-Éditoriaux de l'année 1996

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éditorial décembre 1996
éditorial septembre 1996
éditorial juin 1996
éditorial mars 1996

AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE DÉCEMBRE 1996 NUMÉRO 55

Une année se termine, une autre va naître. Que vous souhaiter sinon beaucoup de santé, de joie, de courage et d'espoir d'une vie meilleure: pour nous, d'une reconnaissance de notre particularité celle d'être Français d'Algérie, Français à part entière avec justement cet espoir qu'un certain grand homme nous avait donné.
Que de déceptions depuis, que de courage nous avons dû avoir pour endurer ces mensonges, ces souffrances. Et ce n'est pas fini. A chaque moment de notre vie, un piège nous est tendu: si les associations n'avaient pas été vigilantes, 1997 aurait vu l'émission d'un timbre commémorant la fin de la guerre d'Algérie, le 19 mars, et l'aide du gouvernement actuel pour marquer les 35 ans de l'abandon des départements français d'Algérie.
La droite, la gauche, bonnet blanc, blanc bonnet dans notre Histoire : assassinat programme de notre Communauté.
Nous sommes de nombreux responsables et il y en a des regroupements! - à prendre position pour sauver notre mémoire, mais nous ne sommes pas écoutés. Nous sommes les vilains petits canards de l'hexagone, à tel point que la drogue, qui est un fléau de notre temps, fait partie aussi d'une de nos tares.
France-Inter, 27 décembre entre 9h30 et 10 heures : palabres autour de la drogue ou vulgarisation de " ce genre de sport "qui autrefois ne touchait que les personnes de couches sociales supérieures...
Fumées d'opium en Indochine et en Algérie, d'où la conclusion que les militaires et même les généraux dont le général Salan (eh oui!) ont fumé...
Mais surtout, et surtout, ce serait grâce à cela que ce dernier aurait pu monter le putsch à Alger... Y aviez-vous pensé? Pensez-vous que l'on puisse tolérer de telles accusations sur les ondes, quand on sait ce que dit NTM, sur la Mère Patrie? Pensez-vous que l'on puisse salir la mémoire d'un soldat - le plus décoré de France à son époque - impunément? Madame Danièle LARROQUE de FORCALQUIER, arrière petite-fille d'officier décoré sur le front à VERDUN, fille d'un officier du génie pendant la guerre 39/45 et belle mère d'un sergent de la Légion Étrangère, s'insurge comme ceux d'entre nous qui avons entendu de telles infamies.
Nous devons rétablir la dignité du général et de notre armée française - celles des années passées - lorsque nos pères et nos grands pères n'avaient pas peur de partir défendre leur drapeau, leurs idées et leur terre.
Nous attendons vos réactions. Que pensez-vous de cette dernière agression?
Jamais je ne me serai sentie aussi esseulée que dans cette France toujours ingrate à notre égard jusqu'au point, pourquoi pas! de nous affubler de qualificatif de " dealer "
La propagande française d'avant 1962 est loin de la réalité.
Francette MENDOZA

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE SEPTEMBRE 1996 NUMÉRO 54

Nous vieillissons et subissons l'outrage du temps peut-être plus imperturbablement que les autres communautés puisque la relève pour nous est timide, chacun étant pris par la vie difficile actuelle, avec tous les tracas qu'elle engendre.
Et quand. dans la vie associative un grain de sable dû à la maladie qui nous touche, ou touche l'un de nos proches, se pose dans les rouages, eh bien! c'est toute une organisation qui en subit les conséquences.
C'est ainsi que votre journal subit quelque retard. Nous vous demandons de nous excuser.
Mais comme un pied-noir se doit de relever la tête en toutes circonstances, alors nous la relevons, mais avec vous tous, car sans votre soutien fraternel, cela ne serait pas facile.
Être fidèle à l'Amicale c'est être fidèle à nos origines, c'est vouloir transmettre à nos enfants et petits-enfants nos principes et nos valeurs.
Comme le dit Lévy-Strauss " A partir du moment où les sociétés se sentent incapables (le rien transmettre ou ne savent plus quoi transmettre, elles sont malades ". Alors ménageons-nous, soignons-nous, nous sommes l'un des derniers bastions à défendre la famille, la morale, le civisme...
Résistons au temps et pensons à 1997 qui arrive à grands pas. L'année qui arrive sera marquée de nombreuses manifestatiOns pacifistes, bien sûr. C'est ainsi, qu'à la demande de beaucoup d'entre vous, nous vous proposons, entre autres festivités, une croisière (lu 27 avril au 4 mai
" LA CROISIERE DU TRENTENAIRE ".

En 1962, avec beaucoup de peine, nous avons traversé la grande bleue. Mais comme nous avons la joie de vivre qui nous dévore et l'envie de nous retrouver entre nou5, cette croisière du trentenaire sera celle aussi d'une communauté soudée après 35 ans, dans une même communion d'idées et de souvenirs.
Si vous avez des idées à développer pour marquer cet anniversaire, faites-nous les connaître.
Francette MENDOZÂ

