La culture et le commerce
de la pomme de terre en Algérie
A côté des grandes productions
viticoles ou céréalifères, la production de la pomme
de terre n'occupe encore en Algérie qu'une place secondaire. Mais
il semble que cette culture doive prendre un développement plus
intense dont il faut rechercher les causes dans les conditions économiques
nées de la guerre. Privées de blé, base essentielle
de leur alimentation, les populations musulmanes consomment maintenant
une part importante Je la production algérienne de pommes de terre,
et c'est un facteur nouveau dont il faudra tenir compte à l'avenir.
En cette période critique où, d'une part, la consommation
augmentait et où les importations dè plants étrangers
et métropolitains subissaient un arrêt presque total, la
culture de plants algériens a pris un essor considérable
et la solution heureuse de cette question vitale permet actuellement à
l'Algérie d'envisager la culture de la pomme de terre sous un angle
nouveau.
LA PRODUCTION
DE LA POMME DE TERRE EN ALGERIE.
Historique.
Dans le compte rendu d'un voyage effectué en 1833 dans la région
d'Alger, le géographe Royet écrivait : " Les pommes
de terre sont cultivées dans la régence d'Alger, mais elles
n'y viennent pas bien, celles que j'ai vues n'étaient pas plus
grosses qu'un oeuf de pigeon... ".
Ainsi la culture de la pomme de terre était vraisemblablement pratiquée
en Algérie avant 1830, mais elle ne s'est vraiment développée
que dans le dernier quart du 19e siècle, et en 1901 les surfaces
plantées en pommes de terre atteignaient déjà 12.641
hectares dont, 7.357 de culture européenne et 5.284 hectares de
culture musulmane. La production atteignait cétte même année
: 455.265 quintaux dont : 328.329 quintaux de production européenne
et 126.936 quintaux pour les Musulmans.
Les rendements à l'hectare étaient faibles, de l'ordre de
452 quintaux en culture européenne, et 249 quintaux en culture
musulmane.
Depuis cette époque, la physionomie générale de la
production de la pomme de terre en Algérie semble pouvoir être
schématisée par le graphique ci-joint (voir
carte annexée).
Si, d'une façon générale, il n'est jamais possible
de considérer les statistiques agricoles, comme des valeurs absolues,
mais surtout comme des ordres de grandeur devant permettre la comparaison
dans le temps des renseignements recuillis, les statistiques ci-jointes
dont les principes d'établissement ont été modifiés
trois fois au cours de la période 1925-1939 doivent être
accueillies avec réserve et interprétées avec prudence.
Il semble cependant possible d'en dégager les conclusions suivantes
: - augmentation régulière et continuelle de la production
globale ;
------ augmentation générale du rendement moyen à
l'hectare, aussi bien en culture indigène qu'en culture européenne
;
------ augmentation générale du rendement-hectare marquée
à compter de 1925, accentuée à partir de 1935.
Cette augmentation continue et régulière de la production,
ralentie entre 1940 et 1945, mais qui reprend actuellement son rythme
normal est due surtout à l'augmentation du rendement moyen à
l'hectare, laquelle résulte en partie de l'amélioration
de la technique culturale, notamment sur le littoral algérois,
mais encore plus du choix de variétés bien adaptées
aux climats algériens et de l'emploi de semences de qualité.
Répartition des cultures et de la production.
Du fait de la diversité des milieux culturaux qui résulte
notamment des différences d'altitude entre les plaines côtières
et les régions intérieures et de l'influence du climat méditerranéen
qui va s'atténuant régulièrement du Nord vers le
Sud, les ensemencements de pommés de terre se succèdent
sans interruption au cours de la campagne agricole de la région
côtière vers l'intérieur.
C'est ainsi que les plantations d'automne et d'hiver (septembre-mars)
des zones littorales précèdent les plantations de printemps
(avril-mai) des zones d'altitude intermédiaires qui sont elles-mêmes
suivies des ensemencements d'été (juillet-août) effectués
sur les Hauts-Plateaux.
Au cycle ininterrompu des plantations succède un cycle parallèle
des arrachages qui, eux aussi, s'échelonnent toute l'année
:
----- de novembre à juin sur le littoral,
----- de juillet à août sur les zones d'altitude intermédiaire,
----- d'octobre à novembre sur les Hauts-Plateaux et dans les zones
d'altitude intermédiaire
La culture de la pomme de terre en Algérie présente donc
cette caractéristique très particulière de pouvoir
fournir des produits frais douze mois par an.
