LES SOLDATS ÉTRANGER
AU SERVICE DE LA FRANCE.
--------"Jusqu'en
1789, les soldats écossais, anglais, irlandais, suisses, polonais
et allemands combattent avec une vaillance légendaire pour la France
et notre histoire garde religieusement le souvenir des mercenaires helvétiques
dont le dévouement illustre faisait dire que le sang versé
par ces valeureux guerriers " aurait pu combler un canal de Paris
à Bâle ". A Fontenoy, au temps de la guerre en dentelles,
sous les ordres du Maréchal de Saxe, les régiments irlandais
se font décimer sur place. Aux heures glorieuses de la Révolution,
du Consulat et de l'Empire, de nombreuses légions, formées
par les enfants de toutes les nations éprises de liberté,
viennent se ranger sous notre drapeau tricolore : légions batave,
germanique, helvétique, italienne, irlandaise, hellénique,
lanciers de Poniatwski, régiment d'Hohenlohe. Enfin, à la
prise d'Alger, une nouvelle légion, digne héritière
de celles qui l'avaient précédée sur la terre de
France, se lève et s'impose immédiatement.
CRÉATION DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE.
--------""
LOUIS-PHILIPPE, roi des Français, à tous présents
et à venir Salut. "
--------"Vu
la loi du 8 mars 1831, vu le rapport de notre Ministre Secrétaire
d'État au département de la Guerre, nous avons ordonné
et ordonnons ce qui suit :
--------""
Il sera formé une Légion composée d'étrangers.
Cette légion prendra la dénomination de " LÉGION
ÉTRANGÈRE ".
--------"Le
Roi vient de créer l'arme chérie des généraux.
--------"La
Légion étrangère s'organise et comprend de suite
sa mission en faisant ses premières armes et ses premiers travaux.
ALGÉRIE 1831 - 7870.
--------"Tout
en prenant une part active et glorieuse à la pacification de
l'Algérie, la Légion participe efficacement à la
mise en valeur de ce pays. L'ouverture de pistes et de routes ayant
d'abord un intérêt stratégique, mais qui deviennent
rapidement des voies à grande circulation, la construction, dès
1843, de Sidi-Bel-Abbès qui est restée la ville de la
Légion ; la création de la route des chotts qui. de Saïda,
mène à Géryville, et de la route Aïn-Sefra-Saïda,
représentent quelques aspects de la contribution d a Légion
à l'oeuvre constructive de la France en Algérie.
LES CAMPAGNES DE LA
LÉGION
CAMPAGNE d'ESPAGNE.
--------"En
1835, la Légion est "cédée"
à l'Espagne pour soutenir sur son trône Isabelle contre
don Carlos, et elle y fait, avec son admirable fidélité,
la guerre la plus décevante qui soit, s'usant en guérillas
contre un ennemi invisible. Tarapegui, Huesca, Barbastro sont les plus
importants combats, et deux chiffres disent mieux que les phrases le
sacrifice consenti par la Légion : partie à l'effectif
de 4.100 hommes, elle en revint avec 500. Le Général Cordova,
commandant en chef de l'Armée espagnole, reconnaissait que
" La Légion Étrangère
française est une troupe admirable. "
GUERRES DU SECOND EMPIRE.
--------"De
1854 à 1856, la Légion opère en Crimée.
La guerre se déroule d'abord à Galipoli, où 60
ans plus tard, la Légion viendra à nouveau livrer de durs
combats.
--------"A
l'Alma, les autres troupes emportées
par leur ardeur guerrière, se précipitent vers l'ennemi,
mais sans ordre, rendant impossible l'exercice du commandement. La Légion,
au contraire, avance avec calme et sang-froid, et Canrobert lui crie
: " A la bonne heure, servez d'exemple
aux autres, braves Légionnaires. "
--------"Elle
est à Inkermann, à Sébastopol,
où, par une splendide charge à la baïonnette, elle
enlève de haute lutte le bastion central, sans tirer un coup
de fusil. Le 1er Régiment Étranger y perd son Chef, le
Colonel Viénot.
* **
--------"Trois
ans plus tard, la Légion a de nouveau changé de théâtre
d'opération : elle participe aux combats qui vont assurer l'unité
italienne.
--------""
La Légion est à Magenta. L'affaire
est dans le sac. " s'écrie Mac-Mahon.
--------"Son
Chef, le Colonel de Chabrière, y est tué mais le nom de
Magenta est inscrit au drapeau. Les pertes sont telles que les deux
régiments sont fondus en un seul.
**
--------"Progressivement,
de 1863 à 1867, la Légion tout entière quitte l'Algérie
pour le Mexique. La lutte contre les guérilleros mexicains ressemble
étrangement à celle qu'en 1835 menait déjà
la Légion contre les guérilleros espagnols. Le climat,
la maladie, ajoutent encore aux difficultés. Nous ne rappellerons
pas le but de cette expédition lointaine, le Légionnaire
ne s'en inquiète pas. Il sait qu'il est au service de la France,
et cela lui suffit. Il est soldat, il sert avec honneur et fidélité.
