Aux Échos d'Alger
Éditoriaux de l'année 2022

Le journal des Villes et des Villages de l'Algérois
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REVUE TRIMESTRIELLE

dernière mise à jour :oct.2021

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-AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL de mars 2022 numéro 156

Ce n'est pas moi qui le dit, mais trop d'information tue l'information. !Viols, il y a des informations liées aux évènements qui font que ce n° 156 des Echos dAlger a un caractère particulier dans les souvenirs. Elles rappellent la guerre d'Algérie et cette dramatique année 1962 qui a marqué notre exode. Il y a 60 ans.

Pour l'instant, analysons celles " qui tombent ".

Et cette fois, nous sommes " gâtés " dans tous les sens du terme car elles vont dans tous les domaines... les chaînes de télévision et de radios nous saturent d'images, de flashs avec des commentaires qui mettent la " boule au ventre ". Quand on manipule l'opinion.
Et tout cela ne donne pas l'élan que nous devrions avoir.
Nous pourrions nous en tenir à l'expression : " Ouvrez vos yeux, fermez vos téléviseurs ".
Mettons quand même notre grain de sel, comparons :

- Presque rien sur la disparition du professeur MONTAGNE, grand scientifique, Prix Nobel de médecine suite à la découverte du virus du sida, biologiste de notoriété internationale, ... silence, aucun hommage national, aucun respect pour ce qu'il était. Pourquoi a-t-il été ignoré des politiques et des médias ? Etait-il trop intelligent ? Comme le Professeur Raoult mis au ban des accusés.
Faute grave. Cet homme aurait du recevoir les honneurs de la Nation, pourquoi pas aux Invalides !

- Trop sur La pandémie qui s'est invitée - plutôt " incrustée " pendant deux ans... peut- être plus ? Nous ne savons pas, nous ne savons plus... car les médecins ont disparu des plateaux de télévision. Eux qui tâtaient notre santé et notre sensibilité quotidiennement, ne sont plus là ! Eux qui préconisaient l'obligation de la vaccination et d'autres qui en étaient réfractaires.
Tout comme le gouvernement et le feuilleton qu'il déroulait, en appuyant sur les punitions.

Courons-nous encore un risque ? Je pense, celui de la peur que l'on nous a distillée comme une menace mondiale! Il fallait bien. Combien de tests appelés " vaccins " sortis des laboratoires et achetés devaient être évacués? Il était impératif - quitte à voter des lois - d'obliger et de sanctionner les réticents. Cela s'appelle la liberté.

Ce manque de liberté a été le cas pour le personnel hospitalier refusant la vaccination, alors que quelque temps auparavant, il était en place, sans protection, et encensé chaque soir... Et tout à coup, si pas de vaccins, pas de travail, renvoi sans solde, voire même aide pour prendre la sortie... Mais en rappelant certains soignants atteints de la COVID pour la reprise du travail, par manque d'effectifs.

Sanctions à tous les étages de la société, dans les lieux publics, mais surtout pas dans les quartiers que l'on dit difficiles...

Et puis le sujet " pandémie " est presque passé à la trappe. - Trop sur l'Election présidentielle... incontournable c'est vrai!
Bravo la démocratie ! Bravo la dictature camouflée, mais que nous savons reconnaître!
Belle performance de la part des candidats qui s'en sortent bien lorsque les journalistes qui les reçoivent ont des consignes " pour " leurs idées. Perceptibles voire odieuses lorsque c'est " contre ".
Et si l'accueil est courtois, ça peut arriver, c'est l'après rendez-vous qui est décortiqué, critiqué par ceux appelés " grands journalistes "... qui, bien sûr, développent leurs propres idées, contraires à celles de " l'invité ". Le métier de journaliste consiste à informer, pas à diriger.
Cette partialité est regrettable.
Heureusement, tous n'ont pas la même optique de l'information.
Et lorsqu'il y a en plus les sondages et les réseaux dits " sociaux " qui s'y mettent... cela vous donne envie de... passer votre temps en cuisine pour faire plaisir à ceux que vous aimez.

