Alger, Algérie : documents algériens
Série économique
La culture et le commerce de la pomme de terre en Algérie
mise sur site le 4-9-2011
* Document n° 31 de la série : Économique - Paru le 8 septembre 1947 - Rubrique AGRICULTURE

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La culture et le commerce de la pomme de terre en Algérie

A côté des grandes productions viticoles ou céréalifères, la production de la pomme de terre n'occupe encore en Algérie qu'une place secondaire. Mais il semble que cette culture doive prendre un développement plus intense dont il faut rechercher les causes dans les conditions économiques nées de la guerre. Privées de blé, base essentielle de leur alimentation, les populations musulmanes consomment maintenant une part importante Je la production algérienne de pommes de terre, et c'est un facteur nouveau dont il faudra tenir compte à l'avenir.

En cette période critique où, d'une part, la consommation augmentait et où les importations dè plants étrangers et métropolitains subissaient un arrêt presque total, la culture de plants algériens a pris un essor considérable et la solution heureuse de cette question vitale permet actuellement à l'Algérie d'envisager la culture de la pomme de terre sous un angle nouveau.

LA PRODUCTION DE LA POMME DE TERRE EN ALGERIE.

Historique.

Dans le compte rendu d'un voyage effectué en 1833 dans la région d'Alger, le géographe Royet écrivait : " Les pommes de terre sont cultivées dans la régence d'Alger, mais elles n'y viennent pas bien, celles que j'ai vues n'étaient pas plus grosses qu'un oeuf de pigeon... ".

Ainsi la culture de la pomme de terre était vraisemblablement pratiquée en Algérie avant 1830, mais elle ne s'est vraiment développée que dans le dernier quart du 19e siècle, et en 1901 les surfaces plantées en pommes de terre atteignaient déjà 12.641 hectares dont, 7.357 de culture européenne et 5.284 hectares de culture musulmane. La production atteignait cétte même année : 455.265 quintaux dont : 328.329 quintaux de production européenne et 126.936 quintaux pour les Musulmans.

Les rendements à l'hectare étaient faibles, de l'ordre de 452 quintaux en culture européenne, et 249 quintaux en culture musulmane.
Depuis cette époque, la physionomie générale de la production de la pomme de terre en Algérie semble pouvoir être schématisée par le graphique ci-joint (voir carte annexée).

Si, d'une façon générale, il n'est jamais possible de considérer les statistiques agricoles, comme des valeurs absolues, mais surtout comme des ordres de grandeur devant permettre la comparaison dans le temps des renseignements recuillis, les statistiques ci-jointes dont les principes d'établissement ont été modifiés trois fois au cours de la période 1925-1939 doivent être accueillies avec réserve et interprétées avec prudence.

Il semble cependant possible d'en dégager les conclusions suivantes : - augmentation régulière et continuelle de la production globale ;
------ augmentation générale du rendement moyen à l'hectare, aussi bien en culture indigène qu'en culture européenne ;
------ augmentation générale du rendement-hectare marquée à compter de 1925, accentuée à partir de 1935.

Cette augmentation continue et régulière de la production, ralentie entre 1940 et 1945, mais qui reprend actuellement son rythme normal est due surtout à l'augmentation du rendement moyen à l'hectare, laquelle résulte en partie de l'amélioration de la technique culturale, notamment sur le littoral algérois, mais encore plus du choix de variétés bien adaptées aux climats algériens et de l'emploi de semences de qualité.

Répartition des cultures et de la production.

Du fait de la diversité des milieux culturaux qui résulte notamment des différences d'altitude entre les plaines côtières et les régions intérieures et de l'influence du climat méditerranéen qui va s'atténuant régulièrement du Nord vers le Sud, les ensemencements de pommés de terre se succèdent sans interruption au cours de la campagne agricole de la région côtière vers l'intérieur.

C'est ainsi que les plantations d'automne et d'hiver (septembre-mars) des zones littorales précèdent les plantations de printemps (avril-mai) des zones d'altitude intermédiaires qui sont elles-mêmes suivies des ensemencements d'été (juillet-août) effectués sur les Hauts-Plateaux.

