------------Ville agréable par son
cadre naturel où s'associent tous les charmes du littoral algérien
et des régions boisées de l'Edough, Bône, comme Alger
et Oran, a dû sa fortune à son port qui est le troisième
de l'Algérie. Le comptoir phénicien et carthaginois de Hippo
était un établissement maritime, " sur la rivé
gauche et près de l'embouchure de la Seybouse.
------------La ville romaine "Hippo
Régius" qui lui succéda, installée sur deux
petites collines, eut la même destination.
------------Celle qui existait en 1832 occupait
un autre emplacement, à trois kilomètres plus au Nord sur
les pentes d'une colline allongée du Sud Sud-ouest au Nord Nord-est,
abrupte du côté de la mer et dominée à 105
mètres par la Casbah. Elle ne couvrait qu'une superficie de 13
hectares à peine, au-dessus de l'anse de la "Pointe Cigogne
" où se trouvait son mouillage.
------------Bône est la porte d'entrée
et le débouché d'une région de topographie et de
ressources très variées à l'ouest plaine subcôtière
du lac Fezzan, séparée de la mer par le Massif de l'Edough
; au Sud, Vallée de la Seybouse ; au Sud-Est, riche plaine d'alluvions
et une ceinture de massifs montagneux qui accidente la région des
confins tunisiens : des terres riches propres à la culture des
céréales, de la vigne, du tabac, des arbres fruitiers, des
reliefs bien arrosés par les pluies qui entretiennent de bons pâturages
et des boisements analogues à ceux des "K abylies de l'Ouest,
C'est également un point d'aboutissement et un centre de rayonnement
de routes importantes vers Philippeville et Constantine, Guelma, Souk-Ahras
et Tunis, et vers les hautes plaines et le sud.
------------Bône draine vers son port,
avec les richesses du sol de la région, celles du sous-sol Constantinois
auxquelles elle doit d'être le premier débouché des
mines algériennes.
------------Les premiers éléments
du port français consistèrent en 1832 en un débarcadère
construit derrière la pointe rocheuse dite " Pointe Cigogne
" limitant l'anse du même nom et une petite cale de halage
qui existe encore à l'extrémité du quai nord de la
petite Darse.
------------1855
A 1870.
------------Un premier avant-projet de port
fut approuvé par le Ministère de la Guerre, le 4 juin 1855
et les travaux commencés en 1856 se poursuivirent jusqu'en 1869.
------------Ils permirent de mettre à
la disposition de la navigation, dès le début de 1870, les
quais Nord et Ouest de là petite Darse actuelle et un avant-port
formé par les jetées Nord et Sud que séparait- une
passe de 400 mètres de largeur.
------------Petite darse et avant-port représentaient
une surface d'eau bien abritée de 80 ha. environ puisque la -mer
baignait à l'époque le pied du talus des remparts de la
ville de la Pointe Cigogne aux Tagarins.
------------1870
A 1914.
------------Ces travaux furent complétés
en 1875-1876 par la déviation de l'Oued Boudjimah qui se jetait
à- l'angle Sud-Ouest de la petite darse., et qui fut canalisé
au Sud-est' vers la Seybouse.
------------Avec le développement
rapide de la région, ces travaux se révélèrent
insuffisants.
------------Une loi du 31 juillet autorisait
les travaux d'achèvement des quais de la darse du port, son approfondissement
et l'installation d'apparaux.
------------Un programme de plus grande envergure,
envisagé dès lors, fut, après diverses modifications
concrétisé par une loi du 7 septembre 1885 qui déclara
d'utilité publique :
------------1) La création d'un nouvel
avant-port de 47 hectares (avant-port actuel)
------------2) La transformation de l'avant-port
existant en darse `;
------------3) La construction, au nord de
cette darse, nouvelle, d'un quai avec terre-plein depuis la Pointe-Cigogne,
jusqu'à l'enracinement de la Jetée Babayaud ;
------------4) La construction d'une grande
cale de halage à l'extrémité 'Nord de ce nouveau
quai ;
------------5) Le damage de la darse et de
l'avant-port à la côte 7. Les travaux étaient évalués
à la somme de 10.000.000 de francs. -
------------Un programme complémentaire,
élaboré à la suite de la découverte des gisements
de phosphates de Tébessa est comprenant
------------- La construction de deux éléments
de quai de 215 et 122 m. de longueur au Sud de la, nouvelle darse ;
------------- Celle d'un terre-plein de 35
hectares à l'embouchure de la Seybouse (terre-plein Souleyre) -;
------------- Des dragages aux cotes -8 m
et 9 m .
