----------En
plaçant au premier plan de toute tentative de réorganisation
des métiers la parfaite connaissance des techniques traditionnelles,
il faut reconnaître que le département d'Oran et les Territoires
du Sud-Oranais offrent un vaste champ d'investigations aux chercheurs.
Un travail d'enquêtes systématiques reste à accomplir
: plusieurs années sont indispensables à sa réalisation.
----------Les
études faites jusqu'à présent
par le Service de l'Artisanat ont permis la division de la région
considérée en trois zones :
----------La
zone Nord: Centre TLEMCEN, celle des Hauts Plateaux : Centre AFLOU, enfin
la zone des Territoires d'Aïn-Sefra
----------Dans
chacune d'elles les activités retracées seront groupées
dans l'ordre suivant
Groupe 1
|
Tapis
|
8
|
Travail du Cuir
|
2
|
Tissages
|
9
|
Bijoux
|
3
|
Broderies
|
10
|
Travail du Fer (ferronnerie)
|
4
|
Dentelles
|
11
|
Travail du Enivre
|
5
|
Sparterie, vannerie
|
12
|
Travail des matières plastiques
|
6
|
Poterie,/ céramique, mosaïque
|
13
|
Décoration, peinture, miniature
|
7
|
Travail du Bois
|
|
|
LA ZONE NORD : CENTRE
TLEMCEN
----------Elle comprend
: Oran, Nedroma, et ses environs : Rata, Mascara. Les douars des communes
mixtes de Marrie et Sebdou et Montagnac. -
----------GROUPE
1. - TAPIS.
----------Les tapis
exécutés à Tlemcen,- Oran, Nédroma, répondent
aux mêmes caractéristiques. Sous l'appellation de tapis
de Tlemcen seront comprises les productions de ces trois villes.
----------La
fabrication de ces tapis correspond à un artisanat très
particulier. Cette activitééé provoquée il
y a cinquante années environ n'a pas suscité de style propre.
La couche de population devenue façonnière n'a pas été
détournée d'une activité caractéristique;
d'abord désuvrée, elle fut initiée en ouvroir.
Sollicitée à domicile, instruite en manufacture, la main-d'oeuvre
féminine tlemcénienne a acquis une habileté qui a
une grande importance dans le revenu local. Les marchés acquis
par quelques organismes commerciaux ont permis de maintenir son activité
au cours des trois dernières années.
----------Ce
résultat e été obtenu grâce à la garantie
accordée par le Gouvernement Général aux tapis répondant
aux normes imposées par les réglements de standardisation.
La qualité moyenne marchande exigée est maintenue par le
fonctionnement à Tlemcen et Oran d'un service de contrôle
et d'estampillage.
----------L'activité
de ce service apparait dans le tableau ci-dessous :
Années
|
Nombre de pièces
|
Surfaces em m2
|
Poids en kg
|
Poids moyen en kg au m2
|
1949
|
50.126
|
104.997,68
|
387.950 ,750
|
3, 89
|
1950
|
52.450
|
98.800
|
355.000
|
3,59
|
1951
|
48.314
|
99.544,86
|
335.465
|
3,36
|
----------L'examen
de ces chiffres permet de remarquer que la surface estampillée
est restée sensiblement la même, mais que le poids moyen
au m2 a diminué progressivement.
----------L'importance
de la production n'est maintenue qu'en accordant aux manufacturiers des
dérogations à l'arrêté de standardisation des
tapis du 4 janvier 1951. Celles-ci sont accordées dans le cas de
commandes fermes justifiées; soit pour l'étranger, soit
pour la Métropole ; leur total pour l'année 1951 a atteint
une surface de 21.118 m2. 08 et un poids de 68.950 gs. Soit 20 % environ
de la production contrôlée.
----------Les
principaux clients de Tlemcen sont par ordre d'importance, en 1951
|
Pièces
|
Surfaces en m2
|
Poids en kg
|
La Métropole
|
a acheté 45.072
|
90.461, 93
|
304.509 , 400
|
La Suisse -
|
1.673
|
4.363, 12
|
15.514, 800
|
La Californie
|
490
|
3.297, 72
|
11.135, 200
|
L'Italie
|
330
|
732, 46
|
2.125, 100
|
Les Antilles Hollandaises
|
124
|
217 m2
|
657, 600
|
La Hollande
|
30
|
210, 90
|
638, 500
|
Le Canada
|
16
|
1 79, 04
|
550, 400
|
Le Congo Belge
|
18
|
55, 34
|
254 kg
|
La Réunion
|
2
|
26, 80
|
81 kg
|
----------La production
contrôlée, réalisée par 55 fabricants a provoqué
un chiffre global de transactions qui peut être évalué
à 540 millions de francs. La masse des salaires distribués
à cette occasion atteint 70 n'ilions. représentant le paiement
de :
-----------
100.000 journées d'ouvriers ;
-----------
200.000 journées d'apprenties ;
----------25.000
journées d'aides chargées de l'ourdissage, du nettoyage,
etc...