Au cycle ininterrompu des plantations succède un cycle parallèle des arrachages qui, eux aussi, s'échelonnent toute l'année :
----- de novembre à juin sur le littoral,
----- de juillet à août sur les zones d'altitude intermédiaire,
----- d'octobre à novembre sur les Hauts-Plateaux et dans les zones d'altitude intermédiaire

La culture de la pomme de terre en Algérie présente donc cette caractéristique très particulière de pouvoir fournir des produits frais douze mois par an.

Ce fait souligne toute l'importance qu'il con- vieil,: d'attribuer à cette production qui peut à toute épocue de l'année et quelle que soit la saison, fournir des produits d'exportation et pourvoir aux besoins des populations locales en matières amylacées.

Bien que le cycle des plantations de pommes e tc rre en Algérie soit ininterrompu dans le temps et dans l'espace, on peut cependant le scinder en deux périodes principales, distinctes, réglées par les conditions climatiques locales qui déterminent en Algérie deux grandes zones de production : la zone côti:Te et la zone intérieure, chacune de ces zones ayant, en matière de production de pommes de terre, ses caractéristiques particulières, ses techniques culturales propres et ses débouchés commerciaux différents. En résumé, on peut considérer que la production de la pomme de terre en Algérie correspond à deux récoltes distinctes de tonnage approximativement équivalent (récoltes littorales et intérieures). Le département d'Alger fournit à lui seul les deux tiers de la production dite " primeur " et les deux cinquièmes de la production d'été.

Enfin, la culture de la pomme de terre est surtout une culture européenne, à laouelle l'agriculteur musulman ne participe que pour 1/5 ,zu tonnage brut de la production.

Production de la pomme de terre sur le littoral algérien.

La production littorale de pommes de terre est une production maraîchère de primeur. Cette culture est presque toujours, en Algérie comme en France, une culture familiale. Très lares sont les grands domaines qui se livrent à la production de primeurs. En général, la culture primeuriste est répartie en de nombreux petits domaines exploités le plus souvent directement par leurs propriétaires, parfois par des métayers.

Cette culture maraîchère qui est toujours une culture coûteuse (les façons culturales défoncements, plantations, binages, buttages s'effectuant le plus souvent à la main avec une main-d'oeuvre toujours chère) est également une culture aléatoire, l'agriculteur étant victime des variations considérables de rendement et des possibilités d'écoulement de la récolte.

Le choix des variétés possibles sur le littoral est étroitement conditionné par la destination de la production. Cette destination étant l'exportation métr )politaine et parfois britannique, c'est le désir et le goût des consommateurs oui règlent le choix des variétés.

En tenant compte de ces considérations et des exigences particulières du climat, le cho x des variétés cultivables sur le littoral est restreint, ce sont :
- La Hollande de Roscoff ou Mayette, de rendem nt moyen, -- La Duchesse (ou Hollande jaune, Reine de Bretagne, Rouanez-Breiz),
- La Fluke (ou Kidnez de Saint-Malo),
- La Sharpe's Express,
- La Juli Micrer ou Belle de Juillet
-- La Bintje (ou Dikke Mnizen),
- L'Idéal,
- L'Eersterlingen,
- L'Ackersegen.

Avec le temps, les variétés suscitées ont été peu à peu presque totalement lélaissées pour faire place aux trois variétés ci-après qui constituaient avant-guerre la majorité des plantations :
- La Royale Kidney,
- L'Up to date,
- L'Etoile du Léon.

La campagne de plantations de pommes de terre primeurs pouvait avant-guerre, sur le littoral alge-ois, se scinder en trois périodes d'inégale importance :
Les plantations de fin d'été faites à l'irrigat(Gn et débutant en août, et dont les produits s'écoulaient à des prix intéressants,
- Les plantations du début de l'automne, de rendement faible, mais dont les produits étaient exportés en France,
- Enfin, les plantations de fin d'automne et d'hiver, de beaucoup les plus importantes et fournis,zant les marchés métropolitains et étrangers dès la mi-avril.

Production dans les zones intérieures.

La culture de la pomme de terre dans les zones d'altitude intermédiaire ou sur les Hauts-Plateaux (exception faite des cultures maraîchères suburbaines) entre dans le cadre de la grande culture. Les travaux du sol y sont toujours effectués par des moyens plus rapides et par suite moins coùteux que sur le littoral, parfois même au tracteur.

