-Éditoriaux de l'année 1993

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE DÉCEMBRE 1993 NUMÉRO 44

L'année 1993 se termine. Des joies, des peines ont parcouru Ces douze derniers mois.
Nous aurons une pensée particulière pour toutes les personnes qui nous ont quittés, pour leur famille dans la peine. Nous leur disons vous avez été une page d'histoire de la glorieuse Algérie Française, qui ne sera jamais tournée.
…à moins que l'histoire ne rétablisse la vérité mais nous en sommes loin si l'on en croit l'article écrit par Jean-François Fournel "Vivre sa retraite à Marseille" paru dans "Notre Temps" de septembre dernier avec une interview de Jean Biand.
Pour ce dernier, l'immigration à Marseille a toujours existé, ce qui est vrai puisque Marseille est un port mais par contre, où je ne suis pas d'accord. c'est lorsque cette personne demande à ses lecteurs " de ne pas oublier une autre immigration celle des Pieds-noirs qui ont toujours du mal à admettre que des algériens puissent travailler ici alors qu'eux-mêmes avaient été chassés d'Algérie.. le racisme aurait donc commencé en... l962 " d'après l'auteur
Et nous voilà repartis !
A ce rythme-là, dans cinquante ans la France traînera devant les tribunaux les quelques racistes qui seront encore vivants par leur volonté de voir rétablir l'histoire, avant le grand départ. Ces racistes défenseurs de la patrie et respectueux du drapeau français, des lois et de tout ce qui entoure la Constitution Française très ébranlée.
Ces racistes dont nous sommes, ne peuvent pas être des immigrés ; ils sont ces français qui ont fait de la France qu'elle ne soit pas allemande. Ils ne sont pas ces immigrés qui ont pour mission de profiter de la France et de ses larges droits sociaux en exportant leurs revenus (R.M.I., allocation familiale, aides diverses...) vers leur pays d'origine et en donnant leur misère à cette France, " terre d'asile et des droits de l'homme".
Avions-nous une telle considération et une telle possibilité lorsque nous sommes arrivés sur cette terre de France métropolitaine, lorsque celle-ci a abandonné les départements français d'Algérie en 1962 ? Jamais...
L'hostilité, l'incompréhension, la haine, la révolte, le RACISME nous attendaient.
Effectivement, le RACISME a commencé en 1962, et ce sont Ces gens, comme ces personnages, qui en ont été les initiateurs. avec leurs propres frères.
Une fois de plus notre histoire - l'histoire de la France - est mal comprise et déformée. Est-il nécessaire de rappeler que nous vivions en bonne harmonie juifs. musulmans. chrétiens.
Ce serait prêcher dans le désert, ils ne comprendraient pas.
Francette MENDOSA