----------La
production vendue pour les besoins du pays et échappant au contrôle
atteint annuellement environ 8.000 m2.
----------Les
matières employées : laine et coton.
----------Laine.
- Le point noué du tapis est en laine. Les besoins annuels globaux
pour cette fabrication approchent 200 tonnes, provenant de deux sources
:
--------------------a)
Laines d'importation ;
--------------------b)
Laines du pays.
----------a)
Les laines d'importation provenant d'Australie et de Nouvelle Zélande
sont acquises par les organismes industriels locaux qui, après
traitement et mélanges les proposent aux utilisateurs en filés
teints.
----------b)
La laine du pays dont la consommation augmente actuellement en raison
de la reconstitution du cheptel est souvent préférée
pour sa rugosité ; elle est utilisée en mélanges,
mais aboutit pour la plus grande partie sur les marchés locaux
où elle est présentée blanchie et filée à
la main.
----------Le
cours de la laine est toujours très variable ; les différences
suivantes ont été constatées sur le marché
de Tlemcen :
Années
|
Laine blanchie et filée
à la main
|
Laine filée à la
machine
et teinte
|
Mars 1951
|
1.500 fr le kg
|
1.800 fr le kg
|
Décembre 1951
|
1.100 fr le kg
|
1.340 fr le kg
|
----------Coton.
- Le coton filé et retordu sert de chaîne
; la mèche de déchets s'emploie pour la trame.
----------Annuellement
190 tonnes de cette matière, jusqu'à présent fournie
par les usines du Nord de la France. entrent dans la composition des tapis.
----------TLEMCEN
----------GROUPE 2. - TISSAGES.
----------Tlemcen
possède quelques manufactures de tissage travaillant régulièrement
et un lot de petits artisans exécutant à façon et
saisonnièrement des travaux pour les commerçants de la ville.
Les articles suivants : Hanbels (Pièce
tissée faite de débris de laine et pouvant servir de couverture,
de tenture ou éventuellement de tapis.), Haïks, Foutas,
sont acquis par trois clientèles différentes.
----------1")
Une importante population locale pauvre et offrant un prix très
bas pour un article souvent renouvelé.
----------2")
Une partie de la population riche, qui, pour la constitution de trousseaux
exige la confection de pièces traditionnelles clans lesquelles
interviennent parfois les fils de soie, d'argent ou d'argent doré.
----------3")
Quelques commerçants étrangers aimant le bariolage caractéristique
des hanbels et exigeant un article bien teint, soigné, mais de
qualité moyenne. Dans ce domaine la recherche de la nouveauté
est constante.
----------Le
tissage artisanal de tissus unis pour la confection de vêtements
a presque entièrement disparu, mais certains tissages épais
pouvant remplacer le tapis ont été récemment mis
au point et diffusés dans la Métropole.
----------Les
tissages exportés ne sont pas soumis au contrôle de la qualité
; la consommation locale est difficile à apprécier, mais
des sondages permettent de chiffrer globalement la vente de l'année
écoulée à 300 millions de francs.
----------Les
matières employées : coton, laine, mélanges nouveaux.
----------1")
Le coton filé. retordu et en mèches, livré par des
usines métropolitaines.
----------2")
La laine filée à la machine dans les usines locales et la
laine filée à la main.
----------3")
Les mélanges nouveaux : Les matières artificielles interviennent
de plus en plus dans les tissages en raison des progrès réalisés
par l'industrie dans ce domaine. Depuis quelques temps, certains mélenges
de laine et fibrane mis au point dans les usines locales ont supplanté
des articles importés et fait diminuer l'importance des expéditions
d'usines métropolitaines.
----------Le
tapis et le tissage dans le centre de Tlemcen ont provoqué une
grande activité, non seulement par le nombre d'heures de travail
procuré aux tisseuses et tisserands, mais aussi par l'activité
nécessaire à la préparation des matières employées.
----------NEDROMA.
----------GROUPE
2. - TISSAGES.
