Alger, Algérie : documents algériens
Série économique : ports
le port de Bône
5 pages + plans - n°94 - 5 aout 1952

 

mise sur site le 25-04-2005
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Tableaux : importation + exportation
Plans : port en 1832 et 1875
-------Port en 1900 et 1951
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------------Ville agréable par son cadre naturel où s'associent tous les charmes du littoral algérien et des régions boisées de l'Edough, Bône, comme Alger et Oran, a dû sa fortune à son port qui est le troisième de l'Algérie. Le comptoir phénicien et carthaginois de Hippo était un établissement maritime, " sur la rivé gauche et près de l'embouchure de la Seybouse.
------------La ville romaine "Hippo Régius" qui lui succéda, installée sur deux petites collines, eut la même destination.
------------Celle qui existait en 1832 occupait un autre emplacement, à trois kilomètres plus au Nord sur les pentes d'une colline allongée du Sud Sud-ouest au Nord Nord-est, abrupte du côté de la mer et dominée à 105 mètres par la Casbah. Elle ne couvrait qu'une superficie de 13 hectares à peine, au-dessus de l'anse de la "Pointe Cigogne " où se trouvait son mouillage.
------------Bône est la porte d'entrée et le débouché d'une région de topographie et de ressources très variées à l'ouest plaine subcôtière du lac Fezzan, séparée de la mer par le Massif de l'Edough ; au Sud, Vallée de la Seybouse ; au Sud-Est, riche plaine d'alluvions et une ceinture de massifs montagneux qui accidente la région des confins tunisiens : des terres riches propres à la culture des céréales, de la vigne, du tabac, des arbres fruitiers, des reliefs bien arrosés par les pluies qui entretiennent de bons pâturages et des boisements analogues à ceux des "K abylies de l'Ouest, C'est également un point d'aboutissement et un centre de rayonnement de routes importantes vers Philippeville et Constantine, Guelma, Souk-Ahras et Tunis, et vers les hautes plaines et le sud.
------------Bône draine vers son port, avec les richesses du sol de la région, celles du sous-sol Constantinois auxquelles elle doit d'être le premier débouché des mines algériennes.
------------Les premiers éléments du port français consistèrent en 1832 en un débarcadère construit derrière la pointe rocheuse dite " Pointe Cigogne " limitant l'anse du même nom et une petite cale de halage qui existe encore à l'extrémité du quai nord de la petite Darse.


------------1855 A 1870.
------------Un premier avant-projet de port fut approuvé par le Ministère de la Guerre, le 4 juin 1855 et les travaux commencés en 1856 se poursuivirent jusqu'en 1869.
------------Ils permirent de mettre à la disposition de la navigation, dès le début de 1870, les quais Nord et Ouest de là petite Darse actuelle et un avant-port formé par les jetées Nord et Sud que séparait- une passe de 400 mètres de largeur.
------------Petite darse et avant-port représentaient une surface d'eau bien abritée de 80 ha. environ puisque la -mer baignait à l'époque le pied du talus des remparts de la ville de la Pointe Cigogne aux Tagarins.


------------1870 A 1914.
------------Ces travaux furent complétés en 1875-1876 par la déviation de l'Oued Boudjimah qui se jetait à- l'angle Sud-Ouest de la petite darse., et qui fut canalisé au Sud-est' vers la Seybouse.
------------Avec le développement rapide de la région, ces travaux se révélèrent insuffisants.
------------Une loi du 31 juillet autorisait les travaux d'achèvement des quais de la darse du port, son approfondissement et l'installation d'apparaux.
------------Un programme de plus grande envergure, envisagé dès lors, fut, après diverses modifications concrétisé par une loi du 7 septembre 1885 qui déclara d'utilité publique :
------------1) La création d'un nouvel avant-port de 47 hectares (avant-port actuel)
------------2) La transformation de l'avant-port existant en darse `;
------------3) La construction, au nord de cette darse, nouvelle, d'un quai avec terre-plein depuis la Pointe-Cigogne, jusqu'à l'enracinement de la Jetée Babayaud ;
------------4) La construction d'une grande cale de halage à l'extrémité 'Nord de ce nouveau quai ;
------------5) Le damage de la darse et de l'avant-port à la côte 7. Les travaux étaient évalués à la somme de 10.000.000 de francs. -
------------Un programme complémentaire, élaboré à la suite de la découverte des gisements de phosphates de Tébessa est comprenant
------------- La construction de deux éléments de quai de 215 et 122 m. de longueur au Sud de la, nouvelle darse ;
------------- Celle d'un terre-plein de 35 hectares à l'embouchure de la Seybouse (terre-plein Souleyre) -;
------------- Des dragages aux cotes -8 m et 9 m .
------------Fut déclaré d'utilité publique par la loi du 21 avril 1904.
------------Cette deuxième phase de grands travaux fut exécutée de 1885 à 1911, avec interruption de 1894 à 1899.