Ce fait souligne toute l'importance qu'il con- vieil,: d'attribuer à
cette production qui peut à toute épocue de l'année
et quelle que soit la saison, fournir des produits d'exportation et pourvoir
aux besoins des populations locales en matières amylacées.
Bien que le cycle des plantations de pommes e tc rre en Algérie
soit ininterrompu dans le temps et dans l'espace, on peut cependant le
scinder en deux périodes principales, distinctes, réglées
par les conditions climatiques locales qui déterminent en Algérie
deux grandes zones de production : la zone côti:Te et la zone intérieure,
chacune de ces zones ayant, en matière de production de pommes
de terre, ses caractéristiques particulières, ses techniques
culturales propres et ses débouchés commerciaux différents.
En résumé, on peut considérer que la production de
la pomme de terre en Algérie correspond à deux récoltes
distinctes de tonnage approximativement équivalent (récoltes
littorales et intérieures). Le département d'Alger fournit
à lui seul les deux tiers de la production dite " primeur
" et les deux cinquièmes de la production d'été.
Enfin, la culture de la pomme de terre est surtout une culture européenne,
à laouelle l'agriculteur musulman ne participe que pour 1/5 ,zu
tonnage brut de la production.
Production de la pomme de terre sur le littoral
algérien.
La production littorale de pommes de terre est une production maraîchère
de primeur. Cette culture est presque toujours, en Algérie comme
en France, une culture familiale. Très lares sont les grands domaines
qui se livrent à la production de primeurs. En général,
la culture primeuriste est répartie en de nombreux petits domaines
exploités le plus souvent directement par leurs propriétaires,
parfois par des métayers.
Cette culture maraîchère qui est toujours une culture coûteuse
(les façons culturales défoncements, plantations, binages,
buttages s'effectuant le plus souvent à la main avec une main-d'oeuvre
toujours chère) est également une culture aléatoire,
l'agriculteur étant victime des variations considérables
de rendement et des possibilités d'écoulement de la récolte.
Le choix des variétés possibles sur le littoral est étroitement
conditionné par la destination de la production. Cette destination
étant l'exportation métr )politaine et parfois britannique,
c'est le désir et le goût des consommateurs oui règlent
le choix des variétés.
En tenant compte de ces considérations et des exigences particulières
du climat, le cho x des variétés cultivables sur le littoral
est restreint, ce sont :
- La Hollande de Roscoff ou Mayette, de rendem nt moyen, -- La Duchesse
(ou Hollande jaune, Reine de Bretagne, Rouanez-Breiz),
- La Fluke (ou Kidnez de Saint-Malo),
- La Sharpe's Express,
- La Juli Micrer ou Belle de Juillet
-- La Bintje (ou Dikke Mnizen),
- L'Idéal,
- L'Eersterlingen,
- L'Ackersegen.
Avec le temps, les variétés suscitées ont été
peu à peu presque totalement lélaissées pour faire
place aux trois variétés ci-après qui constituaient
avant-guerre la majorité des plantations :
- La Royale Kidney,
- L'Up to date,
- L'Etoile du Léon.
La campagne de plantations de pommes de terre primeurs pouvait avant-guerre,
sur le littoral alge-ois, se scinder en trois périodes d'inégale
importance :
Les plantations de fin d'été faites à l'irrigat(Gn
et débutant en août, et dont les produits s'écoulaient
à des prix intéressants,
- Les plantations du début de l'automne, de rendement faible, mais
dont les produits étaient exportés en France,
- Enfin, les plantations de fin d'automne et d'hiver, de beaucoup les
plus importantes et fournis,zant les marchés métropolitains
et étrangers dès la mi-avril.
Production dans les zones intérieures.
La culture de la pomme de terre dans les zones d'altitude intermédiaire
ou sur les Hauts-Plateaux (exception faite des cultures maraîchères
suburbaines) entre dans le cadre de la grande culture. Les travaux du
sol y sont toujours effectués par des moyens plus rapides et par
suite moins coùteux que sur le littoral, parfois même au
tracteur.
