----------Dès
les premiers jours de l'arrivée de nos troupes dans les Territoires
du FEZZAN-GHADAMES, il est apparu que la diffusion de l'enseignement
du français parmi la jeunesse fezzanaise devait être considérée
comme l'un des éléments primordiaux du succès du
maintien de la France dans ce pays. Aussi les autorités françaises
se sont-elles activement occupées de ce problème
----------La
situation scolaire au départ de nos prédécesseurs
était la suivante :
-----------
Des centres scolaires fonctionnaient à Ederi, Brack, Djedid,
Mourzouk, Berguene.
----------Les
écoles de Brack, Djedid, Mourzouk et Berguene comprenaient deux
classes, l'une pour l'enseignement de l'italien, l'autre de l'arabe.
-----------
Les locaux étaient très modestes et seules les écoles
de Brack et Djedid, construites vers 1935,
présentaient les installations nécessaires pour servir
à l'enseignement.
-----------L'école
de Berguene était inachevée. Celle de Mourzouk, installée
dans un gourbi, comprenait
deux petites salles de classe au sol de terre battue, mal éclairées
et aérées.
-----------
Le mobilier avait été emporté, les portes et fenêtres
arrachées et le matériel scolaire détérioré
et
rendu inutilisable.
----------Toutes
ces écoles étaient fermées depuis 1940.
----------Immédiatement
après le rattachement administratif du Fezzan-Ghadamès
à l'Algérie, la Haute Administration, en accord avec l'Académie
d'Alger, s'est empressée d'ouvrir des écoles à
Ghadamès et Brack. Celles-ci ont pu fonctionner très rapidement
grâce au concours de l'armée qui a fait procéder
à une rapide remise en état des immeubles endommagés
et a bien voulu mettre à la disposition du Gouverneur militaire
du territoire trois instituteurs mobilisés dans des unités
sahariennes.
----------Depuis
1943, la situation du territoire a été en continuel progrès.
SITUATION DES ÉCOLES
FRANÇAISES AU 31 DÉCEMBRE 1947
----------Ces
écoles sont réparties dans les centres ci-après
:
CENTRES
|
CLASSES de langue arabe
|
CLASSES
de langue française
|
NOMBRE D'ÉLÈVES
|
Djedid |
1
|
1
|
59
|
Mourzouk |
1
|
1
|
52
|
Oubari |
|
1
|
19
|
Brack |
1
|
1
|
57
|
Agar |
|
1
|
40
|
Berguene |
|
1
|
24
|
Ouenzerib |
|
1
|
40
|
Ederi |
|
1
|
40
|
Bentbeya |
|
1
|
18
|
Traghne |
|
1
|
22
|
Gatroun |
|
1
|
35
|
Ghadamès |
1
|
1
|
55
|
Derdj |
|
1
|
41
|
Totaux |
4
|
13
|
502
|
----------Ainsi
plus de cinq cents élèves, âgés de 6 à
14 ans, fréquentent assidûment nos écoles où
ils reçoivent un enseignement suivant un programme identique
à celui prévu pour l'enseignement (le la Section B de
l'Algérie.
----------En
outre, dans les écoles de Djedid, Mourzouk, Brack et Ghadamès,
les élèves suivent, en mi-temps et parallèlement
à la classe française, un cours de langue arabe enseigné
par un moniteur recruté sur place, guidé et conseillé
par un maître français.
COURS D'ADULTES
----------Dans
les écoles de Djedid, Brack, Mourzouk et Oubari, des cours d'adultes
à l'usage de jeunes gens de 16 à 2o ans, ont été
ouverts par les maîtres français qui enseignent à
la jeunesse fezzanaise ayant passé l'âge de scolarisation,
le langage, la lecture, l'écriture et le calcul.