Sommes-nous des veaux ? Comme disait une certaine " grande " personne. Je pense que oui, car la plupart des candidats citent ses références comme une analyse majeure.

Une autre information minimise les précédentes : - Trop sur la guerre entre l'Ukraine et la Russie. Que nous cache-t-on encore ? Les intervenants sur les médias, sont différents par leur connaissance du " terrain de guerre ", puisque militaires.... et toujours pour diffuser l'info, les journalistes ... de guerre.
Bombardements, attaques diverses, populations meurtries, obligation d'exode... c'est toujours le peuple qui subit.

Nous en savons quelque chose. Situation très touchante qui m'oblige à faire un retour vers ce que nous avons vécu, ...et la nuance est d'importance.Tout ce qui se passait en temps de guerre sur le territoire des départements Français dAlgérie, était censuré, de grands blancs prenaient l'espace dans les journaux ; la presse était dirigée, les mensonges et les arrangements politiques pleuvaient... c'est nous qu'il fallait éliminer. Nous les Français dAlgérie et les Harkis confondus!
En métropole aucune solidarité ne s'est mise en place, bien au contraire et là, aujourd'hui... les français se mobilisent pour aider le peuple ukrainien : collecte de médicaments, de vivres, de vêtements, convois organisés et le " top " l'accueil pour ceux qui veulent échapper à la guerre...

Bravo ! Quel grand coeur ! Comme nous aurions aimé cette main tendue... alors que nous étions accueillis dans le port de Marseille, par une interdiction de descendre du bateau et sur les quais des dockers en grève criant leur haine à notre égard et brandissant des banderoles où l'on pouvait lire " Les Pieds-Noirs à la mer... ".
Et nous n'étions pas des migrants en situation irrégulière. Mais des Français et patriotes de surcroît. Sans logement, sans téléphone portable payé par ces associations dites caritatives... sans rien.
Pas de cercueil, mais une valise, lorsque l'on a pu la prendre...

Voilà 60 ans que l'amertume ne nous quitte pas. Notre exil est toujours difficile à admettre, malgré la déclaration du chef de l'Etat du mois de janvier dernier, reconnaissant nos souffrances, l'attentat du 26 mars 1962 à Alger, celui du 5 juillet à Oran, mais en taisant le nom du coupable, du bla-bla politique pour protéger " sa chèvre et son chou "... mais depuis longtemps nous avons fait le distinguo, c'est propos arrivent en période de récupération électorale.

Nous sommes grands mais pas des veaux !

La technique a évolué, le monde est devenu encore plus fou !

Depuis deux ans, notre volonté a été mise à mal en annulant les rencontres et autres prévisions. Pour 2022, et sans contrainte, nous l'espérons, nous nous retrouverons tous le 12 juin.
A très vite ! Vous nous manquez.

Francette MENDOZA

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL de juin 2022 numéro 157

II y a 60 ans, sans arme et sans bagage, plus d'un million de français, civils, militaires, harkis, vieillards, enfants... étaient jetés hors de leurs départements français dAlgérie.
« La valise ou le cercueil », la décision était vite prise.

Ils n'étaient pas originaires d'Erythrée, ou de Syrie, ou d'Irak... ils étaient Français avec « Gloire et Honneur » même s'ils s'appelaient Mendoza, Gomez, Zobel, Cholbi, Arrag, Arfi ou Azoulay.

Depuis 1830, leurs parents et les générations suivantes, ont tout donné, tout accepté pour la France :
- des morts pendant les différentes guerres ou conflits pour défendre le pays en lui permettant la LIBERTE face aux adversaires proches et au monde.

Nos hommes de toutes confessions étaient là pour servir sous ce drapeau que l'on nous a tellement appris à aimer, à respecter et à défendre.
- la sueur et la mort aussi par le travail, pour faire de (Algérie ce si beau pays abandonné en 1962.
- et la tragédie du départ...

