-Éditoriaux de l'année 1992

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éditorial mars 1992

AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE DÉCEMBRE 1992 NUMÉRO 40

- Pierre Sergent, l'ami de notre combat pour l'Algérie Française, l'Homme du respect de la parole donnée, le Grand Combattant pour la France, vient de nous quitter.
- La Communauté Pieds-Noirs, qui doucement perd ses valeurs, n'oubliera pas cet homme qui a subi le déshonneur dans sa carrière militaire pour avoir voulu conserver, dans la France, ces départements français qu'étaient l'Algérie.
- Pierre Sergent, l'Homme d'un seul engagement, à qui l'on reprochait son nationalisme, n'aura eu jusqu'au bout, qu'un mot: la France.
- Il aurait bien compris (!) "lui", quel patriotisme et quel nationalisme nous animaient ! Il s'est battu pour nous, pour ses idées, mais surtout pour la grandeur de la France.

-Malheureusement, que reste-t-il de cette grandeur ? Dégoût, désillusion,..
Que penseraient nos ancêtres ? Eux que la France aurait sollicités et qui avaient choisi cette France pour que l'Algérie en soit la continuité...
-Avec l'honneur qui les animaient, leur déception serait grande sueur et sang ont été leur lot quotidien pour donner à l'Algérie la vie, la fertilité qui étaient la sienne avant que mensonges, promesses et vente à bon marché ne viennent tout basculer, sauf ... leur patriotisme, qu'ils nous ont transmis.
-Malheureusement, où va ce patriotisme. Actuellement, tout "patriote français" qui se réfère à ce "qualificatif', au vrai sens du terme, est recherché. Comme un homme dangereux. Il est même obligé de prouver sa nationalité au travers de ses ancêtres...
-. . .Alors que celle-ci n'est pas, dans la France actuelle, synonyme de patriotisme... C'est tout dire!
-Nous sommes certainement les derniers fous à vouloir défendre ce que la France, la morale et le civisme nous ont enseigné - ce n'est pas désuet - le respect de la Mère patrie et les règles qui la régissent.
-Soyons fous ! Inculquons à nos enfants, entre autre valeurs, celles que nous défendons, non pas par sectarisme ou pour préserver notre clocher, mais pour la France et surtout celle qui était en Algérie.
-Car les dernières pages de son livres s'enfoncent inexorablement dans une histoire qui n'aura jamais été rétablie, et pour laquelle il est très important de continuer à se battre en criant haut et fort notre IDENTITE.
Francette MENDOSA

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE SEPTEMBRE 1992 NUMÉRO 39

Nous espérons que ces deux mois de vacances vous auront rendu la forme nécessaire, grâce au soleil réparateur (un peu chaud cette année) que nous affectionnons tant.
L'équipe bénévole du Conseil d'Administration a aussi pris un peu de repos tout en traitant vos demandes et en préparant la rentrée. Vous avez été nombreux à nous appeler durant l'été et cela nous a fait plaisir de savoir quel était votre attachement à l'Amicale, même en vacances.
1992 est l'année du trentenaire, dans tous les sens du terme, tellement les manifestations marquant notre déracinement ont été nombreuses. Nîmes, Castelnau-le-Lez, Versailles, Vincennes et j'en passe...
Si Nice a montré une magnifique union, pour les 25 ans, 1992 et les 30 ans auront précisé ce que nous savons tous la désunion de notre communauté est très grave.
Pourquoi ne pas avoir formé qu'un seul projet?
Qu'attendons-nous de NOTRE AVENIR?
La désintégration de ce qui a été notre force l'attachement à nos racines, à notre histoire?
Alors, , depuis, les organisateurs de rassemblements nationaux essaient de nous faire prendre en charge le surplus de matériel invendu, pour pallier aux problèmes financiers ; ceux de manifestations nationales accusent les uns et les autres du peu de participation, donc d'être responsables de leur faillite...
Quand serons-nous adultes?
Heureusement que votre fidélité nous aide à faire vivre la flamme qui anime le Conseil d'Administration depuis 25 ans, pour que vivent nos racines ; sans ce besoin que vous nous faites partager, nous ne serions pas motivés, tellement notre propre environnement est décevant.
Nous sommes tristes de cette constatation.
Depuis 1967 que les " Enfants de l'Algérois " existent, rassurez-vous ils ne vont pas baisser les bras et la lecture de ce numéro de "Aux Echos d'Alger" vous montrera l'ardeur, la volonté, le "patriotisme Pieds-Noirs" qui est en nous encore pour longtemps.
Francette MENDOSA