------------Fut déclaré d'utilité
publique par la loi du 21 avril 1904.
------------Cette deuxième phase de
grands travaux fut exécutée de 1885 à 1911, avec
interruption de 1894 à 1899.
------------DE 1914
A 1950.
------------Après la découverte
des gisements de fer de l'Ouenza et Bou-Knadra, un nouveau programme fut
envisagé. ------------Il prévoyait
------------En grande darse
------------1) Un quai de 200 m. en prolongement
vers l'Ouest de d'élément de- 122 m. déjà
construit.
------------2) Un quai de 400 - m. à
la suite de ce quai de 200 m.
------------Un décret déclaratif
d'utilité publique du 12 octobre 1922, sanctionnait une nouvelle
étape qui permit
------------_ - le dragage à la cote
-10 de plus de la moitié sud des deux darses ;
------------- un nouvel élément
de 200 m. en petite darse à l'ouest des 215 m. déjà
établis.
------------En petite darse : un décret
du 27 février 1931, autorisa l'achèvement des quais sud
et ouest de la petite darse, sur 250 m.
------------Parallèlement aux travaux
de construction des quais et d'approfondissement -des basssins, l'achèvement
et l'aménagement des terre-pleins des deux darses étaient
poursuivis méthodiquement en vertu du décret du 14 novembre
1914.
------------Les travaux réalisés
comportaient l'aménagement des voies charretières pavées,
des zones de manipulations pavées, de transit pavés ou non,
et de location, réseaux d'égoût et éclairage
public.
------------Des décrets des 20 Mai
1913 et 15 Août 1937, ont autorisé la Chambre de Commerce
à créer un outillage public sur les quais.
------------Un décret du 12 août
1922, a concédé à la même Assemblée
Consulaire, les terre-pleins du port, existants ou à créer.
DESCRIPTION GÉNÉRALE DU
PORT.
------------Le port de Bône
est situé dans la partie Sud-ouest du Golfe du même nom,
près de l'embouchure de l'Oued Seybouse.
------------Ses coordonnées géographiques
sont : 36° 54' 11" de latitude Nord. 7° 47' 3" de longitude
Est.
------------Il est abrité au Nord
par la jetée du Lion, d'une longueur de 920 mètres, enracinée
sur le rocher du même nom, au Sud, par la jetée Sud, d'un
développement total de 1.452 mètres, et par les digues de
protection du terre-plein Souleyre, d'une longueur totale de 1.360 mètres.
------------Il est formé de l'avant-port
(47 ha), la Grande Darse (50 ha) et la Petite Darse (11 ha).
|
-------
|
-------------On
accède à l'avant-port, par une passe de 235 mètres,
ouverte entre les musoirs de la jetée du Lion et de la jetée
Sud, orientée au Sud-Est quart Sud ; sa profondeur est de 13 mètres
; à la Grande Darse, par la passe Babayaud, ouverte dans l'ancienne
jetée du même nom ; largeur 70 m. seuil à (-- 10 mètres).
A la petite Darse, par la passe Cigogne, entre le quai Sud et l'éperon
du môle Cigogne; entre le quai Sud et l'éperon du môle
Cigogne ; largeur 110 mètres, profondeur (- 10 m.).
-----------La surface totale des terre-pleins
concédés du port de Bône, y compris les voies publiques,
les édifices, les hangars et installations fixes, est de 57 hectares
environ.
------------Il n'y a pas de marée
dans le port de Bône. Le ressac à l'intérieur des
bassins est insignifiant et n'a jamais gêné le mouvement
des navires et leurs opérations à quai. Le niveau de la
mer varie constamment, dans les limites de 0 m. 10 à 0 m. 20 au-dessus
ou au-dessous du zéro marémétrique.
------------Les vents dominants sont ceux
de Nord-ouest et d'Ouest, en toutes saisons. Mais les tempêtes de
N.O. et d'O. sont arrêtées par le Massif de l'Edough qui
domine le port, et par le promontoire du cap de Garde. Il n'est exposé
qu'aux tempêtes d'Est, de Nord-Est, d'ailleurs assez rares.