Je ne vais pas vous répéter la litanie du mauvais accueil, du racisme à notre encontre, des « Pieds-Noirs à la mer », « Vous prenez nos emplois, nos appartements », « Capitalistes, colonialistes... »,
« Pieds-Noirs = Arabes = dehors » (sur les murs d'un gymnase à Nîmes), « le fameux verre d'eau du Pieds-Noirs », « les valises pleines d'or »...

Ces attaques m'ont amenée à sortir du silence que nous nous imposions tous pour « passer inaperçu » : « Si être colonialiste et capitaliste c'était posséder 2 m2 au cimetière ou est inhumé mon père, alors oui, je le suis... ». Cette phrase s'adressait à un typographe employé de l'imprimerie avec laquelle travaillait l'amicale, qui, lorsque je sortais s'exprimait par un « ça put la merguez ! Sale colonialiste ! »...

Il a fallu aussi, être attentif à tout changement que l'on nous imposait, et surtout au rétablissement du code de nationalité... car la France n'avait plus rien à faire de nous en nous attribuant un 99 pour :
« français né à l'étranger ». Alors que nous étions Français depuis des générations.ni « les pères de substitution », ni la polygamie... pour devenir Français et surtout profiter de l'Etat...

Pourquoi n'aime-t-on pas les Français dans ce pays qui ne pourra plus s'appeler France ?
Pourquoi les politiques qui nous dirigent veulent l'effacer de la carte ? Comme ils veulent effacer 132 ans de présence Française en Algérie.

Tout fout le camp.

Plus de Fête des Mères ou des Pères, mais « Fête des gens que l'on aime ».

Plus de Saint ou Sainte à fêter. Plus de fête de Noël ou de Pâques qui sont devenues : vacances d'hiver et vacances de printemps.

Plus de Français pour palier le manque de personnel. On fait appel aux étrangers...

Plus de prix Eurovision pour la France, attribué politiquement ou socialement depuis quelques temps. En 2022, c'est flagrant avec l'Ukraine !

Faudrait-il que nous soyons en guerre pour être considérés ? Ou sommes-nous vraiment naïfs ?

A mon avis, la seconde hypothèse est la plus plausible puisque nous laissons faire.

Pas assez de diversité : trop de blancs, voire même exclusion des blancs lors de réunions.

Est-ce cela le « vivre ensemble » ?

« 1870-2022 = 150 ans se sont passés depuis la consécration de la Basilique Notre Dame d'Afrique d'Alger, les générations se sont succédées, le pays a connu des changements immenses et le monde aussi... Cependant le besoin humain d'être en sécurité, avec ceux qu'on aime n'a pas changé... mais il nous semble plus essentiel encore de rester sur la colline, en tant que communauté de serviteurs de l'espérance...» écrit le Père José-Maria CANTAL-RIVAS, recteur de la Basilique.

Il écrit aussi : « dans les projets, clôturer l'ensemble de la propriété... ». Donc se protéger. C'est là-bas, pour maintenir la communauté chrétienne minoritaire sur cette terre dAfrique...

Ici, en France, terre chrétienne par essence, c'est le contraire : ce sont les antichrétiens accompagnés des biens - pensants, des universalistes qui s'unissent pour retirer cette protection et ce soutien que peut nous apporter la foi.

Alors on assassine dans les églises, on le saccage au nom de Dieu...

"Celui qui controle le présent est contre le passé " écrivait Georges ORWELL.

" Les événements font plus de traitres que les opinions » pour François-René de CHÂTEAUBRIAND.

Deux vérités qui définissent l'inversion des valeurs qui abîment notre société

Et pendant ce temps une politique suspecte fait la fête avec ceux qui ne nous aiment pas... et qui en profitent largement.