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE JUIN 1992 NUMÉRO 38

Partout dans notre Communauté il est question d'unité, d'union, qui lui permettrait d'être plus forte. Malheureusement les mots ne sont pas suivis de faits et certains d'entre vous, avez posé cette question: " pourquoi autant d'associations regroupant les expatriés que nous sommes ? " La question reste toujours posée. L'Amicale des Enfants de l'Algérois a vu le jour en 1967; elle regroupe tous les Anciens de l'ex-département d'Alger et leurs Amis. Sans prétention aucune, entre nous, elle est la plus importante et la seule à diffuser un journal qui parle de l'Algérois en général.
Depuis 25 ans, des centaines d'amicales ont vu le jour amicales d'anciens ayant habité un même immeuble, une même rue, un même quartier... A quoi cela rime-t-il?
Pourquoi ce sectarisme alors que les couples se formant là-bas ne l'ont pas été avec des gens essentiellement d'un même quartier ou d'une même rue.
Ne sommes-nous pas unis Hlussein-Dey avec El-A chour, Baba-Hassen avec l'Alma, Médéa avec Alger?
Beaucoup de Conseils d'administration s'étonnent de voir leur rassemblement diminué et pour cause, nous vieillissons c 'est sûr, mais aussi et surtout nos finances ne peuvent faire face à autant de sollicitations, car très souvent les deux conjoints étant de deux villes différentes adhèrent à deux associations, voir à trois s'ils ont déménagé!
C'est vrai, qu'il y a le plaisir de retrouver des visages connus rappelant l'enfance, l'adolescence, mais depuis 30 ans ont passé et l'éparpillement dans l'hexagone ne permet plus la relation sinon qu'une fois par an. Peut-être est-ce suffisant pour vous ? Pour moi non, car j'ai d'autres amitiés qui se sont créées grâce à l'Amicale des amitiés Pieds-Noirs et Métropolitaines ; des personnes que l'on peut voir souvent et qui partagent votre vie actuelle.
L'enfance et l'adolescence sont le ciment de la vie, c 'est vrai aussi, mais il faut savoir bâtir cette vie sur ces fondations là, en édifiant avec l'environnement.
Mon voisin d'Orléansville ou de Tizi-Ouzou ne comprendrait pas pourquoi je ne le salue pas puisque nous venons d'un même pays... Alors que peut-on faire ? Diviser encore ?
La question reste toujours posée…
Longue vie à notre Amicale.
Francette MENDOSA

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE MARS 1992 NUMÉRO 37

1992 sera le théâtre de manifestations qui marqueront le trentenaire de notre exil.
Chacun dans son association ou sa région veut fixer l'événement.
Il y a maintenant plus de 18 mois que les Enfants de l'Algérois "national" s'activent à mettre sur pied les "3 jours de Nîmes" en collaboration avec l'ensemble des associations du Gard et d'autres départements, en communion parfaite pour la circonstance.
Le cadre prestigieux des arènes, le Jardin de la fontaine et autres lieux historiques romains, seront un écrin pour vous accueillir les 26, 27 et 28 juin prochains.
Qui pouvait penser que 30 ans après, nos associations auraient autant de vitalité! Certainement pas les pessimistes ou ceux qui ne nous aiment pas, comme dirait M. de la Palisse!
Heureusement que nous ne les avons pas écoutés, sans cela nous serions des déracinés sans aucune attache sur le sol de France. Quel repère aurions-nous dans ce pays ingrat, sinon celui très souvent de nos associations ! Vous êtes
là, fidèles à nous le confirmer depuis 25 ans pour les Enfants de l'Algérois.
Mais pourquoi se trouvent-ils sur notre chemin. des grincheux, des intéressés ou autres ignares qui essaient de déstabiliser notre monde Pieds-Noirs?
La société dans laquelle nous évoluons n'est déjà pas facile, alors essayons de ne pas trop frapper sur la minorité que nous sommes. Nous avons, comme tout être humain une sensibilité et un honneur qui ne se proclament pas des droits de l'Homme.
Les politiques nous attribuent tous leurs maux après s'être penchés sur notre sort à un moment précis. Des mots d'ordre sont donnés pour nous inciter à faire le poids dans une balance électorale ; comme si nous étions des gamins...
Les charitables se font un devoir de proposer entre autres, la candidature de l'ancien abbé Scotto, devenu évêque de Constantine, au prix Nobel de la Paix. Quelle honte pour nous et quelle distinction pour cet évêque représentant la trahison dans la foi chrétienne d'une Algérie devenue Musulmane. Quel sacerdoce que d'inciter à la prière des paroissiens absents!
Les ignares eux, préfèrent jouer leur jeux.
Combien de fois avons-nous entendu dire: "Oui, mais vous, vous êtes différents". Les autres, c'est quoi ? C'est qui?
Aussi, montrons-leur que nous pensons, travaillons, réfléchissons et surtout que nous nous souvenons (car la honte et l'abandon ne peuvent s'oublier).
C'est en tout cas ce que nous voulons montrer pour ces " 30 ans " sans haine!

