Equipement frigorifique
de l'Algérie
Le plan d'industrialisation de l'Algérie
prévu par M. Yves Chataigneau, Gouverneur Général,
comporte le traitement rationnel et autant que possible sur place, de
toutes les ressources du pays.
Le développement de l'élevage et surtout la culture des
fruits et des primeurs, par suite de l'extension des surfaces irriguées
ont fait apparaître la nécessité d'un équipement
frigorifique permettant des débouchés nouveaux et une vente
plus rémunératrice, grâce à une meilleure présentation
sur les marchés extérieurs et locaux, pour les produits
périssables de l'agriculture algérienne.
Ce double problème technique et commercial sera résolu par
la création d'une " chaîne du froid " comportant
des stations de préréfigération au départ,
des transports climatisés, des entrepôts de transit et des
entrepôts terminaux.
C'est dans ce but que l'office du froid créé par la Région
Économique d'Algérie, poursuit ses consultations et ses
études, en liaison avec l'Administration, dans le monde des producteurs,
des commerçants et des techniciens, en vue de fixer les méthodes
les plus appropriées à la mise sur pied et à l'exploitation
de la " chaîne du froid " véritable réseau
à plusieurs maillons, partant des zones d'abattage ou de culture
et se prolongeant de façon continue jusqu'au lieu de vente directe
au consommateur.
CONSERVATION PAR
LE FROID. - ASPECT BIOLOGIQUE.
Le froid peut, du point de vue biologique,
être utilisé industriellement à différentes
fins : la température réglée constituant tantôt
un des éléments accessoires d'une transformation chimique
ou biologique (vins, bières, fromages, améliorations des
semences) tantôt le principal élément de conservation
d'une marchandise.
Dans ce dernier cas, qui seul nous intéresse ici, le froid agit
différemment sur les produits à conserver suivant leur nature
:
Les fruits et les légumes,
organismes vivants, dégageant une quantité de chaleur appréciable
par leur respiration verront toutes leurs fonctions vitales notablement
ralenties et la quantité de " frigories " mise en jeu
pour leur conservation devra être suffisante pour neutraliser leur
chaleur de respiration, tout en maintenant l'air ambiant à la température
voulue.(poil au...)
Selon l'avis des biologistes ces marchandises fragiles doivent être
amenées à leur température de conservation dès
la récolte et l'allure de la préréfrigération
doit être rapide.
En ce qui concerne les produits
morts, la viande par exemple, l'action du froid sera de paralyser momentanément
la vie et les sécrétions des germes nuisibles de la putréfaction,
dont les conditions favorables de développement se situent entre
25 et 40 degrés.
Il est utile toutefois d'insister sur le fait que les marchandises périssables
sont conservées mais non revivifiées ou rajeunies par le
froid, qui ne peut que rendre ce qu'on lui a confié.
INCIDENCES COMMERCIALES.
Dans le traitement des marchandises par le
froid deux sortes de conservation doivent être distinguées
:
- La conservation à poste
fixe, qui va des grands entrepôts frigorifiques au frigidaire (grain
de sel : plutôt "réfrigérateur")
particulier,
- La conservation en vue et
pendant toute la durée d'un transport jusqu'à la livraison
au consommateur : c'est le principe de la chaîne du froid
Ce qui distingue la conservation à poste fixe de la conservation
transport c'est le risque des deux opérations lorsqu'elles sont
envisagées au point de vue commercial.
Le propriétaire d'une marchandise conservée à poste
fixe engage des frais d'entreposage frigorifique, qu'il espère
couvrir en vendant sa marchandise en fin de saison, ou même à
contre saison, à un cours beaucoup plus élevé. Il
peut suivre l'opération jour par jour et la délier dès
qu'elle lui paraît suffisamment bénéficiaire. On peut
donc dire que l'opération technique de la conservation et l'opération
commerciale qui en résulte, restent intimement liées.
Au contraire le propriétaire qui utilise la chaîne du froid,
veut, en général atteindre un marché non saturé
où les cours sont rémunérateurs. Mais en indiquant
souvent bien avant le départ, la destination finale de la marchandise,
il court le risque de voir le marché se saturer et les cours s'effondrer,
pendant que la marchandise, en cours de transport, n'est plus à
sa disposition. On peut donc dire que les 2 opérations techniques
et commerciale courent parallèlement sans se mêler autre
part qu'au point d'expédition et au point de destination.