Au Mexique, il écrit avec son sang et sa sueur une nouvelle page
de douleur et de gloire.
--------"Quand
il revient en Algérie en 1867, il laisse derrière lui
2.000 camarades tués ou morts de maladie, mais il rapporte dans
les plis de son drapeau, un nom, une date, le souvenir d'un exploit
: CAMERONE
CAMPAGNES COLONIALES DE LA IIIè RÉPUBLIQUE.
--------"Sous
la IIIè République, la vie de la Légion prend l'allure
d"une véritable épopée. C'est alors qu'elle
connaît son plein épanouissement, menant à bien
plusieurs tâches à la fois et fraternisant avec les peuples
qu'elle a vaincus la veille. Ce qu'elle a fait jusqu'en 1871 semble
peu de chose en comparaison du rôle qu'elle va jouer pendant soixante-quatre
ans.
--------"Au
cours de cette période, elle contribue à donner à
la France le deuxième Empire Colonial du monde : Tonkin, Dahomey,
Soudan, Madagascar, Maroc, Syrie, elle est partout. Partout elle se
bat, partout elle met en valeur le pays soumis.
--------"La
Légion, c'est la troupe économique par excellence, celle
qu'on n'épargne pas, celle que l'on met en vedette quand il y
a " un coup dur " en perspective. De cela, le Légionnaire
est fier. Cet homme, il faut l'avoir vu, torse nu, sur les chantiers
du Sud, accomplir sous un soleil de feu sa pénible besogne de
pacification ; il faut l'avoir vu au combat, affrontant l'ennemi avec
son flegme impressionnant, mourant anonyme et obscur, pour son Chef,
ses traditions, son Drapeau.
--------"En
1872, revenant en Algérie, la Légion Étrangère
pose les armes et prend les outils. C'est, depuis sa création,
à peu près l'unique période où elle peut
souffler. D'ailleurs, à cette époque, la France vaincue
" se recueille et attend ".
Mais l'attente est de courte durée, la France a tôt fait
de relever la tête ; le Régiment Étranger reprend
vite son existence active.
--------"La
Légion organise ses compagnies montées qui lui permettent
de sillonner le désert en doublant les étapes. Ces équipées
ne vont pas tarder à devenir célèbres. L'expansion
coloniale de la France offre bientôt à la Légion,
de nouveau formée en deux régiments, un vaste champ d'activité.
--------"1)
Indochine.
--------"En
1883, elle envoie des unités au Tonkin.
--------"A
peine débarqués, les Légionnaires font partie de
la colonne de l'Amiral Courbet contre les Pavillons Noirs, et enlèvent
de haute lutte la citadelle de Sontay. Deux compagnies de Légion
occupent Tuyen-Quang. C'est là que ces compagnies vont, comme
naguère à Camerone, comme plus tard à ElMoungar,
faire preuve de l'héroïsme le plus pur. Pendant plus de
cinq semaines, elles repoussent les assauts de 10.000 Chinois fanatisés,
puissamment armés, encerclant complètement la citadelle,
dont ils dominent les remparts, faisant sauter ceux-ci à la mine
et menant l'attaque par les brèches créées. Cet
épisode fourmille d'admirables faits d'armes individuels ou collectifs.
--------"Plus
de quatre bataillons sont maintenant au Tonkin : deux d'entre eux participent
à la fameuse bataille de Lang-Son, qui détermine la chute
du Ministère Jules Ferry.
Puis c'est la lutte contre les pirates, les colonnes contre le De-Tham,
des combats sans trêve, des tournées de police. La présence
de la Légion a maintenu l'ordre au cours des quatre années
de guerre où toutes les autres troupes de souveraineté
avaient été retirées et en 1930, où le parti
communiste souleva certains éléments de la population
contre notre autorité.
--------Parallèlement
aux opérations, les Légionnaires, comme en Algérie,
mettent en valeur les pays conquis. Ils construisent surtout des ouvrages
de défense et d'art : citadelles, remparts, ponts et bâtiments,
et nombreuses sont les tombes des Légionnaires morts victimes
des fièvres, dans les cimetières qui jalonnent la voie
ferrée de Vietri à Lao-Kay.
--------"2) Dahomey.
--------"En
1892, un bataillon de Légion part au Dahomey pour abattre la
puissance de Béhanzin. C'est sous un climat malsain, dans la
brousse impénétrable, coupée de marais impraticables,
une lutte terrifiante contre un ennemi acharné. Le bataillon
met soixante jours à parcourir cent kilomètres dans la
forêt vierge, mais l'énergie des Légionnaires vient
à bout de tout : ils chassent Béhanzin de sa capitale,
-----ÀBOMEY.
.A la suite de cette campagne, le Général Dodds télégraphie
au Ministre : " Je n'ai jamais eu l'honneur-de
commander à d'aussi admirables soldats, on peut tout leur demander.
"
--------"3)
Madagascar.
