Alger, Algérie : documents algériens
Série monographies : Sahara
Le M'Zab, 2è partie
8 pages - n° 17 - 15 septembre 1955

Fruit de circonstances religieuses, le M'ZAB se présente comme une nation théocratique. Pour éviter le libre examen où n'aurait pas manqué de conduire le rejet de toute espèce de sacerdoce, les mozabites ont confié dès les origines, à des assemblées religieuses, les Djemaàs de Mosquée présidés par un Chikh, le soin d'édicter des règles absolues tant civiles que religieuses. Les règles qui constituent la charte même de l'ibadisme mozabite ont, été réunies au XVIIè siècle en une immense codification, le " Nil ", par un savant théologien de l'ibadisme. Cette codification n'a pas arrêté la création de la législaltion et du droit ibadite qui se continue de nos jours malgré l'influence française et les progrès du modernisme.

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GEOGRAPHIE ECONOMIQUE

----------ECONOMIE SOCIALE.
----------Les populations du M'ZAB aux genres de vie et aux aptitudes diverses forment un complexe économique assez équilibré. Analysons rapidement la fonction de chaque groupe dans cet ensemble.
----------En premier lieu les Chaambas nomades ou semi-nomades fournissent aux sédentaires : viande, laine, bois, pierre à bâtir, timchent (plâtre), etc... Les sédentaires arabes eux sont fabricants de chaux, maçons, manoeuvres en tous genres, khamès dans !es palmeraies. Les Mozabites exercent le commerce, fournissent les nomades de tous les objets et denrées qui leur sont nécessaires, écoulent les fabrications locales des tapis et tissages. Ils sont de plus, volontiers agriculteurs, maîtres maçons, menuisiers, peintres, boulangers et bouchers. Les Juifs tiennent la bijouterie, certaines branches de l'artisanat (tailleurs, cordonniers) le commerce des tissus, des boissons alcoolisées, de l'argent et des métaux précieux.
----------Les tribus des régions voisines (Larbas de LAGHOUAT, OULED MAIL, de DJELFA, Ouled YACOUB d'AFLOU) contribuent à l'économie locale, particulièrement pendant la saison hivernale par leur apport en laine, viande, beurre et leurs achats nombreux dans les centres urbains.
----------Au total le M'ZAB possède une économie traditionne'le d'échcnge de nomades à sédentaires, telle qu'on la retrouve moins complète et moins accentuée en de nombreux points du Sud.
----------Cependant cette économie s'est sensiblement transformée depuis la pacification de la région. En effet, ce type d'économie pour profiter également aux deux éléments supposait de la part des nomades, maîtres da désert, le monopole des communications et des transports, la possibilité de contraindre le sédentaire à accepter certaines conditions d'échanges. Aujourd'hui l'équilibre est nettement rompu au profit des sédentaires qui plus actifs, plus intelligents, jouissant d'une plus grande sécurité, détenant par ailleurs les moyens financiers, ont mis la main, pour ainsi dire, sur une grande partie de l'économie nomade que souvent ils financent, dirigent et organisent. La sécurité des voies de communication, l'apparition de l'automobile et son incidence sur les transports ont amené la misère du nomade qui fait maintenant beaucoup plus figure de client que de partenaire économique.
----------C'est sur les marchés des villes du M'ZAB, chaque ksar possède le sien, que se font les échanges. Autrefois, les villes se disputaient à qui attirerait à soi le plus grand trafic, source de prospérité pour la tribu intéressée. Cette situation a également bien changé. Si tous les marchés subsistent, la plupart quotidiens, certains ne servent plus qu'à l'approvisionnement en bois et en bétail de la population sédentaire. L'activité économique s'est concentrée, GHARDAIA, avec son grand marché hebdomadaire appelle à elle la plus grande partie de l'activité d'échange dans la pentapole. A la périphérie du M'ZAB, BERRIAN et GUERRARA, doivent à leur situation écartée de posséder des marchés secondaires en voie de développement. Par contre, BENI ISGUEN, BOU NOURA, MELIKA, EL ATTEUF et METLILI sont à peu près privées d'activité économique, ou ne l'ont conservée, c'est le cas de BENI ISGUEN, marché de l'artisanat local, que dans le cadre d'une spécialité bien déterminée, au total peu importante.

