Draria

CRÉATION DE DRARIA


Après la signature du traité de la Tafna, avec Abd-el-Kader, les arabes de la Mitidja eurent l'air de vouloir vivre en paix sous la domination française.

Mais l'armée française ayant franchi, le 29 octobre 1839, le défilé des Portes de Fer, l'Emir considéra cette promenade militaire comme un outrage fait à son autorité et appela tous les musulmans aux armes pour la guerre sainte contre la France, jetant ses réguliers dans la plaine de la Mitidja, enlevant nos petits postes; attaquant nos camps, massacrant nos colons, et incendiant les fermes, aidé en cela par les tribus révoltées de la banlieue d'Alger.

C'est ainsi que, le 10 novembre 1839, trois petites tribus qui occupaient un territoire à 16 kilomètres au sud d'Alger, sur l'oued Kerma, prirent parti contre nous et vinrent attaquer Coléa.

Le maréchal Valée prenait aussitôt l'offensive et déblayait la Mitidja, rejetant dans le Chélif les tribus révoltées.

Sur l'emplacement occupé par les trois tribus dont nous venons de parler, pour stratégiquement boucher la trouée existante entre Dély-Brahim et Birkadem, Bugeaud, qui avait succédé à Valée, décida, le 10 janvier 1842, la création d'un village fortifié qui fut le premier créé de toutes pièces par l'administration civile, sur le patron d'un système de colonisation., fixé par le ministre de l'intérieur, le 18 avril 1841, déterminant que, désormais,tout Français qui voudrait aller coloniser en Algérie recevrait un secours de route jusqu'au port d'embarquement, le voyage
gratuit pour lui et les siens jusqu'à Marseille, une concession gratuite d'au moins 10 hectares, des matériaux à bâtir pour une valeur de six cents. francs, des bestiaux provenant des razzias, des semences pour la première année dé culture, de la main-d'oeuvre militaire gratuite pour le défoncement d'un ou deux hectares, des plants d'arbres venus de France et de Gênes.
(suite à lire dans l'article)

extrait de l'Écho d'Alger du 10-1-1913 - transmis par Francis Rambert
mise en ligne : janvier 2015

DRARIA
Afrique illustrée du 11-2-1928 - transmis par Francis Rambert

Les premiers émigrants français et étrangers qui vinrent s'établir en Algérie dès les premières années qui suivirent la conquête, y furent attirés par le mirage de la terre nouvelle, par les promesses alléchantes de l'Administration... Nombreux furent ceux qui, trop confiants dans les possibilités de l'une et dans le bon vouloir de l'autre, trouvèrent la mort sur le sol qu'ils avaient rêvé d'asservir. Ces pionniers, avec le recul du temps, font l'effet de conquistadors très purs, luttant seuls contre des armées. Maladies, traîtrise des indigènes, dérobades de l'Administration remplirent abondamment de fiel la coupe qu'ils portaient à leurs lèvres. Nombreux furent ceux qui après des années de lutte, au cours desquelles ils avaient réussi à triompher de la maladie, de la terre et de tout, un beau soir au détour d'un sentier, trouvèrent une mort hideuse sous le poignard d'un arabe.

Ainsi tous les villages algériens furent construits dans le sang.

Le coquet village de Draria, situé à 15 kilomètres, d'Alger, l'ut formé à la suite d'un incendie qui détruisit les lieux dits Drariah, Beni-Arbia, Ouled-Srirah. Les tribus arabes qui occupaient ces villages mirent le feu aux gourbis, et assassinèrent les colons de la région avant de passer à l'ennemi. Ceci se passait en novembre et décembre 1889.