--------"En
1896, une insurrection éclate et se propage dans toute l'Île
de Madagascar. Gallieni prend 1e commandement des troupes et demande
au Gouvernement de lui envoyer 600 hommes de la Légion Étrangère"
afin de pouvoir, le cas échéant,
mourir convenablement ".
--------"La
révolte est vite réprimée, mais la pacification
est longue et nécessite jusqu'en 1900 de nombreuses colonnes.
L'insalubrité du climat donne à cette campagne un caractère
extrêmement pénible qui décime les rangs de la Légion.
A Madagascar, elle manie l'outil, construisant des routes au prix d'efforts
inimaginables dans un pays tourmenté.
--------"4)
Maroc.
--------"1900
: La question marocaine se pose. Il importe de protéger l'Algérie
en pénétrant au Sahara (Touat, Tidikelt, Gourara) et en
mettant la main sur les confins du Sahara marocain.
--------"A
partir de 1904, le Colonel LYAUTEY lance la Légion à la
conquête du Maroc : une compagnie de Légion pénètre
à Colomb-Béchar qui devient le centre de notre système
de protection de la Zousfana.
--------"En
1907, le Régiment de marche du 2è Étranger participe
aux opération aux alentours de Casablanca tandis que des éléments
du ter Étranger prennent part à la prise d'Oudjda.
--------"Très
rapidement, les Légionnaires soumettent la région de Ber-Rechid,
Settat, Mediouna, qu'ils élargissent aux combats de l'Oued Fekkak
et de Sidi-Yebli. Puis, tandis que sur le front oriental tombe Taourirt,
la 22è compagnie du 2è Étranger, bientôt
rejointe par celle du Capitaine Rollet, atteint Kasbah Tadla, et se
bat à Dar Ould Zidou.
--------"En
1911, le Sultan assiégé dans Fès par les tribus
berbères, appelle les Français à son secours, et
la Légion envoie deux compagnies qui luttent à Zegotta
et entrent dans Fès.
--------"Bientôt
est reconnue la nécessité de réaliser la jonction
: MAROC-ALGERIE, d'où une série d'opérations visant
l'occupation de Taza et du couloir Fès-Taza. Le 1er Etranger
occupe M'Soun et, en 1914, tandis que les éléments du
2è Etranger prennent Khenifra, il entre à Taza et consomme
la jonction au combat de Sidi-Bel-Kacem, où le Commandant Met
est grièvement blessé.
--------"Mais
le Légionnaire ne se contente pas de donner sa vie dans les combats
les plus âpres, il donne la vie aux contrées qu'il a conquises.
Menant de pair son oeuvre guerrière et son travail de pacification,
la Légion suivant en cela les principes de Lyautey, participe
à la construction de la voie ferrée Oudj da-Guercif.
--------"Parmi
les travaux entrepris par les Légionnaires, citons également
la création des postes de Midelt, Thimadit et Erfoud, la création
de la route impériale qui relie Meknès à Bou-Denib.
--------"Au
Maroc, les opérations de grande envergure recommencent en 1922,
elles ont pour but la réduction de la tâche de Taza.
--------"A
Scoura, pendant 12 heures, les Légionnaires
luttent contre un adversaire 6 fois supérieur en nombre. A El-Mers,
Bou-Kamoudj, Aït-Maklouf, Immouzer, ils emportent de haute lutte
les Casbahs.
--------"En
1925, Abd-el-Krim soulève le Rif et la Légion prend une
part active à cette rude guerre d'embuscade.
--------"En
1929. on la retrouve aux combats de Tahiant, de Djihani, de Tarna.
--------En
1932, à celui de Djbel-Issaf, du Djebel-Badou et de Tazig-Zaout.
--------5)
Syrie.
--------"En
Syrie, le pays est jusqu'en 1925 relativement calme. Là, comme
ailleurs, la Légion était présente : depuis 1921,
un bataillon du 4è Etranger avait participé aux opérations
contre les Alaouites, et avait également construit postes et
routes.
--------"Les
événements du Rif eurent une répercussion immense
dans tout l'Islam et particulièrement au Levant. Le 5è
bataillon du 4è Etranger défendit splendidement Messifré
contre une nuée de dissidents, se battit au Ressaz, réprima
la révolte de Damas, pendant que le 4è Escadron du 1er
R.E.C. se sacrifiait à Rachaya pour sauver la ville.
--------En
1926, les Légionnaires du 4è R.E.I. et du R.E.C. donnèrent
l'assaut à Soueïda et l'enlevèrent brillamment.
--------Quand,
à la fin de l'été 1926, la bataille s'éteignit
au Levant, le crépitement de la fusillade fit place au bruit
des outils maniés de main de maître dans le sol rocailleux.
Ceux que l'on appelait les "bras tatoués "
se mirent au travail comme si de rien n'était.
LA PREMIÈRE
GUERRE MONDIALE (1914-1918) - LE RÉGIMENT DE MARCHE DE LA LÉGION
ÉTRANGÈRE
--------"Pendant
ce temps en Europe se déroule la première grande guerre
mondiale.
--------"C'est
le 11 Novembre 1915 que fut créé le Régiment de
Marche de la Légion Etrangère, mais, dès le début
des hostilités les Légionnaires étaient présents
sur le sol de la Métropole.