----------AGRICULTURE.
----------L'agriculture est relativement peu importante au M'ZAB où, à raison de lo rareté de l'eau et des terres cultivables, elle consiste essentiellernent en l'entretien de quelques palmeraies (180.000 palmiers productifs) et n'occupe que quelques milliers d'individus. Sous le couvert des dattiers, on trouve un certain nombre de jardins fruitiers, des cultures maraîchères, des céréales en petite quantité. L'ensemble de ces ressources ne peut suffire à ravitailler une population de 53.000 habitants qui doit en conséquence importer des dattes d'OUARGLA, d'EL GOLEA, d'IN SALAH, voire de TIMIMOUN, des fruits et des légumes de MEDEA et de le MITIDJA, et des Hauts-Plateaux, la presque totalité des céréales dont elle a besoin.
M'ZAB
----------Le M'ZAB a connu de 1943 à 1949 des sécheresses extrêmement redoutables qui firent périr des dizaines de milliers de palmiers, arrêtèrent la production des autres, interdirent presque toutes cultures sous-jacentes. Dons certaines oasis, l'eau de boisson fut rationnée, quelques puits seulement continuant à fournir de l'eau.
----------Cette situation catastrophique eut des couses multiples. Ainsi que nous l'avons déjà dit, les établissements humains de la Chebka du M'ZAB ont une origine essentiellement religieuse .et politique. -Les considérations économiques lors de leur création n'ont joué qu'un rôle tout à fait secondaire.
----------L'oued M'ZAB, Oued purement saharien, qui est censé alimenter la nappe phréatique de la gouttière d'érosion qui forme son lit n'a que des crues rares et capricieuses. A ia latitude de GHARDAIA, il n'y o plus de régime des pluies, à proprement parler, seulement des orages dont la formation est toujours aléatoire. A peine plus favorisées que celles de la Pentapole, sont les oasis de BERRIAN et de GUERRARA, fondations plus récentes établies sur des Oueds plus septentrionaux. II n'existe aucune source au M'ZAB. II faut puiser l'eau dans la nappe phréatique à des profondeurs variables atteignant 40 et 50 mètres dans les périodes de grandes sécheresses. Il n'est pas donc étonnant qu'une sécheresse exceptionnelle pot sa rigueur et sa durée ait entraîné une disparition partielle de la couverture végétale que seule une activité et une ingéniosité hors de pair avaient réussi à établir et à maintenir.
----------Cette activité et cette ingéniosité se manifestent dans la remarquable organisation hydraulique des oasis du M'ZAB, chef-d'ceuvre d'organisation, de prévoyance et de travail persévérant qui fait honneur au génie mozabite. Nous ne saurions sans être tout à fait incomplet ne pas en dire quelques mots.
----------La nappe phréatique qui fut en définitive jusqu'à une époque récente la seule ressource hydraulique est exploitée par des milliers de puits qui crèvent la surface du sol cultivable. Le puits n'est pas original par sa conception mais par son mode d'exploitation. Le travail de puisage n'est pas fait directement par l'homme mais par des bêtes, ânes, mulets ou chameaux qui se déplacent selon un mouvement de va et vient sur un plan incliné, sous la conduite d'un gardien. Le matériel de puisage est constitué par un " dellou ", récipient souple en peau de chèvre, en forme d'entonnoir, dont l'extrémité inférieure, la manche, n'est pas obturée. Une corde coulissant sur une poulie à l'aplomb du puits dominant le sol de 1 m. 50 environ, est attachée ou bord supérieur de l'entonnoir, tandis qu'une autre attachée à l'extrémité inférieure maintient la manche de l'entonnoir en position repliée durant l'opération de descente et de remontée. L'ensemble est calculé de telle façon que lorsque le " dellou " arrive hors du puits la manche tirée par sa corde, s'allongeant au-dessus du bassin, permette à l'eau de s'échapper. Le système déjà appliqué en l'an 1000 est encore très utilisé de nos jours. Son automatisme entraîne une économie d'effort humain sans lequel jamais, étant donné la profondeur des puits, les palmeraies mozabites n'auraient pu être créées et prospérer.
----------Mais la science hydraulique des mozabites est encore davantage perceptible dans la méthode employée pour répartir les eaux des crues, forcer l'oued à s'infiltrer et approvisionner le sous-sol des palmeraies. Pour parvenir à ce but le moyen est toujours le même. On barre la gouttière de l'oued autant de fois qu'if est nécessaire par des levées de terre, souvent revêtues de maçonnerie voire par des barrages entièrement en maçonnerie. Certains de ces ouvrages sont imposants. A GUERRARA, l'Oued Zegrir est dérivé sur la palmeraie par une levée de terre de 2 km de long sur 3 mètres environ de hauteur. Des ouvrages en maçonnerie d'une technique simple mais ingénieuse permettent d'évacuer le trop plein des eaux et de vidanger la palmeraie lorsque l'infiltration est suffisante. L'Oasis d'EL-ATTEUF possède un barrage de retenue et d'infiltration de 500 mètres de long entièrement construit en maçonnerie. BENI ISGUEN, dit la plus grande partie de ses atterrissement cultivables à un ouvrage en maçonnerie de 400 mètres de long sur 8'mètres de hauteur. Par ailleurs, le moindre écoulement des oueds est dérivé vers les jardins à partir de l'amont des palmeraies au moyen de grands canaux " seguias " qui se subdivisent en ramifications secondaires, Chaque jardin, par des ouvertures soigneusement calculées, reçoit la crue et les alluvions qu'elle transporte.