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creation de draria,1842

draria

Les Villages Algériens
Draria

Les premiers émigrants français et étrangers qui vinrent s'établir en Algérie dès les premières années qui suivirent la conquête, y furent attirés par le mirage de la terre nouvelle, par les promesses alléchantes de l'Administration... Nombreux furent ceux qui, trop confiants dans les possibilités de l'une et dans le bon vouloir de l'autre, trouvèrent la mort sur le sol qu'ils avaient rêvé d'asservir. Ces pionniers, avec le recul du temps, font l'effet de conquistadors très purs, luttant seuls contre des armées. Maladies, traîtrise des indigènes, dérobades de l'Administration remplirent abondamment de fiel la coupe qu'ils portaient à leurs lèvres. Nombreux furent ceux qui après des années de lutte, au cours desquelles ils avaient réussi à triompher de la maladie, de la terre et de tout, un beau soir au détour d'un sentier, trouvèrent une mort hideuse sous le poignard d'un arabe.

Ainsi tous les villages algériens furent construits dans le sang.

Le coquet village de Draria, situé à 15 kilomètres, d'Alger, l'ut formé à la suite d'un incendie qui détruisit les lieux dits Drariah, Beni-Arbia, Ouled-Srirah. Les tribus arabes qui occupaient ces villages mirent le feu aux gourbis, et assassinèrent les colons de la région avant de passer à l'ennemi. Ceci se passait en novembre et décembre 1889.

Par arrêté du 10 janvier 1842, M. le Lieutenant général, gouverneur général de l'Algérie, décida que 51 familles d'émigrants installeraient leurs baraquements à la place des gourbis incendiés. Le village ainsi constitué prit le nom de Draria. Depuis, à part quelques petits querelles, le calme n'a jamais cessé de régner dans cette région, que les colons dès leur installation s'attachèrent à rendre prospère.

Draria,. érigé en commune de plein exercice par arrêté préfectoral du 8 décembre 1870, a donc l'histoire de tous les vaillants villages algériens.
Placé sur le chemin d'intérêt commun de Guyotville à Bouïnan, le village gagnerait à ce que des voies de communication fussent plus nombreuses, néanmoins sa situation a proximité d'Alger peut être considérée comme un gage de développement certain.

Un service d'autobus assure la liaison entre Alger et Draria quatre fois par jour. Les Postes et Télégraphes ont un service quotidien assuré par des autos pour le départ et l'arrivée du courrier, et par deux facteurs ruraux pour la distribution dans la région.

Draria, qui fait partie de la 2ème circonscription de la Mahakma d'Alger, compte une population de 613 européens et 1.402 indigènes ; sa superficie est de 1.230 hectares. Située à 196 mètres d'altitude, dans un site merveilleux, ce village est appelé de par les curiosités qu il possède, entre autres le château Bérault que nous reproduisons dans une de nos photographies, et le château Tixeraïn, à un avenir touristique vers lequel tendent tous les efforts de la municipalité et en particulier de son chef, M. Gaichet, maire de la commune.

Le commerce, l'industrie et surtout l'agriculture connaissent dans le village de Draria le plein essor.

La viticulture depuis de nombreuses années est en progrès, et l'on peut dire que le vignoble est de qualité. Les vins qu'il produit sont très fins en couleur et en degré et ont le bouquet qui caractérise les bons crus.

Parmi les nombreux colons viticulteurs qui aident à l'épanouissement des trésors de la colonie, il nous est agréable de citer :
M. le Docteur Babilée, propriétaire du château Béraud ;
M. Daboussy. régisseur ;
Mme veuve Guitton-Servat ;
M. Laquière (Raymond), propriétaire du château de Tixeraïn ;
MM. Ménard frères ;
MM. Gaichet et Palomba, Muller (Charles), Bernard (Gaston), Meyer (Jean-Baptiste), Mas (François) (Kaddous), Amer (Raphaël), Mallens (Edgar), Morineau (Jules), Dauphin (Joseph), Raynal (Adrien), Robin (Émile), Sintès (Michel).

En outre de nombreux petits propriétaires possédant de 6 à 10 hectares de terre ; les hôtels confortables et les cafés-restaurants accueillants font de ce petit centre un lieu où le touriste peut passer sans crainte d'être dépouillé, et où le citadin peut aller se reposer à l'air pur de la vie fiévreuse des villes.