La chaîne du froid est, de ce fait, la solution d'un problème
commercial aléatoire. La technique en sera assez souple pour que
le commerce puisse le plus possible accéder à la marchandise,
en vérifier l'état, même pendant le transport, la
dérouter en cours de voyage et même la vendre avant son arrivée
à sa première destination.
Cette souplesse de la chaîne du froid dépendra évidemment
des conditions de la production, des débouchés commerciaux
qui sont offerts à la marchandise, des risques de concurrence sur
les marchés, en somme, de tout ce qui peut toucher l'opération
elle-même menée sur le plan commercial.
LE PROBLÈME
ALGÉRIEN.
La qualité des produits algériens
est particulièrement goûtée des consommateurs, mais
il s'agit en général de variétés éminemment
fragiles, supportant mal les secousses du transport et les manutentions.
Pendant une période de précocité qui varie de quelques
jours à quelques semaines, en années spécialement
favorables, nos produits trouvent un débouché commercial
apprécié en France même. Une fois le délai
écoulé, la production métropolitaine d'espèces
analogues aux nôtres oblige l'Algérie à rechercher
des débouchés de plus en plus lointains où la concurrence
des producteurs étrangers méditerranéens est très
âpre.
La haute qualité des produits algériens peut seule amener
leur appréciation sur les marchés étrangers.
L'acheminement portera donc généralement sur des espèces
fragiles, empruntera plusieurs modes de transports terrestres et maritimes
pour parcourir une distance totale relativement assez courte.
La chaîne technique du froid qui intéresse l'Algérie
devra tenir compte du facteur fragilité des produits, tout en demeurant
très souple à l'égard du commerce, en multipliant
les contacts entre commerçants et techniciens et en permettant
aux expéditeurs de modifier aussi souvent qu'il sera nécessaire
le circuit des marchandises.
LA CHAÎNE
DU FROID.
Que comprend cette chaîne du froid
? Elle doit comporter : des stations de préréfrigération
au départ, des transports climatisés, des entrepôts
de transit, des entrepôts terminaux.
Installation
de préréfrigération.
Est-il possible d'économiser, en Algérie, la station de
préréfrigération au départ et de préréfrigérer
la marchandise en cours de transport ?
Les marchandises fragiles doivent être amenées à leur
température de conservation dès la récolte et l'allure
de la préréfrigération doit être rapide. Il
faut donc disposer cette marchandise en lots suffisamment aérés
pour que le refroidissement atteigne 1° 5 à 2° centigrades
à l'heure. Un changement aussi peu dense conduirait, si le refroidissement
était fait en véhicule, à une telle augmentation
du prix de transport et à un tel risque de déplacement de
la marchandise en cours de route qu'il doit être proscrit.
Pour les marchandises résistantes, s'accommodant d'un refroidissement
plus lent, effectué sur des chargements compacts par conséquent,
il y aura également impossibilité d'opérer le refroidissement
en véhicule chaque fois que le produit dégagera, par sa
propre respiration, une chaleur telle que l'énergie mise normalement
en jeu sur le véhicule sera insuffisante pour compenser ce dégagement
de chaleur, tout en refroidissant la marchandise. En Algérie, les
produits sont presque toujours fragiles, et la plupart dégagent
beaucoup de chaleur. Le parcours initial avant transbordement n'atteindra
que quelques centaines de kilomètres et ne durera que quelques
heures. Il faut donc en conclure que la station de préréfrigération
est indispensable.(poil au ...)
Les stations de préréfrigération devront être
accolées aux stations d'emballages pour les fruits et légumes,
aux abattoirs pour les viandes, et se trouver à proximité
immédiate du véhicule à charger, une gare s'il s'agit
d'un transport par fer, une bonne route s'il s'agit d'un transport par
camion.
Il faut prévoir, par tonne journalière traitée, 4
à 5 mètres carrés de chambre réfrigérante
et un équipement débitant 2.000 à 2.500 frigories-heure
pour un refroidissement rapide de 1° 5 à 2° degrés
centigrade à l'heure. La station pourra d'ailleurs comporter également
quelques chambres de conservation à moindre puissance réfrigérante
et des aménagements spéciaux pour la préréfrigération
de certains produits particuliers.
