Alger, Algérie : documents algériens
Série économique : artisanat
L'artisanat dans le département d'Oran et les Territoires du Sud-Oranais
7 pages - n° 92 - 28 février 1952

 

mise sur site le 26 -05-2005...sept. 2016
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----------En plaçant au premier plan de toute tentative de réorganisation des métiers la parfaite connaissance des techniques traditionnelles, il faut reconnaître que le département d'Oran et les Territoires du Sud-Oranais offrent un vaste champ d'investigations aux chercheurs. Un travail d'enquêtes systématiques reste à accomplir : plusieurs années sont indispensables à sa réalisation.
----------Les études faites jusqu'à présent par le Service de l'Artisanat ont permis la division de la région considérée en trois zones :
----------La zone Nord: Centre TLEMCEN, celle des Hauts Plateaux : Centre AFLOU, enfin la zone des Territoires d'Aïn-Sefra
----------Dans chacune d'elles les activités retracées seront groupées dans l'ordre suivant

Groupe 1
Tapis
8
Travail du Cuir
2
Tissages
9
Bijoux
3
Broderies
10
Travail du Fer (ferronnerie)
4
Dentelles
11
Travail du Enivre
5
Sparterie, vannerie
12
Travail des matières plastiques
6
Poterie,/ céramique, mosaïque
13
Décoration, peinture, miniature
7
Travail du Bois
   

LA ZONE NORD : CENTRE TLEMCEN

----------Elle comprend : Oran, Nedroma, et ses environs : Rata, Mascara. Les douars des communes mixtes de Marrie et Sebdou et Montagnac. -

----------GROUPE 1. - TAPIS.

----------Les tapis exécutés à Tlemcen,- Oran, Nédroma, répondent aux mêmes caractéristiques. Sous l'appellation de tapis de Tlemcen seront comprises les productions de ces trois villes.
----------La fabrication de ces tapis correspond à un artisanat très particulier. Cette activitééé provoquée il y a cinquante années environ n'a pas suscité de style propre. La couche de population devenue façonnière n'a pas été détournée d'une activité caractéristique; d'abord désœuvrée, elle fut initiée en ouvroir. Sollicitée à domicile, instruite en manufacture, la main-d'oeuvre féminine tlemcénienne a acquis une habileté qui a une grande importance dans le revenu local. Les marchés acquis par quelques organismes commerciaux ont permis de maintenir son activité au cours des trois dernières années.
----------Ce résultat e été obtenu grâce à la garantie accordée par le Gouvernement Général aux tapis répondant aux normes imposées par les réglements de standardisation. La qualité moyenne marchande exigée est maintenue par le fonctionnement à Tlemcen et Oran d'un service de contrôle et d'estampillage.
----------L'activité de ce service apparait dans le tableau ci-dessous :

Années
Nombre de pièces
Surfaces em m2
Poids en kg
Poids moyen en kg au m2
1949
50.126
104.997,68
387.950 ,750
3, 89
1950
52.450
98.800
355.000
3,59
1951
48.314
99.544,86
335.465
3,36

----------L'examen de ces chiffres permet de remarquer que la surface estampillée est restée sensiblement la même, mais que le poids moyen au m2 a diminué progressivement.
----------L'importance de la production n'est maintenue qu'en accordant aux manufacturiers des dérogations à l'arrêté de standardisation des tapis du 4 janvier 1951. Celles-ci sont accordées dans le cas de commandes fermes justifiées; soit pour l'étranger, soit pour la Métropole ; leur total pour l'année 1951 a atteint une surface de 21.118 m2. 08 et un poids de 68.950 gs. Soit 20 % environ de la production contrôlée.
----------Les principaux clients de Tlemcen sont par ordre d'importance, en 1951

 
Pièces
Surfaces en m2
Poids en kg
La Métropole
a acheté 45.072
90.461, 93
304.509 , 400
La Suisse -
1.673
4.363, 12
15.514, 800
La Californie
490
3.297, 72
11.135, 200
L'Italie
330
732, 46
2.125, 100
Les Antilles Hollandaises
124
217 m2
657, 600
La Hollande
30
210, 90
638, 500
Le Canada
16
1 79, 04
550, 400
Le Congo Belge
18
55, 34
254 kg
La Réunion
2
26, 80
81 kg

----------La production contrôlée, réalisée par 55 fabricants a provoqué un chiffre global de transactions qui peut être évalué à 540 millions de francs. La masse des salaires distribués à cette occasion atteint 70 n'ilions. représentant le paiement de :
----------- 100.000 journées d'ouvriers ;
-
---------- 200.000 journées d'apprenties ;
----------25.000 journées d'aides chargées de l'ourdissage, du nettoyage, etc...
----------La production vendue pour les besoins du pays et échappant au contrôle atteint annuellement environ 8.000 m2.

