HISTOIRE
-------Créés
par une circulaire ministérielle du 22 novembre 1944, les Centres
Éducatifs succèdent aux Écoles de Cadres instituées
en France en 1940 et en Algérie en 1941.
--------Alors
que les Écoles de Cadres étaient rattachées au Secrétariat
d'Étatà la jeunesse (en Algérie, à la Direction
de l'Intérieur), les Centres Éducatifs dépendent
en France du Ministère de l'Éducation Nationale et, en Algérie,
de la Direction Générale de 'l'Éducation Nationale.
PRINCIPES ET BUTS
-------Les Centres
Éducatifs ont pour objet de favoriser le développement de
la culture populaire en assurant la formation d'animateurs. Ils sont à
la disposition des Mouvements de jeunesse et des Associations Culturelles
agréés par le Ministère de l'Éducation Nationale.
-------Ces
Associations y organisent des stages, mais les Centres , ne possèdent
pas de maîtrise permanente diffusant une doctrine. Les groupes utilisateurs
font appel soit à des Instructeurs privés, soit à
des Instructeurs du Service des Mouvements de Jeunesse et d'Éducation
Populaire qui apportent leur concours technique dans un respect total
de,la laïcité. Le Service des Mouvements de jeunesse et d'Éducation
Populaire se réserve le droit d'organiser lui-même dans ces
Centres des sessions éducatives.
ORGANISATION ADMINISTRATIVE
-------Le Centre
Éducatif dépend du Service des Mouvements de Jeunesse et
d'Éducation Populaire. Un chapitre particulier lui est attribué
dans le budget de ce service.
-------La
gestion du Centre est assurée par un Directeur ayant sous ses ordres
un personnel administratif et auxiliaire.
-------L'utilisation
des Centres par les Associations et Mouvements est réglée
par l'Inspecteur Principal des Mouvements de Jeunesse et d'Éducation
Populaire. Huit jours au moins avant le début. d'un stage, le programme
établi par l'Association ou le Mouvement responsable et l'effectif
des Instructeurs ,et des Stagiaires doivent être communiqués
au Directeur du Centre.
-------Les
frais d'hébergement et de nourriture sont pris en charge par le
Centre. Les soins d'urgence sont donnés gratuitement.
PRÉSENTATION
DES CENTRES
-------Le Service
des Mouvements de jeunesse et d'Éducation Populaire dispose d'un
Centre Éducatif situé à SIDI-MADANI, d'un Centre
annexe de Haute Montagne et de Ski à TIKJDA et d'un troisième
Centre en voie d'aménagement à EL-RIATH.
-------Le
Centre de SIDI-MADANI jouit d'une situation exceptionnelle. Installé
depuis 1945 dans un ancien hôtel transatlantique, à l'entrée
des gorges de la CHIFFA, à 15 kilomètres de BLIDA, il réunit
toutes les conditions de confort et d'esthétique indispensables
au bon fonctionnement des stages.
-------L'annexe
de TIKJDA, dépendant administrativement du Centre de SIDI-MADANI,
a été créée en plein massif du DJURDJURA en
1946. Son but est de permettre aux jeunes Algériens de suivre en
haute montagne, dans une ambiance éducative, des stages de ski
et d'escalade et de leur donner des compléments de formation générale
en même temps que sont développés en eux le goût
du risque, l'esprit d'équipe et les qualités d'endurance
physique et morale que seule la montagne peut procurer. A défaut
de locaux lui appartenant, l'École de Montagne est installée,
durant la période d'hiver, dans les bâtiments de uvre
du Petit Cheminot à la Montagne, mis à la disposition du
Service des Mouvements de jeunesse et d'Éducation Populaire par
la Direction des Chemins des Fer Algériens de 1'Etat. En été,
l'École se transporte à proximité des points ;particulièrement,
favorables à l'escalade et j'installe, pour cette période,
sous la tente.
-------En
voie d'aménagement, le Centre d'EL-RIATH est situé à
12 kilomètres d'ALGER, dans une propriété appartenant
au Service des Mouvements de Jeunesse et d'Éducation Populaire.
Pour que cette ancienne École. des Cadres puisse jouer avec efficacité
son rôle de Centre Éducatif modèle, d'importants travaux
sont entrepris. Conçu dans un style élégant, bénéficiant
de l'expérience des tentatives antérieures, le Centre d'EL-RIATH
pourra répondre efficacement aux exigences des stages de formation
les plus divers.