Les plantations se font souvent à la charrue ainsi que le tracé
des canaux d'irrigation. La main- d' m'ivre y est normalement plus abondante
et meilleur marché, si bien qu'à techniques culturales égales,
l'agriculteur des zones intérieures doit produire dais de meilleures
conditions et à plus bas prix que le marché du littoral.
Le nombre des variétés cultivées avant-guerre dans
les zones intérieures était extrêmement réduit,
on peut presque dire réduit à l'unité, car la Saucisse
rouge (ou Reine des Celtes) constituait la quasi totalité des ensemencements.
Au point de vue phytosanitaire, le choix de cette variété
pour les Hauts-Plateaux n'était pas heureux, car, à cer
altitudes, les maladies de dégénérescence s'accusent
davantage et les semences saines susceptibles de donner des rendements
rémunérateurs ne peuvent s'obtenir que par une pratique
rigoureuse de l'épuration des plantations.
Les surfaces couvertes et la production des zonas intérieures sont
sensiblement équivalentes aux surfaces et à la production
de zones littorales.
LE COMMERCE ALGERIEN
DE LA POMME DE TERRE.
S'il n'occupait pas, avant 1939, une place
de premier plan, le commerce algérien de la pomme de terre se plaçait
cependant en tête des trafics secondaires.
Commerce intérieur et production.
Le commerce intérieur de 'Algérie peut se calculer en fonction
des importations, des exportations et dd la récolte algérienne
moyenne qui était avant-guerre de l'ordre de 1.250.000 quintaux.
Les besoins de l'Algérie étaient en moyenne :
---- 300.000 quintaux de semences,
et
---- 150.000 quintaux de consommation, ce qui représentait environ
une dizaine de kilogs par an et par tête d'habitant.
Si l'on compare ce chiffre de consommation in di iiduelle à ceux
de la France métropolitaine qui ate gnait en 1937 329 kilogs, il
faut en conclure que l'Algérie est un pays qui, jusqu'à
ces nernières années, ne consommait pratiquement pas de
pommes de terre - notamment en milieu musulman encore inadapté
à ce tubercule.
Les difficultés de ravitaillement -nées de la guerre ont
eu pour conséquence une augmentation consiel. able de la consommation
en milieu musulman, facteur nouveau qui devra influencer l'orientation
future de la production algérienne.
Commerce d'importation.
Les importations de pommes de terre de France débutaient en septembre
et allaient en 'intensifiant jusqu'en février pour décroître
ensuite régulièrement jusqu'en juin. Le rythme saisonnier
des importations était complémentaire
de celui des exportations algériennes qui marque un minimum en
hiver. Ce furent, durant les années qui précsdèient
la guerre, surtout des tubercules de semences qui constituèrent
la masse de ces exportations. Les importations de l'étranger (Danemark,
Angleterre, Irlande, Pays Bas, etc...), diminuèrent lorsque la
France qui a:ait organisé la production des semences sélectionnées
par arrêté du 13 avril 1934 fut en mesure de fournir à
l'Algérie des semences de qualité égale ou supérieure
à celles précédemment fournies par ces pays (voir
carte).
Commerce d'exportation.
C'est un commerce de primeurs orienté vers l'exportation sur les
marchés métropolitains et parfois sur le marché anglais,
soumis à tous les aléas qui caractérisent ce genre
de commerce et qui résultent de l'inégalité de la
production, à la variation annuelle et saisonnière des cours,
de la concurrence des pays méditerranéens (Maroc, Tunisie,
Espagne) et des exigences croissantes des consommateurs.
Les conditions de ce commerce, ont été singulièrement
améliorées par le contrôle vigilant des produits exportés
et leur standardisation.
LES SEMENCES.
En matière de culture de pommes de
terre, le facteur " qualité du plant " est prépondérant
: il domine la production. Aussi la recherche du plant de qualité
a-t-elle toujours été l'une des préoccupations constantes
du bon producteur de pommes de terre.
L'approvisionnement avant 1939.
En 1939, les besoins de l'Algérie en semences étaient
estimés à 300.000 quintaux environ. Dans la majorité
des exploitations, les semences nécessaires aux plantations de
printemps et d'été (soit environ 140.000 quintaux) étaient
le plus souvent produites sur place dans des conditions souvent assez
défectueuses. Rares étaient les planteurs qui effectuaient
à cette époque des achats de semences en France ou à
l'étranger.