----------Les matières employées : laine et coton.
----------Laine. - Le point noué du tapis est en laine. Les besoins annuels globaux pour cette fabrication approchent 200 tonnes, provenant de deux sources :
--------------------a) Laines d'importation ;
--------------------b) Laines du pays.
----------a) Les laines d'importation provenant d'Australie et de Nouvelle Zélande sont acquises par les organismes industriels locaux qui, après traitement et mélanges les proposent aux utilisateurs en filés teints.
----------b) La laine du pays dont la consommation augmente actuellement en raison de la reconstitution du cheptel est souvent préférée pour sa rugosité ; elle est utilisée en mélanges, mais aboutit pour la plus grande partie sur les marchés locaux où elle est présentée blanchie et filée à la main.
----------Le cours de la laine est toujours très variable ; les différences suivantes ont été constatées sur le marché de Tlemcen :

Années
Laine blanchie et filée à la main
Laine filée à la machine
et teinte
Mars 1951
1.500 fr le kg
1.800 fr le kg
Décembre 1951
1.100 fr le kg
1.340 fr le kg

----------Coton. - Le coton filé et retordu sert de chaîne ; la mèche de déchets s'emploie pour la trame.
----------Annuellement 190 tonnes de cette matière, jusqu'à présent fournie par les usines du Nord de la France. entrent dans la composition des tapis.

----------TLEMCEN
----------GROUPE 2. - TISSAGES.

----------Tlemcen possède quelques manufactures de tissage travaillant régulièrement et un lot de petits artisans exécutant à façon et saisonnièrement des travaux pour les commerçants de la ville. Les articles suivants : Hanbels (Pièce tissée faite de débris de laine et pouvant servir de couverture, de tenture ou éventuellement de tapis.), Haïks, Foutas, sont acquis par trois clientèles différentes.
----------1") Une importante population locale pauvre et offrant un prix très bas pour un article souvent renouvelé.
----------2") Une partie de la population riche, qui, pour la constitution de trousseaux exige la confection de pièces traditionnelles clans lesquelles interviennent parfois les fils de soie, d'argent ou d'argent doré.
----------3") Quelques commerçants étrangers aimant le bariolage caractéristique des hanbels et exigeant un article bien teint, soigné, mais de qualité moyenne. Dans ce domaine la recherche de la nouveauté est constante.
----------Le tissage artisanal de tissus unis pour la confection de vêtements a presque entièrement disparu, mais certains tissages épais pouvant remplacer le tapis ont été récemment mis au point et diffusés dans la Métropole.
----------Les tissages exportés ne sont pas soumis au contrôle de la qualité ; la consommation locale est difficile à apprécier, mais des sondages permettent de chiffrer globalement la vente de l'année écoulée à 300 millions de francs.

----------Les matières employées : coton, laine, mélanges nouveaux.
----------1") Le coton filé. retordu et en mèches, livré par des usines métropolitaines.
----------2") La laine filée à la machine dans les usines locales et la laine filée à la main.
----------3") Les mélanges nouveaux : Les matières artificielles interviennent de plus en plus dans les tissages en raison des progrès réalisés par l'industrie dans ce domaine. Depuis quelques temps, certains mélenges de laine et fibrane mis au point dans les usines locales ont supplanté des articles importés et fait diminuer l'importance des expéditions d'usines métropolitaines.
----------Le tapis et le tissage dans le centre de Tlemcen ont provoqué une grande activité, non seulement par le nombre d'heures de travail procuré aux tisseuses et tisserands, mais aussi par l'activité nécessaire à la préparation des matières employées.

----------NEDROMA.
----------GROUPE 2. - TISSAGES.
----------Nédroma possède des ateliers travaillant pour la population paysanne. Les matières employées sont souvent filées à la main ; le tissage est assez rude. Le marché du jeudi offre également aux acheteurs des tissages réalisés sur métiers verticaux par des femmes ; ces pièces traditionnelles destinées à la confection de burnous sont les seules à présenter un intérêt artisanal au milieu d'une exposition de tissages mécaniques lyonnais du plus mauvais goût.

