El-Achour
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El-Achour en 1900 et le sacrifice du maréchal des logis-chef Toulis en 1962
extrait de " Algérianiste n°114, ,juin 2006
et de l'Algérianiste n°132, décembre 2010
17-5-2011
janvier 2015

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Le village d'El-Achour se trouve aux portes d'Alger (Sahel) 10 à 12 km,
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En réponse à la question posée par R. D., je vous propose une note succincte rédigée sur El-Achour, charmant petit village du Fahs d'Alger.

Situé à 12 km d'Alger, ce centre du Sahel a été créé en 1842 sur les 820 ha de coteaux d'une ferme domaniale où jaillissent les sources de l'Oued Kerma. Les températures évoluent entre + 7° en hiver et 38° en été. En 1900, El-Achour était relié sur les chemins d'intérêt commun n° 11 et 16 aux villages de Dely-Ibrahim et Chéragas au nord, de Draria au sud et d'Ouled-Fayet à l'ouest. Chef-lieu de commune de plein exercice de la banlieue d'Alger, El-Achour comptait 149 habitants en 1887, 399 en 1900 et 439 en 1908. Le conseil municipal était présidé par un maire élu. En 1900, M. Adolphe Saint- Raymond, maire, était secondé par son adjoint M. Augé-Fulcrand. Situé sur la route d'accès aux villages du littoral, El-Achour, offrait aux voyageurs auberges et restaurants tenus par Mmes Curé, Chaquet, Robin, toutes veuves. A la suite de leur veuvage, ces personnes ouvrirent des établissements hôteliers dont elles assurèrent avec courage le fonctionnement, parfois aidées de leurs enfants. Situés à une altitude d'une centaine de mètres, les sols du " Fahs " d'Alger étaient propices à la culture de la vigne dont les 320 ha de carignan, cinsaut, faranah, muscat et chasselas produisaient 1 600 hl de vins d'une grande finesse qui faisaient sa renommée depuis plusieurs armées. En raison des limitations imposées au développement du vignoble, les agriculteurs s'orientèrent vers la production de légumes, fruits et raisin chasselas " Primeurs " qui, dans ces terres légères, sous réserve d'une protection contre les vents desséchants mûrissaient bien avant ceux de métropole. En 1950 sa population de 533 habitants était répartie entre le village et les petites fermes de quelques hectares qui l'entouraient. Sur la route des plages, les Algérois traversaient le centre avec son église et son monument aux morts surmonté du coq gaulois. El-Achour était desservi depuis Alger par les autobus Galiéro dont le point de départ se trouvait devant le Café de la Poste au 5 de la rue de Strasbourg. Quant aux autocars Seyfried et Cie, ils stationnaient quai nord en face du Café du lion d'Or. Les villages de Baba-Hassen, Birkadem, Crescia, Dely Ibrahim, Douera, Draria, El-Achour et Saoula jalonnaient leur itinéraire.

Edgar Scotti (†)
31 000 Toulouse

[Le coq du monument aux morts d'El-Achour est célèbre dans le monde pied-noir mais ceci est une autre histoire que notre ami Yves Dertié, natif du village, pourra vous conter si vous le voulez. (voir)


El-Achour en 1900 et le sacrifice du maréchal des logis-chef Toulis en 1962
par Edgar Scotti

Situé à 12 km d'Alger, ce centre du Sahel a été créé en 1842 sur les 820 ha en coteaux d'une ferme domaniale où jaillissent les sources de l'oued Kerma. Les températures évoluent entre 7 °C. au-dessus de 0 en hiver et 38 °C en été.

En 1900, El-Achour était relié par les chemins d'intérêt communal n° 11 et n° 16 aux villages de Delly-Ibrahim et Chéragas au nord, de Draria au sud et d'Ouled-Fayet à l'ouest.

Chef-lieu de commune de plein exercice de la banlieue d'Alger, El-Achour, département d'Alger, avait 349 habitants en 1887, 399 en 1900, 439 en 1908.

Administration municipale en 1900

Le conseil municipal élu était présidé par un maire désigné par les suffrages des conseillers municipaux. Maire : Adolphe Saint-Raymond;
adjoint: M. Augé-Fulcrand; secrétaire de mairie: Oscar Tonat; garde-champêtre: Coquand ; médecin: Dr Babilée; curé: abbé Chovet; institutrice à l'école mixte: M"' Guillet; géomètre: Oscar Tonat.