------------DE 1914 A 1950.
------------Après la découverte des gisements de fer de l'Ouenza et Bou-Knadra, un nouveau programme fut envisagé. ------------Il prévoyait
------------En grande darse
------------1) Un quai de 200 m. en prolongement vers l'Ouest de d'élément de- 122 m. déjà construit.
------------2) Un quai de 400 - m. à la suite de ce quai de 200 m.
------------Un décret déclaratif d'utilité publique du 12 octobre 1922, sanctionnait une nouvelle étape qui permit
------------_ - le dragage à la cote -10 de plus de la moitié sud des deux darses ;
------------- un nouvel élément de 200 m. en petite darse à l'ouest des 215 m. déjà établis.
------------En petite darse : un décret du 27 février 1931, autorisa l'achèvement des quais sud et ouest de la petite darse, sur 250 m.

------------Parallèlement aux travaux de construction des quais et d'approfondissement -des basssins, l'achèvement et l'aménagement des terre-pleins des deux darses étaient poursuivis méthodiquement en vertu du décret du 14 novembre 1914.
------------Les travaux réalisés comportaient l'aménagement des voies charretières pavées, des zones de manipulations pavées, de transit pavés ou non, et de location, réseaux d'égoût et éclairage public.
------------Des décrets des 20 Mai 1913 et 15 Août 1937, ont autorisé la Chambre de Commerce à créer un outillage public sur les quais.

------------Un décret du 12 août 1922, a concédé à la même Assemblée Consulaire, les terre-pleins du port, existants ou à créer.

DESCRIPTION GÉNÉRALE DU PORT.

------------Le port de Bône est situé dans la partie Sud-ouest du Golfe du même nom, près de l'embouchure de l'Oued Seybouse.
------------Ses coordonnées géographiques sont : 36° 54' 11" de latitude Nord. 7° 47' 3" de longitude Est.
------------Il est abrité au Nord par la jetée du Lion, d'une longueur de 920 mètres, enracinée sur le rocher du même nom, au Sud, par la jetée Sud, d'un développement total de 1.452 mètres, et par les digues de protection du terre-plein Souleyre, d'une longueur totale de 1.360 mètres.
------------Il est formé de l'avant-port (47 ha), la Grande Darse (50 ha) et la Petite Darse (11 ha).

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-------------On accède à l'avant-port, par une passe de 235 mètres, ouverte entre les musoirs de la jetée du Lion et de la jetée Sud, orientée au Sud-Est quart Sud ; sa profondeur est de 13 mètres ; à la Grande Darse, par la passe Babayaud, ouverte dans l'ancienne jetée du même nom ; largeur 70 m. seuil à (-- 10 mètres). A la petite Darse, par la passe Cigogne, entre le quai Sud et l'éperon du môle Cigogne; entre le quai Sud et l'éperon du môle Cigogne ; largeur 110 mètres, profondeur (- 10 m.).
-----------La surface totale des terre-pleins concédés du port de Bône, y compris les voies publiques, les édifices, les hangars et installations fixes, est de 57 hectares environ.
------------Il n'y a pas de marée dans le port de Bône. Le ressac à l'intérieur des bassins est insignifiant et n'a jamais gêné le mouvement des navires et leurs opérations à quai. Le niveau de la mer varie constamment, dans les limites de 0 m. 10 à 0 m. 20 au-dessus ou au-dessous du zéro marémétrique.
------------Les vents dominants sont ceux de Nord-ouest et d'Ouest, en toutes saisons. Mais les tempêtes de N.O. et d'O. sont arrêtées par le Massif de l'Edough qui domine le port, et par le promontoire du cap de Garde. Il n'est exposé qu'aux tempêtes d'Est, de Nord-Est, d'ailleurs assez rares.