Au contraire, les semences nécessaires aux plantations d'automne
et d'hiver, soit 160.000 quintaux, provenaient pour une faible part (10.000
quintaux environ) des grenadines littorales conservées pen dant
l'été par certains planteurs, tandis que le solde (soit
150.000 quintaux environ) était importé de France ou de
l'étranger.
Entre 1934 et 1938, une moyenne de 65.000 quintaux a été
importée de l'étranger (Irlande, Angleterre, Hollande, Danemark),
tandis que 85.000 quintaux environ venaient de France où le contrôle
officiel de la production des plants sélectionnés orcranisé
par l'arrêté du 13 avril 1934 ne permettait cependant de
garantir, au point de vue phytosanitaire, que la moitié des plants
importés.
On peut estimer que dans les années qui ont précédé
la guerre, les 150.000 quintaux de semences d'importation utilisées
par le planteur du littoral se décomposaient de la manière
suivante :
- Un tiers de semences étrangères, généralement
de bonne qualité ;
- Un tiers de semences françaises contrôlées et donnant
toute satisfaction au planteur ;
- Un tiers de pommes de terre de consommation d'origine métropolitaine
triées et calibrées, puis vendues sous le nom de semences.
Ces plants ne donnent aucune garantie au point de vue génétique
et phytosanitaire.
Le facteur " qualité du plant " dominant toute la production,
il ne faut pas s'étonner si avec un aussi médiocre approvisionnement
qualitatif en semences (100.000 quintaux seulement étant de bonne
qualité), la culture de la pomme de terre ne pouvait donner en
Algérie tous les résultats que l'on aurait pu espérer.
Dès 1937, l'application à l'Algérie de la
réglementation métropolitaine interdisant l'importation
des semences étrangères (sauf dans des conditions très
limitées) eut pour résultat de ramener le chiffre de ces
importations :
de 99.448
quintaux en 1936 à 42.549 quintaux en 1937
et 46
188 quintaux en 1938
Par conséquent, au cours des deux années qui ont précédé
la guerre, l'emploi des semences contrôlées métropolitaines
paraissait devoir prendre en Algérie une place de plus en plus
importante.
La situation en 1939.
En 1939, l'ouverture des hostilités qui concordait avec le début
de la campagne d'importation de semences ne permit pas aux exportateurs
étrangers de faire face aux demandes de leur clientèle algérienne
et 6.045 quintaux furent seulement livrés. Dès 1940, la
France étant incapable de lui fournir les 150.000 quintaux de semences
autrefois importées, l'Algérie se mit en devoir d'organiser
sur son terri. toire la production des semences qui lui manquaient.
ORGANISATION DE LA PRODUCTION
ALGERIENNE DES SEMENCES CO NTROLEES.
Mise en oeuvre -
Premiers résultats.
On savait depuis longtemps que les semences récoltées sur
les Hauts-Plateaux à des altitudes supérieures à
800 ou 900 mètres pouvaient être utilisées pour les
plantations des plaines littorales et y donner des résultats intéressants,
égaux, voire supérieurs à ceux obtenus avec des tubercules
d'importation de mêmes variétés.
En effet, de nombreux essais culturaux effectués, tant au Maroc
par MM. Miège et Costantin, qu'en Algérie par les professeurs
Maire et Péronne, ainsi que les essais poursuivis ultérieurement
à l'Institut Agricole d'Algérie, avaient montré la
possibilité de produire en altitude d'excellents tubercules de
semences.
Au cours de la campagne agricole 1940-1941 l'Union des syndicats agricoles
du département d'Alger fut chargée de la mise en oeuvre
de cette production de semences. Malgré les avantages consentis
aux producteurs et les primes allouées aux planteurs utilisateurs,
un résultat définitif ne put être obtenu.
Le contrôle officiel algérien.
En 1942, par arrêté du 7 mai, la production de semences de
pommes de terre des Hauts-Plateaux fut réorganisée sur des
bases nouvelles et confiée à un comité d'organisation
créé dans chaque département au sein du syndicat
obligatoire des producteurs de légumes, primeurs et raisins de
table.