Les plantations se font souvent à la charrue ainsi que le tracé des canaux d'irrigation. La main- d' m'ivre y est normalement plus abondante et meilleur marché, si bien qu'à techniques culturales égales, l'agriculteur des zones intérieures doit produire dais de meilleures conditions et à plus bas prix que le marché du littoral.

Le nombre des variétés cultivées avant-guerre dans les zones intérieures était extrêmement réduit, on peut presque dire réduit à l'unité, car la Saucisse rouge (ou Reine des Celtes) constituait la quasi totalité des ensemencements.

Au point de vue phytosanitaire, le choix de cette variété pour les Hauts-Plateaux n'était pas heureux, car, à cer altitudes, les maladies de dégénérescence s'accusent davantage et les semences saines susceptibles de donner des rendements rémunérateurs ne peuvent s'obtenir que par une pratique rigoureuse de l'épuration des plantations.

Les surfaces couvertes et la production des zonas intérieures sont sensiblement équivalentes aux surfaces et à la production de zones littorales.

LE COMMERCE ALGERIEN DE LA POMME DE TERRE.

S'il n'occupait pas, avant 1939, une place de premier plan, le commerce algérien de la pomme de terre se plaçait cependant en tête des trafics secondaires.

Commerce intérieur et production.

Le commerce intérieur de 'Algérie peut se calculer en fonction des importations, des exportations et dd la récolte algérienne moyenne qui était avant-guerre de l'ordre de 1.250.000 quintaux.

Les besoins de l'Algérie étaient en moyenne :
---- 300.000 quintaux de semences,
et
---- 150.000 quintaux de consommation, ce qui représentait environ une dizaine de kilogs par an et par tête d'habitant.

Si l'on compare ce chiffre de consommation in di iiduelle à ceux de la France métropolitaine qui ate gnait en 1937 329 kilogs, il faut en conclure que l'Algérie est un pays qui, jusqu'à ces nernières années, ne consommait pratiquement pas de pommes de terre - notamment en milieu musulman encore inadapté à ce tubercule.

Les difficultés de ravitaillement -nées de la guerre ont eu pour conséquence une augmentation consiel. able de la consommation en milieu musulman, facteur nouveau qui devra influencer l'orientation future de la production algérienne.

Commerce d'importation.

Les importations de pommes de terre de France débutaient en septembre et allaient en 'intensifiant jusqu'en février pour décroître ensuite régulièrement jusqu'en juin. Le rythme saisonnier des impor
tations était complémentaire de celui des exportations algériennes qui marque un minimum en hiver. Ce furent, durant les années qui précsdèient la guerre, surtout des tubercules de semences qui constituèrent la masse de ces exportations. Les importations de l'étranger (Danemark, Angleterre, Irlande, Pays Bas, etc...), diminuèrent lorsque la France qui a:ait organisé la production des semences sélectionnées par arrêté du 13 avril 1934 fut en mesure de fournir à l'Algérie des semences de qualité égale ou supérieure à celles précédemment fournies par ces pays (voir carte).

Commerce d'exportation.

C'est un commerce de primeurs orienté vers l'exportation sur les marchés métropolitains et parfois sur le marché anglais, soumis à tous les aléas qui caractérisent ce genre de commerce et qui résultent de l'inégalité de la production, à la variation annuelle et saisonnière des cours, de la concurrence des pays méditerranéens (Maroc, Tunisie, Espagne) et des exigences croissantes des consommateurs.
Les conditions de ce commerce, ont été singulièrement améliorées par le contrôle vigilant des produits exportés et leur standardisation.

LES SEMENCES.

En matière de culture de pommes de terre, le facteur " qualité du plant " est prépondérant : il domine la production. Aussi la recherche du plant de qualité a-t-elle toujours été l'une des préoccupations constantes du bon producteur de pommes de terre.

L'approvisionnement avant 1939.