----------Ainsi, les surfaces d'infiltration sont multipliées por cent et par mille. Dans bien des cas, lorsqu'elles ne sont pas trop importantes, les crues se perdent dans les palmeraies du M'ZAB ou derrière les barrages. Si un premier barrage n'a pu tout contenir, un deuxième, un troisième, un quatrième arrêtera le trop plein que le précédent aura laissé passer.
----------Les ouvrages, barrages et séguias nécessitent un énorme entretien auquel parfois les tribus entières participent, mais sans eux, le M'ZAB et en particulier l'espace occupé par la Pentapole ne serait qu'un lit d'oued infertile.
----------Si nous nous tournons maintenant vers l'activité agricole proprement dite, nous retrouverons, malgré les difficultés d'exploitation, l'activité et l'acharnement des ibadites du M'ZAB. " Rustici " à l'origine des habitants du
M'ZAB fe sont demeurés au fond d'eux-mêmes. Nombreux sont ceux qui reviennent passer l'été dans leur villa de l'oasis, soigner avec amour les quelques arbres que leurs aïeux leur ont légués. Nombreux sont ceux encore qui passent leur vieillesse dans les travaux simples de la vie champêtre quelle que soit leur situation de fortune, et leur passé d'hommes d'affaires. Argent, labeur ne sont pas épargnés pour maintenir les oasis du M'ZAB qui approvisionnent tant bien que mal les citadins en légumes et en fruits.
----------Il ne faut pas cependant dissimuler que les conditions d'exploitation sont très onéreuses. Si la main-d'oeuvre est abondante, la fumure suffisante, rare est la terre fertile, plus rare encore l'eau, et coûteux le moyen de l'amener à la portée des plantes. Le système de puisage ancien est encore le plus employé, mais les stations de pompage (au nombre d'une centaine environ) actionnées électriquement, par moteur à essence ou à mazout, ont le faveur des mozabites aisés. Le machinisme se développe de cette manière dans l'agriculture, en dépit du prix élevé du courant électrique, des carburants et de la profondeur des puits. Malgré tout, il faut se restreindre périodique-ment si la crue se fait trop attendre. Beaucoup de puits sont alors à sec, beaucoup d'autres ne donnent plus qu'un débit insignifiant. Les cultures se raréfient ou disparaissent. Seuls les arbres demeurent, et les soins jaloux dont on lesentoure ne suffisent pas toujours à leur faire passer le cap difficile.
----------Le remède à ces sécheresses périodiques qui ravagent te M'ZAB a été trouvé en 1938, lorsque fut foré à quel que 500 mètres de profondeur dans la nappe albienne le premier puits artésien. Mais ce remède devait rapide-ment s'avérer légèrement onéreux - malgré de nombreux forages à MELIKA, BENI-ISGUEN, EL-ATTEUF, METLILI, GUERRARA et BERRIAN - l'agriculture du M'ZAB utilise encore très peu de cette eau jugée trop coûteuse, ascendante mais non jaillissante en raison de la cote du terrain et qu'il faut par conséquent pomper à 50, 60 ou même 80 mètres de profondeur. C'est seulement à GUERRARA que l'eau jaillit et ce fait ouvre des perspectives de développement pour l'oasis de cette ville.
----------La R.E.E.S.A. (Régie d'Exploitation des Eaux Souterraines du Sud Algérois), société d'économie mixte. créée en 1948 pour exploiter les forages profonds assure l'irrigation des 2/3 des palmeraies du, M'ZAB.. Par ses réseaux de distribution, elle satisfait la totalité des besoins de la palmeraie de GUERRARA et 30 % des besoins des autres palmeraies dont l'alimentation en eau d'irrigation est assurée par pompage. L'accroissement des quantités vendues à l'agriculture par cet organistrie est continu et moyennant les investissements à consentir pour la création de quelques nouveaux forages dans les palmeraies qui en sont dépourvues on peut affirmer que l'existence de ces ouvrages constitue pour les oasiens du M'ZAB une garantie de survie en cas de sécheresse grave.
----------Pour conclure sur l'agriculture au M'ZAB, nous ne saurions adopter un jugement ni optimiste ni tout à fait pessimiste. Ici la psychologie particulière des habitants contrecarre l'application des lois de l'économie' politique. Les palmeraies du M'ZAB sont sans doute peu de choses comparées au chiffre de la population. Les jardins seraient trop coûteux pour ceux qui voudraient en faire une exploitation rationnelle. Mois par ailleurs les villes- du M'ZAB' ont un tel besoin de ravitaillement frais qu'on voit mal comment les palmeraies pourraient disparaître même dans une économie transformée.
----------La tendance serait au maintien du système économique traditionnel permettant à chaque ville de trouver l'essentiel de sa subsistance dans,sa banlieue immédiate. A ces couses de survie viennent s'ajouter en premier lieu la pasison profonde que les mozabites portent à la terre du M'ZAB, sentiment qui les pousse à investir sur place, à' dépenser parfois dans la culture l'argent gagné dans le commerce, puis l'abondance d'une main-d'oeuvre peu exigeante, qui n'a souvent d'outres moyens d'existence que le travail de la terre si ingrate soit-elle, ensuite les besoins de consommation plus étendus et nouveaux, créés par l'enrichissement d'une partie des populations locales et leur augmentation numérique, enfin les moyens modernes qui rendent le pompage et l'irrigation plus faciles. Ajoutons que l'éloignement des centres de production, qui grève de lourds frais de transports les produits importés constitue une sorte de prime à la production locale. Ainsi donc dans un pays pauvre et surpeuplé l'agriculture qui satisfait oux besoins essentiels de l'homme tant affectifs que matériels apparaît comme une constante sociale sur laquelle les lois de l'économie classique (à base de calcul de prix de revient et d'égoïsme individuel) ont peu de prise.