Des engins de manutentions simples et directs relieront ces stations,
d'une part au hall d'emballage ou à l'abattoir, d'autre part au
véhicule à charger. Ce dernier parcours des engins devra
être particulièrement étudié, puisque le produit
climatisé ne peut séjourner en atmosphère normale
sans risque de réchauffement et de condensation particulièrement
néfastes pour la conservation ultérieure.
Transports
climatisés.
D'un point de vue technique, les transports climatisés peuvent
être exécutés soit en cadres réfrigérés,
dotés de leur accumulateur de froid (mauvaise solution qui comporte
le transport d'un poids mort énorme, à ne pas négliger
cependant en période de trafic naissant ou pour les régions
peu productives ou moins bien équipées), soit en véhicules
terrestres, wagons et camions réfrigérés, soit en
bateaux réfrigérés.
Les véhicules terrestres malgré leur faible capacité
peuvent recevoir des équipements autonomes et être réglés
dès le départ pour la température voulue.
Dans l'état actuel de notre marine marchande, il semble qu'il faudra,
au moins en première étape, se contenter de bateaux ordinaires
partiellement aménagés, les bâtiments spécialisés
au transport des fruits et des légumes étant très
peu nombreux.(poil aux ...)
L'aménagement des bateaux ordinaires pourra être le suivant
:
- Un tiers des cales soigneusement
isolées au liège, dotées d'équipements frigorifiques
puissants, capables d'entretenir une température de 0° centigrade
environ seront utilisées pour le transport de marchandises dûment
conditionnées et fragiles ;
- Le second tiers des cales,
aménagées pour une température voisine de 7°
centigrades, isolées par simple revêtements de bois et dotées
d'équipements frigorifiques sommaires, sera réservé
aux marchandises non pondéreuses et non salissantes ;
- Le dernier tiers des cales
étant simplement ventilé et pouvant servir en tous temps
au transport de toutes marchandises.
Un bateau ainsi aménagé serait utilisable aux deux tiers
au moins de sa capacité, pour tous les frets de retour et dans
la même condition, dans les deux sens du parcours, pendant les périodes
creuses de trafic climatisé.
Du point de vue commercial, le délai de transport doit être
réduit le plus possible, sans pourtant lui sacrifier le confort
des horaires qui, dans un pays chaud et à gros écarts journaliers
de température, ne manque pas de retenir spécialement l'attention
de l'expéditeur.
La durée totale du parcours aller et retour des véhicules
et bateaux ou " durée de rotation " de ces engins devra
être réduite au minimum, afin de proportionner le parc aux
besoins stricts du comme' ce et de ne pas grever les tarifs de transport
d'une part trop élevée d'amortissement des véhicules.
Entrepôts
de transit.
Les installations de transit sont des installations de réfrigération
ordinaires dotées d'engins de jets courts et directs. Leur seule
particularité est d'être conçues de manière
à ce que la marchandise déjà climatisée ne
soit exposée que très peu de temps à l'air ambiant.
Toutes les marchandises agricoles, périssables ou non, sont justiciables
de cette installation.
Les entrepôts de transit sont d'importance assez variable. Dans
un port d'exportation, le bateau ne devra être immobilisé
que perdant le temps nécessaire au chargement, et ce temps sera
presque toujours inférieur à celui que nécessiterait
le défilé des véhicules terrestres amenant les marchandises
quelquefois de fort loin.
Du point de vue technique, l'entrepôt d'exportation doit pouvoir
recevoir le contenu entier d'un bateau et être doté d'équipements
frigorifiques importants.
Au contraire, au port d'importation, les véhicules terrestres peuvent
être rassemblés dès que le bateau est attendu et commencer
leurs opérations pendant le déchargement de celui-ci.
L'importance de l'entrepôt d'importation sera donc beaucoup plus
réduite que celle de l'entrepôt d'exportation.
Entrepôts terminaux.
L'entrepôt terminal proche des marchés de l'intérieur
est un centre de conservation à poste fixe. Il n'est d'ailleurs
pas plus réservé aux marchandises ayant accompli un long
voyage qu'aux produits locaux.