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE SEPTEMBRE 1993 NUMÉRO 43

Les événements font l'actualité, et il y en a sur lesquels nous devons revenir...
oLa mort de l'ancien Évêque de Constantine et d'Hippone, Jean Scotto, le 8 septembre dernier à Montpellier ; à qui le Haut Comité d'État à Alger a rendu un hommage public et pris en charge les frais de retour de sa dépouille à Alger.
Dans l'article qui lui est consacré dans "Le Monde", nous pouvons lire:
"Jean Scotto, le curé de Bab-el-Oued, est dangereusement confronté, dimanche après dimanche, à ses paroissiens. Car un très grand nombre de ceux-ci prêtent l'oreille et volontiers la main à des conjurés d'un tout autre bord, ceux qui prétendent défendre la civilisation chrétienne, en tirant impitoyablement sur la population arabe. Trente ans après, Jean Scotto dira: "je hais l'O.A.S. Parce que non seulement elle a tué des algériens, mais parce qu'elle a tué le coeur de mon peuple pieds-noirs"...
"Contrairement à ce qui a pu être écrit à l'époque des accords d'Evian, il a été si loin de trahir les siens, qu'il a au contraire tout fait pour essayer de les retenir auprès de ceux, algériens musulmans, dont, pendant cette atroce guerre, il avait, en liaison étroite avec le futur Cardinal Duval, gagné la confiance en défendant les droits et la dignité de tous les hommes de ce pays, quelle que fut leur origine ou leur religion."
- Veut-on nous démontrer qu'il est disciple de Saint-Augustin?
- Quels droits et quelle dignité voulait-il défendre ? Pas les nôtres en tout cas.
…et si nous avions tort de nous battre pour conserver l'Algérie dans la France, c'est toute l'église qui aurait dû nous abandonner, pas quelques curés qui mêlaient la politique à la foi.
- Paix à son âme si Roumi se conjugue avec Islam.
o Dernière nouvelle : "la France avance" (où ? au bord de l'abîme ?). France-plus profite du 10e anniversaire de la marche des beurs pour instaurer la 2' édition de la journée nationale du citoyen
. " …Lorsque l'on sait que la communauté nationale française s 'enrichit chaque année de nouveaux accédants à la citoyenneté française. Cet acte volontaire, sous-tendu par une volonté d'adhésion aux valeurs de la République, constitue, pour une large frange de ces nouveaux citoyens, l'aboutissement d'une intégration réussie."
- "Ainsi, depuis des années, dans l'anonymat total, des hommes et des femmes issus d 'horizons divers, ont fait le choix d'assumer pleinement leur citoyenneté (!!!)"
- Lorsque l'on sait que cette association perçoit des subventions de différents ministères et notamment celui des Rapatriés pour un montant, en 1991, de 3.520.000 F, servant essentiellement au train de vie du président, alors que nos problèmes ne sont pas tous réglés après plus de3l ans...
- Effectivement, depuis 1830 que débuta Notre Histoire, et encore plus depuis 1962, les vessies ressemblent de plus en plus à des lanternes.
Francette MENDOSA

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE JUIN 1993 NUMÉRO 42

Les faits divers, la politique, le monde environnant nous obligent très souvent à faire des constatations et des comparaisons avec notre condition de "Français de catégories différentes".
L'origine Pieds-noirs du preneur d'otages de l'école maternelle de Neuilly, le droit du sol et le droit du sang... beaucoup de points de détail qui continuent à faire comprendre que noUs ne sommes pas des "Français à part entière".
- A-t-on dit une seule fois, que le voyou, l'assassin ou le dea1er, ayant commis un acte malveillant, était d'origine provençale, bretonne ou alsacienne ? Non.
- Alors pourquoi nous coller l'origine Pieds-noirs comme une tare ? Ne sommes-nous pas nés dans le département français d'Algérie ? Ne sommes-nous pas des français tout court?
- Nous sommes Pieds-noirs, comme ils sont catalans, basques ou parisiens ; alors messieurs les journalistes et les politiques, comprenez une bonne fois pour toutes l'histoire de l'Algérie et des Français qui l'habitaient, comme vous semblez connaître celle des ethnies yougoslaves ou du fin fond de l'Afrique
- L'acte du preneur d'otage est un acte répréhensible, certes tout et le pire aurait pu arriver... Nous comprenons l'inquiétude et la douleur des parents, aussi nous ne l'excuserons pas.
- Dans toutes les écoles de France, la prise d'otages a été expliquée et discutée avec les enfants... les temps ont changés...
- A-t-on expliqué aux enfants de ces mêmes écoles que de 1954 à1962, des petits écoliers français, mais de l'autre côté de la Méditerranée, avaient vécu le même traumatisme parce que des bombes étaient posées par des "mains inconnues et assassines" dans des écoles avec l'intention de les tuer?
- Avez-vous pensé une seule fois aux séquelles traînées par ces jeunes français de l'époque?
- Le preneur d'otages faisait peut-être partie de ceux-là... A-t-on fouillé dans son passé pour lui trouver des circonstances atténuantes, comme cela est fait pour des grands assassins ?...
- C'est un point de détail...
- Notre Communauté, par nos enfants, est tournée vers l'avenir, mais il y a des mots et des lois qui nous obligent sans cesse à faire un retour dans le passé le droit du sang et le droit du sol, par exemple.
- La France n'a reconnu en ses enfants que nous étions là-bas que le droit du sang versé dans des conditions précises elle avait besoin d'hommes pour les différentes guerres, et pour combattre l'envahisseur, quoi de plus naturel que de faire appel à ces français d'Algérie et aux algériens de l'époque. Son drapeau valait bien quelques sacrifices (ils l'avaient choisi ce drapeau !)
- Puis les choses et la politique se sont modifiées notre sang versé n'avait aucune valeur. Le droit du sol encore moins. Les accords d'Evian les ont complètement occultés, pour nous, pour les Harkis.
- Et si, d'aventure, nous allons en Algérie, nous nous rendons compte que ce droit du sol ne l'est pas pour nous. Et pourtant nous y sommes nés, nos parents l'ont défriché et y sont enterrés C'est un sol étranger, alors que tant de choses nous y rattachent
- Par contre ce droit du sol de France, mais en salissant son drapeau, est réclamé à grand bruit et surtout pour en tirer profit, par ces gens qui nous ont chassés, aidés par la France hexagonale en réclamant leur indépendance... mais... avec une double nationalité...
- Deux poids, deux mesures.
- Un autre point de détail... Mais ne nous dit-on pas que tout évolue dans la vie ? Alors évoluons comme nous l'avons prouvé, comme nous savons le faire, mais n'oublions pas, ne nous taisons pas.
Francette Mendosa