----------KALAA.
----------GROUPE 1. - TAPIS.

----------Le tapis de Kalàa autrefois réputé a perdu ses belles qualités. Les comparaisons possibles avec quelques spécimens anciens montent un abondan des bandes tissés et' de la gamme recherchée qui en faisaient la valeur. C'est maintenant un article pauvre colporté vers des régions pauvres. L'exportation dans son état actuel ne peut être envisagé et son retour vers la qualité doit être provoqué. Un cours complémentaire spécialisé dans l'enseignement de cette technique paraît être le meilleur moyen à employer ; sa création est envisagée.

----------MASCARA.
----------GROUPE 1. - TAPIS.
----------Mascara possède un centre municipal de formation professionnelle, Place Bab-Ali. La direction en est confiée à une adjointe technique du service de l'artisanat, dont la deuxième apnée d'enseignement est en cours. La technique du tapis de Kalâu. village proche de cette ville y est apprise à un petit groupe d'élèves, lesquelles sont appelées à la fin de leur stage à doter la ville d'un artisanat familial de qualité.
----------Les résultats obtenus dans ce centre sont encourageants. Les travaux exécutés dans l'année ont aisément trouvé acquéreurs sur place et une médaille de bronze a récompensé l'envoi d'un tapis au concours du meilleur artisan algérien.
----------Afin d'assurer une autonomie plus grande à l'artisanat de Mascara, la création d'un atelier municipal permettant la transformation et la teinture de la laine est prévue.

----------GROUPE 3. - BRODERIES.
----------La broderie enseignée dans les écoles professionnelles n'a pas eu de prolongement commercial.

----------GROUPE 4. - DENTELLES.
----------La technique de la dentelle est enseignée depuis peu au centre municipal de Mascara. Certaines élèves sont séduites par cette technique. Avant de porter un jugement sur les possibilités du centre, dans ce domaine, un certain délai est nécessaire.

----------GROUPE 5. - SPARTERIE - VANNERIE.
----------Quatre centres produisent de la vannerie et de la sparterie, ce sont : Les BENIS-SNOUS ; Les AZAILS ; Les BOGGOYA ; Les OUL'HASSA.

----------Les Béni-Snous (Mamia Mixte).
----------Le marché local se fait au douar Khémis. Les nombreuses visites, achats et expériences tentées dans ce centre ont prouvé l'attachement de la population aux nattes d'Alfa et de palmier nain, enrichies de lai-ne fortement colorée. Toutes ces matières sont préparées à la main.
----------Cet artisanat authentique provoque un commerce important stabilisé et évalué annuellement à environ 15 millions de francs.

----------Les Azails (Sebdou Mixte).
----------L'alfa naturel et teint en trois couleurs est utilisé par les femmes pour la confection de plateaux à pain dits s Tebeks réalisés suivant la technique de la vannerie en spirale. ----------Le tressage est parfait, le répertoire des motifs varié à l'infini. Ces travaux utilitaires sont écoulés sur les marchés environnants. Les spécimens proposés à la clientèle étrangère ont obtenu un grand succès permettant d'apporter une aide à la population des Azaîls.

----------Les Boggoya.
----------Les Boggoya venus du Rif espagnol sont pêcheurs et installés aux environs de Port-Say (Marnia Mixte). Les femmes de ce groupe exécutent une sparterie solide comportant des plats ronds et ovales et des paniers composés de plats assemblés. Chaque plat divisé en larges plaques colorées de quatre couleurs vives. suivant l'arrangement invariablement répété d'une étoile centrale entourée de bordures de triangles. Cette sparterie assez rude est aisément écoulée auprès des touristes nombreux en cette région.

----------Les Oul'Hassa (Remchi Mixte).
----------Ils confectionnent à l'aide de fibres de palmier nain naturel et teint à la garance, des chapeaux curieux ayant un grand succès auprès de la population locale. Ce bel artisanat est vivace. L'importance annuelle de cette activité peut être considérée comme maintenue aux environs de 10 millions de francs. Dans le but de maintenir la qualité, le service d'artisanat a accordé, par voie de concours, des récompenses aux meilleurs pièces réalisées.

----------
GROUPE 6. - POTERIE - CERAMIQUE - MOSAIQUE.