--------"La
déclaration de guerre avait provoqué un afflux de volontaires
de toutes nationalités, désireux de combattre à
nos côtés. Parmi eux, figuraient des ressortissants des
pays neutres qui ne partageaient pas l'attitude réservée
de leurs gouvernements, des étrangers établis en France
qui estimaient avoir une dette à payer ou qui cherchaient, pour
quelques-uns, à éviter l'internement. Aux uns et aux autres,
la loi interdisait de faire partie des unités de l'Armée
régulière, mais le principe fut admis de leur incorporation
à la Légion. Une décision ministérielle
du 12 Août 1914 prévoit la formation de différents
régiments de marche destinés à réunir les
légionnaires arrivant d'Afrique avec leurs cadres et les étrangers,
engagés volontaires pour la durée de la guerre. Des centres
d'instruction s'ouvrent à Lyon, Avignon, Bayonne, Rouen, Orléans,
Blois, Toulouse et Paris. Ils donnent naissance au 2è Régiment
de Marche du 1er Etranger ; au 3è, composé exclusivement,
à l'origine, des volontaires de la région parisienne et
au 2è` Régiment de Marche du 2è Etranger. Les Garibaldiens
viennent former un 4è de Marche, dissous en mars 1915, alors
que se précise l'entrée de l'Italie dans la guerre.
--------"Rapidement,
l'alliage des vieux guerriers d'Afrique et des engagés volontaires
connaît une étonnante réussite. Les combats de Champagne
en témoignent et, lorsque tous leséléments de Légion
sont groupés au sein du Régiment de Marche, ils lui apportent,
en même temps qu'une solide expérience, 3 citations à
l'ordre de l'Armée. Les Légionnaires auront trois ans,
très exactement, pour acquérir de nouvelles palmes et
ils s'y emploieront magnifiquement.
--------"En
1915, aux Ouvrages Blancs, le Régiment de Marche progresse de
4 km dans les lignes ennemies et sur un effectif de 75 officiers et
de 3.822 légionnaires, 48 officiers et 1.889 hommes sont mis
hors de combat. Le 28 Septembre de la même année, il est
lancé à l'assaut de la position de Navarin devant laquelle
ont échoué toutes les attaques de l'Armée. Après
5 tentatives, il parvient à franchir les réseaux et à
pénétrer dans les tranchées allemandes.
--------"Il
s'illustre encore à Belloy-en-Santerre, aux Monts de Picardie,
à la Montagne de Paris, au Moulin de Laffaux.
--------"A
la fin de la guerre, le Régiment de Marche laisse sur les champs
de bataille de France 5.127 légionnaires.
--------"Pendant
ces quatre années, la Légion est également employée
sur d'autres fronts. Aux Dardanelles en 1915 ; en Serbie où elle
se distingue en 1916, par la prise de Monastir et en 1917 par celle
de TranaS1ena.
LA DEUXIÈME
GUERRE MONDIALE.
--------"Fait
exceptionnel : de 1935 à 1939, la Légion n'eut à
fournir aucun combat d'importance : elle put donc se consacrer tout
entière à son uvre de " soldats bâtisseurs
" puisque telle est la dénomination que l'on accorde
aux Légionnaires.
--------"(1939
- 1940).
--------"Quand
survinrent les événements de Septembre 1939, la Légion
se devait d'être présente à la lutte. Le 6 Novembre
1939 était fondé le 11è Régiment Etranger
d'Infanterie, au Camp de Valbonne, près de Lyon. On avait demandé
aux différentes unités de Légion stationnées
en Afrique de fournir des volontaires pour le front de France ; la "
petite histoire " raconte qu'il s'en présenta tellement
qu'un choix rigoureux dut être fait. Les élus furent assemblés
à Bel-Abbés sous le nom de " renfort métropole
", qui fut embarqué à Oran pour arriver finalement
au Camp de Valbonne, où furent formés Bataillons et Compagnies.
--------"Le
16 Décembre, sous les ordres du Colonel Maire, le Régiment
arriva en Lorraine et tint les avant-postes, devant la Ligne Maginot,
dans la région de Sieck-ravin d'Apach. C'est là, au bois
Le Merle, que tombèrent les premiers, Légionnaires du
11è Etranger. C'est là, face au Château de Malborough,
que le 30 Avril 1940, en compagnie de leurs frères d'armes, au
Camp de Boulay, fut fêtée la journée de CAMERONE.
--------"Quand
survint la brusque attaque du 10 Mai 1940, les Légionnaires se
trouvaient au repos, en réserve d'Armée. Mais bientôt
on fit appel à eux pour se porter au Bois d'Inor et y relever
les éléments épars de la 9è Armée
qui avait supporté le premier choc des Blindés ennemis.
La Légion de Stenay-Inor avait d'autant plus d'importance qu'elle
servait de charnière entre la Ligne Maginot et les fortifications
construites sur cette partie du front depuis le début des hostilités.