ROLE ET RELATIONS DU PORT.

------------Le port de Bône est à la fois un port de commerce et un port de pêche.
------------ Il doit surtout son importance au trafic minier, qui se chiffre par plus de deux millions de tonnes chaque année, comme l'indiquent les tableaux statistiques insérés plus loin.
La plus grande partie des marchandises, en provenance ou à destination de toute la partie Est du département de Constantine, transitent par le port de Bône. Les transports entre Bône et vice-versa, sont effectués par voies ferrées et voies routières.

------------Réseau ferré.

------------Vers Bône convergent : les voies d'intérêt général venant de Constantine par Guelma, de Constantine et Philippeville par Saint-Charles et Jemmapes, de Tunis par Ghardimaou, Souk-Ahras et Duvivier ; de Tebessa par Souk-Ahras et Duvivier ; enfin, la ligne d'intérêt local de La Calle à Bône.
------------Cette dernière et la ligne de Saint-Charles-Jemmapes-Bône sont à voie de 1 mètre de largeur.

------------Réseau routier.

------------Vers Bône convergent aussi :
------------- la route nationale N° 12 d'Alger à la frontière tunisienne, par le littorale
------------- la route nationale N° 16 de Bône à Tebessa (ex R.N. N° 21) ; -
------------- la route nationale N° 21 de Bône à Guelma (ex R.N. N° 20).
------------Le réseau est complété par un grand nombre de chemins départementaux et de chemin vicinaux ordinaires.

------------B6ne, port d'importation et d'exportation.

------------Cet ensemble de voles de communications, le développement industriel, agricole et viticole de la région, l'extension des exploitations minières, avaient permis au port de Bône de prendre un essor considérable, depuis la guerre 1914-1918, en particulier. Cet essor a été ralenti depuis `les hostilités de 1939-1945.
------------Le port de Bône travaille surtout a l'exportation. Le tonnage des marchandises débarquées, représente par des objets fabriqués, des tissus et vêtements, de la houille, des essences :et combustibles minéraux, de matériaux de construction, des ouvrages en bois et en métal, etc... est dépassé, de très loin, par le tonnage des marchandises embarquées, dont la plus grosse partie est représentée par les produits du sous-sol (minerais de fer et phosphates) et les produits agricoles : vins, céréales, fourrages, tabacs, primeurs, etc... les alfas, lièges et tannins, etc... le bétail vivant, le poisson frais, etc...
------------Le mouvement des passagers vers la Métropole est aussi un élément de prospérité pour le port. Principales relations par mer.
------------Bône est en relation avec les ports français de la Méditerranée et de l'Afrique du Nord.
------------Avant la guerre, ces relations existaient également avec les ports français de 'l'Océan et de la Manche ainsi qu'avec les principaux ports des pays suivants : Angleterre, Allemagne, Italie, Espagne, Pays Scandinaves, Pays-Bas, Belgique, Pologne, Roumanie, Tchécoslovaquie, etc...
------------Les services réguliers ont repris progressivement entre Bône et la Métropole et les ports de l'Afrique du Nord.

------------Voies aériennes.
------------Enfin, Bône est en relation avec les principales villes d'Afrique du Nord et de la Métropole par les voies aériennes, desservies par l'aérodrome (classe B) de Bône-les-Salines, situé à 11 km du centre de la ville.

PORT DE BONE

MOUVEMENT DES NAVIRES
 
(Entrées et sorties)
 
ANNEES
Nombre de navires
Tonnage de jauge
Tonnage de marchandises(ton. métriques)
Nombre de
voyageurs
1928
4.112
4.248.341
2.400.127
19.242
1938
3.696
5.220.864
2.895.700
19.670
1947
1.795
2.447.532
2.104.379
15.108
1948
2.223
2.950.419
2.511.520
18:555
1949
2.089
3.847.369
2.914.005
24.188
1950
2.235
4.327.635
2.952.580
25.294