----------Nédroma
possède des ateliers travaillant pour la population paysanne. Les
matières employées sont souvent filées à la
main ; le tissage est assez rude. Le marché du jeudi offre également
aux acheteurs des tissages réalisés sur métiers verticaux
par des femmes ; ces pièces traditionnelles destinées à
la confection de burnous sont les seules à présenter un
intérêt artisanal au milieu d'une exposition de tissages
mécaniques lyonnais du plus mauvais goût.
----------KALAA.
----------GROUPE 1. - TAPIS.
----------Le
tapis de Kalàa autrefois réputé a perdu ses belles
qualités. Les comparaisons possibles avec quelques spécimens
anciens montent un abondan des bandes tissés et' de la gamme recherchée
qui en faisaient la valeur. C'est maintenant un article pauvre colporté
vers des régions pauvres. L'exportation dans son état actuel
ne peut être envisagé et son retour vers la qualité
doit être provoqué. Un cours complémentaire spécialisé
dans l'enseignement de cette technique paraît être le meilleur
moyen à employer ; sa création est envisagée.
----------MASCARA.
----------GROUPE
1. - TAPIS.
----------Mascara
possède un centre municipal de formation professionnelle, Place
Bab-Ali. La direction en est confiée à une adjointe technique
du service de l'artisanat, dont la deuxième apnée d'enseignement
est en cours. La technique du tapis de Kalâu. village proche de
cette ville y est apprise à un petit groupe d'élèves,
lesquelles sont appelées à la fin de leur stage à
doter la ville d'un artisanat familial de qualité.
----------Les
résultats obtenus dans ce centre sont encourageants. Les travaux
exécutés dans l'année ont aisément trouvé
acquéreurs sur place et une médaille de bronze a récompensé
l'envoi d'un tapis au concours du meilleur artisan algérien.
----------Afin
d'assurer une autonomie plus grande à l'artisanat de Mascara, la
création d'un atelier municipal permettant la transformation et
la teinture de la laine est prévue.
----------GROUPE
3. - BRODERIES.
----------La
broderie enseignée dans les écoles professionnelles n'a
pas eu de prolongement commercial.
----------GROUPE
4. - DENTELLES.
----------La
technique de la dentelle est enseignée depuis peu au centre municipal
de Mascara. Certaines élèves sont séduites par cette
technique. Avant de porter un jugement sur les possibilités du
centre, dans ce domaine, un certain délai est nécessaire.
----------GROUPE
5. - SPARTERIE - VANNERIE.
----------Quatre
centres produisent de la vannerie et de la sparterie, ce sont : Les BENIS-SNOUS
; Les AZAILS ; Les BOGGOYA ; Les OUL'HASSA.
----------Les
Béni-Snous (Mamia Mixte).
----------Le
marché local se fait au douar Khémis. Les nombreuses visites,
achats et expériences tentées dans ce centre ont prouvé
l'attachement de la population aux nattes d'Alfa et de palmier nain, enrichies
de lai-ne fortement colorée. Toutes ces matières sont préparées
à la main.
----------Cet
artisanat authentique provoque un commerce important stabilisé
et évalué annuellement à environ 15 millions de francs.
----------Les
Azails (Sebdou Mixte).
----------L'alfa
naturel et teint en trois couleurs est utilisé par les femmes pour
la confection de plateaux à pain dits s Tebeks réalisés
suivant la technique de la vannerie en spirale. ----------Le
tressage est parfait, le répertoire des motifs varié à
l'infini. Ces travaux utilitaires sont écoulés sur les marchés
environnants. Les spécimens proposés à la clientèle
étrangère ont obtenu un grand succès permettant d'apporter
une aide à la population des Azaîls.
----------Les
Boggoya.
----------Les
Boggoya venus du Rif espagnol sont pêcheurs et installés
aux environs de Port-Say (Marnia Mixte). Les femmes de ce groupe exécutent
une sparterie solide comportant des plats ronds et ovales et des paniers
composés de plats assemblés. Chaque plat divisé en
larges plaques colorées de quatre couleurs vives. suivant l'arrangement
invariablement répété d'une étoile centrale
entourée de bordures de triangles. Cette sparterie assez rude est
aisément écoulée auprès des touristes nombreux
en cette région.
----------Les
Oul'Hassa (Remchi Mixte).
----------Ils
confectionnent à l'aide de fibres de palmier nain naturel et teint
à la garance, des chapeaux curieux ayant un grand succès
auprès de la population locale. Ce bel artisanat est vivace. L'importance
annuelle de cette activité peut être considérée
comme maintenue aux environs de 10 millions de francs. Dans le but de
maintenir la qualité, le service d'artisanat a accordé,
par voie de concours, des récompenses aux meilleurs pièces
réalisées.