L'ordre fut de tenir : la Légion l'exécuta. Le 27 Mai,
trois divisions ennemies se relayèrent sur le front de la 6è
Division ; portant leur effort principal au centre que tenait le 11è;
deux d'entre elles furent anéanties. Les autres corps furent
relevés : la Légion tint. Le 3è Bataillon refusa
toute relève et demeura à l'arrière-garde lors
du décrochage.
------"Le
11 Juin, la Division isolée reçut l'ordre de se replier.
--------Le
régiment couvrit le décrochage. Tout au long de cette
retraite effectuée à pied, le Régiment servit d'éléments
d'arrière-garde. Après une retraite harassante, ce fut
enfin Saint-Germain près de Domrémy, où le 18 Juin,
les derniers survivants s'épuisèrent en d'héroïques
combats. Le Drapeau dut être brûlé pour ne pas tomber
aux mains de l'ennemi. Quand survint l'ordre de cesser le feu, il ne
restait plus de valide qu'un quart de l'effectif engagé à
Bel-Abbès.
--------C'est
en Février 1940 que fut fondé le 12è Régiment
Etranger d'Infanterie, formé d'environ 400 officiers et soldats,
venus de Bel-Abbès où ils avaient été regroupés.
En Mai le Régiment quitta le Camp de Valbonne et fut engagé
dans la région de V illers-Coteret. Le 15 Mai il reçut
l'ordre de se porter à Soissons pour assurer la défense
du Secteur.
--------Le
16 Juin commença la bataille de Soissons. Pilonné par
l'aviation et l'artillerie, le Régiment voit disparaître
dans cette seule journée le tiers de son effectif.
--------"Le
Régiment avait reçu l'ordre de tenir coûte que coûte
et cette mission fut remplie malgré la pression d'un ennemi agressif
ayant une supériorité considérable en hommes et
en matériel. Pourtant, le 7, malgré les ponts sautés,
l'ennemi parvint à s'infiltrer sur la rive sud de, l'Aisne et
à tourner ainsi les éléments du 12" qui défendaient
la ville. Peu nombreux furent ceux qui parvinrent à franchir
les lignes et à rejoindre les éléments qui se regroupaient
à l'arrière.
--------Alors
commença la retraite qui devait mener le 12è' à
Pont-des-Bonshommes, à 20 km de Limoges, où le "
Cessez-le-feu " le surprit.
--------"(1941).
--------"Le
premier septembre 1941, débarquaient à Dakar les deux
bataillons de la Légion qui formaient la 4è D.B.L.E. Bientôt
un renfort primitivement destiné au Tonkin vient l'y rejoindre.
--------"Pendant
18 mois, la Demi-Brigade assurera la sécurité dans cette
région, tout en se préparant à intervenir en Tunisie.
--------"(1942
- 1945).
--------"Le
3°'1 R.E.I. est engagé dans la région du Djebel Mansour
et de l'Oued Kebir.
--------"L'ennemi
déclencha une violente attaque appuyée par des chars du
dernier modèle "Tigre". Attaqués par des forces
très supérieures en nombre, sans défense contre
les blindés, les bataillons se défendirent furieusement.
Ils parvinrent à stopper l'attaque mais y laissèrent les
2/3 de leur effectif quand l'ordre de repli fut donné, les survivants
se regroupèrent dans les environs de Siliana.
--------"Puis,
la 2è compagnie du 11è Etranger participe à une
attaque sur le Mansour en liaison avec des unités anglaises.
Attaquée par tout un régiment allemand, elle se défend
énergiquement. Au soir, il ne restait de. la compagnie que 14
gradés et légionnaires. Tous les officiers et les autres
hommes de troupe s'étaient fait tuer au combat.
--------"Puis,
c'est la randonnée dans le Sud Tunisien, en coopération
avec les Américains. Gafsa est prise le 17 Mars, Bir Oum Ali
le 8 Avril, et les unités font leur jonction avec les troupes
britanniques au.; remontent du Mareth. Finalement, le 11 Mai, après
un dur combat, le 3è atteint Zaghouan. C'est la fin, les Allemands
se rendent : le 3è R.E.I.M. avait capturé 3.000 prisonniers
et un nombreux matériel.
--------Le
Régiment de Marche.
--------"Le
1er Juillet 1943, avec des éléments des 1er R.E.I.M. et
3è R.E.I.M., était formé à Sidi-Bel-Abbès,
le R.M.L.E. Il constitue l'Infanterie de la Division Blindée
formée au printemps de la même année. Il reçoit
pour drapeau celui du R.M.L.E. de la guerre 1914-1918.
--------"Le
Régiment débarque fin Septembre 44 entre Marseille et
St-Raphaël et participe bientôt aux opérations qui
se déroulent autour de Belfort et en Haute-Alsace.
--------"Le
6 Janvier 1945, des éléments du 1er Bataillon sont mis
en place pour contenir la poussée allemande, puis pour réduire
la tête de pont de Gensheim qui fut attaquée le 7.