----------L'ELEVAGE :

----------Si l'agriculture est malgré tout une ressource importante de l'économie locale, l'élevage chez les sédentaires est relégué au dernier rang. Chaque ksar confie à la garde d'un ou de plusieurs bergers, un troupeau de chèvres de quelques centaines de têtes dont le lait est indispensable à la nourriture de la population. Les animaux s'éloignent durant le jour jusqu'à _10 ou 15 km de la ville, rentrent chaque soir dans " leur famille " car si, la pâture est collective chaque animal e un propriétaire. Ils y reçoivent une ration de complément, bien nécessaire étant don-né le peu de ressources offertes par les pâturages de la Chebka.
----------Des ânes, des mulets et quelques chameaux constituent par ailleurs le cheptel vif de l'agriculture et servent en même temps à tous les transports à l'intérieur des villes où l'étroitesse des rues interdit toute modernisation ; mullets et ânes sont aussi un moyen de locomotion très usité par les habitants de Io Pentapole pour se rendre d'une ville à l'autre.
----------L'élevage familial comporte en outre des gallinacées assez nombreux, rarement des lapins, car ces derniers animaux supportent mal les étés brûlants.
----------Les élevages d'ovins et de camelins ne se conçoivent pas dans l'économie des sédentaires. Les nomades Medabih et Chaambas sont donc en définitive les seuls éleveurs importants au M'ZAB. Mais leurs troupeaux, ravagés par des famines périodiques, très accentuées dans ces régions désertiques, sont assez peu nombreux :
- 4.670 chèvres ; 4.180 ovins ; 1.516 camelins en 1951.
----------Troupeau insuffisant pour permettre à tous les Chaambas de mener une existence exclusivement nomade et ceux qui la mènent sont généralement de pauvres gens. L'existenceo pastorale de type traditionnel apparaît d'ail-leurs condamnée à plus ou moins brève échéance dons ces régions arides Seule pourrait sauver l'élevage en le transformant, une organisation moderne s'appuyant sur les transports automobiles et des points d'eau multipliés. Nous n'en sommes pas encore à ce stade et en attendant, les nomades se sédentarisent lentement soit dans la palmeraie de METLILI qui leur appartient en propre, soit dans les palmeraies des ksours mozabites, soit tout simplement en ville où l'appel de main-d'oeuvre est important dans le bâtiment, les transports, les travaux publics, etc...
----------Ce mouvement inéluctable dont l'origine est à rechercher dans Io disparition de la fonction nomade essentielle, les transports chameliérs, d'oasis à oasis que les transports automobiles ont supplantés, a justifié de la part de l'Administration des réalisations ayant pour but le recasement des nomades dans l'agriculture. C'est ainsi que le puits profond de ZELFANA a donné naissance à une palmeraie nouvelle qui sera d'ici quelques années, lorsqu'elle entrera en production, répartie entre des éleveurs déshérités.,
----------L'élevage nomade au M'ZAB et dans les environs immédiats est donc depuis longtemps entré dans une décadence qui ne fera que s'accentuer malgré les renouveaux passagers dus à une pluviométrie plus abondante. Dans ces solitudes immenses qui servent de parcours aux troupeaux Chaambas, il est à peu près impossible à l'Autorité de porter un secours matériel efficace aux nomades et de les amener à une évolution quelconque, en raison de la dispersion des individus et des conditions climatiques incertaines. Mais sans aucun doute, à une échéahce que l'on peut fixer à quelques décades, l'élevage renaîtra équipé et organisé à partir de l'économie sédentaire car si l'éleveur est aujourd'hui dépassé par les difficultés du milieu, le pâturage pour autant ne disparaîtra pas et il suffira lorsque l'infrastructure routière et l'équipement hydraulique seront suffisants de trouver les moyens rationnels d'en tirer parti et de sauver le troupeau en période de disette. II nous appartient de diriger, d'ores et déjà nos efforts vers ce but.