----------GROUPE 6.
- POTERIE - CERAMIQUE - MOSAIQUE.
----------Poterie
: Une tribu, les M'Sirda (Marnia Mixte) approvisionne
la région en poterie utilitaire de très belle forme. Des
motifs géométriques exécutés à l'aide
d'une décoction de lentisque en découpent la surface et
en soulignent le galbe. Des encouragements au maintien de la qualité
ont été accordés par le Service de l'Artisanat.
----------Céramique,
Mosaïque : Une certaine faveur se manifeste
à Oran et à Tlemcen pour ces arts du feu. Les artistes et
artisans qui emploient cette technique réalisent des travaux de
caractère moderne et ne donnent pas de préoccupations au
service de l'artisanat.
----------GROUPE
7. - TRAVAIL
DU BOIS - SCULPTURE - MOBILIER.
----------Le
travail du bois peut se décomposer en deux activités. L'une
traditionnelle, l'autre moderne.
----------L'activité
traditionnelle comprend, pour la campagne, la fabrication d'arçons
de selles et de plats en bois. Son importance diminue ; l'activité
moderne comprend l'exécution de mobiliers que rien ne caractérise.
Une exception remarquable peut être signalée : au dernier
concours d'artisanat algérien, un artisan de Tlemcen a obtenu un
première récompense pour l'exécution d'un luth dont
la réalisation a demandé la parfaite connaissance du travail
du bois et des incrustations.
----------GROUPE
8. - TRAVAIL DU CUIR (Tannerie - Babouche rie - Bourellerie - Broderie
sur cuir).
----------La
diminution de ces activités s'accentue. Il est difficile de proposer
un remède à cet état de choses. Le port de la babouche
diminue et le cheval disparaît, petit à petit.
----------Seule,
la broderie sur cuir, quoique moins importante, provoque encore la fabrication
de belles pièces. Les motifs hispano-mauresques réalisés
en fil d'argent ou d'argent doré ont valu à Tlemcen une
réputation bien établie. Des harnachements remarquables
ont été présentés aux différentes expositions
algériennes et nationales ; leurs auteurs y ont obtenu les plus
hautes récompenses.
----------GROUPE
9. - BIJOUX.
----------La
stabilité du travail, procuré par l'industrie et les manufactures
tlemcéniennes a permis au commerce de l'or de garder son importance.
Si les 12 bijoutiers y exerçant répondent à la définition
fiscale cle l'artisan, leur travail de création ou d'exécution
est minime. La fabrication mécanique lyonnaise étant très
appréciée.
----------Quelques
artisans exécutent à l'intention de la clientèle
campagnarde en petite quantité, des bracelets d'argent. .
----------GROUPE
10. - TRAVAIL DU FER - FERRONERIE.
----------Cette
activité n'a pas donné dans la période moderne les
travaux que le passé pouvait suggérer. Cet-te technique
est complètement perdue. Le fer forgé étant utilisable
dans de nombreuses constructions, son emploi doit être provoqué.
----------GROUPE
11. - TRAVAIL DU CUIVRE.
----------Le
bronze est fondu et ciselé ; le cuivre est gravé, ciselé
et repoussé par quelques artisans à Tlemcen et à
Mascara. Les encouragements accordés jusqu'à présent
par le service sous forme de primes et de commandes ont eu un prolongement
depuis l'ouverture des magasins de la SIPA d'Alger. L'attention du public
a été attirée sur cette activité artisanale
qui mérite d'être maintenue.
----------GROUPE
12. - TRAVAIL DES MATIERES PLASTIQUES.
----------Un
seul atelier à Tlemcen maintient la technique du travail de la
corne.
----------GROUPE
13. - DECORATION - PEINTURE - MINIATURE.
----------Il
reste à Tlemcen quelques beaux spécimens de peinture ornementale,
mais la transformation de lu vie a provoqué la désaffection
de la clientèle pour la décoration peinte. Il y a tout un
répertoire de r,iotifs, un sens des répartitions de vides
et de pleins, un graphisme raffiné, accessibles seulement après
plusieurs générations d'artisans, qui semblent perdus. L'enluminure
a encore quelques représentants dessinant des préceptes
du Coran.
LES HAUTS-PLATEAUX :
CENTRE AFLOU (comprenant Géryville)
----------Ce
chapitre. consacré aux Hauts-Plateaux, concerne les activités
artisanales de la population no-made et ne comprend que le tapis et le
tissage.