UTILISATION DES CENTRES
EDUCATIFS
-------En 1945,
trois stages de moniteurs de colonies de vacances ont groupé, dans
le département d'Alger, 98 stagiaires.
-------En
1946, neuf stages ont groupé 360 stagiaires.
-------En
1947, vingt-quatre stages ont groupé 76o stagiaires dans les trois
départements.
TABLEAU DES STAGES
Centres d'entraînement aux
méthodes d'éducation active
(Formation de moniteurs et de directeurs de colonies de vacances)
|
1945
|
3 stages
|
98 stagiaires
|
1946
|
5 stages
|
169 stagiaires
|
1947
|
9 stages
|
304 stagiaires
|
Union Française des Colonies
de Vacances
(Formation de moniteurs de colonies de vacances)
|
1947
|
2 stages
|
54 stagiaires
|
Francs et Franches Camarades (Formation
de guides de camaraderies)
|
1946
|
1 stage
|
12 stagiaires
|
Cinéma :(Initiation à
la culture cinématographique)
|
1.946
|
1 stage
|
46 stagiaires
|
1947
|
I stage
|
44 stagiaires
|
Peuple et Culture
|
1046
|
I stage
|
57 stagiaires
|
Art dramatique
|
1946
|
I stage
|
12 stagiaires
|
194.7
|
I stage
|
17 stagiaires
|
Chant choral
|
1947
|
1 stage
|
15 -stagiaires
|
Ecole de montagne
|
1946
|
I stage
|
76 stagiaires
|
1947
|
9 stages
|
326 stagiaires
|
--------Plusieurs
de ces stages ont été dirigés par des Instructeurs
venus de la Métropole, secondés par des Instructeurs locaux.
--------Le
Centre Éducatif de SIDI-MADANI ne pouvant héberger qu'un
seul stage à la fois, il a été nécessaire
d'utiliser des Centres occasionnels au cours de l'année : CHERCHELL,
AIN-EL-TURCK (Oran), BUGEAUD (Constantine), PHILIPPEVILLE, BISKRA, EL-AFFROUN,
FORT-DE-L'EAU.
--------LL'École
de Montagne a fonctionné aux Centres de TIKJDA et de TALA-GUILEFF.
--------Le
Centre éducatif de SIDI-MADANI sert aussi de maison d'accueil.
Il est ouvert à divers mouvements éducatifs agréés
qui désirent l'utiliser pour des rencontres de courte durée.
--------En
1946 : du ler au 3 novembre, rencontre du Scoutisme, Féminin
d'Algérie ;
|
|
--------En 1947:
18 mai, journée d'étude du Centre régional d'Art
dramatique ;
--------26-27
octobre, journées régionales des E.D.F.
--------31
octobre-2 novembre, journées régionales du Scoutisme Français
d'Algérie. 13 avril, journée du Service Social des P.T.T.
--------Le
Centre Éducatif a reçu en outre des artistes ou des troupes
théâtrales de passage en Algérie.
--------En 1947 : 13-15 mars, Compagnie du
Grenier, de TOULOUSE.
--------13
avril, César GEOFFRAY et ses Instructeurs de Chant choral.
--------6
mai, jeunesses Musicales de France : Bernard GAVOTY, Pierre SANGAN.
--------5
décembre, jeunesses Musicales de France, Théâtre d'Arlequin.
--------A
partir de décembre 1947, le Centre Éducatif a été
mis à la disposition d'hommes de lettres et d'artistes métropolitains
dans le double but d'assurer en Algérie le rayonnement de la pensée
française et faire connaître l'Algérie aux écrivains
métropolitains. Des rencontres y ont été organisées
qui ont permis de nombreux échanges : les artistes algérois
et les, élèves des Beaux-arts se sont réunis autour
du peintre de KERMADEC et du sculpteur DAMBOISÉ ; des écrivains,
des représentants de toutes les tendances intellectuelles, les
étudiants des Facultés et des Lycées ont rencontré
: Henri CALET, Albert CAMUS, jean CAYROL, Louis GUILLOUX, Michel LEIRIS,
Pierre MINET, Brice PARAIN, Louis PARROT, Francis PONGE, jean TORTEL.
RÉSULTAIS
--------Les différents
stages qui se sont déroulés à l'intérieur
des Centres Éducatifs ont permis le développement de l'éducation
populaire en Algérie dans ses multiples aspects
Colonies de Vacances
--------L'essor
des colonies de vacances était tel depuis 1944 que le problème
de leur encadrement se posait d'une manière urgente.