Cette année 2022 est marquée par de nombreuses manifestations de mémoire à Nice en passant par Saint-Raphaël, Marseille, Nîmes, Perpignan...

Malgré les épreuves que chacun d'entre nous a renconttrées, nous ne pouvons oublier qu'une grande partie de nos souvenirs et de notre Histoire
sont « là-bas ».

Contre vents et marées nous sommes là à reparler,. à continuer à faire vivre ce qui a été pour nous « Une belle page ».

Les Enfants de l'Algérois vous garantissent encore de nombreuses années à partager et à vivre ensemble.

« Vivre ensemble », nous, nous connaissons.

Bel été en famille et surtout au frais.


Francette MENDOZA

Francette MENDOZA
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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL de septembre 2022 numéro 158

ALLO! Non mais, allo quoi... » réflexion - pas phrase - devenue culte dans le langage des jeunes et l'on comprend que la personne qui est sensée nous gouverner utilise cette formule en s'adressant à nous.
A nous, qui sommes des écervelés, sans intelligence, avec le QI d'un poussin... des sans dent quoi !
« Allo ! Non mais, alto quoi... »
Manipulations de l'esprit, de l'espace, de nos vies... par les politiques, les médias.

Pêle-mêle :
Droits de l'Homme : fourre-tout qui n'aide que l'étranger et qui est une arme contre la nation. Nous sommes surveillés, épiés, nos moindres propos sont lus, « épluchés »voire même sanctionnés car aucune loi ne protège les autochtones.
Par contre, quel concert de décisions, de contre décisions lorsqu'il s'agit d'un prêcheur haineux prônant l'extermination... Islamophobie d'Etat, a-t-on entendu...
France effondrée ou - parlons franglais - France is down.

Presse de droite interdite dans certains commerces bien pensants, qu'il faudrait boycotter. Mannequins blancs anglais interdits au Nigéria. Vous allez dire c'est loin !
Mais ici, pas de blancs au sein de certaines réunions universitaires...
Barbecue à interdire : fantasme du « mâle ».
Piscine et burkini.
Cantine et nourriture... végan ! Pour cacher autre chose... Alors, bien sûr, « on » nous explique que manger de la viande nuit à la nature par la faute des animaux...
Pauvre bête qui nous nourrit, mais que l'on préfère à l'homme lorsqu'elle est domestique...
Comment faisait l'Homme préhistorique lui qui se nourrissait de chasse et de pêche ?
Pensait-il à la planète

ALLO ! Non mais, alto quoi... » réflexion bête mais combien nocive lorsqu'elle est travaillée par les politiques.
Homme enceint... Les couturiers auront de l'imagination pour la création de modèles... Où va-t-on ?
L'interdiction du genre : plus de garçon ou de fille...
Le chant du coq gêne le voisin, tout comme les sonnailles des troupeaux, les cloches des églises et dernière nuisance en date, les sirènes de la police...
Rodéo urbain, soyons « in » et traduisons par « cross-bitume » pour les initiés que nous ne sommes pas, qui ne nuit pas aux oreilles des précédents contestataires mais qui tue ou blesse des innocents.
Publicités martelées pour l'achat de voiture électrique et l'on nous annonce le fameux « en même temps » une pénurie de cette même énergie, en nous conseillant et en nous mettant en garde, moins nous chauffer, éteindre certains éléments de notre vie courante...
Selon la pub « Ce n'est pas Versailles ici »... Pour nous. Pas pour les autres, ceux qui se déplacent par d'autres moyens beaucoup plus polluants et nuisibles.

ALLO ! Non mais, alto quoi... »
« Nous avons vécu dans l'abondance, il faudra vivre différemment » a dit le président...
Vous en êtes-vous rendus compte de cette abondance? Nous non, ne serait-ce qu'au sein de l'Amicale, de nombreux foyers ont des difficultés et nous en font part... Mais bien sûr, on ne dit pas que le Français souffre ! Il est Français, donc aisé. « Il faut faire des restrictions » alors ils nous attendrissent avec la misère « subie » par les pauvres immigrés... A ce rythme là, ce sont les Français qui deviendront des immigrés dans leur pays!