----------Ces
cours sont régulièrement suivi par le nombre d'auditeurs
suivant:
----------Djedid
---------15 auditeurs
----------Mourkouk----
12 "
---------- Brack---------
19 "
----------Oubari----------10
"
PERSONNEL ENSEIGNANT
a) Instituteurs français
----------Six
instituteur Français du cadre de l'Algérie, tous volontaires,
ont été nommés au FEZZAN. Ils exercent à
Brack, Djedid, Oubari, Dardj, Ghadamès et Mourzouk.
b) Moniteurs autochtones
----------Onze
moniteurs sont en service dans les écoles de Ederi, Ouenzerib,
Berguene, Agar, Bentbeva, Traghene, Gatroum, Brack, Djdid, Mourzouk,
Ghadamès ; ils enseignent soit la langue française, soit
la langue arabe, sous la direction des maîtres français.
----------Tout
le personnel enseignant, français, relève du Rectorat
de l'Académie d'Alger.
----------La
surveillance de l'enseignement vies maîtres et des moniteurs est
confiée à l'instituteur (le Brack qui cumule ses fonctions
avec celles de Directeur régional des écoles du FEZZAN.
SITUATION DES IMMEUBLES
SCOLAIRES
a) Améliorations apportées
dans .les locaux existants
----------L'importance
des travaux à réaliser, les difficultés rencontrées
pour obtenir le matériel nécessaire et l'absence de main-d'uvre
qualifiée n'ont pas permis de procéder à tous les
aménagements désirables.
----------Cependant,
avec des moyens de fortune, les autorités locales sont parvenues
à installer des classes convenables. L'immeuble dans lequel était
installé l'école de Mourzouk avant été jugé
inutilisable, lies deux classes ont été transférées
dans un autre local de ce centre.
----------D'autre
part, on a aménagé dans chaque école les installations
d'hygiène indispensables, des douches, une cuisine pour la cantine
scolaire et réservé un local à usage de réfectoire
afin de permettre aux bénéficiaires (le la cantine de
prendre leurs repas dans (le bonnes conditions.
b) Constructions nouvelles
----------Malgré
la pénurie des matériaux de construction et la modicité
des crédits dont on disposait cet effet, les travaux ci-après
ont été entrepris :
----------1°/Aménagement
dune classe dans la Moudirieh de Bentbaya
----------2°
Édification d'une école (l'une classe à Traghene
;
----------3°Mise
en chantier d'écoles à une classe avec logement pour moniteur
à Ouenzerib, Agar et Garroun.
|
|
UVRES SOCIALES
SCOLAIRES
A. -- Santé et hygiène.
----------L'état
sanitaire de la population scolaire a retenu l'attention des autorités.
----------Chaque
année, à la rentrée d'octobre ou lors (lu premier
passage du médecin qui suit la date de réouverture vies
classes, tous les enfants scrupuleusement examinés et vaccinés.
----------Dans
chaque école le maître ou le moniteur tient un registre
ou établit des fiches médicales individuelles sur lesquelles
le médecin consigne à chacun de ses passages périodiques,
ses observations et indique le traitement à suivre.
----------Les
élèves atteints de trachome, conjonctivite, teigne, etc...
sont chaque matin soignés gratuitement à l'infirmerie
locale.
----------Certains
de ces enfants déficients sont pris en charge par le Service
de Santé qui leur fait suivre un régime de suralimentation.
----------Des
distributions de quinine ont lieu régulièrement.
B. - Cantines.
----------Un
gros effort est fait pour l'alimentation des élèves.
Ainsi tous les enfants, quelle que soit leur condition sociale, bénéficient
chaque jours aux frais de 'État (l'un repas chaud (pâtes,
couscous, semoule, etc...) et d'une ration de pain de 200 grammes. En
outre, pendant la durée (le la saison d'hiver une boisson chaude
est servie à chacun d'eux avant l'entrée en classe du
matin.
C. - Habillement.
----------Au
cours de l'année 1947 chaque enfant a reçu gratuitement
un coupon de tissus de quatre mètres.
ENSEIGNEMENT CORANIQUE
----------Dans
chaque village du FEZZAN l'enseignement coranique est assuré
par un " fgih ". Ces écoles fonctionnent en toute indépendance.
Elles groupent 2.000 élèves environ.