--------Le
Service des -Mouvements de Jeunesse, et d'Éducation Populaire organisa
en 1945 les premiers stages de formation de moniteurs. En 1946, il faisait
appel aux Centres d'Entraînement aux Méthodes d'Éducation
Active de PARIS qui, avec son appui financier et ses instructeurs spécialisés,
créaient une Délégation Régionale à
ALGER.
--------Il
en résulte une amélioration certaine de l'encadrement par
la formation de moniteurs sans cesse plus nombreux.
Soucieux de donner aux colonies des cadres compétents, le Service
des Mouvements de jeunesse . et d'Éducation Populaire a rendu applicables
à l'Algérie les dispositions en usage dans la Métropole,
relatives' à la délivrance des diplômes officiels.
--------Au
cours de journées d'information, les oeuvres organisatrices ont
pris conscience de leur mission éducative dans les colonies. de
vacances.
--------L'initiation
aux Méthodes Actives, donnée dans les stages ordinaires
et les stages de spécialités; travaux manuels -dits d'art
'populaire, pipeaux,, études du milieu, chant choral, fait que,
celles-ci débordent le cadre de la colonie pour se diffuser largement
dans la période post-école (patronage, Francs et Franches
Camarades, etc...).
groupes d'amateurs.
Art Dramatique
--------Par
les stages d'initiation aux techniques d'art dramatique, le Service des
Mouvements de jeunesse et d'Éducation Populaire faisait naître
en Algérie le Centre Régional d'Art Dramatique et quelques
--------Un
concours est ouvert cette année aux jeunes Compagnies théâtrales
afin de faire connaître leurs travaux et leurs expériences
et de susciter un courant d'intérêt en faveur de l'art dramatique.
Cinéma
---------Les
stages de culture cinématographique ont amené la création
des ciné-clubs en Algérie.
Culture populaire
Un stage de culture populaire a donné naissance à un mouvement
d'éducation : " Peuple et Culture"
X X X
--------La progression
du nombre des stages, leur diversité et leur influence d'année
en année plus grandes ont été mis en évidence
par l'étude de l'utilisation des Centres Éducatifs.
--------Il
y a lieu, en outre, de souligner que les Centres éducatifs, qui
se réunissent en vue d'une recherche commune des stagiaires de
toutes origines, favorisent les rapprochements, facilitent les échanges
et créent un climat de compréhension.
--------Cette
seule raison suffirait à justifier des stages plus nombreux encore
mais s'y ajoutent les demandes grandissantes d'institutions soucieuses
de former leurs animateurs ou de personnes conscientes de l'intérêt
des moyens éducatifs enseignés dans les centres
--------Colonies
de vacances : l'obligation de confier les enfants à des moniteurs
diplômés a pour conséquence la nécessité
de former chaque année de nouveaux cadres (nombre d'enfants en
colonies de vacances en 1947 : 23.111. -. Nombre de moniteurs diplômés
nécessaires : 2.000. - Nombre de moniteurs actuellement diplômés
: 20, par application des, mesures transitoires.
--------Le
premier examen aura lieu en avril 1948.
--------La
formation ou le perfectionnement des directeurs et moniteurs de colonies
exigent aussi un effort continu.
--------Foyers
ruraux : la création récente de nombreux foyers ruraux
semble réclamer la formation d'animateurs spécialisés.
--------Ciné-Clubs
: nécessité de former des commentateurs.
--------Caravanes
et camps d'adolescents qui relèvent d'une technique particulière.
--------Les
projets d'activité pour l'année 1948 répondent partiellement
à ces besoins ; il est envisagé, entre autres, des stages
de spécialités : travaux manuels d'art populaire, méthodes
actives appliquées à l'étude du Milieu, stage des
foyers ruraux, etc... L'effort du Service des Mouvements de jeunesse et
d'Éducation Populaire est limité par le nombre insuffisant
des Centres Éducatifs (les deux centres d'Alger satisferaient à
peine aux demandes de ce département alors qu'il faut répondre
à celles des départements d'Oran et de Constantine). 'Les
crédits de fonctionnement des Centres. sont trop faibles pour permettre
d'équiper les Centres existants et d'organiser des stages dans
des. Centres occasionnels d'une utilisation plus onéreuse. Ainsi,
les moyens mis à la disposition des Centres Éducatifs ne
répondent pas à l'intérêt croissant que les
résultats déjà obtenus ont fait naître en faveur
de l'éducation populaire.
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