Alger, Algérie
: documents algériens
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Faire revivre l'histoire des Tirailleurs Algériens, des anciens Turcos, c'est évoquer l'épopée de toute l'Armée Française depuis plus d'un siècle. Ils furent, en effet, partout, sous toutes les latitudes, pour la défense et l'honneur, de la Patrie commune, partout où devaient s'illustrer et s'auréoler de gloire nos Drapeaux. |
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---------Faire
revivre l'histoire des Tirailleurs Algériens, des anciens Turcos,
c'est évoquer l'épopée de toute l'Armée Française
depuis plus d'un siècle. Ils furent, en effet, partout, sous toutes
les latitudes, pour la défense et l'honneur, de la Patrie commune,
partout où devaient s'illustrer et s'auréoler de gloire
nos Drapeaux.
---------L'incorporation des musulmans dans nos rangs remonte à 1830, au moment où Lamoricière recruta dans la tribu kabyle des Zouaoua les éléments qui devaient former les premières unités de Zouaves. Le 27 mars 1832, d'Armandy et Yusuf, au cours d'une entreprise audacieuse s'emparaient de la Casbah de Bône et Yusuf, moyennant finances, prenait le commandement des Turcs, qui jusque là défendaient la ville. Les effectifs furent augmentés, en recrutant des Arabes et le Bataillon ainsi constitué prit part aux deux expéditions sur Constantine. Après le succès de 1837, un deuxième bataillon était formé dans cette ville, qui, par Ordonnance Royale du 7 octobre 1841, devint le Bataillon de Tirailleurs de Constantine, issu de. la première formation autochtone d'Algérie. ---------Les Tirailleurs algériens étaient nés. ---------Un Régiment de Marche de deux Bataillons devait aller combattre en Crimée, en septembre 1854 et les noms d'Alma, Sébastopol, Inkerman, Traktir, Makoff, Kimbourn, jalonnent la route glorieuse des tirailleurs dans cette expédition. ---------Par décret du 10 octobre 1855, ce Régiment qui devait rentrer en Algérie, était dissous et il devait, avec les éléments restés en Algérie, former trois régiments de Tirailleurs, un par province, chacun à trois bataillons de six _compagnies. Ces régiments furent effectivement créés le 1er ' janvier 1856, le premier dans la province d'Alger, le deuxième dans celle d'Oran, le troisième dans celle de Constanti ne. ---------Le recrutement se faisait alors uniquement par voie d'engagements volontaires et le Décret du 21 avril 1866 vint en codifier les modalités. ---------Les Bataillons de Tirailleurs et plus tard les Régiments prirent une part active à la pacification de l'Algérie et toutes les colonnes, en particulier celles de Kabylie virent dans leurs rangs se distinguer les " Turcos " qui, soldats d'hier pour la France, se firent remarquer partout, par leur endurance, leur entrain et leur crâneie. ---------De 1837 à 1871, partout où nos trois couleurs flottèrent, les Tirailleurs furent à l'honneur. Partout, ils se signalèrent par ces qualités qui devaient les illustrer plus tard sur tous les champs de bataille. ---------La cause de l'indépendance italienne, qui valut à l'Armée Française l'honneur de participer, en 1859, .à la campagne contre les Forces autrichiennes, entraîna la formation d'un Régiment de Marche de Tirailleurs, qui devait se couvrir de gloire. Turbigo, Magenta, Solférino, autant de noms de victoires, qui valurent aux Tirailleurs la confirmation de leur renommée et les honneurs d'un défilé triomphal à Paris. ---------Après avoir participé, à leur retour d'Italie, à une expédition vers le Màroc contre les Beni-Snassen les Tirailleurs, constitués en détachement de volontaires, allèrent au Sénégal, où ils prirent part en 1860-1861 aux Colonnes du Cayor contre les Mandingues dans le Saloum et le Sine. De 1861 à 1864, un Bataillon de Marche fut incorporé, aux unités opérant en Cochinchine et il se distingua à la prise de Vinh-Long et aux opérations sur Migui-Mytho et Bi-Bing. En octobre 1862, le Corps expéditionnaire du Mexique recevait également un Bataillon de Tirailleurs, qui se signala tout particulièrement au combat de Puebla et à la bataille de San Lorenzo. Au cours de ce combat, deux tirailleurs prirent chacun un drapeau à l'ennemi et pour ce haut fait d'armes, le drapeau du 3è Tirailleurs fut décoré de la Croix de la Légion d'Honneur. Les unités participèrent vaillamment aux opérations sur Pueblo-Novo de San Pédro et de Mayarasco. ---------Pour
sa belle attitude au cours de cette expédition, le Bataillon fut
porté à l'ordre du jour, par le Général Bazaine,
Commandant en Chef.