----------Les
enfants qui fréquentent nos écoles ont toute liberté
pour suivre l'enseignement religieux en dehors des heures de classe.
PLAN DE SCOLARISATION
----------Pour
l'avenir, il est dès à présent envisagé
----------1°
d'ouvrir de nouvelles classes dans les écoles existantes. En
effet, la population scolaire augmente chaque année et faute
(le places disponibles beaucoup d'enfants en âge d'être
scolarisé ont dû être refusés .
----------2°
de créer de nouvelles écoles dans les nombreux villages
qui en sont encore dépourvus où les parents réclament
instamment leur installation ;
----------3°
d'ouvrir, à titre d'essai, un cours d'enseignement artisanal
à Mourzouk, seul centre où semblable création puisse
être tentée avec quelque chance (le succès ;
----------4°
de créer dans ce pays essentiellement agricole des fermes-écoles
où les junes gens pourront acquérir un enseignement rationnel
et pratique, susceptible (l'en faire (les ouvriers agricoles qualifiés
et, partant. d'améliorer leur standing de vie et d'augmenter
les ressources locales, tant en espèces fruitières qu'en
légume.-: adaptées à ces régions.
ZONE DE GHAT
----------La scolarisation
de la zone (le Chat provisoirement rattachée au Territoire des
Oasis, annexe des Ajjer, a fait l'objet d'une attention toute particulière
(le la part (le la Haute Administration.
ÉCOLE DE GHAT
----------Dans
ce centre, la classe était primitivement faite par un moniteur
autochtone. Cette école a été confiée, dès
octobre 1946, à un maître français qui en assure
la direction depuis cette époque. Le succès remporté
a amené les autorités locales à demander l'ouverture
1° d'une seconde classe (le garçons ;
----------2°
d'un cours d'adultes pour jeunes gens de 15 à 2o ans.
----------Cette
classe et ce cours ont été ouverts au 1e° octobre
1947.
----------L'école
de construction récente, comprend deux classes de 9 m X 7 m.
bien éclairées et aérées, ainsi que deux
logements pour instituteur, dont l'un avec salle de bains. Elle dispose,
en outre, d'un vaste jardin irrigué à l'usage des élèves.
ÉCOLE D'EL-BARKA
----------Une
école de garçons à deux classes a été
édifiée au cours (le l'année 1947 à EL-BARKA,
petite oasis située à 1o kilomètres de Ghat. Les
travaux de construction et d'aménagement ont été
terminés en fin d'année.
----------La
direction de ces classes a été confiée à
un instituteur français qui a déjà rejoint son
poste et procédé à l'ouverture (le cette école.
----------Il
n'est pas douteux que cette création, accueillie avec une vive
satisfaction par la population locale, ne remporte un grand succès.
----------Les
écoles (le ces deux centres ont été dotées
tout récemment d'un mobilier neuf et des plus modernes, susceptible
d'être présenté comme modèle.
----------L'uvre
des cantines scolaires n'a pas été
oubliée dans la zone de Ghat.
----------Une
cantine scolaire fonctionne, en effet, à Ghat depuis 1944. Actuellement,
les enfants bénéficient chaque jour d'un repas chaud et
substantiel. Cette uvre permet (le constater, à chaque
pesée mensuelle, un accroissement régulier du poids des
enfants.
----------Une
cantine scolaire est en voie de création à l'école
d'EL-BARKA. Elle sera prochainement ouverte aux enfants fréquentant
cette école.
CONCLUSION
----------L'uvre
accomplie, tant dans les Territoires du FEZZAN-GHADAMES que dans la
zone de CHAT, fait ressortir que la mission civilisatrice de la France
se poursuit avec régularité et se répand progressivement
dans, les régions les plus déshéritées du
SAHARA ORIENTAL et du DÉSERT LIBYEN.
----------Les
résultats obtenus témoignent de l'abnégation et
du dévouement du personnel enseignant et du souci constant des
Pouvoirs Publics d'améliorer les conditions de vie morale des
populations (le ces contrées particulièrement déshéritées.
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