Qui de nous — nous, qui avons dépassé la trentaine, — n'évoque non sans un peu de tristesse, une tristesse mêlée d'amertume, les premières heures passées à l'école, dans des classes maussades, sur des bancs inamicaux, dans une atmosphère décevante pour de petits êtres quittant pour la première fois les jupes maternelles et prenant contact avec la discipline !

On ne faisait rien, alors, pour apprivoiser l'enfant, et l'on s'ingéniait à lui présenter a la classe » sous l'aspect, peu séduisant, d'une prison.

Les années ont passé, les méthodes ont changé.

J'ai visité, l'autre jour, une école maternelle — une de ces écoles maternelles qui sont l'oeuvre exclusive de la municipalité — et j'ai été stupéfait. Salles claires, peintures gaies, petites tables et chaises individuelles à la taille des écoliers, tout y est sympathique, et j'ai eu nettement l'impression que les gosses ne devaient pas venir là en rechignant.

Mais les tout petits ne sont pas seulsà profiter de la sollicitude municipale.

Les « grands » ont vu aussi les locaux où ils travaillent, non sans peine parfois, l'arithmétique et la grammaire considérablement transformés et augmentés.

La construction de groupes scolaires complets, construction qui incombe à la colonie, étant d'une réalisation assez lente, la ville s'est vue contrainte, pour caser les enfantf qui fréquentent de plus en plus nombreux les écoles, d'ouvrir de nouvelles classes.

C'est ainsi que, de 1929 à 1935, 154 classes ont été créées dans les groupes existants ou dans les locaux loués par la ville.

Le budget de l'instruction publique de la ville d'Alger est passé de 3 millions et demi en 1929 à 5 millions et demi en 1935.
Cette augmentation à elle seule est plus éloquente que n'importe quelle description et prouve que, là encore, la municipalité a fait oeuvre utile.

Mais pour parfaire cette oeuvre, la municipalité a organisé dans ses écoles plus de 34 salles de visite pour l'inspection médicale ; 10 salles de douches ; 58 salles de cinéma et 11 bilbliothèques.

Et c'est ainsi que, dans les 110 écoles communales ou maternelles de la ville d'Alger, organisées de la façon la plus rationnelle et entretenues avec un soin digne d'éloges, plusieurs milliers d'enfants, sans distinction de race ni de religion, reçoivent cette bonne et solide instruction primaire que leur dispensent des maîtres dévoués et vigilants.