Artisans et commerçants en 1900

Situé sur la route d'accès aux villages du littoral, El-Achour offrait aux voyageurs, auberges et restaurants tenus par Mmes veuves Curé, Chaquet, et Robin.

À la suite de leur veuvage, ces personnes ouvrirent des établissements hôteliers dont elles assurèrent avec courage le fonctionnement, parfois aidées de leurs enfants.

En raison de la proximité immédiate d'autres centres du Sahel algérois, les habitants et agriculteurs d'El-Achour recouraient aux services de leurs artisans et commerçants.

Agriculteurs - viticulteurs en 1900

Situés à une altitude d'une centaine de mètres, les sols du " Fahs " d'Alger étaient propices à la culture de la vigne dont les 320 ha de carignan, cinsault, faranah, muscat et chasselas produisaient 1 600 hectolitres de vin d'une grande finesse qui faisaient sa renommée depuis plusieurs années. En raison des limitations imposées au développement du vignoble, les agriculteurs s'orientèrent vers la production de légumes, fruits et raisin chasselas " primeurs " qui, dans ces terres légères, sous réserve d'une protection contre les vents desséchants, mûrissaient bien avant ceux de métropole.

MM.: René Ross, Benoît Mascaro, Michel Marquès, Michel Covès, Régis Favier, François Raynal, Simon Covès, André Mayence, Tabet, Antoine Pedro, Molinès, Dupperot, Lacoste, Pellegri, Raphaël Süner, Nadal, Guillaume Ferrer, Jacques Bonnet, Guillaume Bonnet, Jules Long, Raphaël Siffré, Simon Nadal, Barthélemy Mas, Michel Nadal, Anjoubault, Jules Arnaud, Helmstetter, Jouffrain, Fulcrand Augé, Martz, Delhomme, Justin Chansaud, Lucien Robin, Pierre Bergeron, Féménias, Jules Convert, Majurel, Wargnier, André Poulain, Mmes veuves Sappey et Bonnet.

El-Achour dans les années 1950


Sa population de 533 habitants était répartie entre le village et les petites fermes de quelques hectares qui l'entouraient. Sur la route des plages, les Algérois traversaient le centre avec son église et son monument aux morts surmonté du coq gaulois.

El-Achour était desservi depuis Alger par les autobus Galiéro dont le point de départ se trouvait devant le " Café de la Poste " au 5 de la rue de
Strasbourg.

Quant aux autocars Seyfried et Cie, ils stationnaient quai nord en face du " Café du lion d'or ". Les villages de Baba-Hassen, Birkhadem, Crescia, Dely-Ibrahim, Douéra, Draria, El-Achour et Saoula jalonnaient leur itinéraire.

Le sacrifice du maréchal des logis-chef Toulis

En juillet 1962, comme de nombreux monuments aux morts d'Algérie, celui d'El-Achour fut détruit à la pioche, et le coq fièrement dressé sur ses ergots criblé de balles. Au moment où il tentait de récupérer ce symbole le maréchal des logis-chef Toulis tomba sous les balles de ceux qui saccageaient le monument érigé à la mémoire de tous les enfants de ce petit village du Sahel d'Alger, morts pour la France.

Cet oiseau emblématique et sa plaque sont aujourd'hui à Besançon, dans les jardins de la promenade Micaud, à proximité immédiate d'un monument érigé en mémoire de tous les civils et militaires inhumés dans les anciens territoires français d'Outre-mer au terme d'une vie généreusement consacrée à la grandeur de la France. Ce parc Micaud est accessible par la place de la 1ère armée française.

Cette note est un hommage rendu à la mémoire de tous ceux qui créèrent ce village ainsi qu'à celle du maréchal des logis-chef Toulis, qui est mort pour avoir simplement voulu sauvegarder un symbole national.

Cette évocation destinée aux lointains descendants des créateurs d'El - Achour et aux parents du courageux maréchal des logis-chef Toulis permet de mesurer à l'aune du présent, la reconnaissance de la valeur des sacrifices consentis.

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L'auteur avait exprimé ses sentiments de bien vive gratitude au Dr Georges Duboucher, ainsi qu'à M. Jacques Piollenc qui avaient mis à sa disposition de précieuses archives personnelles.