Mémoire à plusieurs vitesses. Cette année, nouveau constat pour la cérémonie à la Mémoire du Maréchal Philippe PETAIN, décédé il y a 71 ans : sa tombe souillée, chapelle fermée interdisant le recueillement qui s'est fait finalement par la messe sur la tombe d'un curé inhumé dans le cimetière de Port-Joinville sur I'lle d'Yeu... selon certains...Il a trahi les Français !

Depuis plus de 60 ans, la nôtre de mémoire subit une rude épreuve : chape de plomb, mensonges, manipulation de l'Histoire, commissions « historiques » partisanes, voyages d'intérêt unilatéral (dixit le président) où l'adversaire est le donneur d'ordres. Avec, paraît-il pour le dernier voyage, un partenariat renouvelé... Lequel de partenariat ???
Nous obliger à être partenaire d'un pays qui hait la France ?
Notre histoire n'est-elle pas victime d'une trahison ? Allons-nous souiller ou profaner la tombe de « la cause » de notre malheur ?
Non, nous avons le respect des morts, même s'ils sont nos ennemis...
Pensons aux nôtres restés en terre aujourd'hui étrangère où les tombes ont été très souvent profanées...
«Alto ! Non mais, alto quoi... »... Grande braderie : « France à bas prix ! »

Francette MENDOZA

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL de décembre 2022 n° 159

2022 et depuis de nombreuses années... Nous sommes hors du temps et des lois.
Ne croyez surtout pas en de la jalousie mal placée de ma part, mais je fais des comparaisons.
Mais direz-vous « faire des comparaisons, c'est prendre partie »...
C'est tout à fait cela. Je prends partie...
Nous n'allons pas refaire Notre Histoire, nous la connaissons, mais rappelons-nous...

1962: l'exode de plus d'un million de Français et Harkis confondus, chassés d'un territoire français. C'était « La valise ou le cercueil ». C'était l'abandon de tout. Nous ne partions pas pour trouver un Eldorado ailleurs ou, par volonté d'envahissement ou, par ordre de changer l'image de l'hexagone, voire même sa religion... Non ! Même si personne n'en parlait, nous avons fui la guerre menée contre les chrétiens depuis longtemps, confirmée par les « évènements de 1945 », puis ceux qui ont suivi de 1954 à 1962, et que les bien-pensants éviter d'appeler guerre.
Et puis, nous étions Français — et le sommes toujours — , pour beaucoup par le sang versé pendant les guerres, par le respect des règles, des lois... pas simplement sur papier et pour les aides sociales.

En fait, tout naturellement, pour sauver notre vie, nous intégrions la Mère Patrie pensant qu'elle protègerait ses enfants dans la souffrance et dans l'exil.
La Mère Patrie ou « l'amère patrie » -nous a tout de suite fait déchanter.
Elle n'a pas empêché la haine d'une grande partie de la population métropolitaine qui avait voté sur notre avenir, pour l'indépendance sans que nous, nous ayons le droit de nous exprimer.
— « Qu'ils aillent se réadapter ailleurs », disait un certain DEFERRE. « Que l'on coule les bateaux en Méditerranée... », « Qu'ils retournent chez eux... » « Pieds-Noirs = Arabes = Dehors » — pour ceux qui avaient rassemblé quelques affaires et payé un container, le résultat était pitoyable, car les dockers, dans les différents ports d'arrivée et particulièrement à Marseille, se faisaient un plaisir malsain de trempaient les containers dans la mer. Plus rien ne pouvait être récupéré...