SITUATION ACTUELLE
ET PROJETÉE EN ALGÉRIE.
L'obligation de créer simultanément
en Algérie tous les maillons qui doivent s'articuler pour former
la chaîne du froid continue, exige une unité d'action visant
à la fois la création des stations de préréfrigération
des entrepôts de transit et la constitution d'un parc de moyens
de transports isothermes.
Viandes congelées.
Le troupeau algérien, intéressant pour l'exportation est
surtout composé d'ovins. Le transport normal vers la Métropole
se fait surtout en bêtes sur pied, dans des conditions précaires
qui causent de nombreuses pertes en cours de route, surtout parmi les
animaux jeunes. Si l'on tient compte, en effet, que les moutons acquis
sur les lieux de production en excellent état d'entretien sont
acheminés généralement par la route sur des distances
pouvant atteindre 400 km., ne recevant, pendant ce laps de temps, qu'une
alimentation et un abreuvement le plus souvent aléatoires, qu'ils
doivent ensuite stationner au parc à visite pendant un temps assez
long en vue de leur examen sanitaire, que l'attente du moment de leur
embarquement les oblige fréquemment à un séjour prolongé
sur les quais, aux heures les plus chaudes de la journée, et qu'enfin
pendant toute la traversée qui dure souvent plus de 48 heures,
et qu'il s'effectue dans les cales surchauffées ou des entreponts
étriqués où ils sont entassés au maximum,
ces animaux ne peuvent être ni nourris ni abreuvés, on admettra
facilement que l'autophagie qui en découle, ajoutée aux
lourdes fatigues subies, donne aux carcasses le caractère de viande
dite " surmenée " ou même " fiévreuse
" et une odeur de suint fortement prononcée, tout en entraînant
une perte de poids estimée en moyenne à 3 kg par tête.
Le développement de la chaîne du froid amènera une
modification profonde du trafic actuel et l'Algérie pourra exporter
des carcasses de bêtes jeunes et de bonne qualité.
Il existe une installation à Maison-Carrée : l'ancienne
S.A.C.A.N.A., créée pendant la guerre 19141918, reprise
ultérieurement par le Gouvernement Général de l'Algérie,
rénovée et modernisée récemment et qui, à
proximité du marché de Maison-Carrée, peut congeler
30 tonnes de viande par jour.
En 1939, le Gouvernement Général fit construire un entrepôt
au Kroubs, à proximité d'un grand marché de bétail
(15 km. de Constantine). Cette installation vient d'être mise en
service très récemment. Travaillant dans de bonnes conditions
pour l'exportation, elle peut réfrigérer 1.000 carcasses
d'ovins par jour.
Enfin fut décidée, dernièrement, la construction
d'un abattoir important avec entrepôt frigorifique à Tiaret
(de poisson) (département d'Oran), capable de traiter 1.000 moutons
par jour. Admirablement située au centre d'une zone de très
gros marchés de bétail, cette installation doit permettre
une organisation rationnelle de l'exportation et faciliter le ravitaillement
régional des villes algériennes.
En dehors de ces trois centres, il existe dans les grandes ou petites
villes, notamment à Sidi-BelAbbès et Alger, des abattoirs
dotés d'entrepôts frigorifiques, réservés en
général à la consommation locale. Celui d'Alger peut
cependant, dans une certaine mesure, travailler pour l'exportation.
D'autres installations devront être envisagées dans la zone
des hauts plateaux en particulier, région de marchés importants
et dont le climat est particulièrement favorable à l'abattage
du bétail destiné aux transports climatisés.
Le trafic annuel des viandes restera cependant assez modeste et infiniment
moins important en tonnage que celui des fruits et des légumes.
Fruits et légumes.
Rien n'existait encore au début de 1939. Quelques transports climatisés
de fruits furent cependant réalisés à titre d'essai
entre Orléansville et Londres, en juillet et août 1939. La
préréfrigération étant effectuée dans
des wagons de la Société Française des Transports
et Entrepôts Frigorifiques (S T.E.F.).