En 1939, les besoins de l'Algérie en semences étaient estimés à 300.000 quintaux environ. Dans la majorité des exploitations, les semences nécessaires aux plantations de printemps et d'été (soit environ 140.000 quintaux) étaient le plus souvent produites sur place dans des conditions souvent assez défectueuses. Rares étaient les planteurs qui effectuaient à cette époque des achats de semences en France ou à l'étranger.
Au contraire, les semences nécessaires aux plantations d'automne et d'hiver, soit 160.000 quintaux, provenaient pour une faible part (10.000 quintaux environ) des grenadines littorales conservées pen dant l'été par certains planteurs, tandis que le solde (soit 150.000 quintaux environ) était importé de France ou de l'étranger.

Entre 1934 et 1938
, une moyenne de 65.000 quintaux a été importée de l'étranger (Irlande, Angleterre, Hollande, Danemark), tandis que 85.000 quintaux environ venaient de France où le contrôle officiel de la production des plants sélectionnés orcranisé par l'arrêté du 13 avril 1934 ne permettait cependant de garantir, au point de vue phytosanitaire, que la moitié des plants importés.

On peut estimer que dans les années qui ont précédé la guerre, les 150.000 quintaux de semences d'importation utilisées par le planteur du littoral se décomposaient de la manière suivante :
- Un tiers de semences étrangères, généralement de bonne qualité ;
- Un tiers de semences françaises contrôlées et donnant toute satisfaction au planteur ;
- Un tiers de pommes de terre de consommation d'origine métropolitaine triées et calibrées, puis vendues sous le nom de semences. Ces plants ne donnent aucune garantie au point de vue génétique et phytosanitaire.

Le facteur " qualité du plant " dominant toute la production, il ne faut pas s'étonner si avec un aussi médiocre approvisionnement qualitatif en semences (100.000 quintaux seulement étant de bonne qualité), la culture de la pomme de terre ne pouvait donner en Algérie tous les résultats que l'on aurait pu espérer.

Dès 1937, l'application à l'Algérie de la réglementation métropolitaine interdisant l'importation des semences étrangères (sauf dans des conditions très limitées) eut pour résultat de ramener le chiffre de ces importations :
           de 99.448 quintaux en 1936 à 42.549 quintaux en 1937
           et 46 188 quintaux en 1938

Par conséquent, au cours des deux années qui ont précédé la guerre, l'emploi des semences contrôlées métropolitaines paraissait devoir prendre en Algérie une place de plus en plus importante.

La situation en 1939.

En 1939, l'ouverture des hostilités qui concordait avec le début de la campagne d'importation de semences ne permit pas aux exportateurs étrangers de faire face aux demandes de leur clientèle algérienne et 6.045 quintaux furent seulement livrés. Dès 1940, la France étant incapable de lui fournir les 150.000 quintaux de semences autrefois importées, l'Algérie se mit en devoir d'organiser sur son terri. toire la production des semences qui lui manquaient.

ORGANISATION DE LA PRODUCTION ALGERIENNE DES SEMENCES CO NTROLEES.

Mise en oeuvre - Premiers résultats.

On savait depuis longtemps que les semences récoltées sur les Hauts-Plateaux à des altitudes supérieures à 800 ou 900 mètres pouvaient être utilisées pour les plantations des plaines littorales et y donner des résultats intéressants, égaux, voire supérieurs à ceux obtenus avec des tubercules d'importation de mêmes variétés.

En effet, de nombreux essais culturaux effectués, tant au Maroc par MM. Miège et Costantin, qu'en Algérie par les professeurs Maire et Péronne, ainsi que les essais poursuivis ultérieurement à l'Institut Agricole d'Algérie, avaient montré la possibilité de produire en altitude d'excellents tubercules de semences.

Au cours de la campagne agricole 1940-1941 l'Union des syndicats agricoles du département d'Alger fut chargée de la mise en oeuvre de cette production de semences. Malgré les avantages consentis aux producteurs et les primes allouées aux planteurs utilisateurs, un résultat définitif ne put être obtenu.

Le contrôle officiel algérien.

En 1942, par arrêté du 7 mai, la production de semences de pommes de terre des Hauts-Plateaux fut réorganisée sur des bases nouvelles et confiée à un comité d'organisation créé dans chaque département au sein du syndicat obligatoire des producteurs de légumes, primeurs et raisins de table.