----------MINES ET INDUSTRIES - INDUSTRIES EXTRACTIVES.
----------Elles se limitent à l'extraction de la pierre pour la construction, pour la fabrication de la chaux, du gypse, pour la fabrication du plâtre.
Le pays étant essentiellement calcaire, la pierre à chaux est extraite un peu partout dans le voisinage immédiat des agglomérations.
----------Le centre principal de l'extraction du gypse est situé entre GHARDAIA et METLILI, le long de la piste joignant ces deux centres. De nombreux affleurements sont exploités suivant des méthodes rudimentaires, ce qui n'empêche pas qu'on puisse considérer cette industrie comme très active. Une centaine de personnes au moins y sont occupées en permanence. Le " timchent " c'est le nom local du plâtre grossier mais très résistant, tiré des fours primitifs, trouve un très large emploi dans la construction mozabite.
----------De même la pierre à chaux, calcinée par les nomades dans de petits fours primitifs ou par des entrepreneurs sédentaires selon des méthodes plus rationnelles, donne une chaux excellente très utilisée dans la construction locale et, les ouvrages hydrauliques (barrages, séguias d'irrigation, etc...).

 

----------INDUSTRIE DU BATIMENT.

----------Les industriès extractives trouvent leur débouché dans le bâtiment qui est au M'ZAB, pays de cités, à civilisation urbaine, une activité très prospère. On peut estimer que depuis les carriers jusqu'aux mouleurs de plâtre, en passant par les transporteurs, un millier d'individus environ concourent à l'édification des immeubles et à l'exécution des travaux publics. A GHARDAIA même, on fabrique des carreljges en ciment teinté, des claustras en ciment a mé, des moulages en timchent, etc... Il existe en outre une scierie moderne et des ateliers de menuiseries bien équipés. Des chefs maçons mozabites assez peu nombreux et hautement estimés dirigent la plupart des chantiers.
Cette activité fiévreuse, surtout alimentée par l'argent venu du nord, connaît son maximum d'intensité au printemps, mais n'est jamais en sommeil. C'est dans la population arabe que se recrutent surtout les nombreux ouvriers et manoeuvres dont le bâtiment a besoin.

----------ARTISANAT.
----------A côté de l'industrie du bâtiment en voie de modernisation, s'est maintenu un artisanat important et assez prospère - touchant à plusieurs branches d'activités : tapis et vêtements de laine, dinanderies, poterie, bijouterie, travail du cuir, etc...
----------Le plus important d'entre eux, et de beaucoup, es l'artisanat des tissages de laine et des tapis. Il est pratiqué par les femmes durant les longs loisirs que leur laisse leur existence recluse. Il est extrêmement difficile de connc:ître le nombre des ouvrières, les femmes ne travaillant qu'à certains moments de l'année et surtout lorsque les conditions d'écoulement sont satisfaisantes. Le chiffre de 3.000 est le plus couramment admis. Les productions sont très variées et souvent de haute qualité (djellabas,, haïks de laine blanche, kachabias, burnous de laine et de poli de chameau, passages et tapis de BENI-ISGUEN en `.ssage plat, chargés de dessins géométriques d'un effet très original). De tous les points de l'horizon, les nomade), viennent au M'ZAB s'approvisionner en vêtements de laine.
----------Des courtiers, des commerçants achètent les productions artisanales au marché aux enchères, en particulier à BENI-ISGUEN, où se situe la bourse de l'artisanat mozabite fréquentée par tous les acheteurs sérieux. Les mozabites font une grosse consommation de tapis (chaque fille à mener doit être pourvue d'un trousseau qui en comporte plusieurs). Le reste s'écoule auprès des Européens et des touristes avec une assez grande facilité.
----------Les soeurs blanches se sont intéressées à la fabrication des tapis dès leur installation au M'ZAB. Elles possèdent à GHARDAIA un ouvroir important où elles s'efforcent de conserver la pureté du style et la qualité de la fabrication qui comme partout ailleurs a malheureusement tendance à baisser.
----------L'école de filles de GHARDAIA, de son côté, possède depuis peu d'années un atelier de tissage où une vingtaine de fillettes s'initient aux finesses du métier.---------DINANDERIE.
----------Le travail du cuivre semble au M'ZAB un artisanat assez récent dans sa forme actuelle. Un cours professionnel installé à l'école de garçons de GHARDAIA a beaucoup fait pour le développer. Les productions, plateaux de toutes dimensions, martelés, incrustés ou ciselés, sont de premier ordre quant à la qualité, mais manquent en général d'originalité et de cachet local. La clientèle est surtout touristique.

----------OUVRAGES DE CUIR.