Par la suite fut créée à Alger une société
privée dite " Entrepôts Frigorifiques Algériens
" qui intéressa d'abord les frigoristes et les producteurs,
puis les transporteurs, Chemins de fer algériens et S.T.E.F., et,
finalement, les négociants. Cette Société qui a établi
un entrepôt de transit portuaire dans les hangars publics de la
Chambre de Commerce du port d'Alger, gérera la station-pilote d'Orléansville.
La station d'Orléansville, qui entre maintenant dans sa période
de construction pour une tranche 60-75 tonnes par jour, verra par la suite
sa capacité journalière augmenter jusqu'à 200 tonnes.
Station complète de triage, emballage et préréfrigération,
son rôle sera de contrôler les produits traités, depuis
la cueillette ou la récolte jusqu'à l'expédition
des colis préréfrigérés, vers les ports d'Alger
ou d'Oran.
Des stations de préréfrigération calquées
sur celle d'Orléansville seront créées dans l'intérieur,
à proximité des grandes artères ferroviaires et routières.
Leur rayon d'action paraissant voisin de 20 à 30 km., il en faudra
donc deux ou trois dans la Mitidja, autant dans le Chélif f et
dans la région de Bône-Philippeville.
Moyens de transports.
44 wagons S.T.E.F., représentant environ 300 tonnes utiles,
sont actuellement en exploitation en Algérie. Afin de permettre
un trafic régulier des stations de traitement vers les ports, il
faudra (dans la mesure où les conditions économiques le
permettront) multiplier ce nombre de wagons par 8 environ, au cours des
trois ou quatre prochaines années.
Les bateaux aménagés sont très peu nombreux
; c'est un problème qui préoccupe actuellement la marine
marchande, mais quelle que soit la cadence d'achat ou de transformation
des bateaux, il est à peu près certain que leur nombre sera
insuffisant au début eu qu'il sera nécessaire de les concentrer
sur les relations les plus courtes, de manière à faire avec
le même engin le plus de " rotations " possible. Parallèlement,
il conviendra d'accélérer l'équipement des ports
méditerranéens de départ et d'arrivée.
En matière de camions routiers rien n'existe actuellement,
et il parait prudent d'attendre que la technique de constructions soit
arrivée à maturitéavant de procéder à
des achats massifs. Les régions de productions éloignées
des ports sont bien desservies par voles ferrées les plus proches
pourront, en première étape, soit envoyer les marchandises
en vrac dans les ports où elles seront triées et emballées
chez les négociants équipés, puis réfrigérées
dans 1 entrepôt portuaire, soit expédier les marchandises
triées et emballées à proximité du verger
pour se faire préréfrigérer avant l'embarquement
dans les ports.
La constitution de la " chaîne du froid " algérienne
se présente donc comme un problème technique et commercial
délicat demandant une unité d'action soutenue par des études
complexes.
Techniquement, le problème est en partie résolu puisque
les entrepôts du Kroubs et de Maison- Carrée fonctionnent
actuellement dans des conditions acceptables en ce qui concerne la congélation
de la viande, et que la station-pilote d'Orléansville en construction
sera, dans un avenir assez proche, le centre type de préréfrigération
des fruits et des légumes.
On peut donc envisager l'extension de l'équipement frigorifique
de l'Algérie comme la multiplication, en différents points
du territoire, des centres types existant déjà.
Commercialement, la chaîne du froid résout un problème
aléatoire. Exportant surtout des produits de choix, l'Algérie
doit rester fidèle à cette production. Il appartient cependant
aux techniciens spécialisés de guider le producteur dans
le choix des variétés de meilleure tenue et de plus grande
résistance.
C'est dans ce but qu'a été créé, à
l'Institut Agricole
de Maison-Carrée, un laboratoire de recherches et d'essais
où seront déterminées, en tenant compte des climats
et de la nature des sols, les conditions spéciales dans lesquelles
la culture des espèces les plus résistantes de la production
algérienne devra âtre poursuivie ou développée.
La chaîne du froid va donc, en permettant de présenter sous
leur meilleur aspect et aux époques commercialement favorables,
les produits algériens sélectionnés sur les marchés
extérieurs, donner à l'Algérie la place qui lui revient
parmi les pays exportateurs méditerranéens.
P.S : quelques incongruités
pour éviter les simples copier-coller.
|