Les résultats obtenus au cours de cette première campagne
furent seulement sensibles dans le département d'Alger qui réussit
t mettre dès l'automne 1942, 7.400 quintaux de semences à
la disposition des planteurs algérois. C'est alors que s'impof,a.
la nécessité de trouver la formule d'un organisme susceptible
de promouvoir, sous le contrôle de l'administration, le développement
et l'amélioration de la production des semences contrôlées
de pommes de terre et, d'autre part, d'en assurer la répartition
en fonction des besoins régionaux et des instructions gouvernementales.
Par arrêté du 24 décembre 1943 fut créé
un organisme unique : le groupement d'achat et de répartition des
pommes de terre de semences algériennes (G.A R.P.S.A.), dont le
conseil d'administration comprenait, à titre consultatif, un représentant
de l'administration et plusieurs représentants des consommateurs
nommes par arrêté du Gouverneur général de
l'Algérie.
Le groupement ainsi constitué présentait donc la double
caractéristique d'être à la fois : un organisme technique
et commercial.
Enfin, en vue d'encourager la production des plants sélectionnés,
un arrêté du 26 avril 1945 a institué des primes de
sélection et de livraison de semences sélectionnées.
...Et les résultats.
Sous l'impulsion du G.A.R.P.S.A. et en application de la législation
algérienne sur ce sujet, la production des semences contrôlées
de pommes de terre algériennes est passée de :
- 19.000 quintaux en 1943, à
- 31.000 quintaux en 1944,
- 33.470 quintaux en 1945,
- 59.430 quintaux en 1946, ce qui a représenté pour la campagne
agricole 1945-1346, 28 p. 100 des ressources globales en plants et permis
à l'Algérie de produire, en 1946, plus d'un million de quintaux
de pommes de terre de consommation, production approximativement équivalente
à celle de 1939. Si l'action de la commission de contrôle
des cultures de pommes de terre sélectionnées et du G.A.R.P.S.A.
s'est traduite par une augmentation massive de la quantité et de
la qualité des plants algériens, d'autres
répercussions heureuses de cette action doivent également
être signalées : il s'agit de l'amélioration de la
technique culturale de la pomme de terre dans les principales régions
productrices de semences, notamment en ce qui concerne la préparation
des terres, l'emploi des engrais chimiques et des produits anticryptogamiques,
l'augmentation des rendements à l'hectare et la pratique des irrigations.
En application du décret portant cessation des hostilités
à compter du 1" juin 1946 et des disposi. tions de la loi
du 11 juillet 1938, les groupements d'achats créés pour
la période de guerre ont été dissous le 1" mars
1947, et c'est au syndicat des producteurs de semences sélectionnées
de pommes de terre d'Algérie créé à l'automne
1946 dans le cadre des lois de 1884 et de 1920 sur l'organisation professionnelle,
qu'échoit le rôle de poursuivre en temps de paix l'oeuvre
entreprise par la G.A.R.P.S.A. au cours des hostilités.
Définir d'une façon étroite quels seront dans l'avenir
le développement et l'importance de la production algérienne
des semences sélectionnées de pommes de terre paraît
aujourd'hui bien difficile. Dans l'immédiat, l'orientation de la
production des semences doit être adaptée très étroitement
aux besoins locaux de façon à compléter les ressources
algériennes en plants d'importation. Les résultats acquis
en si peu d'années permettent cependant tous les espoirs pour l'avenir
: saturation du marché intérieur, exploitation de débouchés
nouveaux.
Du fait de la diversité des climats qui résulte notamment
des différences d'altitude entre les régions côtières
et les zones de l'intérieur, les époques de production de
pommes de terre de semences se succèdent sans interruption au cours
de l'année. L'utilisation judicieuse de cette remarquable possibilité
doit permettre à l'Algérie d'avoir des semences de pommes
de terre disponibles à toutes les époques de l'année
et de satisfaire les besoins d'une clientèle variée. Si
le marché algérien est et restera encore queques années
le principal débouché des semences algériennes, il
ne faut pas oublier que l'Algérie a déjà exporté,
en 1945 et 1946, de petites quantités de plants contrôlés
sur les marchés de Tunisie, de Corse et de la France métropolitaine,
que l'importance de ces exportations peut s'accroître dans l'avenir
et que d'autres marchés peuvent également souvrir dans le
bassin méditerranéen.
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