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE MARS 1993 NUMÉRO 41

Les efforts déployés par l'ensemble du Conseil d'Administration National ou les Conseils locaux avec bien sûr l'aide de personnes anonymes, mais volontaires et bénévoles comme nous, font que l'amicale a un rayonnement plus que national. C'est ainsi que nous avons des adhérents en Australie, au Canada, en Nouvelle-Calédonie, aux U.S.A., au Gabon, au Brésil.., et plus près de nous en Pologne, en Suisse, en Angleterre, en Espagne, en Tchécoslovaquie, en Belgique... "Aux échos d'Alger" font du chemin !
Nous savons que vous êtes nombreux à savoir et comprendre que nous prenons beaucoup de notre temps et de notre argent pour maintenir ce lien avec vous tous. Vos courriers, vos attentions nous le prouvent. Malheureusement, quelques uns d'entre nous n'ont pas le même esprit et arrivent à "écœurer" les bonnes volontés - qui sont une denrée rare à notre époque - par les sous-entendus, les soupçons...
Que ceux qui se reconnaissent dans ces lignes fassent amende honorable: nous animons notre - votre - amicale mais c'est nous tous - vous tous - qui maintenons l'histoire de ces 132 ans d' Algérie dans la France, nos racines, notre identité ; c'est vous tous qui nous aidez à ne pas faire mourir notre histoire.
N'y-a-t-il pas assez de détracteurs "étrangers" qui essaient de "nous enterrer"?
Vos critiques non constructives découragent, mais ne nous font pas baisser les bras : nous continuerons à organiser des voyages, des repas-rencontres, des bals, des réveillons, des échanges divers pour que la majorité de nos adhérents éprouvent le plaisir de se retrouver, sans arrière pensée, encore longtemps.
Les critiques de cette minorité touche bon nombre d'associations quand elles ne sont pas Pieds-Noirs, cela ne nous effleure pas. Mais lorsqu'elles le sont, nous pensons qu'il faut avoir du courage et beaucoup de foi pour s'occuper des nôtres.
C'est ainsi que dans "notre" presse, des allusions ont été faites sur le même sujet: nous ne sommes pas les seuls à être visés".
De grâce ! Arrêtez... Sinon nous verrons, entre autres pour nous, Evelyne et Sauveur Costagliola, nos très dynamiques délégués des Pyrénées-Orientales, réintégrer le nombre important de nos adhérents pourtant ils se dévouent corps et âme pour cette section et leurs compatriotes, alors que les soucis de santé sont présents pour Sauveur...
Ces personnes qui "ne savent pas, doivent savoir" que l'Amicale c'est près de 12 heures de travail par jour, c'est l'organisation, c'est la gestion, c'est la tenue des permanences, ce sont les heures tardives prises sur la vie familiale, pour ceux encore en activité professionnelle, très souvent nos jeunes, nos enfants à qui nous voulons passer le flambeau.
Ces jeunes ont le plus de mal à comprendre la bassesse de ceux pour qui ils se dévouent. Comment voulez-vous que le flambeau soit repris? A ces détracteurs, nous leur disons : "Venez nous rejoindre, il y a encore beaucoup à faire ensemble ne perdez pas votre temps en ineptie Surtout pas après 31 ans
Francette MENDOSA

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