--------C'est
alors que le Général de Lattre de Tassigny, chef de la
1è Armée Française, estime que la meilleure parade
à la menace sur Strasbourg, est dans la reprise de l'offensive
en vue de réduire complètement la poche de Colmar.
--------"Le
R.M.L.E. joua un rôle important au cours de la campagne d'Alsace
par l'action de. son 1" bataillon au début de l'année,
puis de l'ensemble du régiment dans la manuvre sur Neuf-Brisach
et lors de la prise de Colmar.
--------"Le
29, après un repos de quelques jours, le 1" Bataillon est
engagé à Grussenheim pour repousser une violente contre-attaque
ennemie. Le 30, il attaque Urchenheim qu'il occupe après une
lutte acharnée dans le village en flammes. Le lendemain, le village
de Durrennentzen est pris maison par maison.
--------"Dès
le 25 janvier, le 311, Bataillon avait pris le moulin de Jebsheim, le
26 commence la lutte pour la reprise de Jebsheim par des unités
ennemies, et pendant 3 jours se déroulent les plus durs combats
auxquels cette unité ait participé durant cette guerre.-
Deux bataillons d'élite ennemis attaquent sans répit :
mais grâce à l'appui d'éléments de Commandos,
des Paras, et de certains éléments américains,
Jebsheim reste entre nos mains.
--------"Pendant
ce temps, le 2è Bataillon, exploitant le succès obtenu
dans la forêt de Colmar, occupait les villages de Wintzheim et
de Wettelsheim anéantissant ainsi les positions ennemies de la
tête de pont de Colmar.
*****
-------"Du
14 au 20 Mars 1945, ce furent les opérations de libération
du secteur de Haguenau, dernier coin de terre alsacienne encore aux
mains de l'ennemi. Le 19 c'était la libération de Lauterbourg,
le 20 le bataillon avait passé le Rhin et après avoir
attaqué les ouvrages défensifs de la Ligne Siegfried,
1e 25 il entrait à Worth.
--------"Le
2è Bataillon avait franchi le Rhin à Spire le 3 Avril
; le lendemain il s'empara de Carlsruhe, puis le 5 de Grumbach. Continuant
sa progression en Forêt Noire, réduisant de nombreuses
résistances, il atteint Neunburg le 9, et le 10 s'empare de Dobel.
Après avoir pénétré dans Langenfeld le 19,
il entre dans Stuttgart le 21. Le 23, il pousse en direction du Danube,
le franchit et pénètre en Autriche le 29. Le 30 Avril,
le bataillon célèbre Camerone en s'emparant de Lindau
et de Lauchau.
--------"Le
3è Bataillon franchissait le Rhin le 4 Avril, était engagé
le 7 au Nord de l'Enz, s'emparait de nombreux villages où l'ennemi
s'était retranché, et le 14 avait réussi à
franchir la Forêt Noire. Le 19 Avril, il atteint le Neckar à
l'Est de Tubingen. Le 21, il atteint Stuttgart, et livre combat dans
les faubourgs de la ville durant toute la journée du 22. Puis
il poursuit vers le Sud en direction du Danube, et à Mauenheim,
réussit à anéantir la 405è' Division allemande
dont les éléments cherchaient à rejoindre le "
réduit ".
--------"Le
1er Bataillon suivit une toute autre route. Engagé, le 4 Avril,
il s'empara de nuit de Klinkenberg, puis entra le 5 dans Nordheim. Après
de durs combats, il s'empara le 14 de Freudenstadt, malgré une
vive résistance ennemie et malgré les destructions nombreuses
dans ce terrain difficile. Le 18, Tubingen était atteint, le
20 c'était la chute de Beutlingen, et le 25 le bataillon entrait
à Sigmaringen. Le 29, le bataillon arrivait à Friedrichshafen
; le 2 Mai il entrait en Autriche et occupait sans difficultés,
le 4, la ville de Bludenz. Le 5, lors de la cessation des hostilités,
le bataillon se trouvait au pied du col de l'Alberg, à la pointe
de la 5" Division Blindée.
--------"La 13è
Demi-Brigade de Légion Etrangère.
--------"La
13è D.B.L.E. vit le jour à Sidi-Bel-Abbès le 20
Février 1940. Composée de 2.400 hommes, elle fut formée
d'éléments provenant de tous les Régiments Etrangers
stationnés en Afrique du Nord et placée sous le commandement
du Lieutenant-Colonel Magrin-Vernerey.
--------"Elle
était destinée à faire partie d'un Corps Expéditionnaire
dont on ignorait encore la destination. Après un court stage
en France, la Treizé s'embarque le 20 Avril pour une destination
inconnue. Le 30 Avril, anniversaire de Camerone, la trouva à
Glasgow, en attente de navires pour l'embarquer. Le 5 Mai 1940, la Treize
se trouvait enfin dans un fjord de Norvège. La Légion
débarqua à Harstadt et à. Tilboten.