Les résultats obtenus au cours de cette première campagne furent seulement sensibles dans le département d'Alger qui réussit t mettre dès l'automne 1942, 7.400 quintaux de semences à la disposition des planteurs algérois. C'est alors que s'impof,a. la nécessité de trouver la formule d'un organisme susceptible de promouvoir, sous le contrôle de l'administration, le développement et l'amélioration de la production des semences contrôlées de pommes de terre et, d'autre part, d'en assurer la répartition en fonction des besoins régionaux et des instructions gouvernementales.

Par arrêté du 24 décembre 1943 fut créé un organisme unique : le groupement d'achat et de répartition des pommes de terre de semences algériennes (G.A R.P.S.A.), dont le conseil d'administration comprenait, à titre consultatif, un représentant de l'administration et plusieurs représentants des consommateurs nommes par arrêté du Gouverneur général de l'Algérie.

Le groupement ainsi constitué présentait donc la double caractéristique d'être à la fois : un organisme technique et commercial.
Enfin, en vue d'encourager la production des plants sélectionnés, un arrêté du 26 avril 1945 a institué des primes de sélection et de livraison de semences sélectionnées.

...Et les résultats.

Sous l'impulsion du G.A.R.P.S.A. et en application de la législation algérienne sur ce sujet, la production des semences contrôlées de pommes de terre algériennes est passée de :
- 19.000 quintaux en 1943, à
- 31.000 quintaux en 1944,
- 33.470 quintaux en 1945,
- 59.430 quintaux en 1946, ce qui a représenté pour la campagne agricole 1945-1346, 28 p. 100 des ressources globales en plants et permis à l'Algérie de produire, en 1946, plus d'un million de quintaux de pommes de terre de consommation, production approximativement équivalente à celle de 1939. Si l'action de la commission de contrôle des cultures de pommes de terre sélectionnées et du G.A.R.P.S.A. s'est traduite par une augmentation massive de la quantité et de la qualité des plants algériens, d'au
tres répercussions heureuses de cette action doivent également être signalées : il s'agit de l'amélioration de la technique culturale de la pomme de terre dans les principales régions productrices de semences, notamment en ce qui concerne la préparation des terres, l'emploi des engrais chimiques et des produits anticryptogamiques, l'augmentation des rendements à l'hectare et la pratique des irrigations.

En application du décret portant cessation des hostilités à compter du 1" juin 1946 et des disposi. tions de la loi du 11 juillet 1938, les groupements d'achats créés pour la période de guerre ont été dissous le 1" mars 1947, et c'est au syndicat des producteurs de semences sélectionnées de pommes de terre d'Algérie créé à l'automne 1946 dans le cadre des lois de 1884 et de 1920 sur l'organisation professionnelle, qu'échoit le rôle de poursuivre en temps de paix l'oeuvre entreprise par la G.A.R.P.S.A. au cours des hostilités.

Définir d'une façon étroite quels seront dans l'avenir le développement et l'importance de la production algérienne des semences sélectionnées de pommes de terre paraît aujourd'hui bien difficile. Dans l'immédiat, l'orientation de la production des semences doit être adaptée très étroitement aux besoins locaux de façon à compléter les ressources algériennes en plants d'importation. Les résultats acquis en si peu d'années permettent cependant tous les espoirs pour l'avenir : saturation du marché intérieur, exploitation de débouchés nouveaux.

Du fait de la diversité des climats qui résulte notamment des différences d'altitude entre les régions côtières et les zones de l'intérieur, les époques de production de pommes de terre de semences se succèdent sans interruption au cours de l'année. L'utilisation judicieuse de cette remarquable possibilité doit permettre à l'Algérie d'avoir des semences de pommes de terre disponibles à toutes les époques de l'année et de satisfaire les besoins d'une clientèle variée. Si le marché algérien est et restera encore queques années le principal débouché des semences algériennes, il ne faut pas oublier que l'Algérie a déjà exporté, en 1945 et 1946, de petites quantités de plants contrôlés sur les marchés de Tunisie, de Corse et de la France métropolitaine, que l'importance de ces exportations peut s'accroître dans l'avenir et que d'autres marchés peuvent également souvrir dans le bassin méditerranéen.