----------Le filali produit sur place est travaillé en petites quantités par des artisans savetiers qui fabriquent " nails ", " babouches " et chaussures de femme. Cet artisanat est fortement concurrencé par les productions de l'extrême Sud et du Soudan, et son existence est par ailleurs menacée par la vogue de la chaussure industrielle européenne.

----------POTERIE.

----------Très fruste quoique d'un style agréable, la poterie a à peu près disparu aujourd'hui. Un seul artisan suffit aux besoins des mosquées.

----------BIJOUX.

----------La bijouterie au M'ZAB est une spécialité juive. Les artisans de cette profession travaillent essentiellement pour le milieu local musulman qui se contente de bijoux assez grossiers Certains cependant sont très adroits.
L'ensemble de l'artisanat mozabite est très important, tant par la quantité et la qualité des productions que par les ressources de complément qu'il procure à l'économie locale.

----------LE COMMERCE.
----------Le commerce est l'activité essentielle des mozabites. C'est aussi l'une des activités principales du M'ZAB proprement dit. Le commerce s'appuie sur un réseau de voies de communication et un système de transports dont nous parlerons tout d'abord.

----------VOIES DE COMMUNICATION ET TRANSPORT.
----------La position géographique de la Pentapole, au nord du désert proprement dit, sur le méridien d'ALGER, qui coupe en deux parties égales le Sahara fut très vite exploitée par les mozabites.
----------Mais là encore l'intervention humaine fut prépondérante pour détourner les caravanes qui précédemment con-tournaient la Chebka, accidentée, pierreuse, coupée d'entailles-profondes et par conséquent délaissée.
----------Autrefois, les transports étaient effectués uniquement à dos de chameaux le long de pistes chamelières, simples tracés sinueux faits par le pied des bêtes. Les transporteurs étaient les nomades Chaambas travaillant en collaboration avec les négociants mozabites.
----------Or, esclaves noirs du Soudan, dattes des oasis sahariennes, henné, plumes d'autruche, convergeaient vers GHARDAIA qui fut dès le XIV"'e siècle une place commerciale très importante. De GHARDAIA, les chameaux remontaient ensuite à petites journées jusqu'à la mer. Ils en revenaient lourdement chargés de blé, de sucre, de thé qui s'en allaient s'écouler dans les oasis les plus reculées.
----------Si ce trafic s'est en partie conservé, les moyens de transport ont bien changé. Depuis 1920, l'automobile a peu à peu supplanté les caravanes et à son triomphe aujourd'hui à peu près total correspond la déchéance des chameliers nomades. Le trafic est devenu l'affaire des sédentaires qui l'exercent sur des pistes carrossables et entretenues.
C'est en premier lieu le grand axe routier nord-sud qui poussé jusqu'au HOGGAR canalise la plus grande partie du trafic. Bitumée entièrement depuis 1952, la piste LAGHOUAT-GHARDAIA est maintenant parfaitement satisfaisante pour tout espèce de trafic automobile - mais à partir de GHARDAIA vers EL-GOLEA, IN-SALAH et TAMANRASSET, la piste est seulement entretenue en état de roulement et moyennement viable pour les voitures légères.
----------A 11 km au nord de GHARDAIA et sur la route de LAGHOUAT existe l'embranchement de la piste d'OUARGLA qui se divise, 30 km plus loin, en deux tronçons : l'un menant à OUARGLA et l'autre à GUERRARA ; de GUERRARA à TOUGGOURT, OULED-DJELLAL, BISKRA et MESSAAD, les tracés encore peu satisfaisants sont moins fréquentés. Des pistes secondaires mais au trafic important relient entre eux les ksours et oasis de la Pentapole (GHARDAIA, la DAIA, BEN DAOUA, GHARDAIA, EL-ATTEUF) et GHARDAIA à METLILI et à SEBSEB.
----------Tout ce réseau assez étendu est encore peu satisfaisant du point de vue de la viabilité. En. particulier les pistes de le Pentapole établies dans un terrain très difficile, ne répondent plus aux besoins du trafic croissant qu'en-traîne l'évolution d'une population dense.
----------Les transports automobiles créés par des Sociétés et des particuliers, Mozabites, Arabes et Juifs, sont très actifs.
----------La S.A.T.T. (Société Africaine des Transports Tropicaux) usure le trafic des voyageurs, nombreux, qui vont et viennent entre le M'ZAB et le TELL concurremment avec la Société " Les Fils BOUKAMEL " entreprise mozabite. A GHARDAIA un autre BOUKAMEL a la concession du transport des voyageurs sur les lignes intérieures du M'ZAB. De nombreux commerçants possèdent des camions qui transportent leurs approvisionnements.