--------"Le
14 Mai au matin, avec l'aide d'un bataillon norvégien, d'un groupe
d'artillerie coloniale et d'une batterie norvégienne, commencent
les opérations pour la prise de Narvik. A 17 heures, les Légionnaires
entraient dans la ville ; mais tous les officiers de la 2è Compagnie
étaient tués ou blessés et soixante hommes étaient
hors de combat. Commencèrent alors les opérations de nettoyage
de toute la partie Nord de la Norvège. L'ennemi est poussé
progressivement, de tunnel en tunnel et de piton en piton, vers la frontière
de Suède. Il n'en est plus qu'à 7 kilomètres, lorsqu'il
faut évacuer le théâtre d'opérations les
combats qui se déroulent en France nécessitant le rapatriement
de toutes nos forces. Du 5 au 7 Juin, la 13è D.B.L.E. rembarque
et tout le matériel lourd est détruit sur place.
--------"Le
14 Juin, la Treize débarque à Brest, puis le 18 au matin
se dirige sur Rennes.
--------"La
Panzer-Division, dont l'objectif était Brest, ne lui laisse pas
le temps d'arriver et la coupe de ses reconnaissances. La Légion
se replie sur Brest, où elle embarque avec armes et munitions
pour être transportée en Angleterre.
--------"Le
30 Juin, au camp de Trentham-Parc, le choix est laissé aux légionnaires
de la Treize de rentrer au Maroc ou de se mettre à la disposition
des Forces Françaises Libres. 900 décident de continuer
le combat.
--------"Ces
éléments formeront l'essentiel de ce qui deviendra la
1ère Division Française Libre, commandée par le
Général Knig puis par le Général Brosset.
Le 8 Octobre, elle débarque à Douala, au Cameroun, et
prend garnison à Yaoundé, puis participe aux opérations
consécutives au ralliement du Gabon.
--------"Le
24 Décembre, la Treize quitte Douala, fait le tour du Cap de
Bonne Espérance, et débarque à Port-Soudan le 15
Février.
--------"Le
1er Mars : première attaque de l'Englihat, qui échoue,
puis est recommencée le 27. Cette opération menée
avec la collaboration de troupes hindoues contribue à la chute
de Cheren.
--------"Le
7 Avril, à 6 heures, la Demi-Brigade passe à l'attaque
de Massaoua. A midi, le fort de Montecullo est pris, la garnison du
port lève le drapeau blanc. Une centaine d'amiraux et d'officiers
généraux et 14.000 hommes se rendent aux légionnaires.
La campagne d'Erythrée est terminée, valant à la
Demi-Brigade deux citations à l'Ordre de l'Armée.
--------"Le
30 Avril, la Treize quitte Massaoua et embarque pour la Palestine. Elle
est intégrée à la Division Legentilhomme en formation
à Quastina.
--------"Dans
la nuit du 7 au 8 Juin, la Division franchit la frontière palestino-syrienne.
Le 12 Juillet, la Convention de St-Jean d'Acre met fin aux hostilités.
Depuis le départ d'Angleterre le 31 Août 1940, l'effectif
de la Demi-Brigade a fondu de moitié. Le Lieutenant-Colonel Amilakvari
en prend le commandement.
--------"Le
25 Décembre 1941 au matin, la Treize part en direction de l'Egypte.
Le 15 Janvier : prise de position devant la passe d'Halfaya, dont la
garnison se rend le 17 (5.000 prisonniers). Le 26 Janvier, départ
sur Derna, puis la Légion organise la ligne Ghazala-Bir Hacheim
qu'elle tient solidement.
Le 14 Février, la Légion s'installe au poste de Bir-Hacheim
qui est attaqué le 27 Mai par 75 chars de la Division Ariete.
36 sont détruits. Les autres fuient. Le lendemain, 150 Stukas
attaquent la position. Les bataillons tentent de briser l'encerclement,
mais sur 3.400 hommes qui occupaient la citadelle, 800 sont manquants
et il y a 120 blessés.
--------"Le
regroupement des forces de la Treize se fait à Héliopolis,
puis la Demi-Brigade va se mettre en position au Sud d'El-Alamein en
vue de participer à la grande opération qui se prépare.
--------"Le
24 Octobre, alors que les légionnaires tentaient de prendre d'assaut
le piton d'El-Himeimat qui dominait cette région, le Colonel
Amilakvari à la tête de ses troupes est tué par
un obus. Le Chef de Bataillon Bablon prend la tête de la Demi-Brigade.
--------"Quand,
le 8 Novembre, a lieu le débarquement en Afrique du Nord, la
Treize est stationnée dans les environs de Tobrouk.
--------"Le
19 Avril 1943, l'ordre de départ est donné. En 11 jours
les Légionnaires vont parcourir 2.200 km pour prendre position
sur le front de Tunisie. Le 13 Mai c'est la prise de Takrouna et c'est
bientôt la fin des opérations en ce secteur. La Treize
est équipée de matériel américain et en
Avril 1944, elle part avec la 1ère D.F.L. vers l'Italie. Elle
monte en ligne à San Giorgio, attaque Ponte-Corvo, marche sur
Tivoli, traverse Rome, prend Radicofani, est citée à l'ordre
de l'Armée.