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE JUIN 1996 NUMÉRO 53

Pas de politique.., pas de polémique... Par quel constat devrais-je commencer? Il y en a tellement à faire...
J'en prends un, près de moi, à Nîmes changement de municipalité, changement de politique. Empressement pour la nouvelle de noter ses marques. Jugez-en plutôt.
A l'issue du Congrès national de la FNACA à Nîmes, et en grande pompe, et dans une ville qui compte plus de 25.000 Rapatriés, à deux pas du siège social de l'Amicale, le Planas devenait Place du " 19 mars 1962, cessez le feu en Algérie "
Comment un mouvement qui regroupe les Anciens Combattants d'Algérie peut-il continuer à fixer cette date comme étant celle du cessez-le feu. en sachant que le FLN a appliqué de gigantesques représailles sur les européens, les harkis, les français - musulmans ou non, fidèles à notre pays...
L'après 19 mars fut la période la plus meurtrière de la guerre d'Algérie sans oublier l'exode massif de ceux qui allaient devenir les Rapatriés.
La loi du 9 décembre 1974 reconnaissant la qualité de combattant aux Anciens d'Algérie, établit que la date légale de fin de combats est le 2juillet1962 et non le 19 mars.
Mais savez-vous que dans ce cessez le feu était reconnu combattant, le FLN, alors que les français étaient qualifiés de " forces françaises en Algérie
Nos militaires, nos civils, sont morts pour rien. Quelle erreur historique! Mais n'était-elle pas préméditée cette erreur historique lorsque l'on voit l'horizon de la France ou ce qu'il en reste? Nous nous posons des questions.
Que penser de ce drapeau algérien déroulé sur un stade français par deux footballeurs français (d'après les commentateurs), l'un jouant à Nîmes, l'autre à Auxerre, mais qui ne renient en rien leurs origines.
Est-ce que l'on voit des français d'origine espagnole ou tchèque en faire autant? Est-ce que l'on nous voit avec notre drapeau Pieds-Noirs ou autres bannières ? Non. cela serait très mal perçu... et nous sommes Français.
Que penser de ces 57 " châteaux " que les algériens occupent en France, sans titre ni droit. Tout simplement parce qu'ils étaient patrimoine des administrations françaises en Algérie avant 1962 ? et que les accords d'Evian ont complètement occultés... L'État français, enfin ! Nous, les contribuables continuons à en payer les frais et pendant ce temps, des gendarmes, des moines français sont assassinés en Algérie. Notre état-civil nous pose des problèmes, notre mémoire, notre histoire. sont bafouées. etc.. etc. Sans vouloir faire du " révisionnisme ne pourrait-on pas une fois pour toutes se pencher sur les français et la France. Sans politique, sans polémique. mais peut-être avec égoïsme. nous demandons plus d'attention ou en tout cas plus de respect pour les Français entièrement à part que nous sommes.
Comme disait mon ami Marcel ALEMANY. , nous ne sommes pas des girouettes et encore moins des moutons : ces derniers sont restés, paraît-il, en Algérie...
Francette MENDOZA

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE MARS 1996 NUMÉRO 52

A l'approche du printemps, nous avons envie de renouveau. Le climat, le soleil, l'environnement, tout est propice au changement... mais pas pour tous...
Pour nous, le printemps 1996, ressemblera aux printemps qui l'ont précédé depuis 1962 promesses, attente, discrimination encore et toujours, mensonges, indifférence, souffrance...
Nous continuons à être touchés dans notre mémoire, notre vie, notre honneur.
C~est au travers d'un innombrable courrier que mes compatriotes confirment notre désarroi. Que pouvons-nous répondre ? Quel est notre pouvoir? Tous ceux qui nous représentent en haut lieu, le savent bien, mais depuis 34 ans, les passes-droits ou encore moins les interventions personnelles, ne nous ont pas aidés. Nous réagissons dans nos associations ; nous nous unissons à des mouvements de défense. Mais pouvons-nous défendre une cause qui a tout contre elle?
Afin de laisser des témoignages, beaucoup d'entre nous, écrivent NOTRE HISTOIRE. Malheureusement, ces documents sortent très peu du cercle de notre Communauté. Alors que la désinformation a droit de cité.
C'est ainsi qu'une publicité est encore faite sur le livre du général KATZ, dans lequel ce félon explique que " Oran fut le théâtre tragique d'une violence inouïe déclenchée par ceux qui espéraient encore que l'Algérie demeurât française... " Ce livre odieux est d'après la critique " L'honneur de la gendarmerie apportant une contribution importante à l'histoire de notre institution " !!! Quelle institution ?
Tout cela pour parler des fameux gendarmes mobiles envoyés pour nous faire changer d'avis...
Nous apprenons aussi par un journal ami que " Le général BOISSONNET, gardien d'Abd-Fl-Kader, lit à son prisonnier un texte rédigé par Louis-Napoléon où la France alloue un traitement de 100.000 F le 16 octobre 1852. Abd-El-Kader retourne en Syrie, la France lui verse régulièrement sa pension. Cette pension avait été portée à 150.000 F. "
L'auteur Pierre MONTAGNON dans son ouvrage " Les germes de la discorde 1830-1871 ", précise encore un rapport de la Cour des Comptes signalait qu'en 1979, cette rente versée aux héritiers s'élevait à 1.300.000 F, nouveaux, bien sûr!
Qui sont ces héritiers ? Où vivent-ils ?
Et dire que les caisses sont vides pour indemniser nos compatriotes!
Depuis 34 ans, pas un mot sur la profanation de nos cimetières, là-bas... sauf le 12 février dernier, dans le Méridional qui rapporte des informations du quotidien HORIZONS .... le squelette des morts fait l'objet de jouets entre les mains de certains écoliers (!)"
L'opinion ne s'émeut pas de ces faits, de notre souffrance? C'est à une heure de France que depuis 34 ans les tombes de nos ancêtres sont profanées, que notre mémoire est profanée.
C'est vrai, que nous ne sommes que 3.000.000 de déracinés. Face au monde, c'est peu!
Vous voulez que l'on parle de renouveau?
Francette MENDOZA

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