----------LE COMMERCE.
----------Le commerce est à la fois un commerce de ravitaillement des populations locales sédentaires qui ne trouvent sur place que peu de ressources, un commerce d'échange avec les populations nomades, un commerce de transit vers les oasis de l'extrême-Sud.
----------GHARDAIA est une place commerciale de contact entre les régions steppiques présahariennes, habitat' des éleveurs nomades, et les oasis sahariennes, habitat de sédentaires pléniciculteurs. Sa situation favorisée a été exploitée par une population particulièrement industrieuse, jouissant de l'héritage d'une civilisation relativement avancée.
----------Le mozabite " rusticus " à l'origine s'est transformé peu à peu dans les premiers siècles des établissements ibadites du M'ZAB en " mercator " sous le coup de la nécessité. Il a vite témoigné de ces dispositions innées pour la profession commerciale qui sont sans _ doute un trait de la race berbère, mais peut-être aussi le signe d'un apport oriental et plus précisément persan, remontant à la belle époque du royaume de TIARET.
----------Aujourd'hui GHARDAIA est sans conteste la place commerciale la plus importante du Sahara central, mais elle partage sa fonction de ville de contact avec BERRIAN d'une part au contact immédiat de la Steppe des éleveurs et GUERRARA, bien placé sur la route des caravanes, d'autre part.
'
----------L'ampleur du phénomène commercial ne laisse pas d'étonner à GHARDAIA, car en fait la région est à peu près dépourvue de ressources. Mais le marchand mozabite a réussi, en s'approvisionnant en objets fabriqués, à con-quérir les faveurs d'une partie importante de la population nomade da Sud-Algérois. Il se contente de marges bénéficiaires moins élevées que les autres commerçants musulmans. li offre à sa clientèle un tel choix d'articles, qu'insensiblement les nomades sont attirés par son magasin bien achalandé. Il trouve de plus dans la population citadine du M'ZAB, un excellent client.
----------Les objets fabriqués, fruits du machinisme européen, qu'on trouve maintenant sous toutes les tentes nomades, tissus, théières, cuvettes émaillées, etc... ont pris la place de la poudre d'or et des esclaves dont le trafic a complètement disparu.
----------Du Sud, viennent des dattes, du Soudan, des produits artisanaux, voire quelques arachides.
Le commerce de transit se fait surtout du Nord vers le Sud : sucre, thé, céréales, sont répartis jusqu'au Hoggar, à partir de GHARDAIA.

----------L'ECONOMIE MOZABITE A L'EXTERIEUR DU M'ZAB.
----------Toutes ces ressources de l'agriculture, de l'élevage, de l'artisanat et du commerce local, ne sauraient suffire, tant s'en faut à faire vivre Io nombreuse population du M'ZAB.
----------Très tôt, les mozabites essaimèrent dans les oasis sahariennes où ils établirent des relais commerciaux. Mais dès le XlV`"e siècle, le commerce saharien devait tomber en décadence. Incertitude des espaces immenses du dé-sert, conflits politiques, attaques de caravanes, autant de faits qui se conjuguèrent pour porter les Béni-M'Zab à étendre leur activité vers d'autres régions, c'est-à-dire vers le Nard avec lequel sans doute les relations furent toujours assez suivies.
----------Contraints ;de s'expatrier, les mozabites le firent naturellement en premier lieu le long du méridien, se faisant une place de choix dans le commerce des centres et des villes, situés sur la route qui mène aux régions riches et à la mer LAGHOUAT, MEDEA, BLIDA, ALGER. ALGER surtout capitale politique et grand centre économique, comptait déjà au XVII"'' siècle une colonie importante de commerçants mozabites, jouissant d'un statut spécial particulièrement favorable.
----------En commerçants avisés, les mozabites surent toujours en effet ze ménager en les achetant, les concours nécessaires au succès de leurs entreprises. Attentifs à n'avoir aucun ennemi, intrigants auprès des puissants, les dédaigneux ibadites de la Chebka réussirent en toutes occasions à concilier les pouvoirs publics, au besoin en renseignant l'autorité et en lui dénonçant les manoeuvres de ses sujets. Cette attitude leur a permis d'obtenir même en période troublée la protection de leurs caravanes et de leurs biens.
----------Peu à peu, les mozabites se sont installés dans toutes les villes d'Algérie. II va sans dire que la sécurité eue nous avons introduite dans un pays autrefois anarchique n'a fait que développer l'émigration et par suite la prospérité mozabite.
----------En 1945, en estimait que 6.000 mozabites environ vivaient en permanence en dehors du M'ZAB. La plupart font d'ailleurs de brefs séjours au M'ZAB tous les ans ou tous les deux ans.
----------Les branches d'activité qui intéressent surtout les ibadites sont l'épicerie de détail, le commerce de tissus, la quincaillerie, parfois les transports. Inutile d'ajouter qu'entre ibadites il existe une forte solidarité commerciale, des associations nombreuses qui sont à rapprocher de l'organisation et de la solidarité israélite.
----------Chez les deux sectes, juive et ibadite, même aptitude au négoce, même esprit d'entraide, même crainte de la persécution et du boycottage.
----------Au fur et à mesure que sous la pression des autochtones malékites, tard venus aux activités commerciales, le mozabite sent plus de résistance à son expansion en milieu musulman, les mozabites gagnent du terrain dans la clientèle européenne. Il n'est pas rare d'en rencontrer qui ont deux établissements dans la même ville, l'un réservé plutôt à la clientèle musulmane, l'autre plus moderne et mieux achalandé, fréquenté par la clientèle européenne.
----------Tant à CONSTANTINE qu'à BONE ou à ALGER, la rivalité commerciale tend à s'accuser entre mozabites et israélites.
----------Le mozabite essentiellement détaillant, s'efforce de rrendre pied dans le commerce de gros, détenu par les juifs. Mois, jusqu'à présent, les tentatives rial secondées financièrement n'ont pas abouti.
----------La population mozabite 'tire 70 pour cent de'son revenu des boutiques du nord et des nombreux biens, immeubles, propriétés rurales, qu'elle y possède. Son enrichissement constant et rapide malgré la concurrence, per-met des envois de fonds très importants aux familles et des investissements de toutes sortes.
----------Il faut regretter que nos renseignements sur le commerce mozabite soient trop vagues, trop qualificatifs. Une enquête sérieuse, menée avec des moyens d'investigations suffisants fournirait des renseignements les plus intéressants tant sociologiques qu'économiques. II semble que la littérature intéressant le M'ZAB qui est très abondante ait négligé cet aspect essentiel de la vie matérielle mozabite. Or c'est cette organisation économique .fui, en définitive, explique l'influence d'une population peu nombreuse, population à laquelle élite permet de conserver son visage, ses coutumes, sa civilisation, à l'abri des ingérences administ.atives et de mener elle-même son évolution.
----------Ce n'est pas à GHARDAIA que s'élabore la physionomie moderne du M'ZAB, mais dons ces milliers de boutiques où, à l'occasion des relations commerciales s'établissent les contacts les plus étroits avec le monde extérieur.