Francette MEN DOSA

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE JANVIER 1992 NUMÉRO 36

Le résultat du premier tour des élections en Algérie fait entrevoir à "nos compatriotes métropolitains" le danger contre lequel nous nous sommes efforcés de les mettre en garde.
Un certain grand homme (pour nous simplement par sa taille) avait préféré l'abandon de l'Algérie à l'installation d'un burnous sur les bancs de l'Assemblée!
Certains comiques ont grimé les efforts de tout un peuple désespéré par cet abandon en disant: "Vous avez voulu l'Algérie française, eh bien vous aurez la France algérienne !" en compensation, pour nous consoler.., et les Algériens de rétorquer "et cette fois, il n'y aura pas Charles Martel pour nous arrêter à Poitiers "
C'était il y a trente ans... Etait-ce une prédiction ? Ou simplement l'histoire ? Ou simplement les accords d'Evian ?
L'avenir n'a pas été long à nous préciser la "chose". Une fois de plus, ce sont les autres qui ont confirmé la page d'histoire de France : dans peu de temps, ces gens qui ne voulaient pas de la France, vont siéger à l'Assemblée et remettre nos lois en question ; cet avenir sera moins long, puisqu'ils participent déjà dans de nombreuses assemblées et avec la montée de l'intégrisme là-bas, mais aussi ici, les 400 candidats présentés par "France plus" aux prochaines élections de mars 1992, et les lois faites pour eux.., tout laisse présager que le burnous sera porté en haut lieu!
N'a-t-on pas entendu ces jours-ci, un homme du gouvernement annoncer que la France devra accepter les Algériens refusant le pouvoir islamiste ? Le ministre de l'intégration n'aura pas de gros problèmes à '"intégrer'~ puisque le gouvernement le veut. Alors que nous Français, avons été rejetés et sommes encore mal acceptés...
Peut-être allons-nous être accusé de ce grave problème actuel ? Le "Figaro" du 30 décembre 1991 écrivait dans un article relatant les relations franco-algériennes et ayant pour titre " Trente ans de coopération conflictuelle et chaotique : la géographie, l'histoire, la culture se conjuguent néanmoins pour maintenir les liens forts entre Paris et Alger...": mais les événements et les passions allaient bientôt jeter à terre l'échafaudage mis en place à Evian. Affolés, un million d'Européens quittent en catastrophe, au début de l'été 1962, l'Algérie, qu'ils privent ainsi d'une part essentielle de ses forces vives. Cette même année, 22000 domaines abandonnés par eux sont transformés en coopératives ou en domaines autogérés, prélude à la socialisation à outrance dans laquelle l'Algérie va désormais s'engager.
Il faut lire aussi dans ce même article :"dès 1961, dans une note destinée à Georges Pompidou et à Bruno de Leusse, qu'il avait chargés de négocier avec le FLN algérien, le général de Gaulle avait déjà souligné : le terme d'indépendance nous est indifférent, il ne signifie pas grand chose, excepté pour la propagande. Aucun état n'est indépendant, car il est toujours en réalité, plus ou moins lié à d'autres. La question est de savoir avec qui il est lié ".
Maintenant nous savons... Mais puisque nous privions l'Algérie de nos forces vives, que prévoyaient les accords d'Evian, pour nous, Pieds-Noirs et Harkis : les assassinats, le joug du FLN, la valise ou le cercueil ? Que prévoyaient les accords d'Evian pour nos "disparus en Algérie " nos cimetières... Ces forces vives ont été des forces oubliées.
Il est vrai qu'un million de Français nés de l'autre côté de la Méditerranée ne fait pas le poids avec les bénéficiaires de toutes les aides sociales, aussi les "disparus en Algérie mais y a-t-il eu des disparus ? Les gouvernements qui se sont succédés n'ont jamais voulu ouvrir ce dossier.
Et les cimetières ? Roland Dumas a écrit: " plutôt que de pleurer sur l'état actuel de leurs cimetières, les Pieds-Noirs auraient dû s'en préoccuper plus tôt en se rendant sur place ! " Ici, l'on demande des mosquées, des "carrés musulmans" dans les cimetières, etc, etc... Tout se bouscule dans nos têtes.
La seule chose à retenir est: " le mot INDEPENDANCE ne signifie pas grand chose" … sinon qu'un million de Français a été déraciné, alors qu'il n'aurait pas dû l'être, s'ils étaient restés chez eux ( les imbéciles !) En fait nous aurions dû rester là-bas pour éviter l'actuel chaos de la France. Depuis plus de trente ans, nous nous battons en espérant des jours meilleurs et surtout une réhabilitation morale totale.
En ce début d'année 1992, nous ne sommes pas encore en mesure de vous présenter cela, malheureusement, mais comme le veut la tradition, je suis heureuse de vous souhaiter des choses agréables pour cette année qui vient de commencer, pour vous tous fidèles "Enfants de l'Algérois et Amis" et toutes vos familles qui nous encouragez à poursuivre. Notre courage à tous, permettra à l'histoire de prendre le pas sur la prédiction et les accords d'Evian.
Bonne et heureuse année.
Francette MENDOSA