----------Les
tapis et les tissages du Djebel-Amour dont le principal marché
est Aflou, méritaient par leur grand intérêt la création
d'un centre artisanal. Depuis quelques mois, un agent du service y est
chargé de procéder à une enquête permanente,
de veiller au maintien des qualités traditionnelles ou d'en provoquer
le retour. Comme dans toute l'Algérie, l'amélioration de
la teinture étant le premier objectif à atteindre, un projet
d'organisation d'atelier est à l'étude. L'année 1952
verra sa réalisation.
----------Dans
cette région. il semble que l'action du service soit bien commencée
: sa persévérance permettra d'obtenir une très belle
qualité dont la commercialisation sera facile.
----------GERYVILLE.
----------Géryville
située à la limite des Hauts-Plateaux possède un
ouvroir dirigé par les Soeurs Blanches. Le tapis au point noué
et le tissage y sont enseignés. Les motifs qui les inspirent sont
ceux du Djebel-Amour. La production de cet ouvroir est minime, écoulée
aisément et ne représente pas un gros apport dans l'économie
locale. L'importance de l'ouvroir est néanmoins à considérer
sous l'angle de la formation professionnelle ; les jeunes élèves,
après y avoir effectué un stage constitueront la main d'oeuvre
locale et leur éducation aura de grosses répercussions.
*
----------Faisant
transition entre les zones 2 et 3, et ne pouvant être classée
dans aucune d'elles, se trouve la région d'Aïn-Sefra. Le service
n'a pu encore déceler parmi la population fixée ou nomade
de cette région, les traces d'un artisanat particulier. mais il
est prématuré d'affirmer qu'aucun signe ne la distingue.
Les soeurs Blanches y dirigent un ouvroir dans lequel sont enseignées
les techniques du tapis et de 1"" broderie.
----------Le
tapis exécuté correctement avec des matières choisies
s'inspire des motifs et des couleurs du tapis marocain. La broderie y
est soignée et obtient un réel succès commercial.
LES TERRITOIRES
D'AIN-SEFRA
(comprenant comme centres : Béni-Abbès, Adrar, Timimoun)
----------Dans
ces territoires sont produits des tapis mais le tissage reste l'activité
la plus importante.
----------Les
" Dokkali"d'Adrar et de Fatis sont des tissages parfaitement
exécutés ; leurs motifs géométriques, leurs
couleurs franches en font des tentures appréciées par la
clientèle européenne. La production importante avant 1938
a beaucoup diminué ; les causes en ont été décelées
et les remèdes envisagés doivent être appliqués
au cours de 1952. ----------Ils
comprennent :
----------La
création d'une teinturerie modèle à Timimouu.
----------La
protection des types traditionnels de tapis et tissages du Touat-Gourara.
L'approvisionnement régulier de ces régions en matières
premières. La diffusion des tissages dans le circuit commercial.
----------Le
recensement précis de l'importance des activités décelées
au cours de tournées et comportant sparterie, poterie, bijouterie
d'argent et de verroterie ; puis l'essai de leur commercialisation.
*
----------Dans
la zone nord, l'action du service de l'artisan s'est donc révélée
utile en raison de l'importance de la production manufacturière
contrôlée et de la qualité de certains métiers
encouragés.
----------Il
reste à y organiser une exposition permanente d'artisanat traditionnel
justifiée par le passé de Tlemcen et l'attrait touristique
de cette ville.
----------Pour
la zone des Hauts-Plateaux, la création du centre d'Aflou marque
un premier pas dans la réalisation du programme établi,
les possibilités de cette région exigent un développement
rapide de notre action.
----------Enfin,
dans la zone des territoires d'Aïn-Sefra. la collaboration avec les
autorités locales permet d'envisager l'organisation d'un service
souple nécessité par les particularités du Sahara.
CONCLUSION
----------Dans
l'ensemble de l'artisanat algérien, les travaux des régions
visitées jusqu'à présent ont été remarqués
lors des expositions.
----------Au
concours du meilleur artisan de 1951, les distinctions suivantes leur
furent accordées
----------Dans
ta Section Tapis : deux récompenses (une pour le Djebel-Amour,
une pour Mascara) plus trois encouragements à Tlemcen.
----------Dans
la Section Tissage : deux récompenses à Tlemcen.
----------Dans
la Section Vannerie : cinq récompenses pour les Azaïls.
----------Dans
la Section Travail du Bois : une récompense pour Tlemcen.
----------Ce
palmarès est un encouragement à la fois pour les artisans
et pour le Service chargé de poursuivre le grand travail qui reste
à accomplir dans le département d'Oran et les Territoires
du Sud-Oranais.
F. FAUCK
Inspecteur de l'Artisanat
|