----------NIVEAU DE VIE DES MOZABITES DU M'ZAB. ----------On a dit que les mozabites étaient riches.
----------Rien ne nous permet de confirmer ou d'infirmer cette assertion, car il n'existe pas d'inventaire de Io fortune et du revenu mozabite à l'extérieur du M'ZAB et ceci est incontestablement une lacune sérieuse dans nos connaissances.
----------Mais incontestablement il existe au M'ZAB un certain nombre de grosses et moyennes fortunes sont entre les moins d'Israélites et d'Arabes). L'ensemble de la population mozabite vit assez bien, dans maisons, beaucoup de familles ont des domestiques, arabes ou noirs. II n'y a pas de mendiants ibadites, mois parce que la solidarité ibadite pkarvoit chacun de l'indispensable. 800 concessions d'eau potable, 3.500 consessior,; électriques représentant une consommation de courant d'une valeur approximative de 18 millions de francs par on sont encore les signes d'une aisance relative.
----------C'est à force de travail et de persévérance que les ibadites sont parvenus à cet état de prospérité qui étonne le visiteur. Partis de presque rien après la ruine de TIARET cuis de SEDRATA, ils ont reconstitué dans un milieu naturel, tout à fait hostile, une civilisation et une fortune.
----------Les arabes agrégés, les nomades chambas et les israélites à ,un degré moindre sont demeurés dans la pauvreté du commun des populations sahariennes sédentaires ou nomades.
----------En somme, comparé à celui de la moyenne des populations européennes, le niveau de vie moyen des habitants du M'ZAB demeure très inférieur, mais incontestablement la majorité mozabite jouit d'une situation matérielle privilégiée.
----------Ce qu'il ne faut pas perdre de vue c'est que la richesse relative de l'élément dominant, qui permet d'ailleurs à des milliers d'arabes de trouver des moyens d'existence, rie se maintient qu'au prix d'une activité de tous les instants, d'un effort soutenu depuis des siècles et qui n'a pas son égal chez les autres populations de l'Algérie.
----------Les résultats qui sont à la mesure de cet effort sont la preuve que les mozabites appartiennent à une race particulièrement bien douée.
----------Ils sont aussi le témoignage de l'influence des idées religieuses sur l'activité matérielle des hommes. La réussite mozabite ne pouvait être le fait que d'une minorité peu nombreuse, mais cette observation n'ôte aucun mérite à ceux qui en furent les promoteurs actifs et conscients.
----------Il est juste de dire également que la prospérité des mozabites est fragile. Qu'un mouvement de boycottage prenne de l'ampleur et le M'ZAB ne reçoit plus d'argent,o qu'une crise commerciale éclate et le M'ZAB en pâtit dangeureusement. Aussi les 'mozabites vivent dans la hantise des troubles et des guerres. Pendant les époques de prospérité ils ont tendance à accumuler chez eux des stocks d'or de vivres et de vêtements, comme si un siège devait un jour avoir lieu.