plage en été.
La RN 4 remonte la vallée de l'oued Djer vers le Chéliff
et vers Oran. C'est l'une des routes majeures de l'Algérie.
La voie ferrée Alger-Oran a un parcours parallèle à
celui de la RN 4.
A partir de 1894 El Affroun fut une gare de correspondance avec les trains
des CFRA qui atteignirent Marengo en 1894 et Cherchell en 1909. La ligne
de Marengo à Cherchell, à voie étroite, fut fermée
en 1925. La voie vers Marengo fut mise à écartement normal
et réservée au trafic marchandises.
Le village était desservi par deux sociétés d'autobus
: les transports Mory vers Marengo, et les autocars blidéens vers
Blida. S'y arrêtaient également les cars blidéens
qui avaient pour terminus Tiaret, et remontaient la vallée de l'oued
Djer.
Il y a deux centres de peuplement
européen dans la commune : El Affroun et Bou Roumi.
El Affroun
est un très grand village, ou une très petite ville.
Son plan en damier est classique. Les services que l'on y trouve ne le
sont pas, leur zone d'activité dépassant largement le cadre
de la commune. Ils concernent le crédit, le syndicalisme agricole,
les assurances et la coopération avec notamment une tabacoop et
une grande cave.
El-Affroun: "une cité ouvrière
vers 1930"
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Il y a aussi un dispensaire promu hôpital en 1955.
Bou Roumi,
appelé le Bou Roumi sur la carte, n'est qu'un modeste hameau à
1200 m à l'est d'El Affroun en direction de Blida.
Les activités sont
d'abord agricoles, mais pas seulement.
Outre les vignobles que l'on trouve partout dans la Mitidja, il faut mentionner
l'importance exceptionnelle des fleurs à distiller (géranium)
et à couper (strelitzia). Pas mal d'agrumes de tabac et d'horticulture
également.
Et en plus la cueillette du crin végétal
qui, jusqu'en 1956, a fourni la matière première d'une entreprise
de fabrication de cordes, sacs, corbeilles, paniers et chouaris (paniers
doubles).
Particularité
: l'importance de la famille Averseng propriétaire du grand domaine
du Clos Sainte-Lucie. Entre autres bienfaits c'est le premier Averseng
installé là qui, en 1867 ou 1869, a mis en place l'exploitation
du palmier nain pour en extraire le crin végétal.
A El Affroun le stade et une école de garçons portaient
ce nom.
Pour plus de détails, cliquez Averseng dans votre barre
de recherches.
Population en 1954
: 12 473 dont 1 112 non musulmans (soit 8,92%).
Mais ce chiffre de 12 473 incluant la zone montagneuse, la proportion
des non musulmans était plus forte en plaine.
Population agglomérée au village en 1948 : 3 344.
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