----------Poterie : Une tribu, les M'Sirda (Marnia Mixte) approvisionne la région en poterie utilitaire de très belle forme. Des motifs géométriques exécutés à l'aide d'une décoction de lentisque en découpent la surface et en soulignent le galbe. Des encouragements au maintien de la qualité ont été accordés par le Service de l'Artisanat.
----------Céramique, Mosaïque : Une certaine faveur se manifeste à Oran et à Tlemcen pour ces arts du feu. Les artistes et artisans qui emploient cette technique réalisent des travaux de caractère moderne et ne donnent pas de préoccupations au service de l'artisanat.

----------GROUPE 7. - TRAVAIL DU BOIS - SCULPTURE - MOBILIER.

----------Le travail du bois peut se décomposer en deux activités. L'une traditionnelle, l'autre moderne.
----------L'activité traditionnelle comprend, pour la campagne, la fabrication d'arçons de selles et de plats en bois. Son importance diminue ; l'activité moderne comprend l'exécution de mobiliers que rien ne caractérise. Une exception remarquable peut être signalée : au dernier concours d'artisanat algérien, un artisan de Tlemcen a obtenu un première récompense pour l'exécution d'un luth dont la réalisation a demandé la parfaite connaissance du travail du bois et des incrustations.

----------GROUPE 8. - TRAVAIL DU CUIR (Tannerie - Babouche rie - Bourellerie - Broderie sur cuir).

----------La diminution de ces activités s'accentue. Il est difficile de proposer un remède à cet état de choses. Le port de la babouche diminue et le cheval disparaît, petit à petit.
----------Seule, la broderie sur cuir, quoique moins importante, provoque encore la fabrication de belles pièces. Les motifs hispano-mauresques réalisés en fil d'argent ou d'argent doré ont valu à Tlemcen une réputation bien établie. Des harnachements remarquables ont été présentés aux différentes expositions algériennes et nationales ; leurs auteurs y ont obtenu les plus hautes récompenses.

----------GROUPE 9. - BIJOUX.
----------La stabilité du travail, procuré par l'industrie et les manufactures tlemcéniennes a permis au commerce de l'or de garder son importance. Si les 12 bijoutiers y exerçant répondent à la définition fiscale cle l'artisan, leur travail de création ou d'exécution est minime. La fabrication mécanique lyonnaise étant très appréciée.
----------Quelques artisans exécutent à l'intention de la clientèle campagnarde en petite quantité, des bracelets d'argent. .

----------GROUPE 10. - TRAVAIL DU FER - FERRONERIE.

----------Cette activité n'a pas donné dans la période moderne les travaux que le passé pouvait suggérer. Cet-te technique est complètement perdue. Le fer forgé étant utilisable dans de nombreuses constructions, son emploi doit être provoqué.

----------GROUPE 11. - TRAVAIL DU CUIVRE.
----------Le bronze est fondu et ciselé ; le cuivre est gravé, ciselé et repoussé par quelques artisans à Tlemcen et à Mascara. Les encouragements accordés jusqu'à présent par le service sous forme de primes et de commandes ont eu un prolongement depuis l'ouverture des magasins de la SIPA d'Alger. L'attention du public a été attirée sur cette activité artisanale qui mérite d'être maintenue.

----------GROUPE 12. - TRAVAIL DES MATIERES PLASTIQUES.
----------Un seul atelier à Tlemcen maintient la technique du travail de la corne.

----------GROUPE 13. - DECORATION - PEINTURE - MINIATURE.
----------Il reste à Tlemcen quelques beaux spécimens de peinture ornementale, mais la transformation de lu vie a provoqué la désaffection de la clientèle pour la décoration peinte. Il y a tout un répertoire de r,iotifs, un sens des répartitions de vides et de pleins, un graphisme raffiné, accessibles seulement après plusieurs générations d'artisans, qui semblent perdus. L'enluminure a encore quelques représentants dessinant des préceptes du Coran.