--------"Le
16 Août 1944, enfin, la Demi-Brigade débarque à
St-Tropez et marche sur Toulon. Toulon-tombé, la Division file
sur Avignon, passe les Cévennes, délivre Lyon, gagne Autun,
défile à Dijon, repart vers Baume-les-Dames : et c'est
la guerre de positions qui reprend. En effet, l'ennemi s'est établi
devant Belfort. Sous la pluie et dans la boue, pendant plus de deux
mois, patrouillant sans relâche, la Brigade finit par s'emparer
du Ballon d'Alsace. Fin Décembre, la Demi-Brigade est envoyée
pour réduire la poche allemande de la Pointe de Grave. Quand
survient l'offensive allemande des Ardennes, la Légion est dirigée
à nouveau sur l'Alsace, et au prix de lourds sacrifices, elle
contribue à arrêter la poussée allemande et à
sauver Strasbourg.
--------"Le
23 Janvier, la Treize passe à l'attaque, enfonce les lignes ennemies
et participe à la prise de Colmar pour terminer son périple
sur les bords du Rhin.
LA LÉGION EN INDOCHINE.
--------"Présence
légionnaire en Indochine. Derrière les mots défilent
les années tandis qu'une uvre continue se dessine, poursuivie
dans la paix et dans la guerre, marquée du double sceau de l'effort
et du combat.
--------"Il
semble qu'une vocation particulière ait attiré la légion
en cette terre extrême-orientale et qu'elle l'y ait maintenu depuis
l'époque lointaine où débarquaient au TonKin ses
premières unités. L'on peut dire que jusqu'en 1939 l'alternance
est régulière entre la conquête et la mise en valeur
du pays. A cette date les effectifs sont réduits en Indochine.
Le séjour en ce pays devient la récompense des Légionnaires
chevronnés qui n'en oublient pas pour autant leur mission.
--------Surviennent
à nouveau les heures difficiles. En 1940, la Légion est
représentée en Indochine par le 5è R.E.I. A l'attaque
des Japonais par le Nord et des Thaïlandais par le Sud, ce régiment
oppose une vigoureuse résistance, en particulier à Lang-Son,
mais doit finalement s'incliner devant l'armistice.
--------"Après
une période de 4 ans, pendant laquelle l'Indochine, comme la
Métropole, subit l'occupation de l'ennemi, le 5è R.E.I.
doit, le 9 Mars 1945, faire de nouveau face à une agression japonaise.
L'attaque brutale fut une surprise totale. Les trois bataillons du 5è
inclus au milieu même des forces japonaises du Delta, furent contraints
à une difficile manoeuvre de dégagement pour aller mener
en montagne, sous les ordres du Général Alessandri, un
combat pénible. Dans les garnisons les légionnaires résistèrent
avec un courage surhumain qu'illustrèrent la défense de
Hagiang, le sacrifice de LangSon, la résistance de la citadelle
de Hanoï.
--------Puis
se constitue la colonne du Général Alessandri qui, malgré
la faiblesse des effectifs et la pauvreté des moyens disponibles,
se scinde en deux sous-groupements et, tout en livrant des combats meurtriers,
gagne la frontière chinoise dans des conditions inouïes.
--------"En
1946, débarquent à Haïphong les forces françaises
qui s'établissent dans quelques garnisons selon les accords.
Mais, après les conférences franco -vietnamiennes de la
Baie d'Along, de Dalat et de Fontainebleau, le Viet-Minh lance le 19
Décembre une attaque générale contre nos troupes
du Tonkin et du Nord Annam.
--------"La
13è Demi-Brigade, le 3è R.E.I., le ler R.E.C. occupent
leurs positions, du Tonkin en Cochinchine, et les plus glorieux faits
d'armes commencent à s'inscrire à leur actif.
--------"Dans
ce pays façonné pour la guérilla et le guet-apens
la Légion a donné la mesure de ce qu'elle était
capable de faire. Tandis que les opérations menées par
ses différentes unités, dont les Bataillons Etrangers
de Parachutistes, constituent un des aspects essentiels de la lutte
contre les groupements de rebelles ou les troupes régulières
du Viet-Minh, certaines d'entre elles assurent à l'occasion l'ouverture
de routes et toutes les tâches les plus obscures et les plus ingrates.
Disséminées sur l'ensemble du territoire, les compagnies
de transports, de réparation et de génie de la Légion
Etrangère travaillent jour et nuit à la remise en état
du matériel, l'entretien et la réfection des ponts et
routes, l'acheminement du ravitaillement vers les postes les plus éloignés.
--------"On
peut dire sans exagération que les Légionnaires forment
l'ossature du Corps Expéditionnaire Français en Indochine.
--------"Fantassins,
dont les sacrifices ne peuvent se décrire avec des mots, cavaliers
spécialisés dans les combats de rizières, parachutistes
accomplissant les missions les plus dangereuses, spécialistes
éprouvés réalisant les travaux le plus durs, ils
exercent leurs activités sur tous les points de la péninsule.
Un même sentiment les anime nourri de camaraderie et de confiance
en leurs chefs.