---------La
guerre contre l'Allemagne devait ménager à notre Pays de
pénibles surprises. Dès le début des opérations,
chacun des trois régiments de Tirailleurs mobilisa trois bataillons
qui s'embarquèrent pour la France, où ils ne tardèrent
pas à entrer en action. C'est alors Wissembourg le 4 août
avec le 1er Tirailleurs, le plateau de Froeschwiller avec les 2è
et 3è tirailleurs, puis une série de combats particulièrement
meurtriers, où des formations entières furent décimées
dans une lutte héroïque. Reconstituées en partie au
Camp de Châlons, un certain nombre d'unités furent incorporées
dans cette armée, pour marcher sur Metz et prendre part à
la bataille de Sedan, où elles subirent la capitulation, non sans
avoir brûlé leur drapeau pour ne pas le laisser tomber aux
mains de l'ennemi. ALGERIE-TUNISIE 1871-1881 ---------Tandis
que les régiments défendaient le sol national, les unités
restées en Algérie prenaient part aux différentes
opérations de police, en particulier en Kabylie et dans l'Aurès. TONKIN-MADAGASCAR ---------Les Régiments de Tirailleurs devaient prendre une part efficace aux opérations du Tonkin de 1883 à 1886 et à Madagascar en 1895-1896, en particulier à 1 prise de Tananarive et ils se firent encore remarquer par leurs belles qualités militaires. MAROC - 1907-1914 ---------C'est
au Maroc que les Tirailleurs algériens devaient confirmer leur
valeur guerrière, car il ne fut pasune expédition, une colonne,
de 1907, date de notre débarquement à Casablanca, coïncidant
avec les opérations sur la partie orientale à 1914 où
ils ne furent largement représentés.
---------Les
Bataillons étaient répartis entre l'Algérie et le
Maroc, l'alternance étant assurée tous les deux ans par.
des relèves collectives. *** GUERRE 1914-1918 ---------Les
Tirailleurs algériens devaient tout particulièrement s'illustrer
au cours de la guerre 1914-1918. On les vit partout, à Charleroi,
sur la Marne, en Champagne, à Verdun, dans la Somme, aux offensives
victorieuses finales, partout, où il y eut à lutter, à
foncer, à souffrir, pour auréoler leurs drapeaux d'une gloire
nouvelle. * * * |
---------Les
nécessités de la Défense nationale, les menaces,
incessantes, venant de l'Est, devaient entraîner non seulement l'augmentation
des Régiments de Tirailleurs mais leur installation sur le sol
métropolitain. C'est ainsi, qu'après différentes
modifications successives, leur organisation était la suivante
en 1939, les Régiments d'Algérie étant les correspondants
des Régiments stationnés en France
au total 16 régiments de Tirailleurs algériens. ---------A signaler, qu'il existait à ce moment-là également : 4 Régiments de Tirailleurs tunisiens (2 en Tunisie, 2 en France et 8 régiments de tirailleurs marocains (4 au Maroc, 4 en France). *** 1939-1940 ---------Nous
sommes à nouveau en guerre contre un ennemi implacable, plus fort
que janlâis. 1942-1943 - TUNISIE ---------Tandis
que les conditions de l'Armistice entraînaient la dissolution des
nombreuses unités, la nouvelle armée ne devait laisser subsister
en Algérie que les ler, 2è, 3è, 6è , 7è
et 9è régiments de Tirailleurs, étroitement surveillés
par les Commissions étrangères. Le 29è Tirailleurs
était au Levant. L'ITALIE 1943-1944 ---------La
Victoire nous avait à nouveau souri, en récompensant les
efforts et l'héroïsme des Tirailleurs Algériens. La
Campagne d'Italie devait leur donner l'occasion de porter ces vertus à
un sublime degré. En effet, dès le début de 1944,
dans les rangs, soit de la 3è DIA, soit des Divisions marocaines,
les 1er , 2è, 3è , 7è , 9è Régiments
avec le Corps expéditionnaire, sous les ordres du général
Juin, eurent à surmonter les difficultés de combats difficiles
et meurtriers et les noms MONNA-CASALA, RAPIDO, BELVEDERE, CASTELFORTE,
CARIGLIANO, LIGNES GUSTAVE, ORANGERS, DORA, HITLER, vinrent jalonner leur
marche victorieuse. Les efforts conjugués de l'Armée Française
et des Alliés devaient enfin entraîner la défaite
de l'ennemi sur ce front, le 3 juillet 1944, tandis que la Victoire s'établissait
à Sienne, après que Rome eut été traversée
triomphalement. FRANCE 1944-1945 ---------C'est
sur le sol de France que les Tirailleurs algériens devaient participer
à l'ultime Victoire. Les 3è et 7è Tirailleurs avec
la 3è D.I.A, sont au débarquement de St-Tropez le 16 août
1944, puis après les combats victorieux de Toulon et Marseille,
c'est la marche fulgurante de l'armée française poursuivant
l'ennemi à travers le Jura, au-delà des Vosges, pour atteindre
Strasbourg, libérer l'Alsace, franchir le Rhin par la Forêt
Noire, sur Stutgart où devait s'inscrire la Victoire finale le
25 avril 1945. *** AUJOURD'HUI ---------La
victoire a ramené en Algérie, triomphants et fiers de leurs
exploits, à juste titre, les Régiments de Tirailleurs.
---------Le
7è Tirailleurs, un instant dissous a été reconstitué
en Algérie pour être ensuite affecté aux Troupes d'Occupation
en Allemagne, où il tient une place de choix. CONSTANTINE, le 15 DECEMBRE
1950 |