L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE COMMERCE D'ALGER (L'E.S.C.A.)

Algeria et l'Afrique du nord illustrée, revue mensuelle, août-septembre 1938. Édition de l'Office Algérien d'Action Économique et Touristique (OFALAC), 26 bd Carnot Alger
sur site le 6-11-2005

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L'école supérieure de commerce d'Alger
L'école supérieure de commerce d'Alger

---------Un décret du 19 mai 1937 a réorganisé, sinon l'enseignement commercial, du moins la structure des écoles supérieures de commerce reconnues par l'Etat.
---------Il a, plus exactement, uniformisé les conditions d'admission, dams la vue de diminuer autant que possible les différences de qualité des diplômés.
---------L'accès de droit n'existe plus que pour les élèves titulaires des deux parties du baccalauréat, ou des trois parties du brevet supérieur.
---------Les autres candidats doivent subir un concours, dont les épreuves sont désormais identiques pour toute la France (et Alger). Le nombre de places est, pour chaque école, limité aux besoins présumés de la région, et revisable chaque année. Cette disposition est très sage. Elle sera sans doute imitée un jour dans les Facultés.
---------Mais le concours même n'est ouvert qu'aux jeunes gens et jeunes filles titulaires d'une partie du baccalauréat, ou des deux parties du brevet supérieur, ou ayant suivi les cours d'une année préparatoire spéciale annexée à l'école supérieure de commerce.
---------Par le canal de la Préparatoire, les élèves des Lycées et collèges sortant cle seconde, et ceux qui ont achevé leurs études primaires supérieures ou pratiques peuvent accéder à l'enseignement commercial supérieur.
---------Le programme des éludes comprend un grand nombre de matières : techniques (comptabilité, mathématiques appliquées, technologie, transports...) ; juridiques (droit civil, droit commercial, législation ouvrière... etc) ; sociales (économie politique, géographie économique) ; et deux langues vivantes.
---------Chaque école a la faculté de doser ces différents cours et d'en créer d'antres, si le caractère économique de la région impose cette addition.
---------L'Ecole supérieure de commerce d'Alger, sans négliger les matières techniques, réserve une place important au droit et à l'économie politique, et a organisé des cours d'histoire, de géographie et de législation coloniales (spécialement nord-africain). C'est ce qui lui confère son originalité.
-------L'Ecole emprunte des professeurs à l'enseignement supérieur, à l'enseignement secondaire et à l'enseignement technique. C'est une formule très heureuse et très souple de collaboration intellectuelle, dont les bénéficiaires directs sont les étudiants.
----------L'Ecole supérieure d'Alger recevant des élèves de toute l'Afrique du Nord, la Chambre de commerce d'Alger, sa tutrice, a créé une Maison des Etudiants qui accueille, dans des conditions exceptionnelles de confort et d'nygiène, les jeunes gens dont les familles sont éloignées d'Alger. Dans sa chambre bien conditionnée, l'étudiant a l'impression d'être chez lui : la discipline, bien que vigilante, n'est point tracassière.
---------De nombreuses bourses, attribuées par le Gouvernement Général, les départements, les chambres de commerce, apportent aux familles modestes de sensibles allégements.
---------Les résultats obtenus par l'Ecole sont très encourageants. Au cours de la dernière année scolaire, les offres d'emploi faites aux diplômés ont dépassé de huit unités les disponibilités. L'attention des familles, souvent soin ieuses de l'avenir des enfants, doit être attirée sur ce point particulièrement intéressant.
---------La multiplicité des fonctions administratives et commerciales accessibles aux anciens élèves constitue en elle-même la plus sûre des garanties du placement. Banques publiques et privées, assurances, courtage, commission, représentation, sociétés, grandes exploitations industrielles et agricoles, transports... t, .rtes ces branches recherchent des collaborateurs de qualité. Celles dont l'activité s'exerc, en Algérie accordent une confiance de jour en jour plus large à l'Ecole supérieure de commerce d'Ager, heureuse de servir ainsi les intérêts généraux de l'économie nord-africaine.