ROLE ET RELATIONS DU
PORT.
------------Le port de Bône
est à la fois un port de commerce et un port de pêche.
------------ Il doit surtout son importance
au trafic minier, qui se chiffre par plus de deux millions de tonnes chaque
année, comme l'indiquent les tableaux statistiques insérés
plus loin.
La plus grande partie des marchandises, en provenance ou à destination
de toute la partie Est du département de Constantine, transitent
par le port de Bône. Les transports entre Bône et vice-versa,
sont effectués par voies ferrées et voies routières.
------------Réseau
ferré.
------------Vers Bône
convergent : les voies d'intérêt général venant
de Constantine par Guelma, de Constantine et Philippeville par Saint-Charles
et Jemmapes, de Tunis par Ghardimaou, Souk-Ahras et Duvivier ; de Tebessa
par Souk-Ahras et Duvivier ; enfin, la ligne d'intérêt local
de La Calle à Bône.
------------Cette dernière et la ligne
de Saint-Charles-Jemmapes-Bône sont à voie de 1 mètre
de largeur.
------------Réseau
routier.
------------Vers Bône
convergent aussi :
------------- la route nationale N° 12
d'Alger à la frontière tunisienne, par le littorale
------------- la route nationale N° 16
de Bône à Tebessa (ex R.N. N° 21) ; -
------------- la route nationale N° 21
de Bône à Guelma (ex R.N. N° 20).
------------Le réseau est complété
par un grand nombre de chemins départementaux et de chemin vicinaux
ordinaires.
------------B6ne,
port d'importation et d'exportation.
------------Cet
ensemble de voles de communications, le développement industriel,
agricole et viticole de la région, l'extension des exploitations
minières, avaient permis au port de Bône de prendre un essor
considérable, depuis la guerre 1914-1918, en particulier. Cet essor
a été ralenti depuis `les hostilités de 1939-1945.
------------Le port de Bône travaille
surtout a l'exportation. Le tonnage des marchandises débarquées,
représente par des objets fabriqués, des tissus et vêtements,
de la houille, des essences :et combustibles minéraux, de matériaux
de construction, des ouvrages en bois et en métal, etc... est dépassé,
de très loin, par le tonnage des marchandises embarquées,
dont la plus grosse partie est représentée par les produits
du sous-sol (minerais de fer et phosphates) et les produits agricoles
: vins, céréales, fourrages, tabacs, primeurs, etc... les
alfas, lièges et tannins, etc... le bétail vivant, le poisson
frais, etc...
------------Le mouvement des passagers vers
la Métropole est aussi un élément de prospérité
pour le port. Principales relations par mer.
------------Bône est en relation avec
les ports français de la Méditerranée et de l'Afrique
du Nord.
------------Avant la guerre, ces relations
existaient également avec les ports français de 'l'Océan
et de la Manche ainsi qu'avec les principaux ports des pays suivants :
Angleterre, Allemagne, Italie, Espagne, Pays Scandinaves, Pays-Bas, Belgique,
Pologne, Roumanie, Tchécoslovaquie, etc...
------------Les services réguliers
ont repris progressivement entre Bône et la Métropole et
les ports de l'Afrique du Nord.
------------Voies
aériennes.
------------Enfin, Bône est en relation
avec les principales villes d'Afrique du Nord et de la Métropole
par les voies aériennes, desservies par l'aérodrome (classe
B) de Bône-les-Salines, situé à 11 km du centre de
la ville.
PORT DE BONE
MOUVEMENT DES NAVIRES
|
|
(Entrées et sorties)
|
|
ANNEES
|
Nombre de navires
|
Tonnage de jauge
|
Tonnage de marchandises(ton. métriques)
|
Nombre de
voyageurs
|
1928
|
4.112
|
4.248.341
|
2.400.127
|
19.242
|
1938
|
3.696
|
5.220.864
|
2.895.700
|
19.670
|
1947
|
1.795
|
2.447.532
|
2.104.379
|
15.108
|
1948
|
2.223
|
2.950.419
|
2.511.520
|
18:555
|
1949
|
2.089
|
3.847.369
|
2.914.005
|
24.188
|
1950
|
2.235
|
4.327.635
|
2.952.580
|
25.294
|
|