P as d'ONG. Pas de passeurs. Pas d'accueil digne. Pas d'argent et de carte bancaire, alors que nous avons payé de nos maigres deniers notre traversée. Pas de téléphones « portables » en arrivant. Pas de logements. Pas de place dans de nombreux hôtels qui ne voulaient pas nous recevoir. Prisons désaffectées, salles de classes (pour le temps des vacances scolaires d'été), camps de toile... ont été pour beaucoup un endroit où se poser, avec un hiver 1962, dont beaucoup d'entre nous se souviendrons. Combien de décès sont intervenus, par le froid, le chagrin, les suicides ? Très peu de journaux faisaient état de nos conditions malheureuses. Mais nous n'étions pas des migrants. Nous étions des Français à part entière, mis complètement à part..
Alors qu'actuellement, les photos-montages, non seulement font vendre, mais touche la corde sensible d'une certaine politique.
Nous ne sommes pas arrivés avec des valises pleines de pièces d'or en laissant les hectares de terre « des fameux colonialistes et capitalistes » comme nos adversaires ont fait croire.
Pour ma part, et pour beaucoup d'entre nous, une concession « à perpétuité » qui a perdu sa perpétuité avec l'abandon de l'Algérie, dans le cimetière où reposait mon père. C'était notre seul bien... Et la perpétuité n'est plus puisque de nombreux cimetières ont été rasés...
Notre exode et la politique menée ont forgé un sentiment catastrophique contre nous qui venions « prendre le travail des Français, les appartements, les places dans les administrations ou dans les sociétés... »

Il y a 60 ans, avec le recul, nous étions nous aussi des OQTF : Obligation de Quitter le Territoire Français, puisque l'Algérie Française n'était plus, et... OQTF en Métropole puisque l'on ne voulait pas de nous... Nous étions des Français indésirables des deux côtés de la Méditerranée. Mais nous, nous étions obligés de fuir pour sauver nos vies ! Femmes, enfants, personnes âgées, hommes. Pas d'aide financière pour payer notre traversée... Pas comme aujourd'hui !!! Avec l'argent des contribuables, notre argent, les municipalités sont très larges et précautionneuses avec ceux qui ne sont pas Français...

Combien de fois avons-nous entendu « Sale Pieds-Noirs ! ». Les enfants scolarisés en ont souffert en étant non seulement insultés, mais aussi mis de côté.Aucune loi ne nous protégeait contre ce racisme franco-français.
Et le pire ! C'est que pendant de nombreuses années nous évitions de parler de notre histoire, nous ne pouvions le faire qu'entre nous.
Il n'y avait pas « le vivre ensemble » comme aujourd'hui, puisque ces enfants étaient Français.
Il n'y avait pas ce vivre ensemble d'aujourd'hui où l'on brûle des voitures, des lieux de culte, on vole, on viole, on tue...

60ans après, nous pouvons dire BRAVO à nos compatriotes qui, grâce à la création d'associations de défense, d'amicales de quartiers, villages, villes, voire d'immeubles... ont maintenu par intelligence face à l'adversité, la flamme de notre histoire.
Notre Communauté et les associations — pas communautarisme — s'étiolent par le temps, la vie, ... mais, nous gardons l'espoir dans les générations futures, qui auront à coeur de connaître notre, mais aussi, leur passé.
Alors racontez vos souvenirs d'Algérie, elles en auront besoin comme support.
Tous nos écrits paraissant dans AUX ECHOS D'ALGER sont déposés à la Bibliothèque Nationale à Paris, un jour, même si nous sommes absents, quelqu'un s'intéressera à leur lecture !
C'est le voeu pieu que nous formulons tous pour la vérité et la reconnaissance de cette page de l'Histoire de France qui est tellement « abîmée » par les politiques.
En cette période de souhaits, gardons en mémoire pour ceux qui nous tiennent à coeur : SANTEd'abord — BONHEURS et JOIES simples mais entourés d'affection par ceux que nous aimons.. JOYEUX NOËL empreint de foi, d'amour et de partage pour cette belle fête, elle aussi galvaudée.

Francette MENDOZA

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