LES HAUTS-PLATEAUX : CENTRE AFLOU (comprenant Géryville)

----------Ce chapitre. consacré aux Hauts-Plateaux, concerne les activités artisanales de la population no-made et ne comprend que le tapis et le tissage.
----------Les tapis et les tissages du Djebel-Amour dont le principal marché est Aflou, méritaient par leur grand intérêt la création d'un centre artisanal. Depuis quelques mois, un agent du service y est chargé de procéder à une enquête permanente, de veiller au maintien des qualités traditionnelles ou d'en provoquer le retour. Comme dans toute l'Algérie, l'amélioration de la teinture étant le premier objectif à atteindre, un projet d'organisation d'atelier est à l'étude. L'année 1952 verra sa réalisation.
----------Dans cette région. il semble que l'action du service soit bien commencée : sa persévérance permettra d'obtenir une très belle qualité dont la commercialisation sera facile.

----------GERYVILLE.
----------Géryville située à la limite des Hauts-Plateaux possède un ouvroir dirigé par les Soeurs Blanches. Le tapis au point noué et le tissage y sont enseignés. Les motifs qui les inspirent sont ceux du Djebel-Amour. La production de cet ouvroir est minime, écoulée aisément et ne représente pas un gros apport dans l'économie locale. L'importance de l'ouvroir est néanmoins à considérer sous l'angle de la formation professionnelle ; les jeunes élèves, après y avoir effectué un stage constitueront la main d'oeuvre locale et leur éducation aura de grosses répercussions.

*

----------Faisant transition entre les zones 2 et 3, et ne pouvant être classée dans aucune d'elles, se trouve la région d'Aïn-Sefra. Le service n'a pu encore déceler parmi la population fixée ou nomade de cette région, les traces d'un artisanat particulier. mais il est prématuré d'affirmer qu'aucun signe ne la distingue. Les soeurs Blanches y dirigent un ouvroir dans lequel sont enseignées les techniques du tapis et de 1"" broderie.
----------Le tapis exécuté correctement avec des matières choisies s'inspire des motifs et des couleurs du tapis marocain. La broderie y est soignée et obtient un réel succès commercial.

LES TERRITOIRES D'AIN-SEFRA
(comprenant comme centres : Béni-Abbès, Adrar, Timimoun)

----------Dans ces territoires sont produits des tapis mais le tissage reste l'activité la plus importante.
----------Les " Dokkali"d'Adrar et de Fatis sont des tissages parfaitement exécutés ; leurs motifs géométriques, leurs couleurs franches en font des tentures appréciées par la clientèle européenne. La production importante avant 1938 a beaucoup diminué ; les causes en ont été décelées et les remèdes envisagés doivent être appliqués au cours de 1952. ----------Ils comprennent :
----------La création d'une teinturerie modèle à Timimouu.
----------La protection des types traditionnels de tapis et tissages du Touat-Gourara. L'approvisionnement régulier de ces régions en matières premières. La diffusion des tissages dans le circuit commercial.
----------Le recensement précis de l'importance des activités décelées au cours de tournées et comportant sparterie, poterie, bijouterie d'argent et de verroterie ; puis l'essai de leur commercialisation.

*

----------Dans la zone nord, l'action du service de l'artisan s'est donc révélée utile en raison de l'importance de la production manufacturière contrôlée et de la qualité de certains métiers encouragés.
----------Il reste à y organiser une exposition permanente d'artisanat traditionnel justifiée par le passé de Tlemcen et l'attrait touristique de cette ville.
----------Pour la zone des Hauts-Plateaux, la création du centre d'Aflou marque un premier pas dans la réalisation du programme établi, les possibilités de cette région exigent un développement rapide de notre action.
----------Enfin, dans la zone des territoires d'Aïn-Sefra. la collaboration avec les autorités locales permet d'envisager l'organisation d'un service souple nécessité par les particularités du Sahara.

CONCLUSION

----------Dans l'ensemble de l'artisanat algérien, les travaux des régions visitées jusqu'à présent ont été remarqués lors des expositions.
----------Au concours du meilleur artisan de 1951, les distinctions suivantes leur furent accordées
----------Dans ta Section Tapis : deux récompenses (une pour le Djebel-Amour, une pour Mascara) plus trois encouragements à Tlemcen.
----------Dans la Section Tissage : deux récompenses à Tlemcen.
----------Dans la Section Vannerie : cinq récompenses pour les Azaïls.
----------Dans la Section Travail du Bois : une récompense pour Tlemcen.
----------Ce palmarès est un encouragement à la fois pour les artisans et pour le Service chargé de poursuivre le grand travail qui reste à accomplir dans le département d'Oran et les Territoires du Sud-Oranais.

F. FAUCK
Inspecteur de l'Artisanat